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  [Livre I - Terminé] Lose Yourself
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MessageSujet: [Livre I - Terminé] Lose Yourself    [Livre I - Terminé]  Lose Yourself EmptyDim 29 Avr - 15:08

lose yourself
A. Ghilsofi & E. Becker

« Le pouvoir d'une femme se trouve d'abord entre ses cuisses, et ensuite dans son cerveau [...] Nous sommes des mystères insolvables, tandis qu'eux sont de simples secrets. »
La main sur la poignée de la fenêtre, Agrat hésita un peu. Puis d'un geste décidé, elle la referma, barrant ainsi la voix à la fraîcheur matinale qui donnait l'impression que cette ville n'avait jamais connu d'autre climat que ce doux hiver. Elle avait été élevée dans l'idée que l'air du dehors devait être bannis du dedans, et que les vents coulis étaient dangereux pour la santé. Voilà la raison pour laquelle la Spina Nera sentait le renfermé. Elle tira les rideaux avec soin et retourna continuer sa manucure. Ses ongles avaient été colorés d'un rouge sang et limés en pointe. Tellement pointus qu'ils pourraient presque percer la peau, si elle s'y essayait. Il devait être aux alentours des onze heures. Le planning de la journée était le suivant ; elle se préparait à aller en cours et déjeunerait sur le chemin, avec Chloé.

Son regard intransigeant passait au rayon X tout son corps à travers le reflet du grand miroir qu'elle avait fait installé sur toute la longueur du mur. Des talons jusqu'à la pointe des cheveux, il n'y avait rien à redire, elle était enfin prête. Sa robe couleur écru soulignait ses courbes sensuelles et offrait un contraste saisissant avec le hâlé de sa peau bronzée. Ses longs cheveux noirs étaient bouclés sur les longueurs et tombaient en cascade dans son dos, dévoilant la fine chaîne en or qui ornait sa gorge délicate. Des escarpins de la même couleur, des yeux soulignés de khôl noir ; elle avait l'air d'être tout droit sortie d'un récent blockbuster. Peut-être qu'elle allait en cours, mais jamais elle ne négligerait son apparence. Elle gardait cette assurance italienne, ce sophistiqué que les Ghilsofia lui avaient inculquées. Surtout Lilith, sa grand-mère, une femme âgée et potelée mais qui ne manquait ni charme, ni d'allure. « Figlia mia, le pouvoir d'une femme se trouve d'abord entre ses cuisses, et ensuite dans son cerveau. Les mâles ont gardés leur instinct primaire, si tu plais à leur entre-jambe ils t'appartiendront. Ils ne sont que muscles, tandis que nous, les femmes, nous sommes l'esprit. Nous sommes des mystères insolvables, tandis qu'eux sont de simples secrets » Cette dernière tenait particulièrement à voir les femmes de sa famille très apprêtées, qu'elles sortent ou non du Manoir. C'était maintenant devenu naturel chez Agrat, d'être toujours vêtue comme si elle devait célébrer quelque chose. Mais souvent, ce qu'elle célébrait, c'était sa peine.

Deux semaines avaient passées depuis qu'elle avait emménagé chez Ethan, cependant elle manquait cruellement de tout ce qui avait composé son ancienne vie. Aussi bien soit-elle, ici, la Spina Nera et sa ville natale lui manquaient. Souvent elle formulait le souhait de voir Naples et de mourir. Son existence lui paraissait de plus en plus vide de sens, fausse, superflue, vaine. Plus aucune rage de vivre la faisait persévérer dans son être. Une nouvelle routine s'installait, chez Ethan. Elle allait en cours, de temps en temps, puis elle sortait gaspiller de l'argent; de nouvelles fringues, de nouvelles babioles. Pour de courts instants, elle se sentait vivante mais le sentiment procuré par ses achats se dissipait bien vite. Pourquoi se trouvait-elle ici ? Que faisait Azaël en ce moment ? Et tant d'autres questions qui remettaient en cause son existence. La Belladonna soupira, lassée ; tout allait pour le mieux, mais rien ne la rendait heureuse.

Elle attrapa son manteau en vraie fourrure de renard noir qu'elle glissa sur ses épaules et descendit les escaliers. Ethan était adossé au comptoir de la cuisine, en pleine réflexion. Elle s'adossa sur l'encadrure de la porte, l'observant quelques secondes. Ce qui lui fut suffisant pour comprendre que quelque chose n'allait pas. Elle n'osait pas entrer dans la cuisine, préférant rester sur le seuil de la porte en attendant qu'il prenne la parole. L'atmosphère était tendue, lourde d'un silence qui n'était brisé par aucun des deux. Finalement, Agrat prit l'initiative de lui adresser la parole. Au moins elle avait une véritable excuse pour quitter l'appartement. C'était sans compter sur le fait qu'il ne la laisserait pas s'en aller si vite.

- Ethan... Une amie m'attend, je vais déjeuner dehors. On se retrouve ce soir.

Si Chloé ne l'attendait pas, elle aurait prétexté quelque chose d'autre. Son intuition ne lui disait rien qui vaille, comme s'il savait quelque chose qu'il n'aurait pas du. Elle savait que la raison du trouble dont Ethan faisait l'expérience n'était autre qu'elle même. Elle voulait fuir. Voir Naples et mourir.
(c) DΛNDELION


Dernière édition par Agrat Ghilsofi le Mar 1 Mai - 23:30, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Lose Yourself    [Livre I - Terminé]  Lose Yourself EmptyDim 29 Avr - 20:03


Lose Yourself

Agrat Ghisolfi & Ethan Becker


Une rumeur ?  La  rumeur est un phénomène de transmission large d'une histoire à prétention de vérité et de révélation par tout moyen de communication formel ou informel. Et si il y avait bien une vérité au sujet des rumeurs c'était bien le fait qu'elles n'aient aucune frontières dans l'espace. Ma colocataire n'allait pas tarder à en faire les frais car j'avais reçu un appel tard dans la nuit d'un collègue du père de la demoiselle. A peu prêt du même âge que moi, il était devenu un véritable ami au fil des affaires car oui, Samael Ghisolfi m'avait fait bonne pub dans son réseau pour me permettre d'étendre le mien. La nouvelle stipulant qu'Agrat avait été exilée à Europolis chez une connaissance du mafieux avait circulé à une vitesse folle et le lien avec ma petite personne avait été assez simple à faire. C'était donc par pur commérage qu'il avait daigné me téléphoner et peut-être aussi, en second plan, pour prendre de nos nouvelles respectives. Dans sa lancée, il s'était fin un malin plaisir à me réveler les véritables raisons qui avaient poussées le père d'Agrat à lui faire quitter le manoir et j'en restais bouche-bée. Les agissements de la Bella Donna dépassaient de loin toute morale possible. Elle avait été accusée d'entretenir une relation incestueuse avec son frère. Je ne pouvais pas me résigner à croire que cela était vrai et devais lui laisser le bénéfice du doute, jusqu'à l'entendre m'expliquer sa propre version des faits.

Cette annonce avait eut l'effet d'une bombe dans mon esprit, j'étais corrompu jusqu'à la moelle, mais pouvais difficilement me faire à l'idée que la femme qui vivait chez moi ait eu une relation avec un membre de sa famille. J'eus d'ailleurs beaucoup de mal à trouver le sommeil, sans cesse rattrapé par des images malsaines et le réveil fut très brutal. La sonnerie stridente de mon portable m'indiquant qu'il était l'heure de se lever pour travailler me mit quasi instantanément de mauvaise humeur. Le diction «  se lever du mauvais pied » prenait tout son sens... C'est donc avec une extrême fatigue et une boule au ventre que je m'extirpais du confort de mes draps pour filer à la douche. Je travaillais souvent à domicile le matin avant de rejoindre les bureaux de la société en début d'après-midi. Je m'installais confortablement sur la table de la cuisine, mes dossiers étalés un peu partout sur le plan de travail central et mes fesses posées sur l'un des hauts tabourets et voilà que je commençais à résoudre les problèmes de la journée avec un problème bien plus personnel à élucider dès le réveil de l'italienne.
C'est environ trois heures plus tard que du bruit commença à se faire entendre à l'étage du loft. La partie supérieure étant entièrement dédiée à Agrat, je préférais attendre qu'elle descende pour ne pas la surprendre dès le levé ou la sortie de la douche, en tenue légère probablement... Elle avait le temps de préparation le plus long qui puisse exister et l'attente me parut interminable. Je devais avoir une discussion avec elle dans les plus brefs délais. Le son des escarpins sur les marches de l'escalier retentit enfin, mettant un terme à mon attente. Comme à son habitude, elle s'était apprêtée avec goût. Cette habitude de toujours sortir sur son 31 même pour se rendre au supermarché du coin m'avait surpris les premiers jours, mais je m'y étais habitué et prenais plaisir à voir une belle femme soignée jusqu'au bout des doigts se balader dans l’enceinte de notre logement commun. Je m'étais redressé et accoudé sur le bord du comptoir, l'air fermé et soucieux. Pour une fois, je ne dissimulais aucunement mes émotions pour qu'elles se lisent sur mon visage au premier coup d'oeil. Elle m'annonçait tout en restant en retrait qu'elle devait sortir rejoindre une amie. Je devinais donc qu'elle avait comprit que quelque chose clochait et qu'elle n'avait qu'une seule envie : partir loin. Pour ma part, mes projets étaient très différents.

