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 [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis
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MessageSujet: [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis   [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis EmptyVen 15 Fév - 9:55

29 mars 2050




Les hématomes commencent à disparaître, mais les éclats causés par les coups de Raven perdurent encore sur son arcade, son front, sa pommette et sa lèvre, ce sera plus long à cicatriser. Le principal, c’est qu’elle commence enfin à ressembler à quelque chose. Son pas est plus lent et boiteux, d’une, à cause de sa cuisse perforé d’une balle, de deux, parce que ses côtes fêlés la ralentissent. Ces derniers jours, elle s'essouffle pour rien tant la fatigue la terrasse, la gynecologue l’avait rassuré, c’est un effet secondaire de la grossesse. Au moins les nausées matinales avaient disparus.

A la sortie de son rendez-vous avec elle, Fallon avait hésité sur le chemin à suivre. Rentrer chez elle, retrouver sa fille ? Ou faire le point sur ce que l’arrivée de cet enfant va causer ? Des bouleversements c’est certain. L’africaine s’arrête dans une brasserie pour boire un café et prendre le temps de réfléchir. Devenir mère à 44 ans c’est rare, elle n’imaginait pas tomber enceinte d’ailleurs, passé la quarantaine, c’est pour cette raison qu’elle ne s’était pas embarrassé de protection avec Aleksandr. Quelle connerie monumentale.

Fallon reçoit un coup de téléphone de la part de l’assistante du notaire, elle lui confirme bien la signature de l’achat le lendemain matin et un sourire soulève les lèvres de l’africaine. Une bonne chose. Son projet avance et se concrétise, la semaine prochaine elle partira quelques jours en france pour passer un concours, après quoi, elle n’aura qu’à déposer son dossier à la chambre des commerces et elle sera officiellement PDG d’une entreprise qu’elle espère bien voir s’étendre. Ses doigts sur son téléphone, elle n’a qu’une envie, prévenir sa fille, mais elle préfère attendre le lendemain pour lui annoncer la nouvelle.

En attendant, elle doit faire des achats. Son ventre commence à s’arrondir, par conséquence elle ne rentre plus dans la moitié de ses jeans et ses teeshirts ne sont pas assez grands pour couvrir son ventre. Ca ne poserait pas de problème si elle était une habituée des vêtements amples, mais l’ex-espionne a ses habitudes concernant sa tenue vestimentaire, elle n’aime pas être gênée par ses vêtements et porte toujours des fringues prêt du corps. Même ses soutien-gorge ne contiennent plus le peu qu'elle a. Cette grossesse va l’obliger à passer à la taille supérieure. Elle ne s’imaginait pas alors de la quantité ahurissante de vêtements proposés aux femmes enceintes.

Plus tard dans la soirée, profitant de sa chance inespérée de trouver une place, elle gare sa voiture devant un immeuble. Ouvrant le coffre plein de sacs, elle en sort un autre plus petit renfermant l’alcool préféré du Lieutenant. Elle ne l’a pas vu depuis… Et bien des semaines du coup, même si sa mémoire a simplement l’impression que 2 semaines se sont écoulés. Ils avaient réglés certaines choses rapidement au téléphone, mais elle a besoin de régler les comptes, une bonne fois pour toutes.

Arrivant devant la porte du Lieutenant elle tend l’oreille et écoute les quelques notes qui s’échappent de l’appartement. Sérieusement ? Hart serait donc un musicien dans l’âme ? Elle avait bien remarqué le synthé chez lui, mais il n’en avait jamais joué quand elle était là. Il faut dire qu’il n’était jamais à l’aise avec elle, que ce soit chez lui ou chez elle lorsqu’ils jouaient la comédie d’un nouveau couple. Elle avait étudié son appartement quand elle s’y trouvait, surtout pendant qu’il s’enfermait dans sa chambre et lui laissait le canapé dans lequel elle ne s’était jamais endormie. Elle n’avait jamais été vérifié, mais elle était certaine qu’il ne dormait jamais non plus de l’autre côté de la porte de sa chambre.

L’africaine frappe à la porte et lui laisse l’occasion de voir sa tronche éclaté à travers le juda, elle est plus reconnaissable que 2 semaines plus tôt. “Salut” lance-t-elle simplement quand il se décide à lui ouvrir. "Je veux juste te parler, t'as qu'à jouer et m'écouter, après je m'en vais, ce sera pas long." Juge-t-elle bon de préciser en lui mettant le sac entre les mains, son cadeau, en guise de bonne foi.
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Christopher Hart
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis   [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis EmptySam 16 Fév - 7:38


Le mois de mars fut aussi agité que le ciel turbulent d’Europolis, mais dans la vie de Christopher un calme providentiel s’est installé dans ses derniers jours. Œil de la tempête ou avant-goût d’un futur plus apaisé ?

Le policier est à présent débarrassé de la Crows League, sa dernière « grosse » affaire. Il est aussi libéré des Ward ; sa dernière rencontre avec Kate a été virulente mais assez profitable puisqu’il connait maintenant l’identité de la jeune justicière. Il n’a même plus à s’inquiéter des secrets liant Kate à Lily puisqu’elles se connaissent et sont dans la confidence !
Christopher ose voir dans ces derniers événements la conclusion d’une période difficile. Une longue période de plus de quatre ans. Sa chance a commencé à tourner depuis qu’il s’est rapproché d’Eva. Son porte-bonheur irlandais, comme il aime l’appeler.

Le pianiste amateur livre ses états d’âme sur son clavier, passant de Beethoven à Vivaldi au gré de son humeur. Ses doigts glissent avec aisance, sans partition pour lui indiquer le chemin. Après trente ans de pratique, il est capable de jouer certains airs les yeux fermés. Madame Hart fut une excellente professeure, à la fois exigeante et attentionnée.
Repenser à sa mère lui inspire une Marche funèbre, mais l’homme tourmenté refuse de laisser la tristesse l’envahir une fois de plus. Son salut se trouve dans l’avenir, non dans l’infrangible passé.

Christopher joue les premières notes de la Sonate au clair de lune quand une série de petits coups l’extrait de ses rêveries musicales.
Une visite, à cette heure ? Se pourrait-il que ce soit Eva, impatiente de tester la literie de son lieutenant préféré ?
Christopher se lève de son siège, sourire aux lèvres, rentre son t-shirt blanc dans son pantalon, s’arrête quelques secondes devant le miroir pour un rapide examen, remet une mèche rebelle à sa place et s’engage dans le couloir.
Par un réflexe de prudence, il ouvre un tiroir et saisit un 9mm soigneusement rangé au fond. Qui sait, l’Irlandaise pourrait trouver ça drôle ! Christopher imagine déjà le souriant visage derrière la porte, colle son œil au judas en espérant apercevoir les amusantes fossettes de ses joues.

— Et merde…, murmure-t-il.

Les commissures de ses lèvres retombent comme deux jolies fleurs grillées par un gaz toxique.
Christopher a tout de suite reconnu Fallon, même si sa tête a l’air de sortir d’un broyeur à légumes. Quand on passe des nuits blanches à proximité d’une vipère, on en reconnaît aussitôt la tête triangulaire et langue fourchue.
Bon sang, mais qu’est-ce qu’elle lui veut ?! Le buter maintenant qu’ils ne sont plus en affaires et qu’elle a repris des forces ? Lui cracher des invectives et des menaces parce qu’il a mis en rogne sa petite Kate chérie ?
Le flic ne sait jamais à quoi s’attendre avec la justicière-tueuse, mais il a tendance à imaginer le pire.
Alors il glisse son flingue à l’arrière de son pantalon, même s’il compte davantage sur ses muscles pour maîtriser la frêle assassine en cas d’attaque.
Une longue inspiration, puis Christopher se risque à ouvrir la porte.

— Bonsoir, Fallon. Ça faisait longtemps, ravi de voir que tu vas… mieux. (Il reste du boulot avant que sa tronche n’effraie plus les enfants.) Que me vaut l’honneur de ta visite ?

L’Anglais sait que Fallon se contrefiche de la politesse.
Raison de plus pour lui en témoigner. À la manière britannique, s’il vous plaît. Quelque part, ça doit la faire chier et il peut bien s’accorder ce petit plaisir.
Elle lui remet une sorte de sac à vomi, en préambule de ce qu’elle va sans doute lui dire. Christopher jette un œil suspicieux à l’intérieur : une bouteille de Glenfiddich, son alcool fort préféré avant de passer au régime monacal. Cela fait partie des petites confidences et des petits écarts qu’il a concédés pour jouer leur comédie de couple.
Il relève la tête, hausse un sourcil.

— Merci, c’est très gentil de ta part. Entre donc, je t’en prie.

Cette fois l’Anglais ne bluffe pas. Il ouvre grand la porte et lui laisse le passage.
Fallon peut se montrer fourbe et sournoise, mais elle ne se serait pas embarrassée d’un cadeau pour lui faire baisser sa garde si ses intentions étaient mauvaises.
Pas avec lui.

— Alors comme ça, tu m’as entendu jouer ? dit-il en refermant la porte derrière elle. J’imagine que tu ne t’es pas déplacée pour des broutilles, alors je ne te ferai pas l’affront de te casser les oreilles pendant que tu me parles.

Christopher repasse vivement devant elle, expose son dos, saisit le 9mm qui lui comprime le haut des fesses et le remet à sa place.
Échange de bons procédés.
Que la confiance règne.
Amen.

Pivotant sur le côté, il brandit le sac en s’engageant dans l’étroit couloir.

