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 [Livre I - Terminé] The Newcomer
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MessageSujet: [Livre I - Terminé] The Newcomer   [Livre I - Terminé] The Newcomer EmptyDim 15 Avr - 17:51

the newcomer
A. Ghilsofi & E. Becker

«Elle qui pensait que le plus dur était derrière elle et que sa vie serait à présent un long fleuve monotone se trompait.»
La tête contre la vitre teintée de la voiture, Agrat se ressassait les scènes de cette dernière semaine à la Spina Nera. Tout s'était passé tellement vite... Dès le lendemain de la découverte de leur relation, les Ghilsofi lui planifiaient un aller sans retour à Europolis. Cela lui permettrait, soit disant, de continuer ses études dans une université qui en valait la peine. Mais Agrat n'avait plus la tête aux études, et ça ils ne le savaient que très bien. Son existence entière lui paraissait vide de sens. Comme une pomme, qu'elle se débattrait pour cueillir; mais qu'une fois croqué, le fruit se révélerait amer et rongé par les vers.

Elle pensait à Azaël, qui de son côté, avait dû fuguer. Tel qu'elle le connaissait, il devait loger chez un de ses amis. C'était toujours ce qu'il faisait quand il ne pouvait plus respirer l'air du Manoir. Le jeune homme était resté à la Spina Nera pendant toute la semaine, attendant l'échéance, le moment fatidique pour faire ses adieux à sa demi-sœur. Mais même cela leur avait été empêché ; Agrat avait quitté la Spina Nera de nuit, embarquée par deux collègues de son père. Durant cette semaine, elle ne pu l'embrasser, ni le toucher, ni le sentir en elle. Les Ghilsofi étaient tous aux aguets. Déterminés à les tenir écartés l'un de l'autre, à détruire le peu d'amour qui se trouvait dans ce château. Des gendarmes chargés d'une mission des plus importantes qu'ils prenaient très à cœur et à vrai dire ils réussissait plutôt bien. Le couple n'avait même pas pu faire le point sur leur situation, sur ce qui allait se passer maintenant. Rien. Niente.

Rien du tout, sauf ce dîner où la milice Ghilsofi avait échoué. Ils étaient assis côte à côte. Tous les deux prenaient le soin de s'effleurer longuement les mains, les bras. C'était leur petite victoire. Azaël, ne tenant plus, céda à la tentation et glissa sa main sous la table, remontait dangereusement sur la cuisse d'Agrat. Elle frissonna de plaisir et baissa les yeux à l'instant même, de peur qu'ils ne comprennent quelque chose. C'était court mais intense. Quelle chance avait-elle eu, d'avoir porté une jupe ce jour là. Elle avait pu ressentir sa main ferme et avide lui pétrir la cuisse pendant un bref instant, sans aucun tissu pour atténuer la sensation. Le seul véritable contact qu'ils aient eu pendant cette semaine entière.

Elle se doutait que c'était un calvaire pour lui aussi. Jamais ils n'avaient étés séparés aussi longtemps, depuis qu'ils s'étaient réellement connus. Ils étaient isolés l'un de l'autre par des gigantesques barrières invisibles qui se dressaient entre eux, alors que seuls quelques centimètres les séparaient réellement. C'était certainement ça, le plus dur. Azaël avait attendu dans l'espoir qu'il pourrait lui dire au revoir. Mais même ça, ils le lui avait volés. Elle imaginait la fureur qu'il avait dû ressentir à l'annonce de son départ et comprenait sa fugue ; rien au monde n'aurait pu le garder à la Spina Nera. Ils avaient expatriés la belle, alors même qu'elle était devenue une vraie Ghilsofi ; une pécheresse, pourri jusqu'à la moelle. Tel était le paradoxe d'il maniero Ghilsofi ; c'est une fois qu'on en faisait réellement parti qu'on en était chassé.

Au détour d'une rue, Agrat releva la tête en soupirant et croisa le regard du conducteur à travers le rétroviseur. Elle se souviendrait toujours de cette scène, où elle apprit qu'ils savaient pour elle et Aza'. Un soir, en rentrant au Manoir, elle sentit ce poids sur son buste, son instinct auquel elle faisait énormément confiance lui disait que quelque chose ne tournait pas rond. Elle montait une à une les marches des escaliers. Pas un bruit. Le château était plus silencieux qu'il ne l'était d'habitude ; mais ce n'était pas le silence des complots malhonnêtes habituels, c'était le silence qui précédait les aveux. Elle le savait. Un pincement au cœur lui fit savoir qu'il s'agissait d'Azaël. Ils devaient tous être réunis dans le grand salon, une des rares pièces qui pouvait les accueillir en entier, mis à part la salle à manger. Le bruit de ses escarpins réveillèrent les murmures ; elle avait raison. Le sang gitan qui coulait dans ses veines renforçait son instinct, toutes ses hypothèses lui semblaient validées à présent. Son sixième sens ne la tromperait donc jamais.

Sur le seuil de la porte, elle hésitait à entrer. En face d'elle, sa grand-mère qui la méprisait de toute sa hauteur, ses yeux comme deux glaçons dans leurs orbites ; Agrat détourna vite le regard, ne pouvant soutenir celui de la madone plus longtemps. Son père semblait plus calme, mais la déception, si ce n'est plus, se lisait sur son visage qui commençait vraiment à s'user, comme du papier froissé. Agrat avait la manie de remarquer ces détails insignifiants lors de moments critiques. Elle baissa les yeux. Azaël la fixait, à sa droite, elle le sentait mais n'osait plus faire quoi que ce soit qui pourrait la trahir. Tout en évitant méticuleusement le regard de sa mère, elle fit ce qu'elle était supposée faire et pris place entre sa tante paternelle et sa cousine. Lilith pris la parole et cracha son venin le plus mortel. La Ghilsofia tourna la tête, cherchant un peu de réconfort dans les yeux sombres et presque bridés de son amant, qui au lieu d'être remplis de mélancolie comme ils l'étaient d'habitude, étaient étrangement dépourvus d'expression. Comme si son âme faisait une excursion hors de son enveloppe corporelle le temps de cette torture.

Il avait les yeux des Ghilsofi, ces petits yeux en amande, perçants et allongés, sombres et en cils biens fournis. Il était grand de taille, de carrure plutôt frêle bien que musclé: son corps ne correspondait pas à son âge mais semblait figé dans ses 22 ans à jamais. Les traits de son visage étaient purement ghilsofiens ; fins et élégants, contrairement à Agrat qui tenait son visage rond et joufflu de sa mère. Son teint bien que le plus clair de la famille, bronzait très facilement sous le soleil. Sa peau fine laissait apparaître au coin de ses paupières, l'ombre de ses veines. Agrat avait eu le temps de le détailler au millimètre carré près, lors de leurs nuits d'amour. Ses sourcils droits, son nez délicat et ses lèvres pâles et ourlées lui ont toujours conférés ce charme féminin qu'elle adulait plus que tout au monde. Il était beau. Le plus beau des Ghilsofi, le plus beau de Naples. Nul doute à ce sujet; Lamia et Samël avaient fait du bon travail.

- Oui, Nonna. C'est vrai, on fais l'amour. E allora ? Avait-elle répondu fougueusement, pour prouver sa loyauté à Azaël et pour tous les provoquer. Elle avait entendu les respirations se couper, elle savait ce qu'ils pensaient tous : qu'elle était une petite catin incestueuse, tout comme sa mère mais en pire. Azaël dissimulait à peine un sourire en coin. Ils étaient pareils en ce qui concernait la défiance de l'autorité. Il n'en avait jamais eu peur. Elle n'en avait plus peur, désormais.

Son père ne réagis même pas, comme s'il le savait déjà. Comme si, après tout ce qui s'était vécu dans cette maudite habitation, plus rien ne pouvait le surprendre. Comme s'il sentait l'odeur d'amour laissée dans les pièces que quittaient les amants, mais que lui rejoignait avec un sous-fifre qu'il abattrait de sang-froid. Peut-être qu'il était au courant d'une malédiction jetée aux Ghilsofi, par une quelconque sorcière ou gitane ; ce qui expliquerait cette attirance à laquelle toute résistance était vaine. Il n'en était pas moins que, peut-être, si elle avait tenu sa bouche fermée, elle ne serait pas là, dans cette voiture, dans les rues d'Europolis, la satanée.

Elle se souviendrait aussi de la correction qu'on lui avait infligé. Mais le jeu en valait la chandelle. Seulement, elle avait passé les après-midi à se désoler que les doigts de pianistes de son amant ne puissent guérir ses hématomes. Au fond d'elle, elle savait qu'elle n'aurait pas eu le courage de nier la seule chose vraie dans ce Manoir. Elle n'aurait pas eu la force de démentir le peu d'amour qu'on lui donnait. Elle n'était pas courageuse à ce point, il fallait le croire.

 
La voiture s'arrêta, les pensées d'Agrat furent interrompues par le silence du moteur. Son ronronnement avait quelque chose d'apaisant, il fallait le reconnaître. Le conducteur ouvrit sa portière et descendit prendre les massives valises de la Belladonna, tandis que celle-ci jetait un œil au bâtiment qui se trouvait devant elle. Une sorte d'ancienne infrastructure industrielle. Comment pourrait t-elle vivre ici ? Elle qui pensait que le plus dur était derrière elle et que sa vie serait à présent un long fleuve monotone se trompait. Depuis sa plus tendre enfance, elle vivait dans l'abondance. Les revenus des Ghilsofi pouvaient couvrir n'importe lequel de ses caprices. Mais ce n'était que maintenant qu'elle se rendait compte de la vie de riche qu'elle menait. Elle était furieuse, déboussolée ; comment son père pouvait permettre cela ?! Comme si la séparer de son amant ne suffisait pas voilà qu'elle devait vivre la fin de sa vie dans un trou à rat !

L'apparence de son nouveau chez-soi ne faisait qu'empirer son moral déjà plus bas que terre, et Dieu seul savait quelle sorte de personne se trouvait à l'intérieur. Un vieil homme stricte qui lui interdirait de sortir et la nourrirait de pain rassis. Elle en avait les larmes aux yeux rien que d'y penser. Cependant elle se reprit et suivit le conducteur, chargé comme une mule de trois énormes valises à deux doigts de craquer. Agrat avait vidé sa garde-robe. Elle avait tout pris avec elle avec l'espoir qu'elle y trouverait du réconfort. L'italien sonna à la porte et les secondes avant qu'elle ne s'ouvre paraissaient des années pour Agrat, qui avait vu sa vie entière chamboulée en seulement sept jours.

(c) DΛNDELION


Dernière édition par Agrat Ghilsofi le Lun 16 Avr - 21:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] The Newcomer   [Livre I - Terminé] The Newcomer EmptyLun 16 Avr - 21:08


" The newcomer"
La passion bannit toujours la raison
Ft Agrat G
Cette journée avait débuté comme toutes les autres. Je vivais le même rythme que la plupart des habitants d'Europolis, le fameux métro-boulot-dodo, ce dernier point étant remplacé par de nombreuses opérations secrètes visant à me rendre toujours un peu plus riche et écourtant toujours un peu plus mes heures de sommeil. C'est donc avec une certaine impatience que je poussais la porte de mon appartement après une journée éreintante pour y passer une soirée des plus banales. Pour une fois, je m'octroyais le droit de glander sans remords sur le grand sofa en cuir de mon salon. Le premier reflex à mon arrivée fut de prendre en main mon portable personnel, resté sur la table de la cuisine toute la journée. Pour ne pas prendre de risque, je préférais n'emporter avec moi que mon portable professionnel. Une simple question de prudence car la police rodait en long et en large dans l'entreprise depuis le lien établit entre l'affaire Balkhog et le meurtre d'un employé. Sur le combiné étaient affichés de nombreux messages sans importance, mais l'un d'entre eux attisa ma curiosité. «  Vous avez un appel en absence de Samaël Ghilsofi ». Un homme redoutable, un mafieux italien avec qui j'avais eu plusieurs fois l’occasion de traiter. Nos derniers appels s'étaient avérés être très fructueux, c'est la raison pour laquelle je m'empressais de le contacter, accoudé au plan de travail de la cuisine. Après seulement deux sonneries, la voix grave (accompagnée du bel accent italien) du mafieux se fit entendre.