«  Agrat. Il faut que l'on parle sérieusement. Ton amie pourra attendre un peu. Prévient là que tu vas avoir du retard.»

L'atmosphère était glaciale. Aucun sourire n'émanait de nos visages respectifs et je n'étais clairement pas enclin à la rigolade. J'avais besoin de réponses, d’honnêté, de vérité, de confidences. J'avais assez pris sur moi et le voile devait-être levé une bonne fois pour toute sur le passé de la brunette. C'était donc sans remord que j'imposais à la demoiselle de reporter son rendez-vous tout en lui faisant signe de me suivre jusqu'au salon. Je m'installais confortablement dans l'un des fauteuils en cuir, disposé à écouter les révélations de la Ghisolfi. Tout en la fixant droit dans les yeux, le regard plus noir que jamais, je lançais le sujet sur la table de la manière la plus brutale possible. Sans filtre.

«  J'ai eu un appel cette nuit. Quelle est la vraie raison de ta venue ici ?... Inutile de mentir. Tu régleras tes comptes avec la personne qui a balancé un peu plus tard. J'ai besoin d'avoir ta version des faits. »

Elle était face à un mur. Si elle pouvait penser que cela était un genre de manipulation visant à « prêcher le faux pour savoir le vrai » elle se méprenait. J'avais eu des échos, mais aussi des détails. Dont je me serais bien passé. Le malaise était palpable et mon attitude était hermétique à toutes les tentatives de séduction car je le savais, elle avait de l'expérience dans ce petit jeu. J'inspirais à plein poumons dans l'attente de sa réponse...


(c) elephant song.


Dernière édition par Ethan Becker le Lun 7 Mai - 21:08, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Lose Yourself    [Livre I - Terminé]  Lose Yourself EmptyLun 30 Avr - 21:21

lose yourself
A. Ghilsofi & E. Becker

« Le pouvoir d'une femme se trouve d'abord entre ses cuisses, et ensuite dans son cerveau [...] Nous sommes des mystères insolvables, tandis qu'eux sont de simples secrets. »
L'italienne était toujours autant décidée à quitter l'appartement. L'ambiance pesante était insupportable, elle ne pouvait rester là, de ce fait elle n'envoya aucun message à Chloé, toujours avec l'espoir de pouvoir fuir. Chose qui s'avérait très difficile, avec Ethan particulièrement en rogne.   Elle le suivit jusqu'au salon et posa ses fesses sur le fauteuil en face du sien. Comme si la distance pouvait la protéger de quoi que ce soit. Ce qui n'était évidemment pas le cas. Mais Agrat appréciait de se voiler la face, elle se rassurait vainement. L'expression du blond en face d'elle n'avait rien de rassurante, elle le voyait bien. L'inquiétude se lisait sur son propre visage, alors qu'elle fixait ses ongles. Comment est-ce que l'ordre des choses pouvait si facilement basculer, en à peine quelques secondes ? Elle en deviendrait folle.  

Des dizaines de pensées se bousculaient dans sa tête. Elle était déjà assez tourmentée sans qu'Ethan en rajoute une couche. Chez elle, tout prenait des dimensions draconiennes. L'effet papillon, sûrement. N'empêche qu'elle se malmenait psychologiquement le temps qu'il lui révèle de quoi il s'agissait. Elle avait bien sa petite idée, comme d'habitude son instinct n'y était pas pour rien, mais rester dans le flou, ne serait-ce que pour quelques secondes, la torturait vraiment. Comme si on flagellait son cœur, qui semblait pouvoir lâcher à tout moment. C'était comme ça, depuis les traitements qu'on lui avait infligés au Manoir. Elle en perdrait la raison.

Ses onyx vinrent rencontrer ceux du blond ; un regard noir comme il ne lui en avait jamais adressé. Pourtant elle soutint son regard ; sa fougue n'en disparaissait pas pour autant. Lorsqu'il se décidait enfin à parler, elle retint sa respiration. Pour être plus attentive ou pour se sentir loin. Sans grande surprise, il la questionna sur les raisons qui ont poussées son père à la faire quitter le Manoir en urgence. Elle aurait très bien pu lui mentir, inventer X ou Y raisons mais le fait était que ; il n'avait jamais été aussi sérieux. Quelqu'un l'avait averti sur sa relation avec Azaël, elle n'en doutait pas. Il le savait, elle le savait. Il lui demandait juste des aveux. C'est l'heure de l'échéance.

Mais après tout, pourquoi est-ce que ça le préoccupait tant ? Elle en avait marre qu'on la confronte sans cesse à ses actes. Tout ce qu'elle avait fait jusqu'aujourd'hui, elle l'assumait pleinement. Elle avait l'âge, et plus ou moins la raison. Ce n'était pas comme s'il pouvait la renvoyer chez elle. La Belladonna soupira. Encore une personne qui va se faire avoir par des préjugés qu'on lui a colporté. Encore une personne qui va la voir d'un mauvais œil, qui ne va plus l'accepter comme elle est. Oh, tout ce qu'elle ne donnerait pas en cet instant pour préserver son image. Tout ce qu'elle sacrifierait pour qu'il continue à la connaître telle qu'elle est réellement, seulement à travers elle-même et non pas pré-définie par des actes déjà commis. Ce qu'elle veut, c'est tout simplement qu'il l'appréhende par lui-même. Mais, apparemment, c'est trop demander au monde.

Une autre personne qui va la souiller de ses regards méprisants, qu'elle va perdre alors qu'elle commençait réellement à apprécier. Sa réputation semblait la suivre à la trace. Elle comprit en cet instant que jamais plus elle ne pourrait s'en débarrasser, que jamais plus personne ne prendrait le temps de la connaître avant de l'étiqueter. Mais peut-être, qu'Ethan, lui, était différent ? Hein, Ethan ? Peut-être qu'il faisait une exception ? Elle l'espérait du fond du cœur. D'un cœur déjà brisé, qu'elle tentait vainement de recoller lors de rapports charnels. Chose paradoxale puisque ces rapports étaient souvent eux-même violents. Le mal par le mal. La définition des Ghilsofi.

Alors, inspirant un grand coup, le regard troublé, elle se décida à avouer. C'est le temps des aveux, celui des mensonges est dépassé, même s'ils seyait très bien aux bouches des Ghilsofi, trop bien même. Mais en cet instant, ils n'avaient plus leur place dans celle d'Agrat. Après tout, peut-être qu'Ethan était réellement différent, peut-être qu'il accepterait de l'écouter. Mais écouter quoi, au juste ? Elle menait une relation avec son demi-frère et elle n'y avait jamais vu du mal. Elle n'avait jamais compris tout cet engouement que ça avait provoqué, même au jour d'aujourd'hui. Où était le mal ? Lien du sang ou pas, Azaël restait un homme avec des pulsions et elle, une femme avec des désirs. Pourquoi est-ce que cela les dérangeait tant ? Tous ?! Son cerveau ne fonctionnait plus quand elle devait résonner à ce sujet, c'était comme s'il rencontrait une zone vide.

- Je..., elle s'interrompit pour baisser le regard. Rassemblant tout son courage, elle osa affronter les yeux d'Ethan. Tu dois connaître Azaël... On a entretenue une relation, pendant presque un an. Elle choisissait ses mots avec précaution, pour ne pas l'offenser et s'abstenait des détails par la même occasion. Tout ce qu'elle pouvait pour alléger son cas, un cas qu'on lui infligeait alors qu'elle n'avait rien fait de grave. Quand ça s'est su au Manoir, un scandale a éclaté et mon père a préféré nous tenir éloignés l'un de l'autre. Pour éviter les rumeurs, j'imagine. Apparemment, c'est raté. Elle gardait son sarcasme naturel. C'est la raison pour laquelle je me trouve ici, chez toi.


