Naissance de Nolan Wilson, 4ème enfant et 1er garçon de James et Sarah Wilson dans la banlieue chic de Londres.

C’est d’abord la fille aînée, Jenny qui meurt. Puis les jumelles, à quelques jours d’intervalle. Et enfin Sarah. Toutes les 4 seront parmi les dizaines de milliers de victime de la grippe qui ne manquera pas de ravager l’Europe, laissant James totalement dévasté et un Nolan de 6 ans à peine complètement perdu.

James a essayé de se remettre de la mort de sa femme et de ses filles. En vain. Il devient de plus en plus distant avec son fils et, avant de sombrer pour de bon, décide de tout quitter, d’aller vivre à Europolis, pour avoir une nouvelle chance. Le succès est mitigé mais, au moins, loin des fantômes de sa femme et de ses filles, il s’occupe de nouveau du petit garçon curieux et toujours prêt à écouter ses histoires.

Nolan passe des heures à regarder des images de la guerre civile américaine à la télévision. Il est impressionné par ce qu’il voit et, à mesure que passent les jours, décide de devenir journaliste pour lui aussi pouvoir montrer la vérité du monde à ceux qui restent bien tranquillement chez eux. Parce qu’il n’y a rien de plus important que de savoir ce qui se passe, pour de vrai.

Nolan a 18 ans. Il n’a pas changé d’idée et veut toujours devenir journaliste. Mais il veut aussi apprendre l’histoire, qui pour lui est nécessaire pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. Alors, comme il a un excellent niveau scolaire et que son père a mis de l’argent de côté pour lui, il peut s’engager sur les deux voies, même si le jeune homme doit cumuler les petites boulots pour assurer le quotidien. Il publie quand même rapidement ses premiers articles dans les journaux de l’Université, se faisant même remarquer par un quotidien local qui lui laisse quelques colonnes à remplir.

Pendant quatre ans, le jeune homme a brillamment réussi ses études. Il réussit à se faire un nom, écrit de plus en plus dans une presse écrite qui a quand même un peu de mal à survivre dans un monde aussi moderne. Il se porte même volontaire pour faire une série d’articles sur la guerre civile américaine, qui a continué de le hanter toutes ces années et va passer plusieurs mois sur le continent. Il en reviendra profondément changé mais encore plus décidé à fouiner pour trouver les origines de tous ces conflits, pour connaître la vérité.

Il couvre des combats au fin fond de la Pologne. Il n'arrive pas à croire ce qu'il peut distinguer au loin, ce qui semble n’être qu’un orage magnétique mais qui lui donne le sentiment que tout bascule. Mais il n'aura jamais aucune explication. Au contraire, on lui dira d'oublier ce qu'il a pu apercevoir au risque d'en perdre la vie. Et il croise la route d'une gamine. Difficile de savoir s'il est attendri par son regard paumé, s'il repense aux soeurs qu'il n'a jamais vraiment réussi à oublier ou si elle lui retourne le cerveau mais toujours est-il qu'il dépense une véritable fortune pour la ramener avec lui, pour lui donner une nouvelle chance loin des combats, loin de la mort.

La fin de la guerre rend Nolan nerveux tant il s’est habitué à cette vie sur le terrain, si différente de tout ce qu’il connaît actuellement. Il n'aime pas avoir à parler de la merveilleuse croissance et de ce monde faussement beau et tout neuf. Il rencontre Debra, dont il tombe amoureux et très vite, moins d'un an plus tard, il la demande en mariage. La petite Lena ne semble pas supporter son nouveau foyer et disparait quelques mois plus tard sans laisser de traces. Nolan la cherche en vain, sans comprendre ce qui s'est passé. De ses recherches il comprend surtout à quel point la ville est pourrie.

Il perd sa femme, tuée lors d'une altercation entre un super et un vilain. Dommage collatéral parait-il. Nolan ne supporte pas la nouvelle et commence à se persuader qu’en vérité, ce sont des gens dotés de pouvoirs, ces non-humains, ces monstres, qui sont coupables de tous les maux de la terre. Et du bordel qu’est devenu sa vie.

Il ouvre la porte de son appartement pour trouver une Lena blessée, meurtrie mais bien vivante. Et il la laisse entrer, comme si tout était on ne peut plus normal. Sauf que rien n’est normal, bien au contraire. Et le point de rupture ne semble pas si loin. Il le sait, il le sent durant les mois qui suivent. La criminalité explose de tous les côtés et chercher la vérité devient un jeu de plus en plus dangereux.

Salut ! Moi c'est Tisse mais appelez moi Bob   . J'ai connu le forum via alors j'veux dénoncer personne heeein... maaais ! et je pense que Il est cool quand même.
Sur une échelle de présence de 1 à 7, je pense être présent(e) 5/7.