— Je vais ranger le whisky. Installe-toi sur le canapé, tu connais le chemin. Tu désires boire quelque chose, un thé ou une tisane pour te réchauffer, peut-être ?

Ce fichu mois de mars compte parmi les plus hivernaux de la brève histoire d’Europolis. En outre, une boisson chaude amincira peut-être l’épaisse couche de glace qui enferme le cœur de son invitée.

Christopher rejoint peu après son ancienne alliée au salon (ou plutôt : la pièce à tout faire du modeste appartement) et s’installe à l’autre extrémité au canapé pour trois personnes. Autant dire qu’ils sont assez proches pour que les changements dans l’aspect physique de la quadragénaire sautent aux yeux du flic.
Il lui adresse un sourire amusé, presque moqueur, désignant les rondeurs apparues sur l’ancienne planche à repasser :

— En tout cas, cette période de repos forcé t’aura permis de reprendre du poil de la bête. Régime soda-hamburger ? Attention au diabète, quand même.

Fallon, enceinte ? Nooon, impossible. Ce serait comme imaginer Hannibal Lecter en employé de crèche.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis   [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis EmptySam 16 Fév - 9:32

29 mars 2050




Allez ma grande, t’es une adulte responsable. Se dit-elle en attendant que l’anglais ouvre cette foutue porte. Le fait qu’elle se dise une chose pareille en dit long sur sa nervosité. Elle, si stoïque et confiante d’ordinaire, redoute un peu cette conversation avec le Lieutenant. C’est nécessaire, si elle veut encore d’un allié au sein de la police. L’africaine sait qu’il a entendu frapper à la porte puisque la musique s’arrête et elle trouve le temps long jusqu’à ce qu’il ouvre enfin celle-ci, loin de s’imaginer que derrière il se refaisait une beauté.

Elle hausse les sourcils alors qu’il lui répond avec une politesse exagéré, comme s’il était vraiment content de la revoir après des semaines d’absence. “Désolée de te décevoir.” Lâche-t-elle simplement sans en penser un seul mot. Ca prend pas avec elle, il se fout forcément de sa gueule, à sa manière. Le seul jour où il sera ravi de la voir ce sera pour regarder son cadavre entre 5 planches avant qu’ils referment la 6ème sur la tueuse à gages.

En acceptant le cadeau, il l’invite à entrer et referme la porte après elle. Sans hésiter, elle lui tourne le dos et commence à retirer son écharpe et son manteau. “Difficile de ne pas t’entendre, ton appartement n’est pas ce qu’il y a de plus élaboré en terme d’insonorisation. J’ai déjà vu ton synthé, j’ignorais que tu en jouais encore.” Elle le regarde se débarrasser de son arme pour le ranger dans le tiroir. Légèrement abasourdie, elle demande une tisane au Lieutenant qui disparaît pour ranger son cadeau et préparer leurs boissons chaude.

Waouh! Qu’est-ce qu’il se passe ? Est-ce qu’ils ont passé un nouveau cap dans la confiance qui lui aurait échappé ? La tueuse à gages hésite, mais finalement elle décide de lui rendre la pareille et pose son arme sur le meuble. Observateur comme il est, il le verra. Prenant place sur le canapé qui a été le sien quelques nuits, elle ne s’étonne pas que ses rondeurs de femmes enceinte ne lui échappent pas, même s’il se méprend sur ces derniers. Elle montre les dents, rien à voir avec un sourire. “Tu n’imagines pas ce que Kate est capable de faire pour me garder au lit une semaine entière. Ne t’inquiète pas pour ma santé, elle est solide.” Lâche-t-elle simplement, ce n’est pas un mensonge non plus, même si Fallon aura beau manger le double de son poids, elle ne prendra pas un kilo.

“Que se passe-t-il Hart ? Je te trouve bien… Amical, et je doute que ce soit le fait de me voir en vie.” Il joue de la musique, il est poli, et semble même lui faire confiance. Elle plisse légèrement des paupières en fixant son attention sur lui. “Une petite amie peut-être ? Vrai de vrai ? Ou une promotion ? Une bonne nouvelle ?” Quelque chose se trame dans la vie du Lieutenant c’est certain, elle ne l’a jamais vu ainsi. Elle préférerait qu’il ait été promu que de s’être trouvé une petite amie. Comment elle annoncera ça à Lauren sinon… Putain, elle veut pas être celle qui lui annoncera que son fiancé refait sa vie…

“J’ai promis de ne pas t’embêter longtemps.” Se reprend-elle en buvant une gorgée de sa tisane, ses doigts s’enroulent autour de la tasse pour les réchauffer. “La disparition de Raven cause quelques bouleversements dans l’organisation. Je tenais à t’informer que je vais reprendre les choses en main.” Nouvelle gorgée, elle le laisse imaginer le pire. Deuxième gorgée, son petit plaisir à elle, le faire sortir de ses gonds. “Je pense que tu conviendras qu’on ne peut pas laisser ces tueurs en liberté. Je sais tout de Raven et ses magouilles, elle était très organisée et gardait des traces de chaque contrats, chaque clients, ainsi que de ses comptes. Elle tenait même un dossier sur ses employés et savait beaucoup de choses sur nous.” Elle parle bien sûr de Christopher et elle, ils étaient bel et bien surveillés depuis que Fallon lui avait dit qu’elle comptait sur cette relation pour espionner le Lieutenant et ses enquêtes.

“Tu as respecté les termes de notre accord...” Il ne l’a pas foutu en taule, ni elle, ni Kate. Etrangement, il semble même soutenir sa fille dans ses démarches. “Ce que tu nous as fait, je ne le laisserais pas se reproduire. Je ne te laisserai pas faire du chantage, nous utiliser Kate et moi pour que tu puisses récolter les lauriers. J’ai consentis à trop de sacrifices pour assurer la protection de ma fille dans cette histoire.” Il n’imagine pas ce qu’elle a fait, certes, il peut se douter que Soloveï-Razboïnik est lié à cette histoire puisqu’elle a signé son crime, mais il n’imagine pas le relationnel entre eux.

“Ca ne se reproduira pas. Tu comprends ?” Est-ce une menace ? Oui. Mais s’il réagit correctement, ils peuvent aller plus loin. Si elle était vraiment venue ici pour l'abattre, il ne serait déjà plus de ce monde.
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Christopher Hart
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis   [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis EmptyDim 17 Fév - 4:23


Leur période de cohabitation forcée aura au moins permis à Christopher de relativement s’habituer aux paroles acerbes de Fallon. Il la trouve d’ailleurs en petite forme, ce soir, ou tout en retenue.
Indice supplémentaire : elle n’aurait certainement pas accepté une tisane pour faire semblant de lui faire plaisir. Le dossier s’épaissit, appuie la thèse qu’elle n’est pas venue déterrer la hache de guerre.
Alors qu’il ressort de la cuisine avec deux tisanes fumantes à base de thym et de verveine, une œillade vers le couloir accroche le regard du policier : une arme qui ne lui appartient pas est posée sur la commode où il a rangé la sienne – l’une de celles qu’il dissimule dans son appartement.
Christopher s’arrête une seconde. Un franc sourire gagne ses lèvres et sa bonne humeur frôle l’insouciance quand il rejoint Fallon au salon.
Ce mois de mars va bien se terminer, il le sent.

Fallon ne s’indigne même pas de la boutade sur son poids. Elle saisit la tasse comme une personne normale alors qu’au début de leur relation factice, l’Anglais ne se serait pas risqué à recevoir du liquide brûlant en pleine figure.

— Oh, Kate est prête à tout pour te maintenir en bonne santé, je n’en doute pas une seconde. Et depuis notre première rencontre je sais que tu as la peau dure. (Un sourire nostalgique habille les lèvres du policier : avec le recul, ils n’étaient pas si mal à se serrer les coudes dans les égouts !) En fait, je t’imagine bien nous survivre tous.

Même avec de l’optimisme, les flics ne sont pas connus pour grever les fonds de retraite. Quant à Kate… elle prend plus de risque que sa mère en neutralisant les criminels sans les tuer.
Fallon n’a pas d’honneur, pas de règles fermement établies, pas de limites, pas de compassion ; elle fera toujours le nécessaire pour sa fille et pour elle-même. Une véritable survivante.

Ainsi qu’une femme observatrice, à qui la bonne humeur de Christopher n’échappe pas.
Détendu sur son canapé, celui se fend d’un clin d’œil appuyé pour mieux faire passer sa réplique.

— On ne vit plus en couple, darling, ma vie ne te regarde pas, privée comme professionnelle. (Le ton est enjoué, le sourire plus amusé que narquois.) Je vais quand même me montrer magnanime avec toi, puisqu’on discute comme deux adultes civilisés : je souffle enfin après la folie et la pression de ces derniers mois. (Vrai, bien qu’incomplet.) Si tu me disais ce qui t’amène ? Je suis sûr que ce n’est pas pour prendre de mes nouvelles…

Effectivement, Fallon met les pieds dans le plat en l’informant qu’elle reprend les rênes de la Crows League.
Aussitôt le flic se redresse, du liquide chaud s’échappe de la tasse et coule sur son pantalon.
Bordel, elle me l’a joué cool pour m’embobiner, j’aurais dû m’en douter !
Christopher l’imagine bien se marrer derrière son petit air faussement courtois. Montrer ses nouvelles rondeurs aussi, c’est pour l’endormir ? Elle sait pourtant que ce genre d’argument n’opère pas sur lui…

Fallon reprend avant que le flic n’imagine son invitée surprise en nouvelle baronne du crime à Europolis. La curiosité chasse rapidement l’indignation. Cette histoire de dossiers l’intéresse, comme un chercheur d’or à qui on donne l’emplacement d’un filon.
Il ouvre la bouche pour prendre la parole, enthousiaste, mais ses réflexes d’officier de police reprennent déjà le dessus sur l’homme spontané.