Chromatics - Into the black




Elle laissait au silence le devoir d'apaiser l'homme en face d'elle. Elle espérait sincèrement qu'il se serait calmé, que ces quelques paroles lui auraient suffis. Qu'elles auraient étanchés sa soif de vérité, car ce n'était qu'elle qui s'était échappé des lèvres Carmen d'Agrat. Pour mettre toute les chances de son côté et pour éviter sa colère, elle se leva. Marcher sur ses talons vertigineusement hauts lui paraissait soudain bien moins facile. Elle avait été percée à jour. Le secret qui composait le mystère qu'elle était avait été su, dévoilé au grand jour même à Naples, elle en était sûre. Surtout à Naples. Les Ghilsofi devaient à nouveau faire face au mépris, au dégoût et à la peur des gens. Des petites gens, qui n'étaient là que pour servir de paillasson à sa famille, dont la colère sévirait bien assez tôt. Ça aussi elle le savait. Mais ce qu'elle aurait aimé savoir, en cet instant, c'était le ressenti d'Ethan. Elle n'arrivait même pas à deviner comment il allait réagir.  

Les yeux légèrement embués, de toutes ces émotions et souvenirs accumulés, elle se mit à genoux devant lui. La respiration forte, le buste qui se soulève à chaque inspiration saccadée. Un rien pouvait la mettre dans des états inimaginables. Même si ce qui se déroulait n'était pas un rien pour elle. C'était le pire. Nierait-il sa capacité à disposer d'elle-même, lui aussi ? Non, elle ferait tout pour contrer cela. Elle déposa chacune de ses mains sur les genoux d'Ethan assis sur le fauteuil. Le regard suppliant de lui laisser encore un peu le bénéfice du doute. A genoux, entre ses jambes, elle ne pouvait se soumettre plus à lui.

- Je ne suis pas qu'une garce incestueuse... Car, oui, il fallait appeler un chat un chat, mais elle avait tellement de choses à prouver qu'elle n'accepterait pas qu'on la dénomme seulement ainsi. Je suis beaucoup plus que ça... Elle murmurait presque, complètement convaincue de ses paroles. Lentement, chacune de ses mains aux ongles soigneusement vernis et limés remontaient vers les cuisses du beau blond, par dessus le jean rêche. Le manteau en fourrure qu'elle portait sur les épaules glissa et retrouva le sol lorsqu'elle se redressait, pour lui offrir ses lèvres. S'il voulait les embrasser, pour la seconde fois. Sa robe moulante était complètement dévoilée, Ethan devait avoir une vue plus qu'appétissante, assis sur ce fauteuil avec cette poupée à genoux. Jamais elle n'avait autant douté d'elle-même. S'il te plaît, Ethan...

Et puis finalement, elle n'aurait pas de comptes à régler avec la personne qui l'avait averti. Si Samaël le savait, il en aurait certainement. Mais pas elle. C'était peut-être mieux comme ça. Elle avait pu garder ce secret à peine deux semaines, mais au fond d'elle, elle ne voulait plus rien cacher à l'homme qui l'avait chez lui. Elle voulait juste qu'il la pardonne, tant bien même qu'elle n'avait pas  pêché d'après elle.
(c) DΛNDELION


Dernière édition par Agrat Ghilsofi le Mar 1 Mai - 23:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Lose Yourself    [Livre I - Terminé]  Lose Yourself EmptyMar 1 Mai - 19:44


Lose Yourself

Agrat Ghisolfi & Ethan Becker


Le silence qui nous unissait à ce moment était apaisant et je redoutais sa fin, qui laisserai place à une tempête que je n’étais pas certain de pouvoir contrer. L’assurance d’Agrat venait de prendre un coup et était redescendue en flèche pour laisser place à une nouvelle facette de sa personnalité, une femme fragile, blessée, ébranlée par ce qu’elle avait dû endurer au fil de sa jeunesse. Les Ghisolfi n’étaient pas tendres entre eux, ils étaient tendre avec personne d’ailleurs. Elle prit place dans le fauteuil en face du mien, le regard plongeant en direction sol et ses doigts fraîchement vernis trahissant son malaise. Je restais de marbre, confortablement installé et prêt à entendre sa version des faits. Se mêler de cette affaire était un peu malsain, je savais que cela ne me concernait pas, mais l’ignorance me rongeait de l’intérieur depuis deux semaines et je trouvais enfin un moyen de me libérer de ce fardeau. Mes nuits allaient pouvoir reprendre leur cours normal et les cernes qui glissaient sous mes yeux noirs, s’estomper progressivement au fil des heures de sommeil. La voix féminine de la brunette, aux sonorités italiennes qu’elle le veuille ou non, vint briser le silence de plomb qui s’était installé. Avant même qu’elle n’eut le temps de prononcer le moindre mot, ma respiration semblait s’être arrêtée sous l’effet d’une anxiété nouvelle. Avais-je eu tort de lui demander de cracher le morceau ? Parfois, ne rien savoir était une option préférable à celle d’une vérité douloureuse. Tu dois connaître Azaël... On a entretenu une relation, pendant presque un an.

Voilà, c’était dit. Sans filtre et avec une franchise qui m’étonnait beaucoup de la part de la jeune fille. Je m’attendais à toutes sortes d’excuses bonnes à dormir debout, mais contre toutes attentes, elle se livrait à moi comme un livre ouvert. La suite de ses paroles ne fut qu’un brouhaha confus dans mes oreilles, à cause du choc que ses dernières paroles provoquait en moi. Je restais toutefois calme, à ma grande surprise. Je n’avais nullement envie de me mettre en colère, de hurler, de protester, de la juger. J’accusais le coup en silence. Le retour de ce fameux silence apaisant qui m’avait manqué… Agrat se leva pour venir se poser à genoux sur le sol, face à moi. Elle osait soutenir le regard cette fois-ci et semblait chercher un réconfort que je n’étais pas en mesure de lui donner à cet instant précis. Quel rôle devais-je prendre dans de telles circonstances ? Passer l’éponge et faire mine de rien ? La sermonner une fois de plus pour venir en rajouter une couche avec des paroles qu’elle avait dû entendre en boucle dans la bouche des personnes qu’elle aime ? Tout était si confus dans mon esprit… Mes bras s’étaient croisés par reflex sur mon torse, montrant à quel point je m’étais refermé ; un signe classique en programmation neurolinguistique, un genre d’instinct pour se protéger du monde extérieur. Ses mains sur mes genoux eurent l’effet d’une décharge, me sortant de mes songes intérieurs. Mes yeux se posèrent sur son visage avec plus de douceur et, mon ego mit de côté, je portais secours à ma manière à la demoiselle en détresse qui me faisait face.


« Lors de ma première intervention, j’ai tué un gamin chargé d’explosifs. J’en ai ensuite tué des dizaines, des centaines. Sans remords.Convaincu que ce que je faisais avait un sens… Suis-je vraiment la personne la mieux placée pour te faire un reproche ? Si tu es une garce incestueuse, je suis un monstre sans cœur. Nous voilà bien avancé... »



Son manteau de fourrure s’était fait la belle sur le sol, dévoilant la clavicule saillante de la Ghisolfi et ravivant instantanément la fougue et l’excitation qui me faisait vibrer depuis l’arrivée de la jeune femme dans ma vie. Une sensation que j’avais mise aux oubliettes depuis de longues années et finalement, les actes passés de la demoiselle m’importaient peu. Soulagé de constater qu’elle n’avait pas tenté de me mentir sur un sujet sensible, elle marquait un point dans mon niveau de confiance à son égard… c’était ça le plus important à mes yeux.
Je me rapprochais donc du bord du canapé pour l’aider à se relever et l’inciter à venir sur mes genoux plutôt que de les caresser, dans le but d'obtenir un "pardon" qu’elle venait d’obtenir. Ma main droite vint se loger derrière sa nuque tandis ce que la gauche trouva sa place dans le creux de ses reins. Je lui chuchotais quelques mots à l'oreille, avec délicatesse.