- Ethan, merci de me rappeler. Comment allez-vous ?

D'ordinaire, ce n'était pas dans les habitudes de l'homme de se soucier de mon état. Je restais dubitatif et curieux de découvrir la raison de son appel, jamais dénué d’intérêts.


- Très bien Mr Ghilsofi, et vous ? Que me vaut l'honneur de votre appel ? J'espère que vous avez de bonnes nouvelles à m'annoncer.

- Pour être franc, je vous téléphone pour une raison très particulière... j'ai besoin du service d'un homme de confiance, comme vous.


Un long silence de ma part suivit cette dernière phrase avant que l'italien reprenne la parole pour m'expliquer la situation. Une dizaines de minutes plus tard, je raccrochais, décomposé. La demande de Samaël était effectivement très particulière et me laissait littéralement sur le cul. Il m'avait coupé l'herbe sous le pied en me demandant d’héberger l'une de ses filles. Il s'était montré très vague sur les raisons de son exil à Europolis et je m'étais abstenu de demander des informations supplémentaires pour ne pas m'attirer les foudres de la mafia. L'assassinat de mon père à mes huit ans m'avait apprit qu'il ne fallait pas trop se mêler des affaires de famille. Moi, Ethan Becker, allait donc être en charge d'une jeune femme âgée de dix sept ans de moins que moi alors que je n'étais déjà pas capable de me gérer seul... un comble. Évidemment, Mr Ghilsofi avait mit en avant des arguments financiers redoutables, il connaissait mon point faible et avait tapé dans le mil pour obtenir mon aval. J'étais officiellement dans une merde sans nom car la jeune Agrat du même nom devait débarquer dès le lendemain. Pour me remettre de mes émotions, j'attrapais mon paquet de cigarette et une bière fraîche au frigo que je bus d'une traite. La nuit suivante fut des plus mouvementées, mon schéma de vie millimétré venait de prendre une claque en pleine figure. J'allais à présent devoir cacher bons nombres de mes coups de téléphone, de mes rendez-vous, au risque de me faire cramer par une jeune femme à peine sortie de l'adolescence...



…......................................................................


Le jour J était arrivé à vitesse grand V, je n'étais pas prêt psychologiquement, mais devais me faire à l'idée que ma fourbe de vie allait prendre une nouvelle tournure, une fois de plus. L'appartement était rangé, propre, prêt à accueillir Agrat. La première impression étant souvent décisive dans la suite d'une relation, il était de mon devoir de faire en sorte que son arrivée se passe bien. La sonnette du loft retentit, comme le gong de départ de cette aventure. Tout juste rentré du travail, je me tenais devant la porte de bois avec ma tenue quotidienne : un pantalon de smoking parfaitement ajusté, une chemise blanche retroussée au niveau des bras laissant apparaître mes nombreux tatouages, une montre argentée sur le poignet gauche et une mine quelque peu déconfite et pleine d'angoisse. Je tournais la poignée ronde, les mains moites. En première ligne se trouvait un homme à la stature imposante, envoyé par Samaël pour conduire la demoiselle jusqu'à Europolis. Je lui adressais une poignée de main franche et assuré afin qu'il puisse faire un retour positif à son père. Au second plan : Agrat. Instinctivement, plus par curiosité que manque de politesse, je détaillais la jeune femme de haut en bas. Une agréable surprise. Agrat était une splendide jeune femme au visage poupon et aux joues arrondies, mais avec le corps digne des plus belles femmes de catalogues. Elle avait des formes généreuses, proportionnées et la cohabitation apparut à mes yeux comme encore plus complexe que dans mes pires cauchemars. Au premier abord, son visage était fermé, déconfis par les événements. Son chauffeur la salua très brièvement, il fit de même à mon égard et prit le chemin en direction de la sortie d'immeuble. Un passage furtif, Agrat était déposée comme un banal colis sur le pas de ma porte. Un vrai bonheur pour briser la glace.

«  Bonjour Agrat... bienvenue à Europolis »

Mes paroles sonnaient faux, non pas que je sois mécontent de la rencontrer. Je préférais de loin une femme comme celle-ci qu'une punk à chien aux tendances gothiques. Malgré tout, son arrivée n'était pas un cadeau, ni pour elle, ni pour moi. Tel un gentleman, je m'approchais d'elle pour saisir les énormes valises qu'elle traînait derrière elle pour la soulager d'au moins un poids. Mon visage s'était adoucit, laissant apparaître un sourire assez chaleureux accompagné d'un geste du bras lui proposant de rentrer la première.

« Après toi. Entre... »

D'ordinaire très à l'aise avec les inconnus, mon aisance à être sociable s'était faite la malle avec le chauffeur. en direction de la sortie. C'était donc anxieux que je me tournais vers la sulfureuse brune pour tenter de la mettre en confiance.

«  Tu as fais bon voyage ?  »
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] The Newcomer   [Livre I - Terminé] The Newcomer EmptyMer 18 Avr - 14:01

the newcomer
A. Ghilsofi & E. Becker

«Elle qui pensait que le plus dur était derrière elle et que sa vie serait à présent un long fleuve monotone se trompait.»
Agrat retint son souffle lorsqu'elle entendit du mouvement de l'autre côté de la massive porte en bois, qui s'ouvrait un instant plus tard. Grazie Dio ! Murmura t-elle, soulagée ; pas de vieil homme barbu et autoritaire qui lui ferait la morale. Non, loin de là ; en face d'elle se trouvait un bel homme qui avoisinait le mètre quatre vingt cinq et elle devinait son torse arborant une musculature séduisante. Il était propre sur lui, bien habillé, bien coiffé. Tout pour plaire et peut-être que vivre à Europolis avec lui ne serait pas si embêtant que cela, finalement. Elle qui avait imaginé le pire en terme de cohabitation découvrait un bel étalon d'âge mûr et très séduisant. Il n'avait pas l'air d'être difficile à vivre mais son regard, cependant, lui révélait qu'elle ne pourrait faire sa loi, ici. Elle oubliait donc, pour quelques instants, l'aspect désastreux de l'appartement et concentra toute son attention sur celui qui allait l'héberger. De fait, elle ne rata pas le regard qu'il posa sur elle. Tout comme l'italienne, il découvrait la personne avec laquelle il allait devoir passer un bout de temps. Combien de temps au juste ? Seul Samaël le savait. Mais le regard du blond prouvait un certain plaisir à détailler la jeune fille. Il devait être tout autant soulagé que cette dernière.

Elle remercia pour la seconde fois en quelque minutes un Dieu auquel elle ne pensait jamais malgré l'éducation religieuse qu'elle avait reçue. Dieu merci, elle avait pris le temps de s'habiller et de se rendre présentable alors même qu'on la tirait de son réveil le plus profond pour la faire quitter en hâte le Manoir. Elle n'était pas sur son trente et un, certes, mais elle était tout de même à son avantage, bien que presque pas maquillée. Seul ses lèvres charnues arboraient un rouge de chez Chanel qu'elle avait appliqué dans la voiture, imperturbable par les petites secousses ; elle maîtrisait ces gestes à la perfection. Sans son maquillage elle devait apparaître encore plus jeune, ce qu'elle estimait regrettable car elle ne voulait surtout pas que le beau gosse en face d'elle la prenne pour une gamine. Elle misa alors tout sur son corps d'italienne pour lui prouver qu'elle était une jeune femme sûre d'elle, espérant qu'il la prenne au sérieux.

Discrètement, elle déboutonna un peu plus son chemisier noir qui laissait maintenant apercevoir un sous-vêtement en dentelle, noir aussi. Un soutien-gorge en triangle, sans armature, qui lui permettait d'être à l'aise pour le voyage tout en sublimant sa poitrine. Elle aimait être apprêtée, certes, mais elle aimait encore plus être à l'aise. Surtout que ses seins n'avaient pas spécialement besoin de renfort, du moins pas pour l'instant ; elle n'avait qu'une vingtaine d'années. Entre ses seins se perdait un pendentif en émeraude, offert par son amant. Pour ce qui est du bas, elle portait une jupe moulante, relativement longue pour Agrat ; c'est à dire qu'elle s'arrêtait juste au dessus du genoux. Chose rare pour la jolie brune qui porte habituellement ses jupes à une longueur périlleusement courte.

- Arrivederci Ludovico. Le chauffeur s'en alla. A présent, elle se sentait plus seule que jamais. Le bel homme en face d'elle fut complètement chassé de son esprit par le départ de la seule personne qu'elle connaissait quelque peu. Son hébergeur avait beau être charismatique, son sourire ne parvenait pas à l'apaiser. La voilà dans un environnement tout autre auquel elle pensait ne jamais pouvoir s'habituer. Complètement perdue dans le labyrinthe de la vie. Abandonnée par les siens. Absente à elle-même. Elle avait tout perdu en l'espace de quelques jours et n'arrivait pas à envisager positivement le reste de sa vie. Tout ça révélait du drame, pour elle. Alors que ce n'était que le début même, du drame.

- Bonsoir... Il connaissait donc son prénom. Son géniteur avait du lui dire. Par contre, pour ce qui est de la raison de son exil, il bel ragazzo ne devait pas être au courant. Le padre mafiosi était féroce et parlait peu, même s'il savait manier les mots. Le connaissant, Agrat savait qu'il mettait en jeu les moyens nécessaires pour étouffer ses aventures incestueuses.

Cependant, il était possible que le blond ait entendu parler des rumeurs qui courraient au sujet de la Belladonna. Agrat ne savait pas grand chose des affaires de la Camorra, dont faisait activement partie sa famille mais si le jeune homme, qui avait fait affaire avec son père avait un temps soit peu côtoyé les mafieux italiens ; il devait avoir ouï-dire de la salope de Ghilsofia. En effet, Agrat qui avait eu le plaisir, ou l'indécence pour certains, de coucher avec quelques collègues de son père avait eu le droit à cette réputation de fille-facile qui avait l'air de la suivre partout. En vérité elle serait très étonnée qu'elle la suive jusqu'ici. Même si au fond d'elle, elle espérait qu'il n'en sache rien. Elle ne tolérerait pas qu'il lui manque de respect. Avant même de la connaître.

L'italienne le laissa s'occuper de ses valises tandis qu'elle fut agréablement surprise par le loft qu'elle découvrait. C'était complètement opposé à l'aspect extérieur du bâtiment ; en effet l'intérieur était moderne et accueillait bien la lumière. Cela la changeait du Manoir qui était souvent sombre à cause des gros rideaux de velours et dans lequel les énormes chandeliers restaient allumés jours et nuit. L'appartement constituait donc la deuxième surprise ; elle pourrait respirer et vivre tranquillement ici, même si le côté traditionnel et purement italien de la Spina Nera lui manquerait certainement.

Elle avait tellement sous-estimé son voyage à Europolis que tout lui semblait potable à présent. Agrat qui, depuis sa plus tendre enfance, avait été pourri-gâtée, n'aurait pu se contenter de cet appartement en temps normal. Mais la première impression faite par ce bâtiment l'avait tellement terrifiée qu'elle pourrait amplement se satisfaire de cet appartement, qui avait son charme après tout, tout comme celui qui l'habitait.  

Point en plus pour le blond ; il était galant. Son esprit lui opposa naturellement ses conquêtes italiennes qui étaient violentes et machos. Elle n'avait connu que ça, toute sa vie. Azaël aussi l'était plus ou moins, selon ses états d'âmes et elle appréciait cela en vérité. Qu'on la maltraite et la malmène, surtout pendant l'acte ; ça éveillait ses sens et paradoxalement, la faisait se sentir vivante. Son enfance difficile avait fait naître en elle des tendances masochistes qui lui permettaient de mieux vivre ses nombreuses sanctions. Elle ne faisait pas encore le lien pour l'instant, estimant que son plaisir à éprouver du mal était naturel, et que même le fait de lui faire du mal était normal. Adja avait anéanti en sa fille toute capacité à se respecter, alors que selon elle, elle faisait tout pour.