Nolan.

J’espère que ce petit message te trouvera en bonne santé. Il y a bien longtemps qu’on ne s’est pas vus, que tu n’es pas passé me voir. Je sais que tu n’as pas aimé que je reparte vivre à Londres mais je ne pouvais pas faire autrement. J’avais besoin de retourner là où elles ont vécu, là où elles ont eu leur existence.

Je souhaite qu'un jour tu sauras me pardonner et que tu viendras voir ton vieux père quand tu le pourras.

En attendant, pour fêter la nouvelle année et ta venue au monde, je t’encourage à savourer cette bouteille comme un vrai gentleman.

Ton père qui t’aime.


J’arque un sourcil alors que je tiens le papier entre mes mains, le paquet déballé posé sur la table. Je crois qu’au mot près, il est identique au message de l’année précédente. Et de l’année d’avant. Depuis combien de temps je n’ai pas vu mon père ? Trois ans ? Ah non, il était à l’enterrement de Debra. Juste avant qu’il ne décide de me lâcher et de repartir vivre à Londres. J’aurais pas dû être étonné pourtant, aucun intérêt de rester là juste pour un fils veuf et déprimé.

Je secoue la tête avec un soupir, balançant le papier avant d’aviser la bouteille. Encore meilleure que l’année précédente. Whisky. Knockando. 32 ans d’âge. Pas mal donc. Ma foi, au moins comme ça, la soirée ne sera pas totalement perdue. J’attrape un verre et je réprime un sourire en sortant les glaçons qu’il m’avait offert il y a plusieurs années. Des petites pierres, tout droit venues d’Écosse. Et je lâche, imitant la voix pompeuse de mon père quand il avait un verre dans le nez. Ce qui arrivait un peu trop souvent mais bon, je peux pas trop lui en vouloir hein. « Il faut faire les choses dans les règles fils. » Mon cul ouais. Je me retiens de boire mon verre cul sec en vérité, détestant cette soirée encore plus que les autres. Pourtant, ça s’agite dans la rue et pas qu’un peu. Les gens sont ravis d’être toujours en vie pour voir le nouveau demi-siècle s’ouvrir devant eux. Une histoire de renouveau ou un truc dans le genre. Songeant vaguement que je pourrais en faire le début d’un article intéressant, je griffonne quelques mots avant d’aller ouvrir le frigo. Il est étonnamment plein et je trouve rapidement de quoi cuisiner. Debra adorait ça, quand je me mettait à faire à manger. Pourquoi je pense à ça maintenant ? Manquerait plus que je me fasse un trip nostalgique, ce serait le pompon.

J’ai un bref regard en direction de la télé alors qu’un énième reportage récapitulant les cinquante dernières années démarre. J’arrive même plus à me rappeler à combien on est sur la même journée, ça deviendrait presque ridicule à la longue. Je me fige un peu, les yeux plissés, comme si ça me permettrait de mieux voir la vérité derrière les images soigneusement travaillées, ces images montées pour prouver que le monde tourne beaucoup mieux qu’avant. Un vrai ramassis de conneries tout ça.

Et, alors que je regarde sans vraiment les voir les images qui défilent sous mes yeux, mon esprit s’égare un peu. Dans de vieux souvenirs, que je garde soigneusement enfouis la plupart du temps. Je m’en sors plutôt bien en général, sauf quand j’ai le sentiment que la télévision s’amuse à résumer mon existence toute entière. Et pas forcément les bons côtés.

Si je ne fais pas vraiment attention aux premières images, occupé à soigneusement découper mes oignons, je grimace en voyant les premières images de la grippe. Evidemment, les images sont dramatiques à souhait, montrant des familles en larmes, des rangées de cadavres, de pierres tombales et j’en passe. « Télé-poubelle... » Je marmonne, sourcils froncés, réalisant à quel point ils n’arrivent en rien à montrer ce qu’il en était vraiment. Cette angoisse latente, cette peur, de voir les gens tomber les uns après les autres, sans comprendre ce qui se passait. Parce que j’étais trop jeune. Et le voile du deuil qui se pose sur les maisons. Sur toutes les maisons ou presque. Je ne connais personne dans mon quartier qui n’ait pas été épargné et l’argent n’a pas semblé être une arme capable de lutter efficacement contre ce virus.

Je me rappelle aussi de la maison. Après. Ce silence pesant que je n’ai jamais réellement réussi à oublier. Ce père devenu un fantôme, presque au même titre que le reste de ma famille. Cette sensation que je faisais beaucoup trop de bruit, juste en étant vivant. De gêner, parce que j’étais là. Et cette foutue culpabilité de ne pas être mort à la place d’une de mes sœurs. Pourquoi moi et pas elles ? Je n’ai jamais eu de réponse et, en vrai, je ne suis pas vraiment sûr d’avoir cherché.