« Oublions les étiquettes Mademoiselle Ghisolfi. Samaël n’étant pas dans cette pièce, je considère donc que vous êtes toute à moi à présent, n’est-ce pas ? »



Je ne souhaitais pas raviver les souvenirs de son demi-frère qu’elle semblait aimer plus que nécessaire, je lui adressais ces paroles comme un conseil et une provocation à la fois. A présent, nous vivions sous le même toit et j’entendais bien devenir un repère dans sa vie, elle était peut-être tenue à l’écart de ses péchés passés, mais les futurs s’annonçaient pire encore… Ses lèvres à ma portée, je l’embrassais avec une passion dévorante, glissant mes mains dans sa longue chevelure brune avant de caresser son visage aux formes arrondies mais si séduisantes. Ses lèvres pulpeuses me firent revivre en flashback cette première soirée passée en sa compagnie, notre danse, notre premier baiser. Deux semaines d’attente interminable pour enfin pouvoir gouter une nouvelle fois à cette sensation de chaleur qui s’emparait de mon corps. Le début des hostilités, d’un nouveau départ pour tous les deux.


(c) elephant song.


Dernière édition par Ethan Becker le Lun 7 Mai - 21:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Lose Yourself    [Livre I - Terminé]  Lose Yourself EmptyDim 6 Mai - 20:38

lose yourself
A. Ghilsofi & E. Becker

« Le pouvoir d'une femme se trouve d'abord entre ses cuisses, et ensuite dans son cerveau [...] Nous sommes des mystères insolvables, tandis qu'eux sont de simples secrets. »
Elle n'en croyait pas ses oreilles. Pour la première fois, on ne la blâmait pas pour cette chose qu'elle n'avait su contrôler. Non, au lieu de la sermonner on éprouvait de l'empathie pour elle. C'était tellement incroyable qu'elle aurait voulu réentendre ses paroles, afin d'être sûre qu'elle n'avait pas mal interprété les choses. C'était certes implicite, mais il acceptait plus ou moins son passé prohibé. Personne n'avait osé, jusque là, voir les choses de son point de vue, se mettre à sa place et traverser des sentiers étroits et malsains. Personne n'avait envisagé que c'était plus fort qu'elle. Personne ne l'avait consolé, ni protégée. Elle se sentait allégée d'un poids ; elle était moins seule. Il n'était pas mieux, il le reconnaissait. Pas un pour rattraper l'autre. Et c'était sans doutes mieux comme ça.

Tuer est-ce plus dramatique que de commettre l'inceste ? Qui est le pire des deux ? Lequel est le plus mauvais, le plus immoral ? Dès lors qu'il lui avait révélé être allé à la guerre, elle se doutait qu'il avait tuer du monde. Mais le fait qu'il le dise aussi limpidement permettait à Agrat de pouvoir s'imaginer les scènes et les ressentis de l'homme en face d'elle. C'était aussi clair que si elle regardait à travers un verre d'eau. Son passé était tout aussi tragique ; deux ratés qui se sont rencontré par la force du destin ; ils faisaient la paire. Comme des pièces de puzzle qui s'emboîtent. Ils se complètent par leurs différences.

Il lui donnait de l'importance. Une valeur que personne jusque là ne lui avait donné. A ses yeux, elle se sentait spéciale. D'autant plus qu'il ne l'autorisa pas à caresser son entre-jambe pour l'humilier, il interrompit le chemin que suivait ses mains pour la prendre sur ses genoux. Un moyen qui marchait pour se faire pardonner lorsqu'elle fautait consistait en une gâterie, cela accompagné de yeux implorants plantés dans d'autres yeux qui roulaient dans leurs orbites par le plaisir procuré. Ethan avait arrêté sa tentative, ça ne marchait pas avec lui. Il la respectait, elle aurait voulu en pleurer de joie. Ça semblait trop beau. Elle n'était qu'une pauvre délurée sans morale aux yeux de tous, elle s'était habitué, bon gré mal gré à ce statut qui n'était pas complètement faux. Mais Ethan était différent. Elle le comprit pour la énième fois lorsqu'il lui prouva un respect qu'elle même ne s'autorisait pas, en l'amenant sur ses genoux. Ses mains chaudes et puissantes sur son corps frêle lui donnèrent envie de ne faire plus qu'un avec lui. De les sentir, vigoureuses, sur son corps brûlant.


Oh que oui, elle était toute à lui. Comme il se débrouillait bien pour lire dans ses pensées... Elle voulait lui appartenir, toute entière. Chaque parcelle de peau recouverte de ses baisers, chaque mouvement en accord avec les siens, leurs battements de cœurs syncopés formant une symphonie de la passion. Elle ne résistait surtout pas à son vouvoiement. Encore une marque de respect, incroyablement sexy sortant de sa bouche. Il l’enivrait, elle sentait son sang se brasser avec vigueur dans ses veines, elle se sentait revivre.  En cet instant, elle voulait penser à leurs corps réunis, pas à son demi-frère. Elle lui fit donc savoir, murmurant à son oreille tout comme il venait de le faire.

- Fanculo Azaël…

Il faisait parti de son passé, son présent et son futur étaient tous deux habités par Ethan. Il n'avait pas su la protéger de leur monstrueuse famille. Il l'avait humilié maintes et maintes fois. C'était peut-être lui qui avait révélé leur relation au grand jour, elle n'en savait rien... Ce qu'elle savait, c'était qu'il l'avait abandonné, qu'il n'était pas venu à sa rescousse, ici même à Europolis. Alors qu'il aurait très bien pu. Oui, il aurait pu la recontacter et la récupérer, mais il ne l'avait pas fait. Trop égoïste pour ça. Deux semaines qu'elle attendait un signe de sa part. Niente ! Elle en bouillonnerait de colère si elle devait y penser et s'en voudrait d'avoir été aussi naïve.  

Déterminée encore une fois à briser les interdits de ses parents, elle se laissa emporter par le baiser d'Ethan. Revigorée à l'idée que ses parents puissent voir ce qu'elle était en train de faire. C'est lorsqu'elle dépassait toutes les limites qu'on lui imposait qu'elle se sentait enfin libre. Et sa liberté n'avait pas de prix, peut-être la faute à son âme de gitane.

Elle se positionna à califourchon sur lui, une main sur sa nuque et l'autre sur sa mâchoire. Leurs lèvres se happaient impétueusement, traduisant le désir qu'ils éprouvaient l'un envers l'autre. Bientôt leurs langues se rencontrèrent pour la seconde fois en un laps de temps qui était beaucoup trop long pour seulement deux baisers. Le zèle qu'ils prouvaient à s'embrasser était le signe d'un appétit qui datait de bien longtemps. D'à peu près deux semaines interminables par l'acuité du désir qui les rendait fous.

Ses mains tremblantes d'excitation firent comme celles d'Ethan, et se baladèrent sur le corps de son amant. Son torse, l'arrière de sa tête..., alors que le baiser s'intensifiait et ne serait bientôt plus suffisant pour combler leurs envies. D'un geste habile et expérimenté, elle défit la ceinture de son pantalon puis, sans quitter ses lèvres chaudes, entreprit de lui faire retirer son t-shirt. Garder ses vêtements était une option lorsque le temps manquait où que le lieu n'était pas très adapté. Ici, ils auraient tout leurs temps qu'ils voudraient pour se faire du bien mutuellement, autant quitter tous ces tissus superflus. Les sensations n'en seront que plus riches. Forcément, leurs lèvres durent se quitter la seconde pendant laquelle il fit passer son t-shirt par dessus sa tête. Ça lui parut tellement long qu'elle crut défaillir ; elle noua ses lèvres aux siennes avec encore plus de fougue, collant son corps contre son torse nu et redoutable que ses doigts fins venaient parcourir.

- Amore, allons dans ta chambre. Parvient-elle à lui glisser, essoufflée entre deux baisers. Ils se redressèrent et enivrés, trouvèrent difficilement le chemin de la chambre, pièce qu'elle n'avait encore jamais eu l'occasion de vraiment voir.    