Christopher laisse la tueuse s’exprimer jusqu’au bout, le front plissé tandis qu’il vide le reste de sa tasse avant de la poser sur la table basse.

— Évidemment que j’ai respecté notre accord. Et tu ne me feras jamais croire que cela t’a réellement surprise, même si ta nature méfiante te poussera toujours à douter. Sur ce point, Kate et toi vous ressemblez beaucoup… (Christopher soupire.)
Tu sais aussi que je me contrefiche des lauriers. J’y étais, à ce foutu attentat. Cette affaire était personnelle, mais pas seulement. On ne va pas repasser tout le film, mais les dernières déclarations de Storeberg confirment que tout ça va beaucoup plus loin.

Le flic scrute un instant le regard de son interlocutrice.
Y a-t-il également un lien avec la soi-disant récente opération antiterroriste sur le port ? La version officielle est du pipeau… et Fallon a disparu des radars à ce moment.

— Bref, aujourd’hui c’est une cellule spéciale de l’EPD qui traque les anciens tueurs de la Crows League, depuis le jour où tu nous as balancé le cadavre de Raven. Et tu sais quoi ? Ils ont pris mes dossiers et c’était fini. Juste comme ça. (Christopher claque des doigts.) Pas même un remerciement, sinon de la part du capitaine qui a accepté de nous couvrir tous les trois dans cette affaire. Tu ne seras donc jamais inquiétée pour cette part de ta vie, comme convenu, mais à ta place je ferais quand même attention si tu continues de fricoter avec tes anciens copains. Ton immunité ne s’applique pas à tes actions futures.

Le regard du lieutenant est sans équivoque : puisque Fallon l’a menacé, il devait répliquer et rétablir l’équilibre. Entrer dans le vif du sujet en position de faiblesse, c’était la garantie de se faire entuber.
Sans être un diplomate ou un politicien, quinze ans à trouver des arrangements avec des indics et des justiciers hors-la-loi ont appris à l’Anglais quelques rouages dans l’art de négocier.

— Mais je commence à te connaître, Fallon. Si tu as commencé par m’agiter ces dossiers sous le nez, comme un os à un chien, juste avant de brandir la menace du bâton, c’est que tu as une idée derrière la tête pour qu’on y trouve tous les deux notre compte. Tant que j’y vois un bien pour Europolis, tu sais que je suis ouvert aux arrangements. Des arrangements auxquels Kate n’a aucune raison d’être mêlée.

Alors qu’il semble avoir terminé, Christopher lève une main pour imposer le silence.

— Ah, une dernière chose. Je te prierai juste de plus invoquer mon intérêt personnel. Peu importe que tu me croies altruiste ou hypocrite, c’est une insulte à mon intégrité et je le prends de moins en moins bien.

L’intéressement personnel le placerait dans la catégorie des flics ripoux. Comme Lauren et tant d’autres qu’il méprise.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis   [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis EmptyLun 18 Fév - 22:07

29 mars 2050




Oui, elle a la peau dure et elle sait très bien à quoi il fait mention à ce sujet. Un mince sourire aux lèvres, elle se rappelle aussi bien que lui leur première “coopération” dans les égouts. L’insouciance d’une rencontre entre deux inconnus, qui ne le sont pas tout à fait, contre une créature sortit de l’enfer de Brendt. Elle s’en était tiré avec quelques égratignures, contrairement à lui, mais elle n’est pas invincible. Ce sourire s’efface bien vite quand il termine sa phrase, elle secoue la tête. Leur survivre à tous ? Elle ne veut pas, parce qu’elle ne veut pas se retrouver seule, pire que ça, elle craint d’être responsable de leur mort.

Elle a de quoi le craindre, elle n’a jamais été un modèle de stabilité, ni de moralité, ni même de bonté. Elle a été ainsi faite et elle réalise maintenant à quel point c’était stupide d’adopter Kate. Non pas qu’elle le regrette, elle lui apporte tellement… A contrario, Fallon devient un boulet dans son existence, même si Kate ne le reconnaitra jamais. Concernant ses rondeurs, elle assume désormais d’être enceinte, mais au vu de ce qu’elle est venue demander au Lieutenant, il vaut mieux qu’il ne le sache pas avant d’avoir obtenu ce qu’elle souhaite de lui.

“Tes darlings et l’accent si british que tu prends m’ont presque manqué.” Puisqu’il s’amuse de cette période, elle aussi. Ca n’avait pas été évident à chaque fois, jouer la comédie est une seconde nature pour elle, même avec un partenaire qu’elle n’apprécie pas particulièrement, mais lui c’était une autre histoire. Impossible qu’il se détende, il ne l’avait jamais été comme ce soir. Fallon n’est pas assez naïve de croire qu’il se fait enfin à l’idée de côtoyer une tueuse à gages, et il ne veut pas parler de sa vie. Ce serait déplacé d’insister, donc elle lève les mains en guise de reddition. “Tant mieux, sourire te vas bien.” Admet-elle sans réfléchir, c’est pas comme s’il allait commencer à croire qu’il l'intéresse.

Puisqu’il lui demande ce qu’elle est venue faire chez lui à une heure si tardive, elle se lance dans son cours monologue non dépourvu de menaces. A voir sa réaction, renverser sa boisson sur son pantalon, elle rit sous cape en obtenant l’effet escompté, même si la suite ne lui plait pas. Il exprime son point de vue, semble bien sûr qu’elle n’avait pas de surprise à avoir. Ce qu’il définit comme de la méfiance, elle le définit comme de la prudence. Lorsqu’on est trahi de la manière la plus horrible, on ne la confie plus aussi facilement. “Tu as raison, surprise n’est pas le mot adéquat.”

Hart mentionne Storeberg, ce fameux député qu’elle a tenté de mettre à l’abri, de le protéger contre sa propre organisation, avant de se faire arrêter. Il semble penser que le député sait plus de choses qu’il ne le devrait et la regarde, comme s’il avait des questions à lui poser, mais se tut, elle hausse les sourcils. Finalement, il lui apprend que l’affaire lui a été retiré, qu’effectivement il n’y a aucun laurier à en retirer. Il parle de ses dossiers et elle retient son souffle, était-elle mentionné dans ceux-ci ? Elle ou Kate ? Il répond sans qu’elle ait besoin de l’interroger, et la met en garde aussi. Ou est-ce qu’il s’agit d’une menace déguisée ? Le juste retour de bâton.

Lui aussi sait beaucoup de choses sur elle, il pourrait tout aussi bien tout balancer pour tenter de récupérer son enquête sur la crows league. Il lui avait promis l’immunité, mais ça ne tenait que si Raven tombait. Elle était tombé, elle l’avait tué selon toute logique, au lieu de la livrer aux services de police avec les preuves nécessaires à sa détention. La tueuse à gages n’avait pas vraiment tenu sa part du marché, malheureusement, ce n’est pas comme si elle ne l’avait pas voulu. Est-ce de sa faute si Hart a perdu son enquête ? Peut-être, sans doute, et pourtant, il ne l’accuse de rien…

Malin comme il est, il devine bien que l’intention de Fallon n’est pas de le menacer, ou il commence à trop bien la connaître ? Il l’arrête avant qu’elle lui réponde et impose une condition, ne plus s’en prendre à son intégrité. Il veut encore lui faire croire que c’est un bon chevalier blanc qui ne s’intéresse qu’au bien-être d’Europolis, elle se retient de répliquer que tout être humain est égoïste.

Pour toute réponse, elle hausse des épaules. Qu’ajouter de plus ? Qu’il soit désintéressé ou non, elle avait décidé de se livrer ce soir, d’accorder le bénéfice du doute, à défaut de sa confiance, à un lieutenant qui avait tenu parole et peut encore être un allié. “Je ne veux pas que Kate se retrouve mêlée à quoi que ce soit par ma faute.” Une fois a suffi, pas deux. “Je ne veux même pas qu’elle sache que je suis ici avec toi, ni même ce qu’on va se dire.” Dans le même temps, elle se met à l’aise face à lui, elle retire ses chaussures et croise les jambes sur le canapé tout en terminant sa tisane.

“Raven était très minutieuse et savait beaucoup de choses, son plus gros défaut a été de tout noter, elle a eu beaucoup de chances d’avoir su garder son anonymat si longtemps. Il y a 5 jours j’ai eu le temps de tout parcourir et découvrir qu’elle recrutait des types… Je suis pas une sainte, mais eux sortent tout droit de l’enfer et je ne veux vraiment pas les savoir en liberté à Europolis. C’est pour ça que je veux reprendre l’organisation, d’une, pour les tenir à l’oeil, de deux, parce que je compte sur toi pour les arrêter.”

Avant d’être une tueuse à gages en liberté, elle oeuvrait pour la Mère Patrie avec une loyauté inébranlable envers la population plus qu’envers ses patrons, ses acheteurs. Pendant des années ils avaient réussis à la façonner comme ils le souhaitaient, à lui faire oublier beaucoup de choses, jusqu’à ce que Citseko se rappelle à sa mémoire. Mais alors qu’elle se découvrait un lien de sang, une famille, elle avait continué de travailler, 12 ans de loyaux services, pour le bien de la Russie… Subir des jours de tortures, des jours à tenir bon, pour n’obtenir en reconnaissance qu’un ordre d’exécution ? Qu’ils aillent au diable. L'espionne avait perdu tout espoir, mais Kate lui en a redonné un peu.

