|Livre I - Terminé| Je t'aime ! Je sais ~

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Je saute par dessus le muret devant la fac et continu de courir comme un fou en direction de l'amphi où doit se tenir mon cours psychologie. Dans les couloirs, mes baskets claquent contre le carrelage du sol et je ne prend même pas la peine de m'arrêter lorsque je croise des gens que je connait. Putain mais qu'est ce que j'ai foutu, jamais je n'aurai dû me servir de mon heure de trou pour aller acheter l'édition collector du dernier jeux vidéo à l'autre bout de la ville. Prendre la voiture pour me rendre au magasin, poireauter une demi-heure le temps d'avoir accès au graal puis revenir en caisse, trouver une place et m'installer dans l'amphi. Tout ça en une heure était impossible, je le savais très bien.

Par chance, les portes de l'amphithéâtre n'étaient pas encore closes et l'intervenant semblait toujours en train de sortir ses affaires. Aussi silencieusement que possible, je me glisse dans la salle et me laisse tomber sur l'une des places libres au deuxième rang. Je ne perds pas de temps et sors aussitôt un crayon ainsi qu'un bloc-notes. L'intervenant ne tarde pas à commencer son cours, je jette un coup d’œil aux rangées derrière moi et repère quelques potes qui m'adressent clins d’œils et sourires. Studieusement, je prends des notes en écoutant attentivement ce que nous expose le professeur du jour.

Deux heures plus tard, je sors enfin de l’amphithéàtre avec mon sac jeté sur mon dos rapidement. Mes amis me rejoignent et me demande ce que j'ai foutu, triomphant je sors la boîte du jeu en affichant un sourire conquérant. Tandis que la petite boîte passe de main en main, je lève les yeux vers le couloir et mes yeux croisent ceux de... Chloé ?! Mais qu'est-ce qu'elle fait ici ? Quand le jeux vidéo atterrit dans mes mains, je le fourre dans mon sac avant de laisser mes potes en plans.

- Je vous rejoins tout à l'heure, et j'apporte le jeu pour vous montrez comment joue un vrai héros.

Ils lèvent les yeux au ciel avant que je ne les quittes pour rejoindre Chloé. Je lui souris mais perd rapidement mon sourire face à son air plus que sérieux et légèrement en colère, je devine qu'elle se retient de passer en mode furax en plein milieu du couleur.

- Salut, qu'est-ce que tu fais ici ?

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Je note avec attention ce que me dit le policier sur le dernier vol que Robin des Bois a commit. Je me note mentalement de prévenir Jay : lui qui veut toutes les dernières informations sur Robin des Bois. Je suis sûre qu’avec ça je pourrais avoir un petit rendez-vous au café avec lui. Maintenant que j’ai dis à John que je bossais comme correctrice au Continental Globe c’est plus simple pour moi dans la vie de tous les jours. Le policier est très précis et me montre une pointe de flèche. Je sens le sang refluer de mon visage aussitôt. Il me la décrit dans un sérieux presque militaire. Je pourrais presque la réciter en cœur avec lui : une pointe en aluminium avec une tête triangulaire qui sert pour les tirs instinctifs, très souvent monté sur des flèches en carbone. Jay… Je remercie le policier et sors rapidement de l’endroit. Je me laisse tomber dans ma voiture de service et m’oblige à respirer. La colère monte très vite en moi, mais mes dents trouvent ma lèvres pour se planter dedans et retenir un cris de rage. Bien ! Je crois que je vais devoir avoir une petite discussion avec lui. Il est à la fac. J’appelle juste une amie du journal pour lui dire que je risque d’avoir du retard, mais qu’elle aura l’article demain matin.