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Lose Yourself    [Livre I - Terminé]  Lose Yourself EmptyLun 7 Mai - 22:03


Lose Yourself

Agrat Ghisolfi & Ethan Becker


Le soulagement. Voilà ce que trahissaient les yeux de la Ghisolfi. A peine eu-je prononcé ces quelques phrases « réconfortantes » que j'avais pu voir dans son regard une libération telle que ses pupilles s'étaient dilatées à leurs maximum, rendant le regard de la belle encore plus sombre que jamais. Et elle n'était pas au bout de ses surprises, oh non, elle n'avait même aucune idée de se qui l'attendait... Le temps passé avec elle avait fait naître en moi des projets et plus les jours passaient, plus je me surprenais à l'imaginer œuvrer à mes côtés au sein de l'équipe Balkhog. Je devais avant m'assurer de sa sincérité et gagner son cœur en faisant gaffe de ne pas y laisser le mien ce qui était plus simple à dire qu'à faire.

- Fanculo Azaël…

A la bonne heure ! Ces deux petits mots ne pouvaient que me procurer une joie immense. Elle venait d'officialiser son nouveau départ à Europolis et la suite des événements ne pourrait qu'être plaisante, son amour interdit évincé de sa vie une bonne fois pour toi. Évidemment, j'allais veiller à ce que ce monopole perdure et m'assurer qu'Azaël ne puisse pas reprendre contact avec elle, ni aucun autres hommes. Au diable les règles de liberté des femmes, elle était mienne et le resterait. Mes espoirs en cette femme étaient nombreux, diaboliques pour certains d'eux, mais passionnels avant tout... et en parlant de passion, nous étions sur le point de prendre feu. Littéralement. Agrat s'était relevée pour se placer à califourchon sur mes cuisses, agile et provocante à la fois, j'avais la position du roi avec une vue particulièrement plaisante sous cet angle. Ses mains vinrent se poser sur mon torse, attisant davantage l'envie que j'avais à son égard. Ses lèvres, ses épaules dénudées, sa poitrine galbée digne d'une femme de son âge, ses hanches marquées, je fantasmais désormais sur la moindre parcelle de son corps. Nos baisers étaient plus osés et fougueux que lors de notre première soirée, à croire que l'attente avait été aussi rude pour moi que pour elle et j'étais enchanté de le découvrir. Après toutes ces soirées à la voir aller et venir dans le salon avec pour seul vêtement une fine nuisette, après toutes ses soirées à n'avoir eu qu'une seule envie : tout arracher...je pouvais enfin me le permettre.

Fidèle à elle même, car on ne dompte pas une Ghisolfi aussi aisément qu'une autre femme, elle prit les commandes des opérations et s'empressa de m'ôter mon tee-shirt avant de renouer le contact avec mes lèvres. Je déposais avec force mes paumes entre ses omoplates pour la rapprocher brutalement contre moi, pour le coup, elle avait l'interdiction formelle de se débiner comme elle l'avait fait le jour de notre rencontre. J'avais été laissé sur le carreau une fois, mais pas deux. Lorsqu'elle me proposa enfin de rejoindre la chambre, je roulais les yeux au ciel, ravi d'entendre de telles paroles. A peine eut-elle le temps de faire quelques pas en direction de ma chambre, que je m'approchais derrière elle pour l'attraper au passage. Elle était légère et la porter ne fut qu'un jeu d'enfant. J'aurais aimé trouver une excuse digne de ce nom pour l'inciter à monter à l'étage, le sien, mais il semblait évident pour elle de se rendre dans ma chambre. Je m'y résignais donc. La pièce était toujours maintenue fermée car je la considérais comme mon cocon personnel et aucune femme n'y avait jamais mis les pieds avant ce jour. Un genre de privilège dicté par une pulsion plus que bestiale. La pièce était décorée avec goût dans des tons pastels, tout était propre et ordonné comme le reste du loft. Au mur se trouvait une photo de mon frère perdu pendant la guerre, mais c'était bien le seul objet personnel visible à la surface.  Je la déposais délicatement au sol, en prenant soin de ne pas lui faire mal avant de me poster devant elle, le corps couvert de tatouages et les veines de mes muscles à vif. Lentement, je soulevais sa robe pour la libérer de ce poids immense. Quel homme altruiste, n'est-ce pas ? Bien que j'ai jamais eu de doute sur sa beauté, son corps était somptueux. De quoi faire tourner toutes les têtes, la mienne y comprit.

«  Vous êtes magnifique Mademoiselle Ghisolfi »




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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Lose Yourself    [Livre I - Terminé]  Lose Yourself EmptyMar 8 Mai - 23:49

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« Le pouvoir d'une femme se trouve d'abord entre ses cuisses, et ensuite dans son cerveau [...] Nous sommes des mystères insolvables, tandis qu'eux sont de simples secrets. »

   


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Lose Yourself    [Livre I - Terminé]  Lose Yourself EmptyMer 9 Mai - 22:39


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Lose Yourself    [Livre I - Terminé]  Lose Yourself EmptyVen 11 Mai - 21:34

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Lose Yourself    [Livre I - Terminé]  Lose Yourself EmptyDim 13 Mai - 18:07


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Lose Yourself    [Livre I - Terminé]  Lose Yourself EmptyMer 23 Mai - 3:38

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« Le pouvoir d'une femme se trouve d'abord entre ses cuisses, et ensuite dans son cerveau [...] Nous sommes des mystères insolvables, tandis qu'eux sont de simples secrets. »



Le jaugeant de sa hauteur, elle lui montra la photo. Pourquoi est-ce que ça lui faisait mal ? Pourquoi est-ce qu'elle ne le reconnaissait pas ? Et alors, s'il avait une gamine ! Qu'est ce que ça pouvait bien lui faire, non ?! C'était pas comme si elle comptait s'engager avec lui, si ?! Arh ! Elle s'en éclaterait la cervelle contre le mur si elle ne se maîtrisait pas aussi bien.

- Qui est-ce, Ethan ? Quelle question de merde, elle savait très bien qui c'était ! Mais pour contrer le déni et les hypothèse de folie, elle voulait se l'entendre lui dire. De sa propre bouche, de ses propre lèvres. Vas-y Ethan, dis le, mot pour mot, que c'est ta gosse et qu'il y a une femme dans ta vie, celle qui a porté le fruit de votre amour dans ses entrailles !

Encore une fois, pourquoi est-ce qu'elle prenait cela autant à cœur ? Quand est-ce qu'elle avait été attirée par le schéma familial habituel, ou même par la romance ? Ça lui donnait envie de vomir dès qu'elle y songeait. Ce n'était pas elle. Elle ne se reconnaissait pas.

- Je sais que c'est ta fille ! Lui balança t-elle, d'un ton plein de reproches, les sourcils froncés. Pourquoi est-ce que ses yeux s'embuaient ? Bordel, qu'est ce que tu deviens, Agrat ? Ressaisis toi pauvre fille ! T'as tiré ton coup maintenant dégage, va rejoindre Chloé si elle ne s'est pas métamorphosée en statue à force de t'attendre ! Quelle conne tu fais, quelle image tu renvois ? Espèce d'imbécile... Toujours cette voix, la sienne, qui la rappelle à l'ordre. Mais pour la première fois, elle veut se désobéir, elle veut manquer d'auto-discipline.  

- Vas-y dis le ! Dis le que c'est ta fille ! Répéta-t-elle, presque suppliante, comme une hystérique, en lui balançant la photo sous ses yeux hébétés. C'est qui sa mère ? Qui est cette... elle cherchait ses mots, retrouvant pour un instant son dédain si emblématique, ...femme ? Finit-elle, désemparée.


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Lose Yourself    [Livre I - Terminé]  Lose Yourself EmptyVen 25 Mai - 19:39


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Agrat Ghisolfi & Ethan Becker


Le plaisir de la chaire. Faire l'amour à cette femme avait été enivrant, exquis, exaltant, plus qu'avec mes précédentes conquêtes d'une nuit. Nous nous aimions autant que nous nous détestions et cette passion inexplicable qui liait nos deux êtres depuis la première soirée était aussi délicieuse que dévastatrice. Fatigué par nos ébats matinaux, je fermais les yeux pour trouver un peu de répit en voyant la jeune femme bondir du lit. Je pensais, à tord, qu'elle allait tout simplement aller prendre une douche et l'idée de la rejoindre dans quelques minutes me réjouissait par avance. Les paupières closes, je fus surpris de sentir le corps de la demoiselle prendre position sur le mien. N'était-elle pas rassasiée ? J'ouvrais les yeux pour le découvrir et compris en une seconde que quelque chose clochait. Son regard tendre et suppliant de lui faire l'amour avait laissé place aux ténèbres. Elle semblait se consumer de l'intérieur, mais cette fois-ci, de rage. Entre ses mains se tenait un cadre, qu'elle retourna face à moi avant de me demander de qui il s'agissait. Putain. L'orage que j'avais sentit venir de loin m'éclatait en pleine tête. Sur l'image encadrée de dorures, c'était ma fille. Une merveille aux yeux de biches et au sourire rayonnant. Ses yeux étaient d'un bleu pur et ses longs cheveux marrons ondulaient avec délitasse jusqu'à ses épaules. Oubliant un instant la furie qui était juchée sur mes hanches encore transpirantes, un mince sourire s'esquissa sur mon visage avant de faire de la place à une rage intense. Pour qui se prenait-elle la Ghisolfi ? De quel droit tenait-elle cette photo entre ses mains ?! Je la poussais violemment sur le côté pour me libérer de son emprise et me relevait d'une traite d'un matelas tout en commençant à rassembler mes affaires au sol pour me vêtir à nouveau.