“Il y a beaucoup de choses que je veux faire sans pouvoir garantir d’y parvenir, mais je veux mettre de l’ordre dans ma vie, je ne veux plus être ce danger permanent pour Kate. Ne te méprend pas Hart, je suis ce que je suis et cette organisation existera tant que je n’aurais pas…” Elle bloque sur ses explications, c’est pas comme si elle pouvait lui raconter ce qu’elle subit, ce qu’ils ont fait d’elle. Elle se contente de faire un vague geste de la main. “Je compte apporter mes propres modifications à l’édifice. Petit à petit. Éliminer la mauvaise graine avec ton aide, ceux qui ne veulent pas me suivre, je te les laisse. Je pense que tu as compris que je n’accepte que certains contrats, je mène toujours une enquête approfondie pour m’assurer que mes cibles sont bien coupables de quelque chose.”
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Christopher Hart
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis   [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis EmptyMer 20 Fév - 21:51


Trop polie pour être honnête. Quand on connaît un peu Fallon Ward et qu’elle nous passe de la pommade, c’est le genre de dicton qui vient naturellement à l’esprit.
L’amabilité de l’ancienne tueuse fait pourtant mouche sur Christopher… jusqu’à ce qu’elle aborde le motif de sa visite.
Un coup de sang et un pantalon taché plus tard, l’Anglais remet son cerveau en marche. Il écoute attentivement chaque mot, analyse le discours et décode entre les lignes.
Une Vyper qui succède à une Raven, Europolis en sortira-t-elle vraiment gagnante ? Le pragmatisme du lieutenant de police a ses limites. Il préfèrerait que la Crows League disparaisse purement et simplement, conclusion qu’il estime acquise depuis que Raven a rendu l’âme et qu’une cellule de la police traque ses membres.
Couvrir des justiciers œuvrant dans l’illégalité, collaborer parfois activement avec eux est une chose, s’associer à une entreprise criminelle en est une autre, peu importe les clauses invoquées.

Christopher passe un bras derrière le dossier du modeste canapé, se met à peser le pour et le contre, mesurer les conséquences.
Régler la mise à l’écart de Kate une bonne fois pour toutes lui offre un indispensable délai de réflexion.

— Kate ne sera pas impliquée par ma faute. C’est tout ce que je peux te promettre. Je croyais que vous vous disiez tout, absolument tout, mais j’avais manifestement tort. Tu y as certainement beaucoup réfléchi et mon avis t’importe peu, je me dois quand même de te donner mon avis : les secrets de famille, c’est comme les secrets de couple, ça empoisonne l’existence jusqu’au jour où ça nous pète à la figure.

Et le jour où ça explosera, Christopher sera sans doute éclaboussé. Mais il en a vu d’autres.
Une ombre recouvre néanmoins son visage soudain figé. Il secoue lentement la tête afin de chasser l’image de Lauren et d’autres salissures qui ont parsemé son existence. L’homme souffrant d’une nature violente s’est souillé les mains de bien des manières, y compris pour des motifs moins nobles que le bien d’Europolis.
La voix de l’Anglais paraît aussi distante que son regard quand il reprend :

— Je ne lui parlerai pas non plus de ta visite ou de notre conversation, qu’elle débouche ou non sur une entente. De toute façon, on n’est pas vraiment dans les confidences elle et moi… (Il se reprend, esquisse un sourire pour détendre l’atmosphère.) Et je ne suis pas assez con pour m’immiscer entre deux botteuses de culs professionnelles. Quelque chose me dit que même Stubborn ne serait pas de taille.

Et lui qui s’imaginait être débarrassé des Ward, sans autres liens que des criminels livrés en pâture et un rôle d’ange gardien invisible auprès de Kate !
Comme pour appuyer la sentence, Fallon se met à l’aise sur le canapé dans un geste qui rappelle leurs entretiens privés. Hep hep hep ! La visite ne devrait pas déjà être terminée ?
L’association que lui propose Fallon est encore plus osée que leur numéro de faux couple, en tout cas plus durable et plus malaisante. Cette fois, il ne s’agit plus simplement de bosser ensemble le temps d’une enquête.

— En gros, tu veux tenir les chiens des enfers en laisse et tu comptes sur moi pour emmener les récalcitrants au chenil ? Quelque chose a changé en toi, Fallon. La Vyper que j’ai connue ne se serait pas encombrée d’un merdier pareil. Elle aurait également éliminé tous ceux qui en savent un peu trop sur ton compte. Y compris moi, peut-être. Qu’est-ce qui te motive ?

Christopher écarquille les yeux quand la tueuse lui explique qu’elle désire se ranger, mettre de l’ordre dans sa vie. Sérieux ? Et aussi se marier, acheter une maison et avoir des enfants, tant qu’on y est ?

Le flic s’enfonce dans les coussins moelleux du canapé. Un irrépressible sourire détend ses lèvres crispées. Il est même à deux doigts d’exploser de rire. Faire sauter le bouchon, sabrer le champagne en hurlant « victoire ! ».
Car au fond, il jubile.
C’est exactement le dénouement qu’il avait souhaité pour elle en scellant leur alliance que Fallon avait vécue comme un odieux chantage.

Le flic masque sa joie tant bien que mal. Sa tête de gagnant du lotto doit le trahir mais au moins, Fallon ne pourra pas lui reprocher de se moquer ouvertement. Christopher veut éviter une prise de bec stérile pour cause d’opinions divergentes.
Après une longue inspiration, le policier reprend une expression solennelle qui sied davantage aux circonstances – et au sujet qu’il va aborder.

— C’est très courageux de ta part, Fallon. J’aurais même dit « noble » si je ne te connaissais pas. (Il le pense quand même, c’est plus fort que lui en cette période d’optimisme.) Avant d’aller plus loin, j’aurais quand même une exigence qui ne devrait pas te poser de problème : je veux celui, celle ou ceux qui ont posé la bombe de l’attentat à Coal District. Ce sont les seules têtes que je te réclamerai à titre personnel, tu comprends ? Je n’ai pas l’intention de les tuer, si tu te poses la question. Mais elles seront plus amochées que toi à leur mise en détention, je te le garantis. (Les doigts de Christopher se recourbent sur son pantalon, un bouillon de rage altère le timbre de sa voix.) Ces pourritures auront le procès auquel elles ont droit, sans personne pour les couvrir. Elles passeront ensuite le reste de leur misérable existence en taule, à regretter que je ne les ai pas butées au moment de leur arrestation.

Inutile de faire un dessin : les tueurs de flics et auteurs d’actes terroristes passent rarement un bon séjour en prison. On peut compter sur les gardiens pour s’en assurer.

— Plus important : si tu déniches des informations sur le commanditaire, je me débrouillerai pour les transmettre à quelqu’un de fiable et qui a le bras assez long pour gérer une affaire de ce calibre. Les gros poissons ne sont pas à ma portée, je suis un simple flic de terrain et pas le plus apprécié, loin de là.
Toi, moi, Kate, tous ceux qui aspirent à une vie différente avons intérêt à ce que Storeberg reste en vie. Sur le plan politique, c’est le meilleur espoir pour Europolis depuis au moins dix ans.


Les hésitations et les ellipses de la « nouvelle tueuse en chef » montrent au policier qu’elle ne lui dit pas tout.
Il se frotte longuement la barbe : sa curiosité le titille, son empathie le pousse à tendre une main secourable. Cependant la raison l’emporte : il est plus facile de forcer le coffre de la banque centrale qu’une confession de Fallon. D’ailleurs, ne vient-elle pas solliciter auprès de lui la seule aide dont elle a réellement besoin ?
Le flic manque de lui poser une main sur la cuisse comme à une vieille camarade. Révisant son geste in extremis, il agite bizarrement le bras comme pour se défaire d’une crampe.

— Toi et moi, V, ça ne date pas d’hier. Et cette partie de notre collaboration s’est toujours déroulée sans accroc, si on excepte le cadavre de Raven jeté sur le parvis du commissariat. Dans une autre vie, on aurait pu faire un excellent duo d’enquêteurs ! (Il rit.) Je comprends que tout ça va prendre du temps, mais ne t’éternise pas, hein ? Je vais te faire confiance et te donner mon appui. Après tout, on a déjà pataugé dans la merde et fini par nous en sortir, pas vrai ? Tu n’as pas idée de ce que ta démarche représente pour moi ; c’est aussi vrai pour Kate qui rejoint la police après ce qu’elle a vécu… On a besoin d’espoir, dans cette fichue ville. Et on ne peut pas se contenter de liquider toutes les personnes qui empruntent une mauvaise voie. Certains sont irrécupérables, mais pour d’autres un nouveau départ est possible.

L’Anglais plonge ses yeux céruléens dans le regard sombre de Fallon. Tant de secrets se dissimulent dans les profondeurs de ses iris.
Il ne les connaîtra sans doute jamais.
Quelle importance, au fond ? Le passé est le passé. Chacun porte son fardeau – certains plus lourds que d’autres –, mais il faut vivre dans le présent et songer à l’avenir.

— Si tu as besoin d’un coup de main pour ta nouvelle vie, je veux dire… pas seulement du flic qui ramasse les ordures, sache que je suis là, partenaire.