Je démarre et conduis avec précaution jusqu’à la fac avant de me garer pour réclamer l’endroit où Jay à cours. Je connais très bien le campus et je me faufile entre les étudiants dont je faisais partie il y a peu. J’ai vingt minutes à attendre avant que Jay ne sorte de cours et ces vingt petites minutes servent clairement à faire monter la pression. Lui il va s’en prendre une… Je sais que je suis journaliste ! Mais … il ne me fait pas confiance ! Et je dois apprendre ça… comme ça ?! Je vais le tuer. Et s’il m’a mentit sur d’autres choses ? Je me ronge les ongles en faisant les cent pas quand enfin les portes de l’amphithéâtre s’ouvrent : je me suis retenue de ne pas entrer pour ne pas secouer Jay devant tout le monde. Jay qui discute tranquillement avec ses amis de je ne sais quoi. Finalement il croise mon regard : c’est pas trop tôt ! Il se dirige vers moi en souriant et s’arrête de sourire en une demie-seconde. Je soutiens son regard, l’air mortellement sérieuse, ou simplement en ayant l’air d’avoir envie de le tuer. Je l’attrape par le poignet.

« Salut. Je viens voir Robin des Bois. »

Je le tire sans douceur derrière moi sans lui laisser le temps de me donner la moindre explication. Une salle désaffectée dans un coin tranquille. Je referme soigneusement la porte derrière moi et me plante devant Jay, folle de rage, les bras croisée sur ma poitrine. Je commence à parler lentement, très lentement.

« Je reviens d’une scène de vol de Robin des Bois. Devine ce qu’on y a trouvé ! Une pointe de flèche en aluminium avec une tête triangulaire qui sert pour les tirs instinctifs, très souvent monté sur des flèches en carbone. Étrangement les mêmes que les tiennes. TU COMPTAIS ME LE DIRE QUAND ?! TU IMAGINE MA TÊTE DEVANT LE POLICIER ?! TU M’ÉTONNE QUE TU VOULAIS TOUT SAVOIR SUR ROBIN DES BOIS ! Tu m’étonne ! Tu… Tu… TU M’ÉTONNE T’ES QU’UN PUTAIN DE NARCISSIQUE QUI VEUT SAVOIR SI SES ACTIONS SONT RECONNUES. »

Si j’ai enfoncé mon doigts durant toute la première partie de ma phrase, j’ai explosé à la fin et ma main est partie toute seule gifler de toutes mes forces Jay. Je suis mortellement déçue par son comportement. Il ne voulait savoir que des choses sur lui… Il s’est rapproché de moi rien que pour ça.

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"Je viens voir Robin des Bois" Ces mots résonnent dans ma tête comme un gong qui ne s'arrête pas de vibrer après avoir été frapper. Sans avoir le temps de la questionner, Chloé me tire par le bras dans une salle vide et referme la porte derrière nous. La journaliste me fait face en me pétrifiant du regard, rien qu'à sa façon de me regarder je savais que j'avais fais une connerie. Face à moi j'avais l'impression d'avoir une bombe à retardement qui monte en puissance avant d'exploser, ce qui ne tarde pas à arriver.

Chloé explique qu'un policier lui a montré une flèche identique à celles que j'utilise en tant qu'archer. Sa voix passe de simple discussion à rugissement de dragon en une fraction de seconde. Sans savoir comment je fais un pas en arrière de peur, je n'ai qu'une envie c'est de me rouler en boule dans un coin jusqu'à ce que l'orage se passe. Une douleur cuisante vient mordre ma joue gauche et se répercute sur l'ensemble de mon visage. La marque de la gifle de la jeune femme doit certainement être incrustée dans ma peau vu la force avec laquelle elle me l'a mise. Je ferme les yeux pour réguler mon coeur qui s'était emballé et faire abstraction des innombrables fourmillements dû à la baffe.

- Si je ne t'es rien dis c'est pour te protéger, je n'ai aucune envie que mes actes aient des répercussions sur toi ! Ce que je fais est très dangereux et pas sans conséquences, si quelqu'un doit en pâtir c'est uniquement moi.

Mon regard plongé dans le mien, je n'en décroche pas puis continu sur ma lancée avant qu'elle ne m’interrompe.

- Et non, je ne suis pas narcissique. Si je voulais des informations sur Robin des Bois ce n'était pas par amour pour moi, je voulais savoir l'opinion que les gens commencent à avoir sur moi. Savoir si ce que je fais à une incidence positive dans cette ville pourrie jusqu'à l'os ou si je fais tout ça pour rien ! Je vois le bien que ça fait aux habitants de Coal District, même si c'est très court, et je sais que dans les autres quartiers d'Europolis ça pourrait être la même chose. Le fait qu'on parle de mon alter-ego dans les journaux peut donner de l'espoir aux gens ! Crois tu vraiment que si j'étais narcissique je passerai la plupart de mes nuits à combattre le crime dans les bas quartiers ? Moi je ne pense pas, un narcissique se fiche de la misère des autres tant que sa petite personne n'en souffre pas.