« Tais-toi Agrat ! Repose ça ! »

Il était impossible de raisonner la jeune femme qui m'assassinait de multiples questions les unes à la suite des autres. Mes muscles se raidirent avec l'envie de la coller contre le mur immédiatement pour qu'elle arrête, mais un détail m'en empêcha. Son air était déconfit et elle semblait déboussolée plus que jamais, au point d'emplir ses yeux noirs de petites larmes discrètes. Par l'opération du saint esprit, je réussis à reprendre le contrôle de moi-même pour ne pas détruire la complicité que nous avions réussi à gagner précédemment. Je m’asseyais sur le rebord, apaisé et fit glisser mon doigt sur ses pommettes pour ôter l'une de ses larmes qui roulait le long de sa joue.Mon cœur s'était recrequevillé et la voir dans cet état me faisait un mal de chien. Cette garce, mais néanmoins sublime garce de Ghisolfi me faisait perdre tous mes moyens. Je ne faisais plus que penser à elle à longueur de temps, elle était dans ma peau, dans ma tête... quelle galère. Je n'avais plus ressentit ça depuis des années et la dernière femme à m'avoir fait vibrer de la sorte n'était autre que la mère de Maria. Aussi courte est été notre rencontre, ça avait été un melting polt de sensations dans ma tête...

« Calme toi... » Je marquais un temps d'arrêt pour lui laisser le temps de reprendre ses esprits car si nous étions deux à hurler en même temps, la conversation allait tout droit dans le mur. « Oui Agrat, c'est ma fille. Elle s'appelle Maria. »

Avais-je raison de lui faire confiance ? Je n'en étais encore pas certain. Je manquais de recul pour juger correctement la fiabilité de l'Italienne, mais je n'avais pas d'autres issues. Si je la contrariais dès maintenant, un simple appel à son père serait suffisant pour me voir mort dans la soirée s'il venait à apprendre que je m'étais envoyé en l'air avec sa fille... La sincérité était ma seule option pour sortir de ce piège indemne.

« Elle est née d'une histoire d'un soir avec une femme lorsque j'étais en permission à l'armée. J'ai appris la nouvelle 1 an plus tard. A présent, elles ont toutes les deux disparues de la surface du globe... Je cherche ma fille depuis longtemps pour l'arracher à sa mère, une toxico. »

Parler de cette histoire avait le don pour me foutre le cafard, je jetais un coup d'oeil furtif sur la photo de l'enfant, nostalgique. Cette photo était le dernier souvenir que j'avais d'elle, prise l'unique jour où j'avais eu l'honneur de la rencontrer. Le feeling était de suite passé et ses mimiques venaient à présent me hanter toutes les nuits. Délicatement, pour ne pas offusquer Agrat plus qu'elle ne l'était déjà, je repris possession de l'objet et vint le déposer sur le dessus de la commode de vêtements. Après tout, je n'avais plus à la cacher à présent.

« Je te préviens, cette histoire n'a pas intérêt à sortir de cette pièce ! Et à l'avenir... il serait préférable que tu ne te mêle pas de ma vie privée. Compris ? »

Un dernier avertissement... si j'avais été capable de me contrôler une fois, il ne fallait pas se leurrer : une seconde provocation à ce sujet serait de trop.


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Lose Yourself    [Livre I - Terminé]  Lose Yourself EmptyJeu 31 Mai - 20:17

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« Le pouvoir d'une femme se trouve d'abord entre ses cuisses, et ensuite dans son cerveau [...] Nous sommes des mystères insolvables, tandis qu'eux sont de simples secrets. »
Ce n'est que lorsqu'il la repoussa violemment qu'elle comprit à quel point il était, lui aussi, énervé. Le score était de 1-1, il avait découvert sa relation très intime avec son demi-frère, elle avait découvert qu'il était papa d'une jolie petite fille. Ils étaient quitte, non ? Mais Agrat jamais ne se contenterait d'être quitte et à ses yeux, Ethan l'avait beaucoup plus blessé qu'elle ne l'avait fait pour lui. Elle devait donc à tout prix se venger, mais vu que la vengeance se doit d'être froide elle se contenterait pour l'instant d'exprimer ses émotions, plus dévastatrices les unes que les autres. Colère, haine, rage, tant de sentiments qui lui brouillent la vue, comme ses larmes noircies par le mascara qui roulent sur ses joues et s'écrasent sur les draps blancs. Donc, non, elle ne se tairait pas et elle ne reposerait pas cette photo qui était la preuve de sa découverte.

- Non... ! Non... ! Non... ! Non... ! Répétait-elle frénétiquement comme si elle avait perdu la raison. Non, tout ça lui semblait trop gros pour être vrai. Non, il ne pouvait avoir une gosse, ni une femme. Pas d'autre femmes dans sa vie à part elle. Elle se sentait en manque d'exclusivité en cet instant, comme s'il faisait l'amour à un tas de femmes et qu'elle faisait parti d'une d'entre elle. Elle avait été spéciale toute sa vie, unique, même. Rien que d'imaginer être banalisée par un homme, elle en bouillonnait de colère.

Il lui intimait de se calmer mais c'était tout bonnement impossible. Elle savait que ses larmes qu'elle n'avait su retenir l'avaient attendris même si ce n'était pas le but escompté. Elle aurait tant voulu garder sa tristesse pour elle seule, elle aurait tant voulu le duper à ce sujet, jouer le rôle de l'indifférente. Mais parfois, les coups de la vie sont beaucoup trop durs, le choc ébranle notre maîtrise de soi. Ses mains qui lui avaient données du plaisir quelques minutes plus tôt effaçaient ses gouttelettes de détresses. Elle se laissa faire, paralysée par une rage sourde qui n'allait pas tarder à éclater. Tête baissée, elle écouta son court récit, chacun de ses mots la transperçaient comme une balle tandis qu'elle simulait un calme avec le peu de patience qu'il lui restait.



- Dis moi, t'en baises beaucoup des tox ? Le provoqua t-elle, à la fois sarcastique mais très sérieuse. C'était donc ça, sa gamine était le fruit d'un coup d'un soir, avec une droguée. Elle faisait donc réellement parti de ces nombreuses femmes sur lesquelles il passe son corps. Quel enfoiré, jamais un homme ne lui avait fait autant douter d'elle même. Et par dessus tout, elle s'en voulait de s'en soucier. Sa propre souffrance était tellement ingérable qu'elle ignora celle d'Ethan. Il avait perdu sa fille, il tenait à elle, elle l'avait ressenti à travers les énergies de cette photo. Intérieurement elle se promit de faire en sorte que jamais plus il ne la revoit. Vendetta.

Agrat bondit du lit, comme une furie et balança le cadre qu'il avait reposé sur la commode, par terre. Le verre se brisa en mille morceaux sur le sol, la photo de Maria retournée, comme si elle ne voulait pas voir les horribles scènes qui se préparaient dans cette chambre.

- Ne me menaces plus ! Lui hurla t-elle, tout en pointant un index sur lui. Plus jamais, tu  m'entends ? C'est moi qui te préviens ! A présent, tout ce qu'il pourrait lui répondre sera utilisé contre lui. Elle en avait marre de son autorité à lui aussi, cette trahison lui coûterait très cher, elle en ferait une affaire personnelle. Cependant, elle était consciente qu'elle le chauffait jusqu'à l'explosion, elle savait qu'il bouillonnait de rage et qu'il pouvait s'en prendre à elle. Ce qu'il allait surement faire vu son poing fermé et ses muscles tendus. Marchant sur les éclats de verres qui jonchaient à présent le sol, elle s'empara de la lame la plus tranchante pour s'assurer une protection, aussi faible soit-elle. Elle se réfugia dans un coin de la chambre où elle pourrait déblatérer ses pensées blessantes en relative sécurité.