Christopher lâche un rire nerveux, tant la scène parait surréaliste.
D’infimes changements dans le cours du destin auraient suffi à les faire s’entretuer, et voilà qu’il lui propose son soutien comme à une amie.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis   [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis EmptyMar 26 Fév - 19:55

29 mars 2050





Un rictus déforme ses lèvres quand il donne son avis sur les secrets qu’elle fait à Kate, elle sait bien qu’il a raison, pas complètement, mais un petit peu quand même il faut le reconnaître et ça ne lui plait pas. “Ce n’est pas tant cette conversation que je garde pour moi que ce que je vais te demander plus tard.” Ca fait 2 semaines qu’elle y réfléchit, sans cesse, sans interruption, mais le mal être existe depuis plus longtemps. Elle est venue ici pour déballer son sac, mais elle le remplit au fur et à mesure qu’il fait preuve de franchise. Apprendre qu’une cellule s’est ouverte spécialement pour la Crows League n’est pas pour lui plaire, ça va même lui compliquer la tâche, mais c’est comme tout défi, elle le relève. Le savoir lui facilitera quelque peu la tâche, disons qu’elle se montrera plus prudente.

Elle reconnaît bien ses métaphores habituels, puis il exprime le changement de Fallon, ce salop est trop perspicace pour son bien. Oui, Vyper aurait certainement réglé le problème elle-même, si Fallon n’était pas enceinte. Quant à lui, il n’a aucune idée d’avoir un ange gardien dans l’ombre, c’est bien Lauren qui lui sauve la vie. Sans Lauren au milieu, il aurait déjà un contrat sur la tête. Et Kate aussi, elle ne supporterait pas d’apprendre que sa mère est responsable de l’assassinat du Lieutenant, qui, malgré tous ses défauts, est un flic intègre et courageux. Sans le savoir, il a deux anges gardien.

L’africaine en dit assez sans en dire trop, elle aime faire travailler l’esprit du flic qui ne cesse d’avoir une conscience plus ouverte que la plupart. Bien évidemment, il a ses exigences. Mais ce n’est pas si simple, il veut son propre châtiment avant que la Justice tranche. Qu’est-ce qu’elle en a a faire après tout s’il veut se salir les mains ? Elle comprend ce qu’il ressent, mais de là a… “Tu es… Sûr de toi Hart ?” S’enquit-elle sans pouvoir s’en empêcher.

“Je ne m’inquiète pas de ce que tu leur feras, mais de ce que ça te fera à toi.” Avoue-t-elle, même si elle reconnait que ce n’est pas la première fois qu’il exprime de la violence. Que ce soit avec des mots comme ses poings. Plus d’une fois elle l’a vu sur les rings clandestins, un sauvage ni plus ni moins. Cette violence non contenue l’avait décidé à entrer en contact avec lui même si c’est Lauren qui avait soufflé son nom pour les affaires liés à Vyper. Mais après un tel étalage de violence, il reste toujours la conscience et elle se demande comment il vit avec ça.

Elle détourne le regard vers la table basse quand il lui demande le commanditaire de l’attentat. “J’ai déjà essayé de le retrouver, mais ils ont utilisés tellement de moyens détournés qu’il est impossible de remonter jusqu’à lui.” Ce n’est pas rare, lorsque des organisations font appel à une autre, ils assurent leurs arrières, loin d’être des débutants, contrairement aux citoyens. “Tu sembles beaucoup l’apprécier ce Député, tu penses qu’il est vraiment fiable comme politicien ? Il vaut vraiment le coup d’être sauvé ?” Elle est tellement désabusée des hommes de pouvoir, ils sont bons pour formuler de belles promesses, et tout aussi excellent pour ne pas les tenir tout en laissant miroiter qu’ils tiennent leurs promesses.

Elle reporte vivement son attention sur lui quand il approche sa main d’elle et se met à l’agiter comme si quelque chose le gêne. A quoi il joue ? Il lui donne sa confiance et du temps, et argue que certains peuvent encore être sauvé. Comme elle a pu obtenir une deuxième chance, est-ce qu’il dit ça vis à vis d’elle ? Qu’est-ce que Kate a bien pu lui dire, ou ne pas dire ? Combien de secrets détient-il ? “Ce n’est pas voué à s’éterniser, au contraire, dans les bas fonds tout fini par s’apprendre, les criminels sont plus bavards et malhonnêtes envers leurs comparses, qu’envers les flics. Je ne fais que gagner du temps en remplaçant Raven, à terme, la ligue implosera et je ne peux qu’espérer que ça ne touchera pas Kate. C’est pour ça que j’ai besoin de toi, plus vite je mets un terme à leurs agissements, moins il y a de risques pour elle.”

C’est une partie à jouer finement et subtilement, une partie qu’elle ne peut jouer seule, et elle ne souhaite pas impliquer sa fille. Hart lui est venu à l’esprit. Elle ne sait toujours pas si elle peut véritablement se fier à lui, mais qui ne tente rien n’a rien. Si la partie ne se joue pas en leur faveur, s’ils apprennent qu’elle n’est qu’une balance, qu’elle les vend aux flics, ils la tueront. C’est aussi simple que ça.

pas seulement du flic qui ramasse les ordures Sempiternel flic aux métaphores surréaliste, elle commence à rire. Ce qui n’a rien de nerveux, contrairement au sien, c’est un rire qui vient du coeur, avant de reprendre son sérieux avec un sourire aux lèvres. “Qu’est-ce que tu vois en moi Hart ? Pourquoi… Accepter ce partenariat comme tu dis ? Ne crois pas que je suis de ceux qui sont récupérables, je n’ai aucun espoir à donner à quiconque, et encore moins à 12 millions de citoyens.” Elle ne mourra pas sagement de vieillesse, son espérance de vie est déjà au dessus de la moyenne par rapport à son mode de vie. Sa mort n’aura rien de naturel, ne sera pas propre, elle mourra parce qu’elle est tombé sur plus fort qu’elle, ce n’est pas ce qui lui fait peur, mais la perspective de ce qui se passera ensuite.

“Si jamais… ” Les mots ont bien du mal à sortir, elle ne s’est jamais sentie aussi vulnérable d’ailleurs.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis   [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis EmptyJeu 28 Fév - 4:21


Christopher ne sait pas ce que Fallon mijote pour le dessert, mais si le secret de cette conversation lui paraît trivial en comparaison, ça doit être plus costaud que les choux à la crème de Hickman. De toute manière, le flic a déjà accepté la clause motus et bouche cousue, laquelle exclut de facto Kate des termes de leur accord.

Le revanchard aux inclinations violentes exige que Fallon lui livre les poseurs de la bombe de Coal District, s’attendant à une réaction d’indifférence voire d’enthousiasme de la justicière. Mais elle le prend à contrepoil, questionnant son envie de passer ces pourritures à tabac.
Est-ce qu’il est sûr de lui ? Le visage de l’Anglais s’assombrit aussitôt.

— Non, s’entend-il répondre spontanément.

Il se sent comme un drogué qui réclame un sachet de poudre magique, conscient du bien-être éphémère qu’elle lui procurera puis du mal-être qui suivra la descente.
Tel un hamster courant dans sa roue, Christopher est prisonnier de ce cycle délétère de violence et de tourments. Comment réagira Eva le jour où elle apprendra qui est réellement sa « bouilloire » ? L’Irlandaise a de lui la vision idéalisée d’un lieutenant de police compatissant et dévoué, pas d’une brute qui se conduit parfois en chien de combat.
Tôt ou tard, Chris sait qu’il devra payer le prix de ses errements. Et plus il tardera à y mettre un terme, plus la facture sera salée.

Parce qu’il n’est pas encore prêt à y faire face, que le moment est de surcroît mal choisi, c’est la bouche trop bavarde de Fallon qui prend la forme d’une cible à abattre.

— Depuis quand te soucies-tu de mon bien-être, d’abord ? réplique-t-il d’un ton irrité. Ne fais pas comme si tu en as quelque à foutre de moi. Je te suis utile, comme la chasse d’eau de tes toilettes. Remplis ta part du contrat et je remplirai la mienne. Le reste me regarde.

D’un geste agacé de la main, Christopher clôt le sujet et invite la nouvelle cheffe de la Crows League à poursuivre. Elle est qui, bon sang, pour lui souffler ce qu’il doit faire ? Sa psy ? Sa coach en conneries-à-éviter ?
Avec l’adresse d’un chien qui ensevelit son paquet de merde sous un monticule de terre, Christopher occulte totalement ce bref intermède de leur conversation et retrouve rapidement son enthousiasme.

— C’est dommage pour les commanditaires, mais je m’y attendais un peu. De toute manière, un politicien comme Storeberg doit avoir plus d’un ennemi, tous plus vicelards les uns que les autres. (À la question de Fallon sur l’eurodéputé, les yeux de Christopher se perdent dans la contemplation de la fenêtre ouvrant sur la zone résidentielle Victory District.) Je vis à Europolis depuis trop longtemps pour accorder toute ma confiance à un député, mais jusqu’à présent il n’a rien lâché dans sa croisade contre la corruption. Alors j’ai choisi de miser sur lui. Au pire, c’est un politicien comme les autres qui utilise son image de chevalier blanc pour gravir les échelons du pouvoir. Au mieux, Storeberg est vraiment celui qu’il prétend et avec suffisamment de soutien, il remettra Europolis sur les rails. (Le regard bleuté de l’Anglais, chargé d’espoir et de compassion, se rive alors sur celui de Fallon.) Tout le monde a besoin d’alliés pour réussir des choses qui valent le coup.