Cependant le fait que le jeune homme soit galant aux premiers abords n'annulait pas la possibilité qu'il soit dangereux et violent, lui aussi. Avec l'expérience qui était la sienne, elle remarquait qu'avant d'obtenir ce qu'ils voulaient, les hommes étaient assez accommodants. Seulement une fois après avoir tirés leur coup, ils révélaient leur vrais visage et leur ingratitude. Et le beau blond avait après tout collaboré avec son père. Elle avait beau en ignorer les détails, elle savait que les associés de son père étaient loin d'être de tendre brebis.  

Elle fît quelques pas dans l'appartement, toute pensive et se retourna pour faire face au jeune homme lorsqu'il lui adressa la parole. Il tentait de la mettre à l'aise mais peu importe les mots qu'on pouvait lui dire parce que son monde s'écroulait autour d'elle et elle ne s'en rendait presque pas compte. Elle n'avait pas envie de parler, elle n'avait pas envie de faire semblant que ça allait. Au fond, elle savait que plus rien ne serait comme avant. Naples lui manquait. La Spina Nera lui manquait. Azaël lui manquait. Un gros vide s'était emparé de son être, la tête lui tournait. Ce n'était que maintenant qu'elle réalisait ce qu'on lui infligeait et elle doutait de sa capacité à pouvoir aller au dessus de ça. Ce n'était que maintenant qu'elle subissait les conséquences de tous ses actes.

Alors non, son voyage ne s'était pas si bien déroulé que ça même si aucun incident particulier n'était advenu. C'était juste qu'on la changeait de bocal et qu'elle avait l'impression de se noyer. En réalité, les choses ne se présentaient pas si mal que ça si elle l'admettait pour un moment ; un beau gosse, un joli appart', une grande université. Le starter pack pour se changer d'air et recommencer une nouvelle vie. Mais elle était bien trop dans le mal et en manque de lucidité pour avouer qu'elle pourrait se plaire à vivre ici. Peut-être plus tard, parce qu'en ce moment même, elle était complètement hors de sa zone de confort et manquait sévèrement de repère. Elle voulait juste se désoler sur son sort et se consoler dans le lit d'un inconnu, chose qu'elle n'avait pas faite depuis un bon moment vu que les Ghilsofi la tenaient prisonnière à la Spina Nera depuis les faits.  

- Pas vraiment. C'était épuisant. Et..., hésita t-elle, j'ai l'impression qu'on veut se débarrasser de moi. Ce qui n'était bien sûr, pas faux ; son sarcasme naturel resurgissait. Elle accompagna sa réplique d'un bref rire nerveux. Elle qui aimait tout contrôler, tout gérer, la situation dans laquelle elle se trouvait lui échappait complètement. On l'expulsait de chez elle, telle une paria. La fatigue l'emportait, tout s'accumulait et elle avait beau tout prendre sur elle telle une éponge, elle saturait. Sentant ses jambes faiblissantes qui menaçaient de céder à tout moment, elle posa ses fesses sur le rebord du comptoir écartant ainsi la possibilité qu'elle s'effondre. Elle ne voulait surtout pas passer pour une faible devant lui. Elle savait l'importance de la première impression et surtout, elle avait grandi parmi les loups et les vipères, parmi ceux qui guettent le moindre signe de faiblesse pour appuyer là où ça fait mal et tout anéantir.

Tandis qu'elle prenait une trêve, soutenue par le comptoir qui lui évitait de défaillir du haut de ses talons vertigineux, elle tenta de faire distraction pour ne pas qu'il remarque son état. Elle était fatiguée de porter un masque et de devoir cacher tous ses sentiments. Après tout, elle n'était plus à la Spira Nera. Les règles de vie du Manoir ne s'appliquaient pas ailleurs. Si ?

- Au fait... Je ne connais toujours pas votre prénom, lui glissa t-elle, d'une voix qui se voulait assurée pour faire abstraction de sa position d'infériorité. Agrat, qui avait du mal avec le vouvoiement, savait que les « vous » conventionnels sauteraient rapidement pour des surnoms licencieux. Elle refusait peut-être de se l'avouer, mais il lui faisait plus d'effet que ce qu'elle pensait. Il n'était pas seulement beau, il était irrésistiblement sexy et si elle le remarquait dans l'état dans lequel elle était, la chaleur monterait bien assez vite. Elle chassa ces pensées lascives de son esprit par un léger mouvement de tête. Elle avait juste besoin de quelques minutes pour se remettre sur ses pieds. Elle s'en remettrait toujours car elle restait une Ghilsofi, sa fierté n'avait d'égale. Gracieusement, elle replaça derrière son oreille une mèche de cheveux sombre, comme la nuit qui était en train de tomber.


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] The Newcomer   [Livre I - Terminé] The Newcomer EmptyJeu 19 Avr - 11:50


" The newcomer"
La passion bannit toujours la raison
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Le jeune femme était déboussolée, derrière son attitude fière se cachait un état beaucoup plus instable et son corps était fébrile. L'air de rien, elle se posa sur le comptoir et ce geste n'échappa pas à mon regard. J'avais passé dix années de ma vie dans l'armée, derrière un fusil de sniper. Mon sens de l'observation et des détails était bien entraîné, il se trompait rarement. Lorsqu'elle admis avoir l'impression que l'on se débarrassait d'elle, j'aurais aimé pouvoir nier cela et lui dire qu'elle se trompait, qu'elle était ici pour une bonne raison et que ce n'était pas une punition, mais c'était peine perdue de se lancer dans ces jolies phrases toutes plus fausses les unes que les autres. Samaël ne m'avait pas donné plus de détails sur les raisons de son exil à Europolis, mais son ton m'avait laissé pensé qu'Agrat avait sérieusement dérapé. Elle seule avait connaissance de son histoire mais, je chercherais tôt ou tard à en apprendre davantage. Si je voulais garder le contrôle ici, je devais trouver ses points faibles. Elle n'était pour le moment pas une ennemie, mais j'étais un homme prudent et prévoyant. Pour l'instant, elle était agréable et polie, j'allais donc en faire de même pour ne pas la détruire plus qu'elle ne l'était déjà.

«  Je ne sais pas ce que vous avez fait Mlle Ghilsofi, cela ne me regarde pas. Votre père avait l'air assez en colère, vous êtes mieux ici. Le temps qu'il retrouve un peu de calme... vous finirez par rentrer chez vous, voyez ce passage à Europolis comme … une opportunité. Voir le verre à moitié plein plus qu'à moitié vide, vous aidera à prendre vos marques plus rapidement. »

Là aussi, je n'étais pas convaincu du fondement de mes paroles. Le mafieux n'avait parlé que d'un billet aller, il n'avait pas évoqué de durée ni même une date de retour potentiel chez elle, mais je me risquais à croire qu'un père ne pouvait pas se résigner à ne plus voir sa fille. Peut-importe les actes commis. Alors que je m'épuisais à rechercher ma fille biologique dans ce vaste monde, un père venait de m'envoyer la sienne comme un vulgaire colis, un comble. Toutefois, je n'étais pas plus honorable que lui, j'avais accepté sa proposition uniquement pour une question d'argent. Le premier virement était déjà sur mon compte depuis ce matin, l'italien était un homme pleins de secrets, mais il était aussi un homme honnête lorsqu'il était question de fric. Il m'avait mit en garde sur sa fille et m'avait conseillé de rester distant. Mes yeux posés sur ses escarpins et ses jambes de gazelles, je comprenais à présent sans mal le message qu'il avait souhaité me lancer. Avec tous ces changements et ce temps passé à la détailler  j'en avais oublié de me présenter à la brunette, j'avais naïvement pensé que sa famille l'aurait informée un minimum à mon sujet, mais ce n'était visiblement pas le cas.

«  Nous allons passer pas mal de temps ensemble à priori, je pense qu'il serait préférable de se tutoyer dès maintenant. Qu'en pensez-vous ?
Je suis Ethan, Ethan Becker. »


Malgré de dépaysement, Agrat n'était pas si perdue que cela et dégageait l'assurance d'une femme d'une trentaine d'années. Elle était sûre d'elle et son père n'alignait pas de telles sommes d'argent pour rien. C'était une Ghilsofi et je devais donc rester prudent. Les jolies femmes étaient les plus redoutables. Elle ne faisait pas exception, j'en étais convaincu juste en la regardant. Pour autant, je n'allais pas porter de jugement après seulement cinq minutes en sa compagnie... je lui laissais le bénéfice du doute.

«  Je te fais visiter les lieux ? J'imagine que tu es habituée à plus grand et plus luxueux, mais tu devrais tout de même t'y sentir bien. J'ai préparé ta chambre. »

Je m'approchais d'elle sans brusquerie et lui tendit ma main pour l'aider à se relever afin qu'elle me suive. J'ouvrais la marche et le bruit des talons sur le sol m'indiquait qu'elle était derrière. A notre niveau se trouvait le salon, la cuisine, une vaste terrasse surplombant la ville avec un salon de jardin et un petit jacuzzi,  ma chambre ainsi que ma salle de bain et un coin de musculation aménagé dans un recoin. Nous empruntions ensuite l'escalier en fer forgé pour monter à l'étage supérieur où la jeune femme aurait quartier libre.

«  C'est ton étage. Ta chambre, ton dressing, ta salle de bain... tu pourras y installer tes affaires comme tu le souhaites. La femme de ménage passe 2 fois par semaine, tu pourras la rencontrer et lui donner tes directives. Ça te convient ? »

Je plongeais mes yeux dans les siens pour tenter de décrypter ses impressions. Son regard était profond, tout autant envoûtant voir même plus que son corps si charmeur. Intérieurement, je me félicitais d'avoir acheté un appartement avec deux niveaux, nos chambres étaient éloignées l'une de l'autre et c'était préférable ainsi car la tentation était au rendez-vous.

«  Pose tes valises par ici ! Allons boire un verre sur la terrasse il fait encore assez chaud et lorsque le soleil se couche la vue est plutôt pas mal ! »

Mon ton s'était avéré un poil autoritaire malgré moi, mais mon intention était bonne. J'avais simplement envie de rendre son premier soir plus agréable et même si je me doutais que la jeune femme devait-être épuisée, la laisser seule dans sa chambre lui laisserait tout le loisir de se morfondre de cette situation déroutante. Alors, je n'allais pas la laisser se faire ce mal là. Je lui tournais le dos et descendit à toute vitesse les escaliers pour rejoindre la cuisine, lui laissant quelques minutes à elle pour qu'elle reprenne ses esprits et puisse prendre connaissance des lieux toute seule. Pendant ce temps, en bas, je préparais deux coupes de champagne que je déposais sur la table à l’extérieur avant de m’accouder contre le garde corps en attendant le retour d'Agrat...
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] The Newcomer   [Livre I - Terminé] The Newcomer EmptyJeu 19 Avr - 21:32

the newcomer
A. Ghilsofi & E. Becker

«Elle qui pensait que le plus dur était derrière elle et que sa vie serait à présent un long fleuve monotone se trompait.»

Bien évidemment que Samaël devait être en colère ; la voix de son paternel résonna dans l'esprit de la Belladonna : "Tu as dépassé les bornes. Tu m'as trahi, Agrat." C'était tout ce qu'il lui avait dit. Pas un mot de plus, pas un de moins. La jeune femme aurait préféré que son père casse et détruise tout sur son passage car le fait qu'il ne veuille plus lui adresser la parole la blessait encore plus. Au moins, elle aurait su à quoi s'en tenir, elle aurait compris qu'il était vraiment en colère et qu'elle avait effectivement dépassé les bornes. Mais qu'il s'abstienne de lui parler traduisait en réalité une souffrance bien plus profonde et indicible qu'Agrat n'arrivait pas à interpréter. Ça la blessait d'autant plus qu'elle se sentait négligée par lui.