Prenant une grande inspiration je me risque à faire un pas en avant vers Chloé

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Je regarde Jay fermer les yeux, la marque bien nette de ma main sur sa joue me saute au yeux, mais la rage m’empêche de même estimer que potentiellement il ne la méritait pas. Tu parle qu’il la mérite ! Moi je lui dis toute la vérité sur mon travail ! Et… Je croise les bras sur mon torse toujours mortellement folle de rage contre Jay qui tente tel un enfant de se justifier. Pfff ! C’est quoi ces excuses ! J’ouvre la bouche pour répliquer, mais il reprend très vite, m’obligeant à patienter avant de répondre. Je plante mes ongles dans ma main pour éviter de lui faire une trace jumelle sur l’autre joue. L’opinion des gens… Incidence positive… J’ai toujours les mâchoires serrées et Math sait à quel point quand je suis dans cet état c’est un TRÈS TRÈS mauvais signe. Ça revient à peu-près à une violente dispute avec ma mère. Et j’ai pris l’habitude de lancer des choses sur les gens qui m’agacent. Je le laisse s’approcher d’un pas sans moi reculer ou bouger : c’est lui qui devrait à voir peur, pas moi.

« Tu parle ! Je te signal que je fais un truc aussi dangereux que toi ! Et pourtant je te l’ai expliqué ! Tu pense que c’est à cause de mon métier que je suis incapable de garder un secret ! Le problème mon grand ! C’est que toutes nos putains d’actions ont des répercussions et pas que sur nous ! Est-ce que tu peux comprendre ça ! Forcément qu’à un moment ou un autre j’aurais été touché ! Et peut-être que je ne travaille pas à faire le bien en essayant de dire la vérité dans mon journal ? Il suffit aussi d’ouvrir les yeux et de regarder les tags et la vie dans les rues ! Je sais que la criminalité est en hausse ! Tu veux voir si tes actions ont une répercussion positive… Mais un vraie héros ne fait pas forcément attention aux journaux ! Il fait ce qu’il a y faire sans voir si son nom est écrit partout ! »

Cette fois je n’ai pas crié, mais ma voix s’est faite glaciale, j’ai la toundra dans la gorge. Je suis tellement folle de rage, déçue et trahie que j’en ai envie de pleurer, mais je serre encore d’avantage les dents pour ne pas céder face à la déception qui a un goût amère dans ma gorge. Il est comme tous les autres : le plus important c’est qu’il devienne un modèle aux yeux des autres. Je soutiens toujours son regard sans rien rajouter. Je veux voir sa défense, sa dernière avant de le planter là. Je ne sais pas ce que je ferais après, je verrais bien.

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Je connaissais la plume acérée et le fait de détruire une personne rien qu'avec des mots mais Chloé était un mélange de tout ça, ses paroles abattent une à une les défenses que je m'efforce d'ériger, que je dresse pour défendre mes actions. Elle réduit à néant mes arguments et même moi je les trouves nuls et dénués de sens face aux propos qu'elle tient. Est-ce que mes actions sont fondées ? Est-ce que je suis vraiment narcissique ? Est-ce que je sais réellement ce que veux dire être un héros ?

La journaliste est entrain de remettre en doute tout ce que je fais depuis 1 an, ou du moins ce que j'essaie de faire... Elle a raison, je ne devrais pas chercher à savoir si mes actions sont reconnues... Un héros fait ce qu'il doit faire sans rien attendre en retour, je suis pathétique. Cependant, je dois m'améliorer. Je ne peux laisser tout ces gens crever de faim et de peur, ils ont besoin de moi, besoin de quelqu'un pour veiller sur eux. Je dois continuer la croisade que je me suis fixé, sinon cela voudrait dire que j'abandonne à la moindre difficulté.