Comment se faisait-il qu'ils soient en train de se détruire alors qu'ils ne faisaient qu'un, tout à l'heure ? Les choses sont donc ainsi, basculant à la vitesse de la lumière, passant du blanc au noir, de la jouissance à la haine. Elle se tenait nue et tremblante dans le recoin de la chambre, à la fois effrayée par Ethan mais portée par sa rage.

- Quel père tu fais ? Question rhétorique dont elle n'attendait vraiment pas une réponse. C'était de la provocation, elle voulait lui faire mal comme elle souffrait en cet instant. Elle pointa la lamelle sur lui pour qu'il ne l'approche pas. Elle n'hésiterait pas à lui trancher la peau. Pauvre gamine, Dieu seul sait ce qu'elle endure en cet instant. Avec une droguée comme mère, tu m'étonnes qu'elle doit être dans un sale état. Ça t'apprendras à ne pas baiser n'importe qui. Un sourire mauvais retroussait ses lèvres. Ça faisait du bien de se déballer. Mais elle savait que le morceau de verre ne lui serait pas d'une grande utilité dans quelques secondes. La protection devint alors menace ; elle appuya le verre contre sa propre jugulaire. Malgré tout, elle savait qu'il tenait à elle. Elle l'avait ressenti lorsqu'il était en elle et peut-être qu'il se fichait de quelques coupures sur son torse, mais la menace de l'avoir morte ou blessée pourrait peut-être le tenir écarté. Peut-être. Parce qu'elle avait préparé le coup final, la phrase de trop qui le rendrait enragé ; Peut-être même qu'elle est morte, qui sait ?

Et à son regard, elle comprit que sa tentative était vaine. Les limites avaient étés franchies. Elle ne regrettait rien.


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Lose Yourself    [Livre I - Terminé]  Lose Yourself EmptyVen 1 Juin - 16:34


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Agrat Ghisolfi & Ethan Becker


L'Italienne était hors de tout contrôle, elle pestait à voix haute et se parlait à elle-même comme une enragée. Ses yeux d'ordinaire si pétillants avaient changé de couleur et laissaient place à un noir sombre semblable à celui des ténèbres. La rage s'était emparée de tout son être et lui dictait à présent ses moindres faits et gestes. Je tachais de rester calme pour ne pas faire déraper la situation et pourtant, qui était la véritable victime de tout cela ? La jeune femme d'une vingtaine d'années qui s'envoyait un homme riche et se jouait de lui depuis déjà plus de deux semaines ou l'homme riche qui ne parvenait pas à remettre la main sur la prunelle de ses yeux malgré les centaines de liasses de billets alignées pour sa traque ? Qui !? Qui était à plaindre !?. Ma respiration était longue et profonde et je tentais tant bien que mal de laisser passer l'ouragan qui déferlait dans la chambre. L'osmose qui nous avait réuni les minutes précédentes était désormais bien loin, elle avait pris la poudre d'escampette dès qu'Agrat s'était levée de ce foutu lit pour récupérer ce malheureux cadre et je regrettais de ne pas en avoir fait autant.

Ses phrases étaient piquantes à souhait et son objectif était clair : me faire du mal. Elle voulait m'atteindre autant que cette histoire l'avait atteinte elle. Sans pitié, elle sélectionnait avec beaucoup de minutie le moindre mot dans le but qu'il me blesse au plus profond de mon âme. Elle pouvait s'en prendre longtemps à Mickaela, elle avait raison, c'était une tox' et j'avais passé de nombreuses soirées à l'insulter mentalement de tous les noms, alors, cet excès de jalousie à son sujet n'était pas justifié et ses paroles ne m'atteignaient guère. En revanche, lorsqu'elle commença à employer le nom de ma fille, mes poings se refermèrent sur eux-mêmes par reflex. Les muscles de mes épaules s'étaient raidi, prêts à l'action. A l'exception des dommages collatéraux de la guerre, je n'avais jamais levé la main sur une femme, mais je n'hésiterai pas un instant si on venait à mal parler de ma fille, mon unique descendance.


« Arrête un peu ton cinéma ! Je n'aimais pas cette femme, je devenais dingue et n'arrivais plus à dormir, alors, oui, j'étais à baiser n'importe quelle fille de ce bar  et alors ? Quel père je fais ? Je passe mon temps à la chercher ! J'ai des hommes sur place, je dépense un fric fou pour retrouver sa trace... mais le monde est vaste très chère Agrat, le monde ne tourne pas juste autour de ta petite personne. Même si tu imagines le contraire. »

Où était passé l'homme romantique et fou de la brunette ? Mes paroles étaient gorgées de colère tout comme les siennes et nous étions passés du stade d'amants fou l'un de l'autre à celui de bêtes enragées prêtes à se sauter à la gorge. L'italienne lança le cadre au sol qui volait en éclats sur le parquet, laissant la photo de Maria à terre, face à nous. Je relevais les yeux avec la folle envie de faire de cette femme la victime de plus à ajouter à mon palmarès. Elle s'empara d'un morceau de verre qu'elle brandissait dans ma direction pour me tenir éloignée, consciente qu'elle était en train de me rendre fou. Elle se blottit ensuite dans un coin de la chambre, les joues noircies par le mascara qui dégoulinait de ses yeux rougis. Son arme, elle pouvait la pointer autant qu'elle le désirait dans ma direction, cela n'allait pas m'arrêter pour autant. Mon corps était déjà parsemé de blessures, certaines m'ayant presque coûté la vie et une entaille de plus, aussi profonde soit-elle, ne me faisait pas peur. En revanche, lorsqu'elle fit vriller son poignet pour déposer le bord de la lame à fleur de peau, contre sa jugulaire, mon cœur se souleva. J'étais en plein ascenseur émotionnel, tiraillé entre amour et haine. Oui, de l'amour. Je détestais cette femme autant que je l'aimais. Depuis son arrivée, je l'avais dans la peau, dans la tête, dans le cœur. Ses lèvres sensuelles, sa longue chevelure dont elle usait avec tact, ses pieds cambrés sur des escarpins vertigineux, son regard, son parfum, l'intonation de sa voix. Elle était devenue ma priorité à Europolis, mais une personne la dépassait encore et cela peut importe où elle était : Maria. Et cette phrase, cette dernière phrase... fut celle de trop. Peut-être même qu'elle est morte, qui sait ?  

Je m'approchais d'un bond sur elle pour qu'elle n'ai pas le temps de se blesser, et si elle y parvenait cela m'était égal. J'étais prêt à affronter son père, une armée, j'étais prêt à mourir pour ma fille. Les nerfs à vif, je ne maîtrisais plus ma force et les petits bras fins de la Ghisolfi ne suffiraient pas à m'arrêter. J'attrapais son poignet avec violence et lui ôtait la lame des doigts. La brutalité de la prise fit céder la lame qui éclatait au creux de mes mains et me tranchait la paume, la douleur était insignifiante tant la colère était forte. Elle jouait le rôle d'inhibiteur. Ce détail réglé, je soulevais la demoiselle du sol et la plaquais contre le mur avec puissance. Mes larges mains se serraient sur son coup, lui laissant à peine de quoi respirer et mon genou appuyait sur son ventre pour l'empêcher de se débattre à coup de pieds. En une fraction de seconde, je pouvais lui briser les côtes. Ma voix était mauvaise, l'amour que j'avais pour elle était passé au second plan et elle l'avait cherché.


«  Ne dis plus jamais ça ! Tu entends ! MA FILLE n'est pas morte ! Qui es -u pour te permettre de dire ça !? Je suis fou de toi Agrat, mais comprends une chose, une seule petite chose... elle passera toujours avant toi. TOUJOURS. » Hurlais-je comme un vieu fou.


Sans avoir vraiment conscience de ma force, je propulsais le corps de la belle contre le sol. A peine eus-je réalisé le mouvement que les remords commençaient à monter. Je la regardais, son corps tout près du verre et priait intérieurement pour qu'elle ne soit pas blessée...
Mes mains ensanglantées avaient coulé sur mon tee-shirt blanc et les souvenirs de guerre, de cris, de mes collègues à l'article de la mort ne cessaient de revenir en flash-back dans ma tête, puis Agrat portant la lame à son cou, puis eux, puis Agrat, eux, Maria... Je perdais la tête. Croyant perdre le peu de lucidité qu'il me restait, je m'asseyais sur le bord du lit , la tête entre les mains, priant pour que tout cela s'arrête.