Que le jeune homme ne sache rien de ses aventures frivoles lui remonta tout de même un peu le moral. Pour une fois elle allait avoir la chance de se faire connaître à sa juste valeur. Elle avait ici l'opportunité d'établir une relation saine avec une personne qui n'était pas bourrée de préjugés à son sujet. Un départ à zéro. Les belles paroles du blond eurent l'effet escompté, elle les accepta de bon cœur; Europolis serait une nouvelle chance pour elle et elle était plus déterminée que jamais à réussir quelque chose dans sa vie. Quelque chose de concret qui lui vaudrait l'admiration de sa famille. En son for intérieur, elle se fit la promesse d'être heureuse. A partir de maintenant c'était tout ce qui allait compter. Elle rejoindrait Azaël plus tard, lorsqu'elle en aurait les moyens. Ça aussi elle s'en fit la promesse.

Agrat était un bout de femme qui ne manquait pas de bonnes volontés et elle avait la particularité de passer d'un extrême à l'autre. Alors qu'elle était en train de tomber en dépression il y a un instant, la voilà convaincue qu'elle devait prendre les choses en main et tout redémarrer de bon pied. Elle en avait l'occasion ici. Son passé avait fait d'elle un être déstabilisé, sans équilibre, avec des sautes d'humeurs récurrents que le jeune homme ne tarderait pas à en faire l'expérience par lui-même.

Un peu plus sereine, bien que toujours triste, elle accepta la main amicale qu'il lui tendait et se redressa. Ça allait mieux, son esprit était moins encombré, sa tête ne lui tournait plus autant bien que la fatigue se faisait ressentir. Elle lissa sa jupe, lâcha la main chaude de l'homme et se mit à le suivre dans l'appartement, trop exténuée pour lui faire la discussion.

C'était très chaleureux, bien plus que la Spina Nera s'il fallait être honnête. La jolie décoration prouvait un certain goût de la part du blond. Il n'y avait rien à redire au niveau de la propreté, la femme de ménage faisait bien son boulot. La visite guidée se continuait, elle agrémenta le côté terrasse d'un "Très joli" on ne peut plus sincère et ne pu s'empêcher de s'imaginer dans le jacuzzi avec Ethan à ses côtés. Ce qui sans doute arriverait bien assez vite. Le coin musculation, quant à lui, traduisait l’intérêt porté par bel étalon à son apparence. Ça leur faisait un point commun.

L'étage du dessus était le sien. Agrat inspectait du regard ce qui allait devenir sa chambre et son nouveau chez soi. C'était pas mal, il fallait se l'avouer. Elle avait assez d'espace, elle pourrait même y danser. A vrai dire, c'était mille fois mieux que ce qu'elle avait imaginé. Son bannissement s'avérait être plutôt positif, on dirait. Son coin à elle, sa bulle, son monde. Son lit ; elle se demanda s'il l'autoriserait à y amener du monde. Elle garda cette idée dans un coin de sa tête, elle l'essayerait dès qu'elle en aurait l'occasion, peut-être pour le provoquer. Plutôt satisfaite, elle se tourna vers Ethan pour le remercier, lui adressant par la même occasion, un joli sourire.

- Merci beaucoup, Ethan. C'est parfait.

De toute façon c'était le minimum requis compte tenu de tout l'argent que son paternel lui envoyait. En effet, elle était au courant d'une importante rétribution, Ethan devait donc tout naturellement en faire profiter l'italienne. Lui donner un budget pour se faire plaisir et s'amuser ; Agrat avait besoin de gaspiller une certaine somme d'argent par mois. De toute façon il comprendrait bien assez vite quel genre de dépensière elle était lorsqu'il verrait ses valises vidées et le dressing plein à craquer. La Belladonna hocha la tête en réponse à son invitation.

- Excellente idée, j'arrive tout de suite.

Il valait mieux pour Agrat qu'elle ne se retrouve pas seule pour l'instant. Encore une fois, les traumatismes vécus pendant sa jeunesse ont provoqué une tendance à faire des crises chez la jeune fille. Ethan tourna les talons et elle en profita pour ouvrir une de ses valises. Quelques instants plus tard elle en sortit un long kimono noir en soie, qu'elle enfila et noua à la taille. Naturellement, il faisait plus frais à Europolis qu'à Naples et habituée au soleil d'Italie, la jolie brune elle devenait très frileuse. Le moindre vent coulis pouvait la rendre malade.

Elle fouilla fébrilement dans son sac à main, récupérant son rouge à lèvre Chanel, le Carmen, qui rappelait ses origines, et se l'appliqua dans la salle de bain. Malheureusement elle ne trouva pas de miroir sur pied, elle ne pu donc voir ce que le kimono donnait sur elle même si elle savait qu'elle le portait bien. Enfin prête pour le retrouver, elle haussa les sourcils à la vue du désordre qu'elle venait de mettre. Cependant, n'ayant pas le temps de ranger quoi que ce soit, elle prit la direction des escaliers pour rejoindre son hôte.

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il savait accueillir ses invités. Son sens de l'hospitalité se reflétait par les deux coupes de champagnes qui étaient posées sur la table. Elle s'en empara et en tendit une à Ethan, accompagné d'un sourire. L'air était bon mais se rafraîchissait avec la tombée de la nuit. Elle avait bien fait de se couvrir un peu. Le timing était parfait pour assister à un beau coucher de soleil, et la vue était... à couper le souffle. Agrat dominait la ville, avec son champagne à la main. En cet instant, elle se sentait tellement puissante ; comme si rien de tout cela n'était arrivé. La Spina Nera n'offrait pas ce genre de spectacle ; la seule vue qu'ils avaient était la campagne du côté nord, et leur gigantesque jardin qui s'étendait vers le sud.

A présent, elle pouvait se l'avouer. Elle se plairait ici sans problèmes. Elle observa un instant les petites bulles qui, par centaines, montaient en procession en se bousculant du fond du verre et éclataient à la surface. Ce moment devait à tout prix être célébré. Elle tourna son visage vers Ethan, cherchant ses yeux et une fois qu'ils se regardaient, elle prit la parole, d'un ton à la fois solennel et léger.

- Trinquons,... à mon nouveau départ. Salute ! Glissa t-elle, de son accent italien. Les coupes tintèrent, elle garda la sienne en l'air un court instant avant de le porter à ses lèvres, buvant le liquide doré à petites gorgées, prenant plaisir à savourer la douce liqueur. L'agréable goût du champagne lui restait au palais tandis qu'elle décidait de s'asseoir, juste en face d'Ethan. Elle croisa les jambes de manière aguicheuse et s'adossa confortablement avant de reprendre une gorgé de champagne. L'alcool lui donnait encore plus d'assurance, même si elle n'en manquait pas en temps normal. D'ailleurs, elle avait entendu son père qui prévoyait de s'acheter une distillerie, pour se lancer dans le business de boissons alcoolisés. Le connaissant, ce sera chose faîte avant la fin de l'année.

D'un geste de la main, elle fit glisser ses cheveux lissés à la perfection derrière sa nuque et releva le menton, plantant ses yeux perçants dans ceux de l'homme en face d'elle ; prête à faire la discussion.

- Alors, Ethan..., elle fit semblant de rester pensive un instant, que fais-tu dans la vie ? Demanda t-elle, anodinement. Évidemment, elle savait qu'il devait avoir un pied dans l'illégal. Cet appartement avait un prix, l'apparence délabré du bâtiment était une couverture, Samaël lui faisait confiance. Qu'il le dise ou pas, tous ces petits détails le trahissaient. Mais Agrat n'avait pas spécialement envie de savoir. C'était juste pour découvrir sa réaction ; s'il serait troublé, effrayé ou amusé. A lui de voir comment il voulait y répondre, après tout la question était ouverte, peut-être qu'il voudrait jouer le franc-jeu et la tenir au courant, ou lui bander les yeux pour jouer le rôle du "je suis clean, je n'ai rien a me reprocher".

Il ne fallait pas oublier que la belle brune avait grandi dans l'antre des péchés et des crimes et à force de vivre en immersion au milieu du mal elle s'était complètement désintéressée de tout désir de justice. Ce ne serait pas elle qui le dénoncera aux forces de l'ordre, si cela devait arriver. Surtout que ça impliquerait forcément son père, ce qu'elle ne voudrait pour rien au monde.

- Au fait, est-ce tu pourrais me faire livrer un miroir sur pied ? Ceux de la salle de bain ne sont pas assez grands. Elle accompagna sa demande d'un léger sourire avant de savourer une autre gorgée de champagne.



BÖ - Nenni
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Dernière édition par Agrat Ghilsofi le Dim 29 Avr - 21:14, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] The Newcomer   [Livre I - Terminé] The Newcomer EmptyVen 20 Avr - 20:38


" The newcomer"
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La belle Ghilsofi ne se fit pas trop attendre et arriva peu de temps après sur la terrasse. Sa tenue était différente, elle avait revêtu un long kimono noir, tout aussi séduisant que sa tenue précédente. Je m'efforçais, par respect et pour ne pas être tiraillé par l'envie d'arracher le tout, de ne pas laisser mes yeux s'attarder sur ce nouvel habit. Sans doute l'avait-elle ajouté au dessus de ses vêtements pour ne pas avoir froid. Agrat s'approcha avec les coupes de champagne et proposa d'elle-même de trinquer à sa nouvelle vie, à la mienne aussi, du coup. Je saisis le verre et vint le heurter avec délicatesse au sien, un sourire sincère sur le coin des lèvres.

«  A la tienne Agrat ! Espérons que ce séjour ici te soit agréable. »

J'avais appréhendé cette rencontre toute la nuit et m'étais imaginé les pires scénarios possibles et, pour l'instant, tout semblait se dérouler de la plus sympathique des manières. La soirée était douce, le paysage sublime et la femme à mes côtés l'était tout autant. Sa compagnie n'était pas désagréable comme j'aurais pu le penser avant que son chauffeur frappe à la porte, cela dit, je devais rester prudent et ne pas me laisser bercer par son sourire. La saison était riche en affaires, je devais resté focus sur chacunes d'elles pour ne pas m'attirer les foudres de mes clients. Agrat déplaça sa longue chevelure et prit un regard des plus sérieux, le même regard que j'utilisais pour essayer de déceler des informations et sans grande surprise, elle vint à me questionner. La situation était inévitable et je m'y étais préparé. Hors de question qu'elle sache toute la vérité, je ne voulais pas lui laisser le plaisir de pouvoir me faire chanter dès le premier jour avec des éléments de ma vie compromettants. Je restais de marbre, imperturbable. Depuis l'affaire Balkhog j'avais été soumis à bons nombres d'interrogatoires de police et n'avais pas flanché une seule fois, ce n'était qu'un banal entraînement de plus.

« J'ai travaillé les ¾ de ma vie comme sniper dans les troupes de l'armée européennes, à présent, je me suis reconverti comme trader dans une grande entreprise. »

Impossible de lui mentir entièrement, je devais me contenter de masquer une partie de mon travail, la partie illégale. La jeune fille n'était pas dupe, elle allait vite comprendre qu'un trader en contact avec son père n'était pas un simple trader, mais je gardais espoir qu'elle ne se risquerait pas sur ce chemin glissant. Avant même qu'elle n'en prenne l'initiative, je décidais de contrer ses éventuelles questions.

«  Comme tu dois t'en douter, j'ai d'autres cordes à mon arc. Si nous voulons réussir à établir une cohabitation chaleureuse, je te préconise fortement de ne pas te mêler de mes affaires. Si tout le monde reste à sa place, nous devrions nous entendre. »

Ma voix était sèche et affirmative et résonnait tel un avertissement, cordial cette fois-ci. Le suivant le serait beaucoup moins car j'avais une sainte horreur des fouines. Le dernier à avoir daigné fouiller sur la piste de Balkhog s'était prit une balle en plein cœur sans une seule pointe de remords. J'avais perdu tout discernement du bien et du mal depuis de longues années et Agrat ne ferait pas exception. La Ghilsofi avait été éduquée dans une famille possédant de gros moyens financiers, il n'était pas étonnant qu'elle réclame l'argent qui lui était du, elle marquait son territoire dès la première soirée et son assurance me plaisait. Pour une jeune femme de vingt ans, elle n'avait pas sa langue dans sa poche et avait oublié sa timidité sur le pallier. Sans vantardise, elle pouvait s’estimer heureuse d'être tombée ici car je n'étais pas le genre d'homme dans le besoin bien au contraire ! Des comptes en banque secrets fleurissaient tous les quatre matins dans tous les coins du globe. Son père me versait une pension probablement suffisante, mais si il était nécessaire de rajouter pour ne pas s'attirer les foudres de la demoiselle, j'étais prêt à céder à ses caprices. Je plongeais ma main dans le fond de la poche et y attrapais ma carte bancaire puis, je la déposais sur la table basse située juste devant la jeune femme.