Dans son regard et sa voix je vois bien qu'elle pense que je l'ai trahi et manipuler mais ce n'est absolument le cas. Jamais je ne pourrai lui faire une telle chose, elle est la meilleure chose qui me soit arrivé depuis un bon bout de temps. J'aime passé du temps avec elle et je voudrais que cela continue, je ne veux pas la perdre. Je... je ne veux pas qu'elle s'éloigne de moi.

- Chloé... Je sais bien que tu es parfaitement capable de garder un secret mais.. Crois-moi quand je te dis que je ne voulais pas qu'il t'arrive quoi que ce soit... Si jamais cela venait à arriver je pense que je ne m'en remettrai pas...

Avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, je fais quelque chose d'insensé mais que je rêve secrètement de faire depuis plusieurs semaines. Je l'embrasse en essayant de lui transmettre tout ce que je ne peux exprimer par des mots, tout les sentiments que j'éprouve, toutes ces choses que je voudrais faire...

Et j'attends, j'attends qu'elle me repousse. J'attends qu'elle me gifle à nouveau car je sais qu'elle le fera.

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Je me sens trahie par Jay. Alors que je n’ai aucune raison de me sentir aussi trahis ! On ne se connaît pas depuis si longtemps que ça. E pourtant… Et pourtant je lui en veux mortellement d’avoir fait ça ! Je ne sais pas vraiment pourquoi je réagis comme ça. Je sais très bien que je suis incroyablement… violente quand je suis en colère ! Mais là j’ai même l’impression d’être encore trop gentille. C’est horrible ce qu’il a fait. Je ne sais plus quoi dire ni quoi faire. C’est une situation horrible pour moi. Je me fiche des sentiments de Jay pour l’instant. Je me sens tellement trahie.

J’ouvre la bouche surprise par ce que dit Jay et reste sans bouger lorsqu’il m’embrasse. C’est un baiser… Je ne sais pas comment le décrire, mais toute ma colère disparaît brusquement alors qu’il m’embrasse comme un fou avec passion et détresse. Je passe mes bras autour de son cou et lui rends son baiser. D’accord, j’avoue : ça fait un moment que j’attends ça. Ça fait du bien, je ferme les yeux et lui rends son baiser avec autant de passion qu’il me l’a donné. Je finis par le lâcher et je soutiens son regard. Si un autre avait tenté de faire ça il aurait écopé d’un violent coup de genou dans les parties. Mais pas Jay.

Je l’observe avec attention avant de finalement le tirer à nouveau à moi pour l’embrasser. Ça fait du bien. Ça me calme et je crois que Jay préfère ça à un bon coup de genoux bien placé. Je le lâche à nouveau e l’observe avec attention. Si je le laisse m’embrasser ce n’est pas pour ça que… Hein ! Bon ! Voilà ! Je ne sais pas trop quoi dire. Je regarde Jay, j’ai les joues brûlantes.

« Refais-moi un coup du genre et tu pourras postuler pour devenir infirmière. »

C’est assez explicite. Je l’embrasse à nouveau pour lui interdire de parler. Je suis sur la pointe des pieds mais tant pis, je garde mes bras autour de son cou pour qu’il ne s’éloigne pas trop.

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Alors que je m'attends à me faire violemment repousser par Chloé, c'est une toute autre chose qui se produit. Au lieu de me gifler, la jeune femme passe ses bras autour de mon coup pour approfondir notre étreinte. Chloé me rend mon baiser avec encore plus de fougue si bien que j'ai l'impression que mon cerveau et mon cœur vont exploser. Dans ma poitrine, c'est le feu, un feu d'artifice qui explose dans tout les sens. Mes lèvres et celles de Chloé ne semblent pas vouloir s'éloigner les unes des autres mais la journaliste fini par mettre fin au baiser. Je ne la quitte pas des yeux en reprenant ma respiration. Mes yeux plongent dans les siens et je sais qu'à ce moment là, la fac peut bien exploser que je n'en aurai rien à faire.