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Lose Yourself    [Livre I - Terminé]  Lose Yourself EmptyJeu 5 Juil - 23:58

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« Le pouvoir d'une femme se trouve d'abord entre ses cuisses, et ensuite dans son cerveau [...] Nous sommes des mystères insolvables, tandis qu'eux sont de simples secrets. »
Tout se brisait en même temps que le cadre. Tout ce qu'ils avaient pût construire en si peu de temps. Tout ce qu'ils croyaient acquis se retrouvait en miettes. C'était pire qu'un départ à zéro, c'était une perte de confiance des deux côtés, c'était une destruction mutuelle. Il faisait peur à voir. Elle l'avait craint dès la première fois, elle avait senti cette impulsivité, mais en cet instant, il l'effrayait. Ce n'était plus juste de la crainte, c'était de la peur, de la terreur. Ses muscles qui se contractaient, son regard menaçant, ses sourcils froncés et ses petites rides qui lui restaient en souvenir de sa vie stressée de sniper... elle ne se sentait plus en sécurité, bien au contraire. Elle était en danger et elle le savait.

Il s'approcha d'un bond dès lors qu'elle prononçait la dernière phrase ; celle de trop. Elle hurla de haine, de désespoir, la lame toujours enfoncée sur sa jugulaire, prête à trancher. Il était trop vif, elle pût seulement se couper. Elle aurait voulu en finir avec la vie et l'aurait certainement fait s'il avait été une seconde plus lent mais elle s'était simplement coupé. Ce n'était ni assez profond, ni assez grand pour mettre sa santé en danger ; n'empêche que ça saignait. Un filet de sang coulait sur son épaule tandis qu'un autre se perdait à la naissance de ses seins. Ethan s'était lui aussi coupé mais ça semblait plus grave. Leur sang se mélangeait lors de leurs échanges violents, elle se débattait de toutes ses forces.

Plaquée contre le mur par sa main ensanglantée d'homme fou, à demi-étouffée, elle s'agitait comme elle pouvait. Son genoux la bloquait mais elle voulait lui donner du fil à retordre. Elle ne resterait pas là à se laisser faire, non, ce serait trop facile. Il devait voir combien elle était blessée, à quel point elle était hors d'elle. Alors elle ne se taisait pas non plus, l'insultant de tous les noms, lui et sa gamine, la gamine et sa foutue mère. Elle hurlait avec le peu d'air qu'il l'autorisait à prendre. Elle se figea seulement lorsqu'il lui avoua être fou d'elle. Un sourire triste prit place sur son visage troublé. Elle n'acceptait pas la fin de sa phrase. La gamine ne pouvait passer avant elle. Jamais.

Alors qu'elle s'était un peu calmée et qu'elle s'attendait à ce qu'il la repose parce qu'elle suffoquait, il la propulsa au sol. Elle s'écrasa sur le flanc en se cognant la tête contre le parquet. Déjà elle sentait des bouts de verres la couper. Mais ce n'était rien. Elle était en cet instant, insensible à toute douleur corporelle. C'était son cœur qui saignait ; son âme toute entière. Elle releva la tête, la vue brouillée par ses cheveux emmêlés qui lui venaient sur le visage. Sa main vint automatiquement frotter sa fine gorge endolorie, d’où coulait le sang d'Ethan. Elle toussa puis éclata en sanglots. Le monde lui tombait dessus, elle se sentait si seule, si incomprise. Ses tremblements de rage devenaient incontrôlables.


Son reflet que lui renvoyait le miroir en face l'effrayait. Ses cheveux noirs corbeau étaient ébouriffés et lui collaient au front, tachés de sang, son corps nu, agité et ensanglanté, son regard noirci. Elle ne se reconnaissait plus et pourtant c'était bien elle. C'était bien Agrat Ghilsofi, sans tous ses artifices, à l'état brut et dans le plus simple appareil. Elle s'appuya sur ses coudes pour se relever, grimaçant de douleur. L'adrénaline étant retombée elle pouvait finalement sentir les petites coupures sur son corps fragile.

- Ethan ? Pleura t-elle, comme si elle désirait s'excuser. Elle se rapprocha de lui, de son lit sur lequel ils avaient fait l'amour passionnellement. A genoux devant lui, elle lui prit les mains pour le forcer à la regarder. Elle voulait à tout prix capter ses yeux pour lui adresser ses paroles. Ses dernières paroles pour un bon bout de temps. Le temps qu'elle lui pardonne, ou du moins qu'elle accepte les faits. Qu'elle conçoive qu'il ait une fille et qu'elle passe après elle. Qu'elle conçoive qu'il avait levé la main sur elle. Cela serait chose facile, mais elle ne pouvait en dire autant à propos de Maria. Elle simulerait un calme, mais n'accepterait jamais de passer après qui que ce soit.

Après tout, dans cette maison il y avait lui, puis il y avait elle. Il y avait eux deux, il n'y avait pas de gosse. Alors pourquoi est-ce que ça devrait changer ? Et puis tant qu'elle ne serait pas là, elle passerait d'abord. Ce n'était qu'une question de logique.

- Ethan, répéta t-elle avant de prendre un ton et un regard plus menaçant. Ce faciès si caractéristique des Ghilsofi. Tu ne reverras plus jamais ta fille. Je te le promets, sur mon nom, que tes beaux yeux ne pourront plus voir quoi que ce soit qui la ressemble, de près ou de loin. Elle joignit le geste à la parole et se pencha pour récupérer la photo qui était au sol. Ses doigts n'en firent qu'une bouchée, des miettes qu'elle fit voleter dans la pièce. Tu as ma parole. Elle se redressa et lui adressa un dernier regard avant de quitter la pièce. Bon courage pour la trouver, ajouta t-elle en ricanant. Si elle est toujours vivante, pensa t-elle intérieurement mais elle se le garda de le dire. Si c'était le cas, elle se ferait un plaisir de la tuer de ses propre mains. Elle rejoignit la salle de bain, seule une douche pourrait la calmer.


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Lose Yourself    [Livre I - Terminé]  Lose Yourself EmptyDim 22 Juil - 17:47


Lose Yourself

Agrat Ghisolfi & Ethan Becker




Réponse de clôture, affaire à suivre!


Que pouvait-on trouver de plus lâche sur cette terre qu'un homme qui frappe une femme ? Ma conscience ne me le pardonnerait jamais, ce geste, cet élan de colère qui m'avait transcendé jusqu'à en perdre le peu de raison qui habitait ce corps. J'avais tué des hommes, des femmes, des enfants sans le moindre remords, pour défendre des causes qui me semblaient justes, mais jamais, jamais je n'avais levé la main sur une demoiselle.

Agrat était le vice incarné. Sous cette longue chevelure brune, derrière ce corps splendide capable de faire chavirer n'importe quelle homme, même plus solide, se cachait un véritable machine de guerre. Elle n'avait pas froid aux yeux et jouait de son charme dans n'importe quelle situation. Alors, quand elle prononça mon nom, à genoux devant le lit, j'eus l'espace d'un instant l'espoir d'un pardon proche. Et peut-être d'une réconciliation sous la couette, tant qu'à faire.

Je faisais fausse route. J'étais à côté de la plaque. Ce doux regard plein de peine qui me transperçait et faisait naître de profonds remords  n'était en aucun cas le regard des excuses et du drapeau blanc en signe de paix...
Tu ne reverras plus jamais ta fille. Je te le promets, sur mon nom, que tes beaux yeux ne pourront plus voir quoi que ce soit qui la ressemble, de près ou de loin. Dit-elle avant de mettre en morceau l'une des rares photos de Maria en ma possession.

Il ne s'agissait pas de paroles en l'air, dîtes sous l'effet de la colère ou de la douleur. Agrat pensait ce qu'elle disait et une petite voix intérieure me criait de me méfier de cette femme comme de la peste. Mes sentiments envers elle étaient puissants, elle s'était encrée dans ma peau, dans mon âme, dans ma tête... mais une chose était sûre : si Agrat pouvait-être ma meilleure alliée, elle pouvait aussi être ma pire ennemie et ses menaces ne devaient en aucun cas êtres prises à la légère. .


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