« Achète ce que tu veux, tu n'as pas besoin de mon autorisation pour ce genre de babioles. Tant que tu ne ramène pas d'animaux dans cet appartement... dans tous les sens du terme.» lui dis-je amusé, accompagné d'un clin d'oeil.

Les animaux désignant ici aussi bien les hommes que tous les êtres à poils, chiens, chats, lapins, je ne voulais rien de tout cela ici.
Même si je ne connaissais rien sur Agrat, il était évidant qu'elle n'avait pas de mal à séduire et  nombreux hommes devaient être prêt à se damner pour attirer son attention. Elle était libre de faire ce qu'elle souhaitait, en dehors de notre lieu de vie commun et je tâcherais d'en faire autant. Je n'avais nullement l'envie de devoir rendre des comptes à Samael à ce sujet. Le soleil cédait petit à petit à une nuit noire, je pris donc l'initiative d'allumer les lumières et les lampes chauffantes situées sur la façade pour réchauffer l'atmosphère puis, je vins prendre place à ses côtés. Pour un homme habitué à être seule, la proximité avec une inconnue était déroutante. Jamais personne ne venait ici, par précaution. J'avais pour habitude d'inviter mes conquêtes dans des hôtels de luxes sans jamais les faire entrer chez moi, la folie d'une femme n'avait pas de limites alors, je la jouais sécurité avant tout. Seule Sasha pouvait aller et venir à sa guise, elle était le pilier de toutes mes fraudes, je n'avais rien à lui cacher.

«  Parle moi un peu de toi. Que faisais-tu avant d'arriver ici ? Des études ? Travaillais-tu ? » dis-je, avec une voix plus douce que lors de mes précédentes interventions.

Elle était mystérieuse et les raisons de sa venue ici l'étaient aussi, je devais briser la glace pour en apprendre davantage à son sujet. Allait-elle répondre ? Je n'étais pas convaincu. Saisissant la bouteille de champagne dans ma main droite, je vins remplir une nouvelle fois nos deux verres. L'alcool avait ce doux pouvoir de rendre les esprits euphoriques et plus détendus, cela ne pouvait pas nous faire de mal dans de pareilles circonstances. Je portais la coupe à mes lèvres et laissait le liquide s'infiltrer dans ma gorge avec l'espoir qu'il fasse effet rapidement. La position d'Agrat était provocante à souhait et malmenait le peu de codes de bonne conduite qu'il me restait, j'inspirais à pleins poumons pour retrouver ma sérénité et la regardais, attendant sa réponse avec impatience.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] The Newcomer   [Livre I - Terminé] The Newcomer EmptyDim 22 Avr - 2:06

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«Elle qui pensait que le plus dur était derrière elle et que sa vie serait à présent un long fleuve monotone se trompait.»
Il ne fut pas trahi par son langage corporel. Aucun tic, aucun regard fuyant, aucune déstabilisation n'était visible sur son beau visage. Agrat faisait attention à ce genre de choses qui lui permettaient de déceler un mensonge lors de situations critiques. Il restait complètement maître de soi-même malgré ses tentatives, ce qui lui plût. Il était du genre à garder la tête froide en toutes circonstances, elle le savait. Ce qui était plutôt un point positif, sachant que les personnes faibles de caractères se font vite écrasées dans ce monde. D'ailleurs Agrat ne les supportait pas et elle se portait volontiers à les humilier et les mener par le bout de tout ce que vous voudrez.

Ethan ne faisait pas parti de ce genre de personne, il affichait un calme olympien. Il avait été forgé par la guerre, comme du fer travaillé sous le marteau. Peut-être même qu'il avait rencontré Samaël sur un champ de bataille. Peu importe, dans tous les cas, elle respectait énormément toutes les personnes ayant tenu un rôle dans les boucheries de ces dernières années. Elle aurait pu, à son maintien rigide deviner qu'il avait reçu un entraînement militaire des plus draconiens. Il avait été sniper ; pas un simple pion qu'on armait et qu'on offrait en guise de chaire à pâtée, la guerre avait certainement du changer même si elle ne pouvait en témoignait du fait de leur toute récente rencontre. Cette déclaration avait provoqué l'admiration chez la Belladonna, elle ne pouvait le nier. De même que sa reconversion en trader ; c'était très respectable. Tout était respectable chez cet homme et elle se demandait de quoi était fait son point faible car jusque là il n'avait laissé aucune faille dans laquelle elle aurait pu s'infiltrer.

Elle apprécia également sa franchise, du moins ; sa demi-franchise car il avouait prendre place dans des activités extralégales. Cependant, il n'en dit pas plus ce qui, franchement, ne lui faisait ni chaud ni froid ; elle n'avait jamais été intéressée par ce monde là. Pas encore. Étant donné qu'elle était une Ghilsofi, l'attirance pour le mal ne devait pas tarder à se manifester chez elle. Aucun n'échappait à leur lugubre destinée, ils étaient tous de nature viciés. Une impureté transmise de génération en génération ; le sang des Ghilsofi semblait souillé à la source même.

Ethan lui intima cependant clairement de ne pas se mêler de ce qui ne la regarde pas. Agrat fit mine d'avoir reçu le message, elle acquiesça en déposant sa coupe vide, sur laquelle une trace de rouge à lèvre s'était déposée, sur la table basse. Elle ne voulait pas passer pour une jeune fille désobéissante dès le premier jour. Cependant, elle s'était mise en tête de cerner son hôte qui pendant toute la soirée était resté impassible. Il était trop parfait, elle se doutait que ce n'était qu'une surface. Elle voulait voir la mocheté de son intérieur et de sa vie personnelle. Personne n'était aussi parfait, l'apparence n'était qu'un trompe l’œil et elle ne le savait que trop bien, la même chose s'appliquant pour elle et sa famille.

Surtout, il était intelligent et elle ne trouvait rien de plus sexy que cela au monde. Il comprenait ses sous-entendu et régla le problème en un geste tout simple ; il déposa sa carte bancaire sur la table, à la merci d'Agrat qui ne se gênerait pas pour dépenser les grosses sommes qui devaient s'y trouver. Europolis, la ville du futur, devait probablement disposer de grands centres commerciaux qu'elle se ferait la joie de visiter. Se penchant en avant, dans une position suggestive, elle posa deux doigts sur la carte qu'elle fit glisser jusqu'à elle. Il avait su la satisfaire, elle n'en demandait pas plus. Son paternel ne lui avait pas donné un seul Eurodollar. En ce qui concernait ses dépenses, elle était complètement dépendante de lui mais apparemment il ne la ferait pas trop pâtir du manque d'argent.

D'un geste savant et ostentatoire, elle glissa la fameuse carte sous sa jupe et la coinça sous sa jarretière. Lorsqu'elle n'avait pas son sac à main à proximité, elle mettait ce genre de choses en sûreté soit là, soit dans son soutien-gorge. Ça ne la gênait absolument pas qu'il la voie faire, bien au contraire. Depuis le début elle n'avait pas déceler une once de désir, ni même de curiosité chez le jeune homme. Il était différent de ceux qu'elle côtoyait d'habitude, elle ne l'avait pas surpris le regard perdu dans son décolleté, ni absorbé par ses lèvres, ni par ses jambes, ni quoi que ce soit. Personne ne pouvait lui résister autant, c'était inadmissible. Elle pouvait prendre très mal ce genre de choses qui étaient parfaites pour blesser son égo surdimensionné. L'italienne avait besoin de se sentir désirable, au dépens d'être aimé. Elle comblait ce manque d'affection et d'amour par un trop plein de convoitise. Elle parvient à la conclusion que soit il était gay, soit ses regards étaient plus discrets que ce qu'elle pensait. Décidément, il était beaucoup trop parfait. Elle devinait en lui le genre de mâle à faire languir ses proies. Dommage.

La remarque qu'il lui fit sur les ''animaux'' qu'elle serait susceptible de ramener chez lui lui déplut clairement, même si elle s’efforçait de ne rien laisser transparaître. Elle était, elle aussi, assez bonne à ce jeu. Elle comprit très bien son implicite, mais y adhérait-elle ? Certainement pas. Elle était prête à tout pour le faire sortir de ses gonds, son aspect trop lisse commençait sérieusement à l'énerver. Comment se pouvait-il qu'un homme comme lui soit aussi prospère ? Ramener un inconnu chez lui serait, pour sûr, une bonne tentative pour le rendre fou. C'était du Agrat tout craché ; l'incarnation de la provoc' même. En parlant d'animaux, elle avait laissé Carnefice à la Spina Nera. Son beau chat noir aux yeux ambrés ne tarderait, lui non plus pas, à lui manquer. La réplique d'Ethan la fit, cependant, sourire ; il était, au moins, conscient du potentiel de séduction de la belle brune.

Il faisait vraiment sombre à présent, la nuit s'était installée. Ethan s'en rendit compte et en allumant quelques lumières créa une ambiance tamisée, très agréable qui détendit Agrat, quelque peu crispée par l'indifférence de ce dernier. Il se posa ses côtés, elle prit donc la peine de se tourner pour lui faire face. Ils se trouvaient là dans un halo doré que parsemaient les lumières allumées à l'instant. Dans la clarté orangée diffusée par les éclairages artificiels, il lui semblait encore plus beau, encore plus mystérieux. Elle savait pertinemment qu'il n'était pas ce qu'il laissait croire, qu'il avait des pulsions plus noires que la nuit qui les enrobait. Ses pupilles dilatées racontaient à l'italienne une toute autre histoire que son joli sourire. Un frisson la parcourut, une sensation de fraîcheur dû au vent et à l'alcool en même temps, alors qu'elle écoutait ses paroles.

Agrat pouvait parler d'elle pendant des heures, des discussions entière. C'était son sujet de discussion préféré, tellement elle était imbue d'elle même. Cependant, elle ne parlait pas beaucoup. Encore un dommage collatéral de son enfance gâchée. Seul les personnes avec lesquelles elle était proche et l'alcool pouvaient lui délier la langue ; elle s'avérait alors très loquace. Mais dans ce contexte précis, elle ne pouvait raconter de quoi était faite sa vie d'avant. L'inconnu à ses côtés se prêtait au jeu qu'elle avait commencé, à savoir lequel des deux en saurait assez sur l'autre pour le tourner en bourrique, elle devait faire attention.

Elle récupéra sa coupe remplie une seconde fois de la délicieuse liqueur mordorée et en but une gorgée avant de se décider à répondre. Mais avant elle croisa les jambes et se pencha du côté d'Ethan, les deux étoffes qu'elle portait glissèrent dévoilant son épaule dénudée et sa bretelle de soutien-gorge. Elle ne pouvait s'offrir d'avantage s'il n'était pas réceptif. Le fait qu'il puisse lui résister autant remettait sérieusement en cause ses capacités à aguicher, ce qui l'insupportait au plus haut point.