Il paraît qu’il y a plusieurs étapes pour réussir à surmonter un deuil. Je ne suis pas sûr qu’il ait réussi à en passer une seule pour être parfaitement honnête. Pourtant, il a essayé, il m’a emmené loin d’ici, essayant, je suppose, de gommer une existence toute entière. Ca n’a pas marché, évidemment. Même si les bruits de la ville ont commencé à remplir les silences. J’ai appris à aimer cet endroit et, même si la crise continuait de ronger nos existences à tous, mon père s’en sortait pour nous nourrir tous les deux et me permettre de faire ce que j’aimais. Et autant dire que j’étais plutôt chiant quand je m’y mettais, cherchant à tout prix à le sortir de ce marasme dans lequel il s’était enfermé pour n’en sortir qu’à de rares occasions.

Et puis, j’ai vu les images à la télé. Celle du début de la guerre civile américaine. J’étais pas bien grand encore, mais je me souviens de mon père, qui a commencé à me parler. De l’histoire, des leçons que personne ne retenait jamais. Pour la première fois depuis des années, il était enfin avec moi. Et avec ça, je voyais ces hommes et ces femmes prêts à braver le danger pour nous rapporter des images, pour qu’on sache ce qui se passait à l’autre bout du monde. J’étais partagé entre la fascination et la terreur. Mais, finalement, le premier sentiment l’a emporté sur le second. Pour me convaincre que, plus tard, je serais journaliste. Que moi aussi j’affronterais le monde entier pour expliquer la vérité à ceux qui ne la connaissaient pas. Autant vous le dire tout de suite, je sais que c’était naïf, utopique et j’en passe. Mais j’étais juste un gamin pétri d’idéaux. Ca a duré un paquet d’années soit dit en passant et parfois, je me dis que mon envie de remuer toute cette merde vient de là aussi.

Je cille alors qu’une publicité pour un soda interrompt l’émission, réalisant que je me suis tellement perdu dans mes pensées que mes oignons sont presque cramés. Je répare les dégâts, me focalisant sur le reste de la recette, découpant mes champignons avec application avant de voir une pub pour un appel de fonds. Une énième association qui essaie de tirer des larmes aux habitants du coin pendant les fêtes pour quoi cette fois ? Les civils américains ? Les pauvres trois survivants en Russie ? En vrai, j’ai pas fait attention. Et je soupire longuement en secouant la tête. « Des conneries tout ça. »

C’est vrai. Vu que tout s’est propagé au monde entier. On avait de la chance quelque part, on était dans un coin relativement tranquille. Juste à penser à trouver comment boucler les fins de mois pendant mes études, pour pas vivre totalement aux crochets du paternel. Mais ça se passait pas si mal au final. J’ai même commencé à écrire. Pour de vrai et pas dans le journal du lycée ou de la fac. Avec un vrai salaire. Enfin un salaire quoi. Alors, forcément, mon diplôme en poche, quand j’ai entendu parler d’un journal qui cherchait des bons articles sur cette guerre qui n’en finissait pas, je me suis porté volontaire pour le faire.

Salaire de merde, voyage de merde, souvenirs de merde.

En gros.

Mais sur le CV je peux dire que c’était une sacré expérience qui m’a appris beaucoup. Comme à savoir comment me planquer rapidement. Comment éviter les militaires vu qu’on sait même pas si on peut compter sur eux. Comme trouver comment bouffer sans avoir un eurodollar vu que je me suis fait braquer deux jours plus tôt. Des trucs qu’on évite de raconter à haute voix mais, au final, je peux dire que ça a été formateur. D’autant que mes articles ont plu. Un point de vue différent, à la recherche de ce qui se passait réellement.

Je me rends compte que j’ai attrapé le plan de travail de mes doigts tellement fort que mes jointures ont blanchi. Alors j’inspire longuement, les relâchant pour continuer de préparer mon foutu risotto. A ce train-là, je vais jamais bouger.

Mais les quelques images de la Pologne, de la Russie, de l’est en général, attirent forcément mon attention. Là aussi, bien des choses ont basculé pour moi. Des supers articles, sur le terrain, la vérité crue. Je sais plus quelle connerie ils ont encore raconté sur moi. Mais au final, je me suis fait un nom en partant en Pologne. Et j’ai ramené une gamine avec moi. Une putain de gamine de 13 ans. Plus ou moins. Elle savait même pas quel âge elle avait. Enfin, en vrai, je pigeais rien de ce qu’elle racontait mais je sais pas ce qui m’a pris, quand j’ai compris qu’elle voulait partir de là, j’ai tout fait pour l’embarquer. Ca sert d’avoir des contacts. Une poignée de billets, une grosse poignée même, des faux papiers, et voilà que je lui faisais découvrir Europolis.

