Lyssa, qui est-elle ? D’où vient-elle ? Notre enquête exclusive.

Au drame de l’évasion du Danvers State Hospital, dans son secteur psychiatrique, deux noms sont aujourd’hui attachés. Le premier est celui de l’ « Ogre », mystérieux butor d’une carrure impressionnante, parfois décrite comme inhumaine, un criminel qui semble motiver ses actes à grand renfort d’arguments sociaux et politiques. Le Che Guevara des temps modernes, avec sa tronche de mauvais méchant de Batman et sa dégaine des esclaves forcés de se battre et mourir jadis ? La question se posera.
Mais plus mystérieuse est cette Lyssa, dont tous les rares « monstres du Dr Brendt » récupérés après leur cavale parlent immanquablement aux enquêteurs, mais sans trop savoir quoi en dire.

Notre reporter a suivi ses minces traces, pour essayer de découvrir qui est cette mystérieuse vengeresse masquée.

Plusieurs points soulevés lors de l’examen des caméras de surveillance lors des auditions des témoins de l’évasion du Danvers Hospital, et de la vidéosurveillance du site lui-même, nous ont permis de remonter un unique fil ténu nous permettant de découvrir quelques clés sur son histoire.
En tout premier lieu, sa connaissance des lieux. Il est évident sur les images de vidéosurveillance que Lyssa connaît parfaitement les couloirs, codes d’accès aux portes sécurisées et horaires des patrouilles de gardes. En recherchant dans les dossiers du personnel, la police n’a rien trouvé de probant. L’épluchage des dossiers des patients est bien plus nébuleux, et mieux encadré par la Loi. L’enquête sur le Danvers Hospital ayant été menée avec la rigueur que nous connaissons, nos reporters ont eu l’occasion de se plonger dans ces serveurs poussiéreux qu’entretenait l’hôpital depuis des années. Sous couvert de la promesse de ne jamais diffuser, partiellement ou totalement, des informations sur les dossiers auxquels ils ont eu malgré tout accès, nous avons pu trouver plusieurs éléments troublant sur l’une des pensionnaires.

En 2040, une réfugiée kenyanne fut accueillie au sein de l’hôpital. Anonyme, apparemment muette, en proie à de violentes crises d’angoisse. Elle était également dénutrie, et portait les stigmates de sévices psychiques, physiques et sexuelles, la jeune femme fut prise en charge par les équipes de l’époque et on la décrivait rapidement comme « charmante », faisant de « gros progrès » en terme de sociabilisation, et sa maîtrise de peurs paniques et de crises d’angoisse s’améliora très nettement en quelques semaines seulement, sans médication.
Un rapport annexe d’un jeune psychologue la diagnostiqua « manipulatrice » et lui ajouta pléthore de symptômes et de pathologies aussitôt démenties par son chef de service. Son histoire s’achève dans une sanglante évasion ; le dit psychologue en chef fut retrouvé un coupe-papier dans la gorge, totalement débraillé, et fouiller un peu mit au jour sa propension, tue par la direction, à s’isoler avec de jeunes stagiaires et à favoriser les comportements déplacés de la part de ses collègues féminines. La réfugiée avait disparu. On retrouve la trace, dans les quatre ans qui ont suivi, de menus délits, bagarres de bar, toutes incriminant dans les registres de police une certaine « Lya », sans papier, danseuse de charmes à la réputation de « menus » arrangements avec ses clients. On la retrouve manageuse d’un bar lesbien en 2045, et la même Lya est décrite comme « escort » en 2046 dans l’entreprise « redmeet » qui met en relation de jeunes femmes et hommes avenants avec des hommes d’affaires, jusqu’à ce que Lya disparaisse en même temps que trois des clients les plus fortunés… Notoirement connus auprès des services de la brigade financière et de celle des mœurs.

Lyssa est-elle donc une justicière de l’ombre, comme le fut Vampyr, ou ni plus ni moins qu’une ex-réfugiée psychopathe qui se trace un sillon de sang dans les venelles les plus glauques d’Europolis ?