- Je n'ai encore jamais travaillé... et je doute que je le devrais un jour, lança t-elle prétentieusement avant de sourire. Ce qui était chose vrai, son père était bien assez riche pour l'entretenir toute sa vie et cela même si elle devait vivre un siècle. Mais, j'étudie. Je suis une passionnée d'Art, d'ailleurs le padre Ghilsofi avait déjà cédé à ses caprices en payant des sommes faramineuses pour quelques œuvres d'art de ses galeries préférées. Ils ornaient les murs de la Spina Nera, y ajoutant un peu de gaieté. Cela allait de l'abstrait au figuratif mais c'étaient tous des tableaux italiens ; la jolie brune étant un poil nationaliste. J'ai un faible pour tout ce qui est beau, ce qui était tout aussi vrai et elle appuya ses propos d'un regard perçant. Elle vouait un culte zélé à la beauté, sous toutes ses formes mais ne se gênait pas pour tout salir. S'il ne se montrait pas réceptif à cela, il n'y avait plus rien à faire ; elle ne lui plaisait pas. Et je suis censée terminer mes études, ici, à Europolis. J'ai entendu dire beaucoup de bien, à propos des écoles d'Arts que propose la ville. Qu'en est-il ? Elle voulait avoir son avis sur la qualité des enseignements mis à disposition des étudiants, dans cette métropole. Si ces écoles méritaient qu'elle y passe du temps ou non.

- Pour ce qui est de la raison de mon exil, je préfère garder ça pour moi. Et comme tu l'as dit, mieux vaut que l'on ne se mêle pas de ce qui ne nous regarde pas. Elle se désaltérait avec délectation de ce joyau doré qui pétillait dans sa coupe. Curieuse, elle jeta un regard à la bouteille et l'inscription ne la surpris aucunement ; c'était un Don Pérignon 1953. Décidément, il avait bon goût. Mais comme tu t'en doutes, on veut me tenir éloignée du manoir familial. Disons que j'ai désobéi à quelques règles. On adore les règles à la Spina Nera, sauf que personne ne les respecte..., elle laissa la phrase en suspens pour venir se consoler dans son verre qu'elle vidait par une dernière gorgée. Elle aurait aimé que cette dernière phrase fut entendue par les habitants du manoir.

- Mais c'est vraiment sympathique de ta part de m’accueillir chez toi, minauda t-elle par respect des conventions. Elle savait très bien qu'il n'aurait pas eu le choix, de toute façon. Samaël n'était pas homme à contrarier. L'étage que tu m'a réservé est vraiment chaleureux. Je pourrai m'y plaire. Quelqu'un devait l'occuper avant moi, non ? Ou peut-être était-ce réservé pour quelqu'un d'autre? Demanda t-elle, en haussant les épaules pour faire passer sa question pour une discussion complètement banale. C'était une interrogation en plus dans sa tête et entre temps elles se multipliaient. Ayant passé toute sa vie dans un manoir bien peuplé, l'idée qu'un aussi bel homme dans la force de l'âge puisse mener sa vie tout seul, dans un appartement aussi convivial lui était inconcevable.

Par cette question, elle lui renvoyait la balle. C'était comme un jeu d'apparence anodin et innocent mais tous deux savaient qu'il n'en étaient rien. Chacun son tour, question-réponse. Action ou vérité, ou plutôt mensonge ou vérité. Des réponses loin d'être fausses mais pas totalement vraies non plus. À voir qui s'ouvrirait le premier, qui baisserait sa garde et qui dégainerait d'abord.


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] The Newcomer   [Livre I - Terminé] The Newcomer EmptyLun 23 Avr - 20:48


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Décidément, Agrat avait décidé de malmener mon faible esprit d'homme célibataire en rangeant la carte bleue que je venais de mettre à sa disposition dans un coin de son porte-jarretelles. Sans aucune pudeur ni discrétion. Elle se jouait de moi avec un malin plaisir et j'en étais parfaitement conscient. Rester de marbre, ça, c'était mon jeu à moi et il semblait tourmenter la demoiselle. Celle-ci devait avoir l'habitude de mettre la gente masculine à ses pieds sans trop de mal, pour ma part, elle allait devoir jouer avec plus de finesse. Enfin... jusqu'à ce que mon faible esprit d'homme cité plus haut revienne au galop. Son assurance était déroutante, elle n'hésita pas une seule seconde à me retourner le pic que je lui avais lancé un peu plus tôt pour ne pas avoir à raconter les raisons de sa venue à Europolis. J'étais intimement convaincu que je finirai par l'apprendre un jour ou l'autre, mais à quel prix ? J'avais de nombreux secrets à lui cacher aussi, et beaucoup à perdre. Certainement plus qu'elle, qui n'avait plus grand chose ici à l'exception d'un inconnu, d'un appartement qui n'était pas le sien... oui, d'accord...elle n'avait rien à perdre. Agrat avoua ne jamais avoir travaillé et ne pas souhaiter commencer, rien d'étonnant finalement. C'était le genre de femmes à se faire entretenir par un homme riche, j'allais d'ailleurs me mettre dans la peau de celui-ci, malgré moi. L'art et moi n'étions pas de grands amis, j'étais la pire buse possible sur ce point de culture et elle n'allait pas avoir de mal à le découvrir, alors, lorsqu'elle me demande mon avis sur les écoles du coin, la carte de la franchise était la seule à abattre pour ne pas passer plus que nécessaire pour un idiot.

«  Sans vantardise, je suis un as des chiffres. En revanche... je n'y connais rien en art et je ne pourrais pas te donner un avis objectif. Les écoles du coin ont une bonne réputation, mais nous savons tous les deux qu'il ne faut pas toujours se fier à la réputation de quelqu'un. Je serais ravi que tu m'apprenne des choses... décors donc l'appartement à ton goût. Une touche féminine ne fera pas de mal à cet endroit ! »

L'appartement avait le mérite d'être idéalement situé et bien décoré, il était moderne et les matériaux utilisés étaient de qualités. Concernant la décoration, il ressemblait ni plus ni moins à une brochure de maison du monde, très impersonnel. Alors, si elle aimait l'art et aimait dépenser de l'argent, je n'allais pas m'y opposer. Inconsciemment, je plaçais la demoiselle sur un piédestal sans m'en rendre compte. En deux heures à peine, elle avait déjà réussi à me faire céder dans mes convictions.  Samael n'avait pas mâcher ses mots lors de notre conversation téléphonique et, il m'avait mit une certaine pression. Si je ne voulais pas m'attirer les foudres de la mafia, j'avais sérieusement intérêt à bien m'occuper de cette demoiselle. Au moins le temps d'apprendre à la connaître et découvrir son tempérament. Était-elle le genre à balancer la moindre informations à tout va ? Ou savait-elle garder un secret pour elle ? Bonne question !

«  Je suis ravi que l'appartement te plaise. Je t'avoue avoir imaginé tous les scénarios possibles avant ton arrivée. Je suis plutôt agréablement surpris également. Tu n'as peut être pas tout perdu à venir ici. »lui dis-je avec un regard des plus perçants.

Depuis le début de la soirée Agrat multipliait les tentatives pour me provoquer et son attitude des plus aguicheuse commençait à me faire chavirer du mauvais côté. Demander à un homme comme moi de veiller sur une fille comme elle, c'était du suicide ! Si ma capacité à cacher mes émotions et rester classe en toutes circonstances n'était plus à prouver, mon côté sombre et sans limite ne l'était plus non plus. Au diable les codes, les règles de bonnes conduites... Agrat semblait aussi de cet avis lorsqu'elle me dévisageait de son regard ténébreux, laissant presque volontairement ses lèvres pulpeuses s'écraser sur les rebords de la coupe de champagne. Nous avions un point commun évident : nous étions joueur ! Qui allait gagner la partie ?

« J'avais effectivement envisagé d'exploiter cette partie pour une personne. Mais les choses ne se déroulent pas toujours comme prévu ! Je suis seul depuis bien longtemps maintenant. »

Je ne comptais pas en dire plus. Ma gorge s'était nouée rien qu'en pensant une fraction de seconde à Maria, ma fille. J'avais acheté ce loft dans l'espoir qu'elle puisse venir y vivre et comptais bien en faire son arène, telle une vraie petite princesse. La petite latine aux yeux bleus et à la longue chevelure bouclée avait disparue de la circulation avec sa mère, laissant un vide incommensurable dans tout mon être. Je chassais rapidement cette image de ma tête pour ne pas me morfondre sur mon sort, je l'avais déjà bien assez fait. Aussi, devant l’atmosphère chaleureuse et presque romantique créée par les milliers de lumières d'Europolis au delà de la rambarde, par les lumières orangées et par la présence d'Agrat, je décidais de provoquer un peu plus la demoiselle. Avec classe, toujours.

«  Je m'absente un instant. »

Je pénétrais de nouveau dans l'appartement pour y lancer les grandes enceintes situées tout proche des baies vitrées de la terrasse. Une douce musique se lança automatiquement «  Te Extrano » . Piètre danseur, mais grand enfant, mon visage s'était illuminé par l'envie de plaisante un peu avec la brunette. Amusé par la situation, je relevais les manches de ma chemise, laissant à nue mes nombreux tatouages et m'approchais d'Agrat sans une pointe de honte. Après tout, elle allait probablement me voir dans tous les états possibles ces prochains mois, autant commencer dès à présent.

«  Tu danses ? » lui dis-je en tendant une main en direction de la sienne.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] The Newcomer   [Livre I - Terminé] The Newcomer EmptyMer 25 Avr - 0:46

the newcomer
A. Ghilsofi & E. Becker

«Elle qui pensait que le plus dur était derrière elle et que sa vie serait à présent un long fleuve monotone se trompait.»
Oh que non, il ne fallait pas faire confiance aux on-dit ; les réputations n'étaient qu'un leurre. Cela, elle l'avait bien compris au fil des années. Elle avait beau être jeune, elle ne manquait pas d'expérience. Dans aucun domaine qui soit. Mais les Ghilsofi étaient l'exception qui confirme la règles ; toutes les rumeurs à leur sujets étaient vraies. Qu'ils avaient organisés un puissant réseau de drogue, qu'ils tuaient, torturaient, détournaient des fonds, soudoyaient des politiciens, blanchissaient leur argent à travers l'entreprise familiale, Ghilsofi Company Limited. Tout cela était vrai, elle était bien placée pour le savoir. Les réputations étaient souvent fausses, sauf pour les Ghilsofi. Même à son propre sujet, tous les commérages qu'Agrat avait entendu étaient vrais. Elle était effectivement de mœurs légère et avait bien couché avec des collègues de son père, entre autres. Après tout, il n'y avait pas de fumée sans feu et si Ethan ne tendait pas l'oreille aux rumeurs à propos de la Ghilsofia, il le regretterait bien assez tôt. Pour ce qui est de l'université d'Europolis, elle était déterminée à se faire son propre avis en se rendant sur les lieux.

Ethan était tellement différent d'Agrat, ces informations la firent sourire. Un As des chiffres... Tandis qu'Agrat avait détesté les maths toute sa vie. Elle était plus portée au champ des libertés, ses matières préférées étant la littérature, l'histoire et les langues. 2+2 vaudrait toujours 4. Mais un fait historique, un bouquin pourraient êtres adaptés et ressentis différemment, autant de fois qu'il y avait d'êtres humains sur terre. Liberté que ne garantissait pas les maths. Malgré son apparence d'italienne, elle avait une âme de gitane très portée sur la question des libertés. Les deux jeunes gens étaient comme l'eau et le feu, le noir et le blanc et aussi surprenant que cela puisse paraître, il y avait une certaine cohésion des différences, une sorte de complémentarité, d'harmonie du contraste.

La proposition qu'il lui fit la ravit ; l'italienne se ferait un plaisir de redécorer l'appartement qui était désormais aussi le sien. La carte bancaire était bien au chaud sur sa cuisse et l'esprit créatif de la brune se mettait déjà en ébullition. Sans surprise, elle irait faire du shopping dès le lendemain. Acquérir des choses lui avait toujours fait du bien psychologiquement, c'était une sorte de thérapie que de se perdre dans les dédales des centres commerciaux. Elle adorait ça.

Comme il le lui rappela à juste titre, qu'elle n'avait pas tout perdu en venant ici, elle acquiesça. Non, en effet, rien n'était perdu définitivement pour l'instant. Cette mesure était provisoire, et aussi longue soit-elle, elle savait que tôt ou tard elle rentrerait au Manoir. En attendant, elle avait des choses à gagner et en ce moment même, ce qu'elle essayait de gagner c'était le corps du beau blond. Mais justement, ce n'était pas gagné. Il ne démontrait aucun signe de faiblesse face à ses charmes, elle était vraiment en difficulté. Il faisait désormais parti des hommes qui lui avaient le plus résister mais la Belladonna appréciait le défi et même si son indifférence la frustrait au plus haut point elle n'abandonnerait pas de si tôt. Pour l'instant, il menait la danse, bientôt elle tiendrait les rênes. De plus que les yeux clairs d'Ethan semblaient volontairement le faire parler. Implicitement, il se montrait réceptif.