Autant dire que ça a pas été simple avec Lena. Plus difficile à amadouer qu’un animal sauvage. Ce qu’elle était, d’une certaine façon. Mais on a réussi. Les premiers temps. J’ai fini par m’attacher à elle et à son accent à couper au couteau. A son regard émerveillé quand je l’emmenais faire les magasins. Ca marchait bien nous deux, on a réussi à trouver un équilibre. Jusqu’à ce que je rencontre Debra.

Je baisse les yeux, jouant distraitement avec l’alliance que je garde principalement pour pas qu’on m’emmerde quand je veux boire un coup tranquillement dans un bar. Je l’ai aimée Debra. Comme un fou. Je crois que c’était réciproque sinon elle aurait pas accepté de m’épouser aussi vite. Mais Lena a pas supporté, sans que je pige vraiment pourquoi. Ca faisait de nous une vrai famille pourtant et Debra était ravie de faire partir de sa vie. Sauf que cette idiote a fini par disparaître, du jour au lendemain. J’ai passé des mois à la chercher, à écumer les coins les plus sordides les uns que les autres. Oh, ça a fait de sacrés articles encore une fois alors que, plus le temps passait, plus je cherchais comment on en était arrivés là, comment le monde subissait une merde pareille sans être capable de se relever.

Le fait d’entendre ces rumeurs sur ces monstres, ces gens dotés de pouvoirs, ces monstres de labo, tout ça, ça a commencé à me filer la puce à l’oreille. Et si tout ça, c’était leur faute ? Si c’était leur anormalité, le fait que ce soit pas des humains qui foute un bordel pareil ? Si au final, leurs interventions faisaient plus de mal que de bien aux simples humains ? Je vous jure, j’ai retourné le problème dans ma tête un nombre de fois incalculables. Jusqu’à la mort de Debra.

Jusqu’à ce qu’un putain de mec se prenant pour un super héro la tue, juste sous mes yeux. Par accident, parce qu’elle était au mauvais endroit, au mauvais moment. Parce qu’il voulait poser ses putains de couilles sur la table et montrer au type d’en face qu’il était plus fort que lui. J’ai tenu Debra dans mes bras pendant son agonie. Qui n’a pas duré heureusement. Je suppose. En tout cas, les secours sont arrivés trop tard. Faut dire qu’il attendait la fin de l’affrontement entre le héro et le gros méchant. Un truc du genre quoi.

Alors forcément, ça n’a fait que me conforter dans mon idée, encore plus avec le scandale Brendt que j’ai envie de creuser, pour savoir à quel point ils nous ont encore caché des trucs. De quoi devenir un peu parano ou, en tout cas, de pouvoir pointer du doigt les responsables de tout ce merdier, tous ces types persuadés que leurs capacités leur permettent de passer au-dessus des lois.

Je m’étire longuement, terminant de m’occuper du riz alors que j’entends d’un coup des cris dans la rue. Un coup d’oeil à l’horloge et je réalise qu’il est minuit, qu’on est le 1er janvier 2050. Et j’attrape mon verre, le levant en direction de la télé. « Bonne année Nolan. Et bon anniversaire. » Tu parles. Je le bois d’une traite, grimaçant avant de reposer le verre brusquement sur la table. Pour me figer de nouveau quand j’entends qu’on frappe à la porte. Et je crie, autant pour couvrir le bordel extérieur que parce que tout ça me saoule. « Allez vous faire foutre avec vos étrennes ! Je filerais rien de plus ! J’ai trouvé un putain de rat crevé dans ma poubelle ! » Sauf que ça continue de toquer. Je soupire longuement et je finis par ouvrir la porte d’un geste brusque. « Vous allez arrêter de me... »

Et c’est Lena. La petite mioche. Qui a sacrément grandi. Et pourtant, je l’aurais reconnue n’importe où, même après toutes ces années. Je reste figé un moment, comme un lapin devant les phares d’une voiture avant de lâcher, d’un ton neutre pas du tout naturel. « J’ai fait du risotto. T’as faim ? » On verra plus tard. Pour le reste. Tout le reste.

Ma célébrité

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James McAvoy <span class="Gp_Actors"> ♣ <a href="/u110"><span class="Gp_Actors">Nolan Wilson</span></a></span>

Mon métier officiel

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Journaliste <span class="Gp_Actors"> ♣ <a href="/u110"><span class="Gp_Actors">Nolan Wilson</span></a></span>

Mon Groupe

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<a href="/u110"><span class="Gp_Actors">Nolan Wilson</span></a></span>