Une poignées de secondes plus tard, je lui rend son baiser en fermant les yeux. La jeune femme me lâche de nouveau et m'observe sans rien dire, je garde le silence puis souris a sa remarque. Je ne doute pas un seul instant que je suis passé de peu à côté d'une castration définitive. J'ouvre la bouche pour parler mais elle m'en empêche en m'embrasser de nouveau. Souriant contre ses lèvres, je lui rend une nouvelle fois son baiser puis la regarde sans rien dire durant quelques instants.

- Je suis désolé, est-ce que tu veux toujours me tuer ?

Je lui offre une tête de chien battu avant de rire tout seul.

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Jay soutient à chaque fois mon regard. C’est bien. Il ne détourne pas son regard. Tant mieux. Je lui rends ses baisers et lui en donne. Il finit par se reculer un peu et me fait une mimique comique. Je reste mortellement sérieuse et penche la tête sur le côté, pensive. Faussement pensive. Avec sa tête de chien battu il est trop mignon ! Mais j’aime m’amuser aussi. Je finis par lui embrasser le nez en souriant, enfin.

« Mmmh… Je ne sais pas…»

Je lui fais un sourire malicieux avant de l’embrasser, qu’il me prouve qu’il est vraiment désolé et qu’il n’osera plus jamais penser à me cacher un truc aussi important que ça. Je crois que je n’ai plus du tout envie de l’éviscérer sur place. J’aurais plus envie de lui arracher ses vêtements, mais on va rester sage : n’importe qui pourrait rentrer dans cette salle. Et je crois qu’il vaut mieux pour moi de rentrer au journal. Mais je crois que je n’ai pas envie de lâcher les lèvres de Jay. Ni même de le lâcher. IL y a des endroits comme ça dans le monde qu’on a pas envie de quitter. Je crois que je suis tombée sur l’un d’entre eux. Je ne sais pas vraiment si c’est une bonne idée ou non. Tant pis. J’y suis et pour l’instant j’y reste.

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Chloé me regarde silencieusement avant de finir par déposer un baiser sur le bout de mon nez dans un grand sourire. Intérieurement, j'étais plus que soulagé qu'elle ne souhaite plus me déchiqueter en milles morceaux. Et promis, plus jamais je ne la mets en colère, si c'est pour frôler la mort à chaque coup trop peu pour moi ! C'est que je tiens à la vie tout de même. Mes yeux ne quittent plus les siens, comme si les perdre de vue signifiait retour à la case départ.

Elle vient sceller ses lèvres contre les miennes une énième fois et je les accueilles volontiers. Bizarrement, je n'ai aucune envie de quitter cette salle de cours abandonnée, aucune envie de retourner en amphi pour assister à mes cours. Tout ce que je veux c'est ne plus quitter cet endroit, y rester indéfiniment. Rester avec Chloé. Ne plus la quitter, elle.

Remarquant qu'elle se tient sur la pointe des pieds, je glisse mes mains autour de sa taille et la soulève doucement à ma hauteur en souriant.

- C'est mieux non ?

Je ris une nouvelle fois avant de l'embrasser tendrement.

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Je reste surprise quand Jay me soulève pour que je sois à sa hauteur, je souris largement amusée et m’agrippe à lui en riant doucement unissant mon rire au sien avant qu’il ne me fasse taire d’un baiser. J’aime bien cette manière de me faire taire, elle est particulièrement agréable ! Je préfère ça qu’une solide claque ! Étrangement tout le monde peut comprendre ça. Je suis bien contre lui à lui rendre ses baisers, dans ses bras, à respirer son odeur. Mais je sais très bien que je ne peux pas rester là. Il faut qu’il aille en cours et moi au travail sinon je vais me faire taper sur les doigts. Et lui il a un master à réussir. Je lutte contre moi pour rompre le baiser.

« C’est beaucoup mieux, mais il faut que tu ailles en cours et moi que je retourne au journal. »

J’ai à peine fini ma phrase que j’ai à nouveau capturée ses lèvres. Merde ! Mais c’est que je suis déjà accro ! Ce n’est pas possible. Je n’y arrive pas. Je n’ai pas envie qu’il parte et moi-même de partir. Je me gifle mentalement, mais rien n’y fait… Je n’ai pas envie de partir même si le me force à mettre fin aux baisers. Stop Chloé ! On se calme. On respire : on va prendre une douche glacée, hein ? Ça va te faire du bien je crois ! Je réussis à ne pas à nouveau embrasser Jay. Tant mieux !