La jolie brune avait raison, son instinct de bohémienne ne la tromperait donc jamais. Le second étage était prévu pour quelqu'un. Qui ? Une femme, une amante, un membre de la famille ? Cette question attirait son attention. Qui était cette personne que ce bel étalon attendait ? Pour qui avait-il prévu ces beaux lieux, dans son appartement même ? Une chose était sûre, c'était qu'il devait porter cette personne dans son cœur. L'énergie des meubles de son étage lui avaient fait ressentir cela. Ça avait été aménagé par amour. Mais comme un cheveu sur la soupe, comme une malédiction, Agrat était apparue et s'était emparée de tout cela. Elle détruisait toutes les belles choses. Même involontairement.

Elle n'eût pas le temps de l'aguicher une énième fois car il pénétra dans l'appartement, la laissant seule pour quelques instant alors qu'elle pensait à cette personne si chérie par son hôte. Avant même qu'elle se demande où il était passé, des notes de musiques exotiques et sensuelles se firent entendre. Étonnée et amusée, elle leva la tête ; c'était lui qui avait enclenché la musique. Décidément, il était plein de surprises et s'il fallait être honnête, elle adorait ça. Elle se leva, jetant un coup d’œil interrogateur et amusé à Ethan. Il était tout aussi enjoué qu'elle, vu son sourire. Décidément, il n'y avait pas mieux que la musique pour rendre heureux et tout enjoliver. Si, peut-être qu'il y avait la danse.

Il s'approcha d'elle, qui était toujours aussi prise de court mais tentée par les douces sonorités dansantes, et lui tendit une main amicale qu'elle accepta volontiers, son visage de pleine lune fendu d'un sourire sincère et enjoué. Elle remarquait de nombreux tatouages sur ses avants bras mais n'eut pas le temps d'y porter plus d'attention car la musique fit effet sur son corps. Elle retrouvait la danse, elle qui n'avait plus dansé depuis les tempêtes qu'elle avait déclenché à la Spina Nera. Elle renouait avec une des choses qu'elle appréciait le plus au monde, et pour cela elle lui en était extrêmement reconnaissante. En plus de cela, il se portait volontaire pour être son cavalier. En cet instant tout semblait parfais, et la musique n'y était pas pour rien.

Elle s'approcha de lui d'une démarche chaloupée, accentuant le balancement de ses hanches et main dans la main, elle se laissa porter par le rythme de la bachata et l'entraîna avec elle. Elle se rendit compte bien assez tôt qu'il était loin d'être le danseur parfait, mais il faisait largement l'affaire, se laissant guider par la brune qui montrait ses talents de danseuse. Deux pas vers la droite, deux vers la gauche, un déhanché sensationnel et tout le corps qui ondule. Les cheveux noirs comme la nuit volent, emportés par la brise et chaque tournoiement est amplifié par son kimono qui vole derrière elle. Elle sourit, ris aux éclats, les yeux pétillants. De toute façon, elle n'a jamais su résister à la musique.

Les sons de guitare et de maracas rendaient la scène de danse encore plus sexy. Et qu'ils le veuillent ou non, au fil de la musique, leurs corps se rapprochaient, portés par les mélodies sensuelles. Les yeux croisent les yeux, les pas suivent les pas et les déhanchés se font plus affriolants. Ils n'ont jamais été aussi proches de toute la soirée, Agrat peut sentir le souffle chaud et légèrement alcoolisé du blond sur son cou. Plantant ses yeux d'onyx dans les siens, elle se remémore les paroles de la chanson, heureusement qu'elle a de bonnes bases en espagnol. Première fois que ça lui servait. Sans aucune retenue, elle se met à chantonner cette chanson sur laquelle elle a déjà dansé dans le passé. Comme si elle le lui chantais à lui. En espérant qu'il ai lui aussi quelques notions d'espagnol. ...Avec mes lèvres, regarde chéri, moi je veux t'embrasser...

Elle tournoie sous les halo dorés des éclairages, rattrapée ensuite par Ethan. Lorsqu'elle le lâche pour quelques secondes, ses douces mains viennent automatiquement passer sensuellement sur son propre corps, puis dans ses cheveux, et elle reprend la main de son cavalier afin qu'ils continuent leur voluptueuse valse.  

Lorsqu'elle sentit la main robuste d'Ethan sur son dos, elle balança son corps en arrière, rejetant sa tête pour faire flotter ses cheveux. Elle se redressait ensuite, frottant sa jambe nue contre celle d'Ethan. Son corps vibrant de tous ses pores, elle ondulait tel un serpent entre les mains d'un fakir. Au rythme de la musique et par les effets de l'alcool qui se faisaient ressentir, chaque mouvement devenait plus affirmé que le précédent. Elle balançait son bassin de droite à gauche, à un rythme endiablé, comme si elle était désarticulée, les reins cambrés sous le contact chaud d'Ethan. Et elle avait beau être perchée sur de hauts talons, elle n'en dansait pas moins bien, au contraire. Le sex-appeal de sa danse en était décuplé.

Bon gré, mal gré, la distance qui séparait leur corps brûlants se réduisait jusqu'à même disparaître. Ils ondulaient en cadence, le corps d'Agrat épousant parfaitement celui d'Ethan. La brune glissait tout naturellement une jambe entre celles du jeune homme ; plus rien ne pouvait la retenir dès lors qu'elle dansait. ...Et ce joli corps qu'avec toi j'ai partagé, ça me fait si mal de savoir que tu n'es plus à moi... Toujours aussi audacieuse, elle fredonnait les paroles sensuelles de la musique, les yeux ancrés dans les siens, leurs bassins l'un contre l'autre. C'était lui qui avait proposé de danser la bachata, il savait donc pertinemment ce que ça impliquait, cette danse étant au summum de l'érotisme et Agrat ne faisait pas les choses à moitié. Jamais. Après tout, il n'avait pas choisi de danser la bachata pour rien, c'était son moyen de séduction qui ne nécessitait ni les protocoles ni les artifices, ils étaient libres de sentir le corps de l'autre sans en ressentir de la honte du fait de codes sociaux déjà méprisés par Agrat.

- Qui est cette personne, Ethan ? Celle pour laquelle tu avais prévu mon étage. Lui murmura t-elle, d'une voix suave à son oreille sans pourtant s'arrêter de danser. Elle pouvait tout oublier lorsqu'elle entrait sur une piste de danse, mais cette question lui était restée en tête. Elle voulait une réponse pour s'apaiser l'esprit. Les dernières notes de musiques se faisaient entendre, c'était presque terminé mais pour finir en beauté, Agrat se retournait, son dos cambré contre le torse d'Ethan. Elle guida sa main, sur laquelle il y avait la sienne, sur son ventre et roulait des hanches contre lui. Son souffle chaud qu'elle ressentait sur sa nuque la faisait frissonner. Le caressant, elle passa son bras par dessus sa tête qu'elle balançait en rythme, autour de sa nuque d'homme rigide. Un déhanché des plus torrides se poursuivait contre son entrejambe, qui, qu'il le veuille ou non, le trahirait bientôt. Son visage avait beau rester impassible, son corps tout entier parlerait une autre langue dans quelques instants. On pouvait peut-être résister à ses yeux de biches, mais pas à sa danse. Elle continuait à rouler des hanches contre lui quand dernière note résonna dans l'appartement, dernière note qu'elle accompagna d'un dernier balancement de bassin. Puis, lentement elle se détacha, essoufflée mais tout sourire. C'était magnifique. Magia.

- Bravo ! Déclara t-elle, avec son accent italien à couper au couteau. Ça lui avait plu, il n'y avait aucun doute et elle le laissait voir.


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] The Newcomer   [Livre I - Terminé] The Newcomer EmptyJeu 26 Avr - 11:11


" The newcomer"
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Ft Agrat G
A mon retour Agrat affichait un sourire radieux, accordé à son regard devenu plus pétillant que jamais.  Je n’aurais pas pensé un seul instant que le simple fait de mettre un peu de musique allait lui faire aussi plaisir et j’étais donc ravi de mon initiative. La majorité des femmes auraient pinaillées à accepter une danse avec un inconnu et je m’attendais donc à devoir négocier pour qu’elle accepte, mais ce ne fut pas le cas. A peine eu-je tendus ma main dans sa direction en guise d’invitation qu’Agrat s’était levée sans hésitation. Elle était surprenante et ce brin de folie qui s’était emparé de nous deux rendait le moment présent plus que plaisant. Elle était toujours perchée sur ses hauts talons, mais ses premiers pas annoncèrent les choses. Si j’étais un piètre danseur, ce n’était pas son cas. Les codes de la danse stipulant que c’était à l’homme de mener sa cavalière venaient de prendre une claque car je me contentais de suivre les mouvements de la belle, sans broncher, tentant simplement de ne pas lui marcher dessus, par principe. De toute manière, nous n’avions que faire des codes, des règles, des protocoles alors… dansons à notre façon. Tout simplement.

Les lumières orangées éclairaient l’italienne, mettant encore plus son corps élégant en valeur. J’avais tout le loisir de la contempler et pouvait même me permettre quelques rapprochements sans avoir de poids sur la conscience.  Voyons, c’était uniquement pour la danse ! Les sonorités étaient entrainantes et je me laissais prendre au jeu, petit à petit, je prenais un peu plus d’aisance et mes mouvements devenaient plus légers et moins robotisés. Agrat laissa glisser ses mains dans sa longue chevelure et j’aurai rêvé de pouvoir embrasser le creux de son cou dénudé. Je la rattrapais donc d’un geste ferme pour la ramener au plus près de moi, ma main posé sur son dos et descendant jusqu’à ses hanches qui bougeaient en rythme. Elle avait beau s’être hissée sur des escarpins vertigineux elle restait toutefois plus petite que moi, heureusement. Ma fierté en aurait pris un coup sinon. La brune semblait être dans sa bulle, possédée par la musique qui la faisait se libérer au fil des pas. Lorsqu’elle commença à chanter en espagnole, je ne pus m’empêcher de sourire. Je comprenais parfaitement le sens des paroles qu’elle fredonnait, des paroles délicieusement adaptées au contexte. Le choix de cette musique n’avait pas été fait au hasard, elle devait s’en douter. C’était ma façon à moi de la séduire d’une manière détournée et gentleman. Je n’avais pas l’envie d’être considéré comme l’un des morts de faim qu’elle avait l’habitude de côtoyer, j’estimais être plus distingué que cela.


[Livre I - Terminé] The Newcomer 39133_10


Nos yeux étaient plongés l’un dans l’autre lorsque je me me mit à mon tour, à fredonner les paroles de cette chanson espagnole, pour lui signifier que je comprenais bel et bien ses précédentes paroles. Mon accent était hésitant et les sonorités bien moins séduisantes que lorsque l’italienne se mettait à chanter, mais il y avait de l’idée dans ma démarche, je ne me démontais pas et le ridicule n’avait jamais tué personne. Te voulant dans mes bras sans pouvoir t'avoir…. Avec sensualité, la belle brune s’approcha de mon cou pour me demander en murmurant à qui était destiné l’étage du haut. Un tiraillement intense s’empara de mon être, partagé entre l’envie d’être honnête avec la femme qui résidait désormais chez moi et la crainte de révéler mon plus gros voir unique point faible. Maria était la seule corde sensible à mon arc et je ne comptais pas donner cet avantage à une femme que je connaissais à peine sans être certain de pouvoir lui accorder ma confiance. Le risque était trop grand.

« Joker. Ne pas se mêler de ce qui ne nous regarde pas… souvient toi… ça commence maintenant. » lui murmurais-je à mon tour avec un sourire provocateur en coin.