Christopher précise le fond de sa pensée en accordant à Fallon son appui sans équivoque. Il s’emporte même dans sa gestuelle, maîtrisée juste à temps. Jouer le couple et partager des moments de sa vie avec elle ont laissé des traces.
Sans connaître le passé tortueux de Fallon, il devine qu’une personne aussi aigrie n’a pas reçu beaucoup d’aide et d’affection au cours de son existence. Nul besoin d’une enquête policière en bonne et due forme pour reconnaître chez elle une personne qui a pris des coups. Beaucoup de coups. Le visage tuméfié de Fallon masque sans aucun doute d’autres blessures plus profondes. Et le flic n’aimerait pas être à la place des responsables.

— La mort programmée de la Crows League ? Ça me plaît. Pour emprunter le jargon du métier, on fera donc en sorte que ça se passe rapidement et sans douleur. Et dans le cas contraire, que ça nous retombe dessus. Puisque j’ai accepté de jouer cette partie avec toi, j’assumerai jusqu’au bout. À moins que la mort nous sépare avant, hein ? lance-t-il ironiquement.

Pour lui il ne s’agit pas seulement de protéger Kate : ses pensées vont en premier lieu à Eva, qui pourrait être en danger si la Pègre a vent de leurs manigances.
Est-ce l’énergique Irlandaise qui exacerbe ses bons sentiments, en plus de lui avoir redonné le sourire ?
Si tel est le cas, son influence se propage par effet boule de neige jusqu’à Fallon, que l’Anglais entend rire – un vrai rire ! Même le sourire de la tueuse parait authentique, pas comme ses abominables rictus qui ont l’air de dire j’ai versé du poison dans ton thé et bientôt tu vas vomir ta bile mêlée de sang.

Elle s’interroge néanmoins, très sérieuse, sur les motivations de son nouveau partenaire, ce qu’il voit en elle.
Le brun quitte le dossier du canapé et penche le buste vers elle, leurs visages proches de l’intimité. Lui non plus ne badine plus.

— Écoute, Fallon, personne ne te demande d’être une sainte. Les gens comme nous, qui ont du sang sur les mains, ont définitivement perdu une part de leur humanité. Notre partenariat va peut-être échouer et on retrouvera des morceaux de nos cervelles collés aux murs. Peut-être que certains matins, tu te réveilleras en te demandant ce que tu es en train de foutre, puis tu replongeras dans tes vieux travers comme un ancien alcoolo qui cède à la bouteille.
Moi, ce que je vois, c’est une femme qui a eu une vie de merde, une mère qui aime sa fille et qui essaie sincèrement d’emprunter un meilleur chemin. Ça dirait quoi de moi si je refuse de t’apporter mon aide ? Si ce que tu fais n’est pas un message d’espoir universel, un exemple pour chaque être humain qui se bat pour vivre dignement, alors tout ce que j’ai essayé d’accomplir durant toute ma carrière de flic n’a aucun sens.


La voix fluide, ponctuée de vives intonations transmet la passion qui anime Christopher avec plus de force que ses mots. Quinze ans à côtoyer la lie de l’humanité n’ont pas ébranlé les idéaux que ses parents lui ont inculqués. Il mourra avec eux – peut-être à cause d’eux.

Après s’être laissé prendre au jeu de la confidence, c’est à présent Fallon qui semble sur le point d’avouer – demander ? – quelque chose.

— Si jamais quoi ?

Il a posé une main rassurante sur celle de Fallon. Sans y penser, à l’écoute.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis   [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis EmptyJeu 28 Fév - 11:04

29 mars 2050





Le lieutenant l’envoie chier, clairement, face à son inquiétude qu’il estime hypocrite. Elle plisse des lèvres, réprime les noms d’oiseaux qui lui viennent à l’esprit contre à un tel rejet et ne s’autorise pas à ressentir de la déception. C’est parce qu’elle ne ressent rien qu’elle a survécu si longtemps, pourquoi est-ce que ça changerait aujourd’hui ? Pourquoi s’en soucier d’ailleurs puisque son avis est déjà tout vu sur elle. Pourquoi perdre son énergie à vouloir lui prouver le contraire ? Pire que tout, il exprime un fait qu’elle ne peut démentir, elle l’utilise.

C’est ainsi, Nevaeh Kant n’est qu’une arme, un corps humain manipulé à la guise de ses détracteurs, un esprit jeune et malléable, ils en ont fait ce qu’ils voulaient qu’elle soit. Seul Kate avait su voir au delà des apparences, voir l’émancipation de Fallon Ward, cette envie de liberté qu’elle ne connaîtra jamais totalement. Elle a été l’utilité de la Mère Patrie jusqu’à ce qu’ils jugent qu’elle ne l’était plus. Se sent-elle coupable de reproduire le même schéma ? Non. Pourtant, concernant certaines personnes comme Hart, ça la dérange de plus en plus.

“Tu auras tes noms.” Se contente-t-elle de dire en affichant son masque d’indifférence totale qu’on lui connaît si bien. Alliés, mais pas amis. Si Kate était là, elle serait bien la seule à voir à quel point sa mère est blessée par le retour de bâton de Hart. Tant pis, il a son opinion sur la tueuse à gages, elle ne compte pas le détromper, à quoi bon puisque la mort n’est pas bien loin. La tueuse en quête de rédemption n’a pas plus envie de démontrer qu’elle a aussi ses moments de vulnérabilité.

Le sujet tourne vers Storeberg, elle veut savoir s’il vaut vraiment la peine de s’emmerder, s’il vaut mieux que les autres. Ce Député qui semble s’être lancé dans une guerre contre ses propres compatriotes, contre le gouvernement. Hart n’en a pas la certitude, mais lui laisse le bénéfice du doute. “Si j’entends parler d’un nouvel attentat contre lui je t’en parlerai.” Mais ne s’en mêlera pas. L’homme est trop médiatisé pour qu’elle prenne le risque d’être aperçue avec lui, prendre le risque que les Russes la retrouve.

À moins que la mort nous sépare avant Il n’a pas idée de la véracité de ses mots, seul la mort les séparera désormais. Et vu la façon dont tourne la tueuse à gages, elle ne tardera pas. “Ce qui ne m’empêchera pas de poursuivre mon activité.” Ne peut-elle s’empêcher de préciser, sa manière de venir confirmer ce qu’il pense d’elle dans la mesure ou il ne pense pas qu’elle puisse sincèrement s’inquiéter de son cas. Au lieu de le détromper, elle le conforte dans l’idée, sa façon à elle de délimiter clairement leur relation.

Malgré tout, pourquoi s’engager dans ce combat avec elle ? Parfois, le comportement humain la laisse perplexe, une minute plus tôt il la rejetait, la minute suivante, il s’approche d’elle. Il est très éclairé sur le dénouement possible, la mort de l’un et de l’autre, sans dire si l’un ou l’autre en sera responsable, mais ça doit lui titiller l’esprit. Regretter ? Surement. Replonger dans ses travers ? Surement. C’est pour cela que Vyper ne peut être une justicière que semble attendre Europolis, dont ils ont besoin. C’est pour ça qu’elle est présente dans l’appartement de Hart.

“Un homme intelligent.” Répond-elle du tac au tac lorsqu’il pose la question sur le refus de son aide. L’africaine se met à secouer la tête, un message d’espoir ? Tout ce qu’elle fait est répréhensible ! Même sa nouvelle société n’est autre qu’un investissement sale, de l’argent amassé par les chinois et ses longues années de tueuse à gages. Il n’y a aucune espérance à attendre d’une espionne et d’une tueuse, Kate comme Christopher ont des oeillères pour voir les choses ainsi.

Elle déglutit, mal à l’aise et baisse les yeux sur leurs mains. Ok, on va arrêter là pour la proximité ! Fallon retire sa main sous celle du Lieutenant et se rencogne au fond du canapé. Jouer la comédie est une chose qu’elle sait faire à la perfection, mais il ne s’agit pas de cela à l’instant précis.  “Je perd le contrôle Hart. J’ai besoin… D’une assurance.” Merde, elle s’était fait un plan bien précis de ce qu’elle allait lui balancer, mais toutes ses résolutions semblent avoir disparus. Ce n’est pas si simple et encore moins avec une telle proximité avec le Lieutenant. Déception, espoir, terreur…

Comment lui faire comprendre ? Sans en dire trop, sans qu’il voit en elle une victime qui n’aidera sûrement pas ses affaires. “La semaine prochaine je passe un concours de détective privée, je compte créer une entreprise d’investigation et de sécurité, ce sera un succès ou un flop, mais c’est une manière saine de gagner ma vie d’une certaine façon, de ne plus me mettre dans des situations improbables qui mettent toujours Kate en danger. Mais je n’ai pas de solution miracle pour ce qui m’arrive, elle t’a parlé de mon amnésie ? Je pense que c’est un dédoublement de personnalité. Ce n’est pas moi qui ai tué Raven, je me suis seulement réveillée à côté de son cadavre et orchestré qu’on dépose son cadavre devant le poste. De la même façon, je ne peux pas maîtriser cette folie meurtrière, je ne pourrais jamais cesser de tuer et j’ai déjà fait du mal à Kate à cause de ça. Je ne veux pas que ça se reproduise, je ne veux plus faire de mal à ma fille, je ne veux pas d’avantage finir en taule.” Elle tourne un regard serein et morne vers lui. “Il me reste une solution, m’abattre. Kate ne le fera jamais.”


