« Sérieux Chloé ? Tu veux que je te réveille pour te dire quoi . Que je n’arrive pas à dormir ? » s’exclama-t-il en grimaçant.

Chloé l’embrassa comme pour le ramener à elle, ramener « le gentil John », le John qu’elle aimait. Elle l’attira dans la chambre, le déshabilla et l’obligea à se coucher dans ses bras. Elle passa sa main dans ses cheveux, et ce à plusieurs reprises comme pour le bercer.

Ce simple geste l’énerva. Chloé l’énervait. Il avait l’impression qu’elle l’infantilisait. Pourquoi voulait-elle tant que John lui parle ? Pourquoi lui posait-elle autant de questions ? Pensait-elle vraiment pouvoir guérir ses maux ou est-ce simplement de la curiosité mal placée ? Qu’importe, lorsqu’elle se comportait ainsi, elle l’exaspérait au plus haut point.

« Ça irait mieux si tu arrêtais de me poser des questions, et surtout si tu arrêtais de me materniser. »

Les prunelles de John redevinrent rouges. Le sang dans ses veines bouillonnait de nouveau. John plaqua ses mains sur son front et tenta de faire le vide. Lorsqu’il reprit ses esprits, Chloé était recroquevillée dans le lit, la tête entre les jambes. Son souffle haletait. John tenta de s’approcher d’elle, mais elle tourna le visage dans le sens opposé. Il put apercevoir une larme tombée le long de sa joue.

« Je ne voulais pas te parler comme ça, excuse-moi Chloé ». Mais rien à faire, Chloé ne le regardait pas, ne lui répondait pas. Au bout de quelques minutes, John l’engouffra au fond de ses bras, resserra son étreinte et l’embrassa sur l’épaule. « Allez ma puce, je suis désolé, vraiment ». Il l’embrassa de nouveau, et nicha son visage contre le sien. Il savait qu’il avait merdé, il savait qu’il l’avait blessé. Rien n’y faisait, Chloé demeurait muette.

La seule solution pour rompre ce silence aurait été de s’accoutumer à ce que Chloé attendait, mais John ne le voulait pas. Il n’allait pas lui parler de ce qu’il avait vécu et encore moins lui mentir pour lui faire plaisir. Pas cette fois en tout cas. Le mutisme de Chloé commençait à l’agacer. Ses mauvais démons remontaient peu à peu à la surface.  Il pouvait vaciller à chaque instant.

« Tu vas faire la gueule longtemps encore ? Sérieux ? »

( Pando )