La fin de la chanson latine approchait et Agrat renforça notre proximité à son maximum, collant l’intégralité de son corps au mien qui brûlait de désir sous les mouvements plus qu’aguicheurs de la jeune femme. Avec poigne, je renforçais la pression contre son dos pour nous lier davantage. Pour une première soirée tous les deux, nous nous livrions à un drôle de jeu ! Un jeu particulièrement dangereux dans lequel nous allions y laisser des plumes, c'était évident. Son déhanché provocateur avait réveillé en moi des pulsions à la limite du maîtrisable, elle n’allait pas tarder à s’en rendre compte. Les paroles cessèrent, laissant encore quelques secondes une petite musique légère avant que le silence reprenne le pouvoir sur la grande terrasse devenue une véritable arène de tentation. Agrat fit un pas en arrière, je la retins une dernière fois et déposais un baiser brûlant de désir sur le coin de ses lèvres. Frôlant l’interdit. Puis je la libérais de cette dernière étreinte pour reprendre un peu de distance et de self contrôle, comme si de rien n'était.

«  Mademoiselle Ghilsofi, vous êtes une excellente danseuse et une femme pleine de surprises ! »

Son visage était le parfait reflet de ce moment de complicité, il était rayonnant et enjoué. Pour ma part, je tentais de faire bonne figure en restant plus modéré dans mes expressions pour conserver mon image d’homme viril. A défaut de savoir danser, je savais jouer de cette façade mystérieuse qui plaisait à la gente féminine. Je m’empressais de saisir une nouvelle cigarette pour faire redescendre la pression et ralentir mon rythme cardiaque qui s’était emballé dans cette danse.

« Pour une première soirée ensemble, je pense que nous pouvons nous accorder pour admettre que c'est plutôt réussi.  »

Cela faisait bien longtemps qu’une femme ne m’avait pas fait vibrer à ce point. Un ascenseur émotionnel ; entre mystère, séduction, fermeté…


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] The Newcomer   [Livre I - Terminé] The Newcomer EmptyVen 27 Avr - 21:58

the newcomer
A. Ghilsofi & E. Becker

«Elle qui pensait que le plus dur était derrière elle et que sa vie serait à présent un long fleuve monotone se trompait.»
Apparemment, leur petite danse avait également plu au jeune homme qui, encore une fois, ne laissait rien transparaître sur son visage fermé. Mais cependant, il avait pris plus que les devants pendant ce petit moment de joie et d'intimité, ce qui constituait en soi une petite victoire pour Agrat. Les yeux étaient les fenêtres de l'âme et dans ses iris clairs brûlait une lueur de désir, mêlé à une douce excitation. Elle l'avait ressenti, à travers son corps lorsqu'ils dansaient ; il brûlait d'envie. Et effectivement, il ne put résister à un petit baiser. Tout petit, tout timide et même pas sur les lèvres. Tout proche. La tentation avait été trop forte, et elle aurait miser son âme qu'il voulait lui faire plus, beaucoup plus, des choses à en faire rougir les plus chastes mais son image de gentlemen devait lui en empêcher. Il s'était servi de la musique et de la danse pour profiter du corps pulpeux de la jolie brune. Cette fois ci, elle allait devoir prendre les devants.

- Et vous n'avez encore rien vu, Signore Becker. Il la complimentait sur sa danse et la trouvait déjà pleine de surprise. Elle n'avait pas tort de le prévenir que ceci n'était qu'un avant goût, une mise en bouche. Après tout cela ne faisait que quelques heures qu'ils se connaissaient, que pouvait-il en savoir, de ses surprises ? Pour appuyer ses paroles, elle s'approcha de lui d'une lenteur féline, plongeant ses onyx dans ses perles claires. Elle allait terminer ce qu'il n'avait pas osé. Toute proche de lui, elle posa une de ses mains sur son torse. La sensation de ses muscles durs comme de l'acier la firent frissonner. Son index vint se poser sur ses lèvres entre-ouvertes, pour faire durer l'attente. Il avait certainement compris ce qu'elle allait faire et devait en avoir terriblement envie. Le faire patienter, comme il l'a fait pour elle durant toute la soirée. Vendetta.

Puis, décalant son doigt elle déposa tendrement ses lèvres sur celles de son hôte. Sa main vint se poser sur sa nuque alors qu'elle prolongeait ce baiser encore chaste. Ses lèvres avaient un goût délicieux, inconnu, et animaient en elle un désir qu'elle n'avait encore jamais soupçonné. Bientôt, leurs langues s'unirent pour une embrassade plus torride et plus sauvage, comme elle en avait l'habitude. Son corps frêle collé contre le sien, sa main qui se perdait dans ses cheveux et les yeux à demi-clos pour être sûre de ne rien rater à regarder autre chose que ses yeux, de temps en temps. Il avait cette odeur virile, un mélange de parfum et d'odeur naturelle qui l'enivrait. C'était comme si elle avait sentit cela toute sa vie. Elle sentait le feu du désir qui le dévorait, mais lentement et après avoir mordillé sa lèvre elle se détacha et mit fin à ce baiser langoureux.

Elle accorda un dernier regard à ses lèvres, maintenant barbouillées du rouge Carmen qu'Agrat portait quelques secondes plus tôt. Elle en avait eu envie toute la soirée et l'avait enfin fait. Cependant, elle n'irait pas plus loin. Toujours allumer, rarement éteindre. Le laisser se consumer de désir, devenir cendres pour pouvoir enfin goûter à elle et à ses secrets ; à son intimité. Elle aimait les faire mijoter, quand elle n'avait pas d'envie pressante. Pour ce soir, ça pouvait attendre, du moins de son côté. Elle ne pouvait pas en dire autant pour Ethan. La prochaine fois serait mille fois plus ardente, elle le savait. Comme un feu qu'on alimenterait jusqu'à en faire un incendie. Ce ne serait dès lors qu'elle s'offrirait à lui. De tout son corps, de toute son âme.

De ce qu'elle avait vu, il avait plus à offrir que la plupart de ses conquêtes. Voilà pourquoi elle préférait attendre. Elle gagnerait à le faire mijoter, il n'en serait que plus savoureux. Plus tendre ? Cela elle en doutait, une violence indiscernable émanait de ses pores, il n'était pas l'ange qu'il prétendait être. Mais certainement un démon, comme elle était une diablesse. Encore une fois, c'était son instinct de gitane qui lui faisait croire cela. Et il lui faisait aussi croire que cet homme la ferait souffrir. Mais pour l'instant, il n'en était rien.

- En effet, ce fut réussi. Je vais me retirer, je meurs de fatigue. A demain.

Et le laisser là, avec sa clope à la main et son regard hébété et assouvi à la fois. Voilà une surprise de plus pour monsieur, et il n'avait toujours rien vu. Ses filets toxiques réservaient encore de nombreux pièges et plaisirs, ce qu'il appelait ''surprise''. A lui d'être assez courageux pour venir s'y aventurer. Cette nuit, elle avait compris quel type d'homme il était, et elle agirait en conséquences. Elle monta les escaliers, un à un, affaiblie par l'alcool, ses déhanchements habituels accentués par ses talons hauts et lui accorda un dernier regard accompagné d'un sourire mystérieux par dessus son épaule.

A l'étage, elle s'étonna du désordre qu'elle avait laissé tout à l'heure. Elle fit glisser son kimono par terre et quitta ses habits pour rejoindre la salle de bain. Une douche chaude pour se remettre de ses émotions et garantir une nuit reposante. Elle mit de côté ses valises et les vêtements qu'elle avait sorti, beaucoup trop fatiguée pour s'aventurer dans le dressing mais elle se promit de le faire demain. Vêtue simplement d'une petite nuisette, tellement légère qu'elle avait l'impression d'être nue, elle s'allongea dans ce lit qui était désormais le sien. Le corps toujours moite du désir qu'elle éprouvait et ses paupières se fermèrent sans même qu'elle puisse lutter contre l'idée de retrouver les ténèbres du sommeil et ce qu'ils renfermaient de pire en termes de cauchemars.


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] The Newcomer   [Livre I - Terminé] The Newcomer EmptySam 28 Avr - 22:11


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Ft Agrat G
Je reprenais lentement mon calme en tirant avec  ferveur sur le filtre de ma cigarette pour en extraire plus rapidement le poison qui avait le don de m'apaiser. Lorsque Agrat revient à proximité de moi, accompagnée de son regard perçant et plein de vice, je compris sans mal qu'elle n'avait pas terminé de jouer, elle. Ses mains vinrent enlacer ma nuque et je restais là, immobile et mes yeux sombres plongés dans les siens. Les secondes me paraissaient-être des heures tant je me consumais de l'intérieur. Ce que je redoutais, et attendais aussi arriva enfin, telle une libération. Ses lèvres pulpeuses et chaudes se posèrent contre les miennes et nos langues se livrèrent alors un doux combat sensuel. Ma main droite vint se poser dans le creux des reins de la belle italienne pour la rapprocher davantage tandis ce que les siennes se promenaient sur mon torse, l'électrisant à chaque passages. Agrat s'amusait sans scrupule, mais elle n'allait pas tarder à se prendre à son propre piège. Je saurai lui rendre la pareille et notre combat ne faisait que commencer car cette soirée n'était en réalité que les prémices de ce dont j'étais capable. Rien ne m'arrêtait et elle ne perdait rien pour attendre. Ses lèvres étaient délicieuses et me délectait de cet instant, rêvant de la kidnapper pour une toute autre activité, plus bestiale. Cela dit, mes pensées furent chassées lorsque le prénom de Samaël revint dans ma tête. Si il me voyait à cet instant, embrassant sa fille et l'imaginant nue à mes côtés, il ne manquerait pas de me le faire payer.

Après-tout, elle était grande. Suffisamment adulte pour avoir son propre libre arbitre et décider de ce qu'elle estimait bien ou mal. Elle ne semblait pas faire beaucoup de distinction entre les deux. Les codes de bonnes conduites que nous avions adoptés à son arrivée, les formules de politesses et autres courbettes de bienvenue étaient au cachot, bien loin. La scène était idylique, digne d'un film romantique ; lumière, vue, température, personnages, tout semblait avoir été créer pour cet instant. Et cet instant, il me faisait vibrer au plus profond de moi. Je n'avais pas eu de femmes à la maison depuis longtemps et n'avait pas eu le plaisir de connaître de femmes aussi entreprenante que la Ghisolfi malgré son jeune âge. De quoi me mettre dans un état second très difficile à maîtriser. Ses lèvres se retirèrent des miennes et je mordais le coin d'une d'entre elles comme pour lui signifier que je ne souhaitais pas qu'elle parte. Trop tard. Légèrement en retrait, la jolie brune me regardait avec le même air provocateur et sensuel qu'elle arborait si fièrement depuis le début de la soirée. Quel homme pouvait résister à un appel comme celui-ci ? Je devais pourtant me résigner à dormir seul avec ma frustration, pour cette fois-ci uniquement. Demain était un autre jour et les cartes seraient redistribuées. Je devais toutefois rester sur mes gardes, ne pas la laisser prendre l'ascendant sur moi et elle finirait vite pas comprendre que le gentleman Mr Becker n'était pas le doux petit ourson galant qu'il laissait croire. Même si Agrat ne me laissait pas indifférent, elle comprendrait très vite les multiples personnalités qui composaient ma petite personne.

«  Bonne nuit Agrat, à demain. »

Je bouillonnais intérieurement et me surprenais moi-même de mon self contrôle dans une telle situation. J'avais appris à gérer des tas d'émotions, mais celle-ci restait la pire. Le désir. Une vaste connerie qui pouvait rendre totalement fou. Désormais seul, je m'accoudais de nouveau à la barrière pour contempler la ville, je ne pus pas résister à l'envie de regarder Agrat se coucher. Les grandes baies vitrées donnaient sur l'ensemble de l'appartement, et je pouvais distinguer quelques ombres depuis le bas. De quoi laisser mon imagination faire le reste du travail. Frustré et fatigué, je décidais de suivre le mouvement de rentrer dormir. Je pris soin d'éteindre toutes les lumières avant de partir rejoindre ma chambre, pour une nuit... en solitaire.


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