Dernière édition par Fallon Ward le Ven 1 Mar - 8:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis   [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis EmptyVen 1 Mar - 4:31


Christopher n’est pas resté sans ami depuis quatre ans sans raison. « Con », « invivable »,  « obtus », « associal », « malade », « fermé comme une huître » sont des qualificatifs qu’on lui a souvent attribués. Parfois à tort, souvent à raison.
Tous ses problèmes ne vont pas disparaître d’un coup de baguette magique parce qu’une charmante fée irlandaise ravive en lui les braises du jeune homme sympathique qu’il était autrefois.
Et là, c’est au tour de Fallon d’en faire les frais.
Tout ce que le flic voit, de son côté, c’est qu’il obtiendra les noms de ces fumiers.

— Bien. Marché conclu.

Passage à tabac ? Pas passage à tabac ? Il décidera le moment venu. Seul.

Sans surprise, Fallon ne frétille guère d’enthousiasme pour le député Storeberg dont Christopher vante les mérites sans naïveté. Certes, il imagine mal la quadragénaire en groupie au milieu d’une foule de fans, jouant des coudes pour brandir au député une photo d’elle en petite tenue, la bouche en cœur pour lui supplier un autographe.
Pratique et conciliante, elle informera néanmoins son nouveau partenaire si le vent d’une nouvelle menace parvient à ses oreilles. Un sourire satisfait anime les lèvres de Christopher.

— Merci. Si cela arrive, je transmettrai aux autorités compétentes et ma source restera anonyme.

Fallon a le chic pour mettre son allié dans la merde – depuis leur première rencontre – mais elle apprécie moins qu’on lui retourne l’ascenseur.
Logique. Elle ne veut pas se mouiller.

Là où Christopher badine en comparant leur contrat à un mariage, Fallon lui fait clairement comprendre qu’il cassera sa pipe le premier et qu’elle n’en a rien à foutre. Du réchauffé, son info.
Christopher n’en prend d’ailleurs guère ombrage : n’a-t-il pas dit qu’elle leur survivrait tous ? À présent qu’il connaît les projets certes risqués de la tueuse, son intime conviction n’a pas varié d’un pouce. Fallon est le genre de personne qui s’en sort toujours, d’une façon ou d’une autre. En outre, la vie est plus simple quand on se soucie uniquement de sa fille et de soi-même.
Le père policier de Christopher a été tué lors d’un banal contrôle routier. La vie d’un flic est à ce point précaire. Celle des justiciers qui œuvrent avec plus de tact que Vyper : à peine moins.

Renouant avec ses habitudes dénégatrices, la tueuse conteste de la tête l’espoir qu’elle incarne aux yeux de Christopher. Comme elle contestait l’opportunité que représentait son arrestation, deux mois plus tôt.
Fallon comprendra peut-être un jour son point de vue. Lui n’en démordra pas, même s’ils échouent tous les deux.

— Une chance pour toi que je sois bête comme mes pieds, répond-il, bon joueur, à la réplique de son interlocutrice.

L’intelligence, selon lui, pousse à l’entraide et à la coopération plutôt qu’à l’individualisme. Gains importants à long terme contre faibles gains à court terme.
Christopher n’argumente pas : Fallon n’est pas venue lui rendre visite pour disserter sur la théorie de l’évolution d’un point de vue philosophique.

Elle soustrait sa main au geste innocent, compatissant de l’homme auquel elle peine à formuler son aveu, puis se réfugie sur son coin de canapé comme un animal traqué.
Allez, courage, accouche !
Les épais sourcils de Christopher s’élèvent jusqu’au milieu du front lorsqu’elle parle de perte de contrôle et d’assurance.
Fallon, perdre le contrôle ? Il croirait à une blague si Fallon n’affichait pas cette tête. Et si elle avait le sens de l’humour. Un vrai humour, pas la sauce piquante qui irrite au point de sentir des larmes brûler les yeux. C’est qu’elle a bien choisi son alias, Vyper. Froide et venimeuse comme un serpent.

Des sillons se forment sur le visage de Christopher, plus nombreux et plus profonds après chaque mot que prononce la tueuse.

— Putain, mais t’es qui au juste ? Et qu’est-ce qu’il t’est arrivé ?

Christopher s’écroule littéralement sur le dossier du canapé, qui recule de plusieurs centimètres comme lui aussi saisi d’hébétement.

Le flic en a coincés,  au cours de sa carrière, des psychopathes et des tarés en tous genres. Mais de là à ce qu’une tueuse se transforme en folle meurtrière au cours d’épisodes amnésiques, c’est du jamais vu. Les dédoublements de personnalité ordinaires génèrent des alternatives très dissemblables de la personnalité d’origine, ce qui donnerait une femme souriante, douce et avenante chez quelqu’un comme Fallon. Par conséquent, elle lui cache forcément quelque chose de très singulier.

Le flic se reprend, lève une main avant que son invitée prononce un mot de plus.

— Non, attends. Excuse-moi, je ne t’oblige à rien. On a tous des secrets que nous ne voulons partager avec personne.

Comme les six mois ayant suivi la mort de Lauren, où Christopher n’était plus que l’ombre de lui-même, noire et terrible ; un monstre assoiffé de vengeance à côté duquel Stubborn passerait pour un enfant de chœur.
Est-ce à cause de cette blessure, cette tare commune qu’il se sent malgré tout proche de Fallon ? Cherche-t-il sa propre rédemption en voulant l’aider ?

— Ce n’est pas rien, ce que tu me demandes.

Chris aimerait ajouter qu’il n’est pas un tueur, mais l’affirmation serait malhonnête.
En tout cas, lorsqu’il évoquait son appui une minute plus tôt ou leur cervelle sur les murs, abattre sa partenaire de sa propre main n’était absolument pas ce qu’il avait à l’esprit.

— Donne-moi une minute pour réfléchir.

L’Anglais se frotte la barbe, regard perdu dans le vide.

Après un silence interminable il finit par tourner son visage vers la tueuse.  L’homme s’est manifestement repris, accuse le coup. Peut-être même a-t-il déjà pris sa décision : ses yeux ne vacillent pas.

— Tu es consciente que si j’accepte et qu’on en arrive là un jour, Kate voudra me liquider ? Et je ne ferai rien pour l’empêcher, évidemment. À croire qu’entre toi et moi, ça va se jouer à la vie, à la mort.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis   [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis EmptyVen 1 Mar - 9:54

29 mars 2050





La tueuse à gages donne son propre ordre d’exécution à un lieutenant de police, ce serait comique si ce n’était pas si sérieux. Kate a bien plus d’espoir que sa mère, elle est jeune, elle a encore toute la vie devant elle, et la certitude de pouvoir la sauver d’elle-même, alors que Fallon a déjà parcouru la moitié de son chemin. L’africaine n’attend plus rien de la vie, même si ce n’est plus tout à fait vrai depuis sa grossesse. Du moins sa volonté de la mener à terme, pour autant elle garde bien à l’esprit qu’avec son mode de vie elle peut le perdre à tout moment. Sa priorité reste le bien être de sa fille, Kate. Pour l’instant, elle n’est qu’un poison à son existence et Fallon ne le supporte simplement pas.

Malgré les années passés à Europolis, l’africaine n’a aucun allié de confiance. La solitude est sa meilleure alliée, celle qui lui garantit la survie. Aleksandr s’était fait une place malgré tout, tueur à gages de la même organisation, un allié du passé Russe, ils s’étaient retrouvés et collaboré ensemble sur certaines missions périlleuses. Elle l’avait tué en lui annonçant qu’il allait être père, quel genre de personne cela fait d’elle ? Certainement pas quelqu’un de bien. Même lui, s’il était encore vivant, elle douterait qu’il l’abatte si elle lui demandait.

Son frère reste sa dernière solution de repli, bien que ses personnalités instable ne sont pas fiables. Il a passé tant d’années à traquer des monstres de son genre, pour peu qu’elle tombe sur la bonne personnalité, il l’abattrait sans sommation, mais elle ne souhaite pas laisser cette dernière image d’elle à Citseko.

Alors il y a Hart, ce Lieutenant qui ne cesse de jouer gros pour couvrir leurs arrières et vient clairement de délimiter leur relation. Ils ne se sont jamais vraiment aimé ces deux là. Il semble loin de se douter de ce qu’elle lui demande alors qu’il réclame du temps pour y réfléchir. Elle ne dit mot, pour seule compagnie les battements de son coeur qui cogne fort. Elle lui demande ni plus ni moins qu’un suicide par personne interposé, parce qu’elle n’aura pas la force de pointer son putain de flingue sur sa tête et d’appuyer sur la détente.

Autant rester calme pendant son temps de réflexion, le presser ne ferait que rendre la décision plus instable, elle a besoin qu’il soit sûr de son engagement. S’il accepte. Après un moment qui lui paraît interminable, il tourne enfin son regard sur elle. “Kate n’en fera rien ce n’est pas une tueuse, elle t’en voudra à mort, mais elle finira par comprendre. Et j’attends de toi que tu lui parles de cette conversation, de ma décision.” Fallon aura bien réussi une chose dans sa vie, ne pas influencer sa fille. “Elle va être têtue, te rejeter de toutes ses forces pour ne pas t’écouter, mais elle doit comprendre que tu m’as sauvé de moi-même.”

Elle vacille la tueuse, contrairement à lui. Ses doigts commencent à s’agiter sur le dossier du canapé, signe flagrant de nervosité. “Je mérite cette mort Hart.” Semble-t-elle supplier. Rien de plus, rien de moins, la mort serait son ultime cadeau contre une vie d’emprisonnement. “Je sais bien qu’au vu de mes crimes, j’ai du tuer… pas moins d’une centaine de personnes au cours de toute ma vie, au bout d’un moment on cesse les comptes, aux yeux des flics l’incarcération est une punition, mais... Dans mon cas, crois moi la peine de mort est ce qu’il y a de mieux pour tous.”

Elle deviendra folle si on devait l’incarcéré de nouveau. Et la folie n’est pas une bonne chose la concernant. C’est dans cette folie qu’elle devient incontrôlable, une tueuse sans compromis. Elle cherchera par tous les moyens à exécuter les gardiens autant que les prisonniers. “Je dois te parler de mon passé pour que tu comprennes, j’ai vraiment besoin que tu sois sûr de toi si tu acceptes.” Il y a encore dix minutes, elle avait l’intention d’être directe, de lui montrer ce dont elle est capable et taire certaines choses, mais il faut croire que cette conversation change la donne.

“Je m’appelle Nevaeh Kant, je suis née au Sénégal. Citseko, votre médecin légiste, est mon demi-frère, il ignore la moitié de ce que je vais te raconter. De lui tu devras te méfier plus que de Kate… Notre mère était une prostituée, inutile de te dire que gérer 2 gosses lui était impossible, alors elle m’a vendue à l’un de ses clients. Un scientifique qui m’a amené dans une base en Russie, à partir de ce moment je suis devenue 368. Vous connaissez les effets indésirables du vaccin de Brendt, mais il existe des choses bien pires, les expérimentations scientifiques. J’ai passé 8 ans à survivre uniquement pendant qu’ils me greffaient une nouvelle peau avec des injections d’ADN que mon corps a dû assimiler. Beaucoup d’autres n’ont pas survécus, je suis la seule à vrai dire…”

Fallon lève sa main à hauteur de leurs yeux. Le bout de ses doigts commencent à changer de couleur, elle se concentre pour lui faire voir une myriade de couleurs sur ses doigts, elle repose sa main sur le canapé pour en prendre la même couleur. “Ils ont fait de moi un caméléon, pour me revendre des millions aux services de renseignement russes. Ils en ont eu pour leur investissement. J’ai reçu un entraînement poussé pour faire de moi leur parfaite petite espionne, tout en annihilant en moi la moindre émotions. Une arme, c’est ce que j’étais, efficace, létal, mais ils n’avaient pas vraiment prévu que je prendrais goût au meurtre… Enfin, c’est un bien grand mot, ce n’est pas que j’aime ça, mais je ne ressens rien, le problème c’est qu’ils ne savaient pas m’arrêter. Ils ont pris le risque quand même. Personne ne m’égalait, j’excellais dans le camouflage ce qui me permettait de réunir les informations nécessaire et ils s'arrangeaient pour nettoyer les cadavres que je laissais derrière moi.”

“12 ans de bons et loyaux services pour la Mère Patrie.”  Un ricanement lui échappe, elle se passe une main sur le visage et grimace quand ses blessures la font souffrir. “La règle quand on se fait prendre, c’est que personne ne vient te sauver. Sauf qu’ils ont estimé que j’en savais trop, que j’étais remplaçable, ou que je ne valais plus rien, j’en ai aucune idée, alors ils ont tenté de m’éliminer. J’ai déserté et me suis installé à Europolis où j’ai retrouvé mon frère.”  Elle omet quantités de détails, mais ce n’est pas le plus important.

“J’ai vécu 16 ans en captivité Hart, alors vivre le reste de ma vie en prison c’est… Je préfère la mort.” Elle déglutit.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis   [Livre I - Terminé] Les bons comptes font les bons amis EmptySam 2 Mar - 4:19


Fallon semble convaincue que sa fille n’éliminera pas le meurtrier de sa mère. De toute évidence, Kate ne lui a pas rapporté leurs rencontres émaillées de brûlantes colères. Pour Christopher, il est clair que dans leurs rêves défouloirs, les Ward lui collent un sac sur la tête et se défoulent dessus à coups de batte de base-ball.
La tueuse a néanmoins raison sur un point : jamais Christopher ne s’est senti physiquement menacé en présence de Kate, même au faîte de leurs disputes. Or les loups savent reconnaître les leurs : Kate griffe, mais elle n’irait pas déchiqueter la jugulaire d’un homme avec ses crocs.

— Tu as sans doute raison, Kate n’est pas comme nous. Mais je sais ce que ça fait de perdre la personne à qui on tient le plus au monde. Ça nous transforme, ou du moins cela fait ressortir ce qu’il y a de pire en nous. En même temps, la personne que je suis et ce que j’ai vécu font de moi la personne idéale pour lui expliquer.

Silence.
Christopher a déjà pris sa décision mais bon sang, il doit faire appel à toute sa volonté pour rester concentré, pour afficher la tronche du gars sûr de lui.
Il a envie de chialer, de l’envoyer bouler hors de son appartement, simplement pour lui rappeler l’année 2046 de manière aussi vive.
Mais si Fallon décèle de la faiblesse en lui, méfiante comme elle est, elle fera appel à quelqu’un d’autre qui n’aura ni son jugement, ni son humanité. À ce stade, c’est la principale raison qui le motive à accepter.

Incapable de desserrer les dents sans fissurer le masque, Christopher reste stoïque et – surprise – c’est Fallon qui lui sauve la mise.
Bon sang, je rêve  ?! Vyper, vulnérable ? Vyper, humaine ?
La femme à qui il a ouvert la porte et offert une tisane était déjà presque une étrangère à ses yeux, mais là… ce n’est plus Fallon Ward qui est assise à l’autre bout de son canapé.

Et pour cause : elle s’appelle Nevaeh Kant.
Christopher se penche en avant, mains posées sur les cuisses, coudes écartés, à écouter le stupéfiant récit de la Sénégalaise.
Il a un geste instinctif de recul, avec un petit « ohoh », quand elle accomplit un tour de magie avec ses doigts. Plus fasciné qu’effrayé, le regard du policier ne lâche pas la main qui se fond sur le revêtement beige du canapé.

— Eh bien ça alors…

Christopher en a trop vu pour être choqué, encore moins dégoûté. La créature qu’ils ont combattue dans les égouts était beaucoup plus effrayante.
Et beaucoup moins dangereuse, d’après ce que lui raconte Fallon.

Contrairement à l’ancienne espionne, l’Anglais n’est pas un brillant comédien capable de mettre tous ses sentiments en veilleuse. Il peut feindre, comme le masque qu’il affichait jusque là, mais sa capacité à jouer le bloc de marbre atteint vite sa limite quand on lui livre ce genre de témoignage.
Il lève les fesses du canapé un peu avant la fin de la tragique histoire, se dirige vers la fenêtre où il prend appui, front collé sur la vitre.
Christopher ne voit rien du monde extérieur, enfermé dans la bulle de son salon, concentré sur le nœud qui lui tire les entrailles et les larmes qui se forment dans ses yeux. Plus que les faits, pourtant terribles, c’est la personne qui l’émeut. Empathie, compassion, humanité : treize ans à écouter les émouvantes confessions de victimes n’ont pas suffi à le rendre indifférent ou cynique.

— Merci de m’avertir à propos de Citseko Kant, dit-il après un raclement de gorge.

Il aurait pu trouver mieux pour commencer, mais l’émotion bride ses capacités à s’exprimer avec intelligence et éloquence.
Reprends-toi, mon grand. Comme disait maman : « Fais ce qui te semble le mieux, dis ce que tu as sur le cœur. C’est ce que font les gens bien. »
Christopher passe le revers de sa main sur ses paupières pour en chasser l’humidité indésirable. Une profonde respiration plus tard, sa voix est déjà plus assurée. Il continue néanmoins à présenter son dos à la femme passée aux aveux.

— Je n’ai pas la prétention de comprendre, mais je peux au moins imaginer. Plus que tu le crois. (Si elle savait ce que je mérite moi aussi… et combien cela me tourmente.) Ce qui est certain, en revanche, c’est qu’il t’a fallu un grand courage pour me confier ton passé. (Et une confiance à mon égard qui dépasse le cadre professionnel, mais elle risque de se braquer si je lui dis. Ne gâchons pas ce moment.) Ces salauds t’ont peut-être bousillée dans ton esprit et dans ta chair, mais ils n’ont pas arraché ton âme. Il te reste une belle part d’humanité, Fallon, quoi que tu en dises. Un trésor qu’on peut cultiver et qui peut donner de jolis fruits, avec du temps et un environnement adéquat.

L’Anglais se retourne enfin, s’adosse à l’encadrement de la fenêtre, croise les bras sur sa poitrine. Son regard est lucide, son élocution forte et claire.

— Je te promets de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour t’épargner la prison, quoi qu’il arrive. Si jamais tu perds la boule, alors je ferai ce qu’il faut pour te neutraliser. Y compris te tirer une balle dans la tête, en ultime recours. Quitte à mourir d’une horrible manière, autant que ce soit de la main d’un homme qui ne te verra pas comme un monstre, mais une personne que la vie et les circonstances ont couverte d’odieux stigmates.

Il arrive à lui sourire, bien qu’il sente une grande lassitude peser sur ses épaules.
Monde de merde.
Et pour sortir une personne de la merde, il faut lui tendre la main. Ce qui ne se fait pas sans se salir jusqu’au coude.

— Je préfère quand même nettement l’option agence d’investigation et sécurité. C’est un beau moyen de mettre tes compétences au service de la population, de vivre dignement et t’intégrer dans cette ville qui est devenue ton refuge. En prime, ce serait un putain de gros doigt d’honneur bien mouillé aux salopards qui t’ont fait ça.

Difficile de mentionner des tortionnaires d’enfants sans laisser transparaître la rage dans ses mots.
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