« Tes amis vont se demander où tu es passé. Et ce que tu fais. »

Connaissant les mecs… je pense très bien savoir ce qu’ils pensent que Jay fait ! C’est des mecs. Pour l’instant nous sommes très sages.

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La jeune femme s'agrippe encore plus à moi lorsque je la soulève du sol en riant. Rapidement, je l'embrasse une nouvelle fois. Je crois bien que j'ai arrêté de compter, on doit déjà avoir dépassé la dizaine de baiser. Chloé fini par rompre notre étreinte en disant qu'il faut que nous retournions chacun à nos occupations respectives mais je n'en ai aucune envie. Et je pense qu'elle aussi car malgré ses paroles, elle m'embrasse de nouveau. Je ne vais pas m'en plaindre et profite de la sensation de ses lèvres contre les miennes.

Je souris lorsqu'elle me dit que mes amis vont se demander où je suis. Si elle savait, ils ont l'habitude que je disparaisse pendant des heures avant de réapparaitre à côté de l'un d'eux dans tel ou tel cours. Instinctivement, je dépose un nouveau baiser sur ses lèvres.

- Au moment où l'on parle ils sont sûrement entrain de faire la queue dans un magasin de jeux vidéos pour acheter le dernier "Injustice". Quand à savoir ce que je fais, même moi je ne suis pas sûr de ce que je fais.

Je lui fais un clin d’œil et la serre un peu plus contre moi. Un pas en arrière me fais m'appuyer contre le bord d'une table, je regarde Chloé dans les yeux en souriant.

- A quoi tu penses ?

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Je ris quand il m’affirme que ses amis ne se posent pas de questions. Mouais ! Je ne suis pas aussi sûre que lui, mais s’il semble si confiant je n’ai rien à dire. Du moment qu’ils ne se mettent pas à nous chercher partout, ça m’arrangerait beaucoup ! Je ne sens bouger alors qu’il recule jusqu’à un bureau, je dois peser lourd malgré mon gabarit de moineau. Je lui rends une nouvelle fois son baiser. Je vais finir par croire que j’y suis accro ma parole ! Enfin, vaut mieux être accro à ça qu’autre chose. Disons que pour la santé c’est plus sain. Je souris quand il me dit qu’il ne sait plus ce qu’il fait et qu’il me demande à quoi je pense. Je souris et embrasse son nez.

« Que tu embrasses diablement bien. Et que si j’avais su qu’une claque te ferait faire ça je t’en aurais donné une plus rapidement. »

Je crois que ça s’appelle du rentre-dedans. Mais merde ! Personne ne vient dans cette partie de la fac. Je le sais bien, on s’est déjà assez planqué ici avec Math pour profiter de l’endroit pour réfléchir aux informations qu’on avait. Mais je ne pense pas à Math là, je pense à Jay et à ses lèvres. Je n’ai pas envie de les lâcher. Clairement pas. Une pensée me traverse l’esprit et je glousse.

« Je ne me savais pas avec un penchant cougar ! »

Il n’est pas beaucoup plus jeune que moi, mais quand même. De mémoire il a vingt-deux ans et moi vingt-cinq. C’en est comique. Je crois. Je glisse mon visage dans son cou pour lui embrasser résistant à l’envie de plus. Pas sûre que cela soit une excellente idée. Surtout ici.

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Elle embrasse le bout de mon nez en souriant, amusée par ma question. C'est à mon tour de sourire lorsqu'elle me dit que j'embrasse diablement bien et qu'elle aurait du me gifler plutôt si cela avait eu pour conséquences que je lui déclare ma flamme. Je ris avec elle lorsqu'elle évoque notre différence d'âge et y associe son côté cougar.

Chloé glisse son visage contre mon cou et dépose ses lèvres sur ma peau, ce qui entraîne un léger frissonnement de ma part mais je reste silencieux. Fermant les yeux, j'apprécie le contact de ses douces lèvres contre ma peau, son souffle qui roule sur ma peau me déclenche un nouveau frisson presque un frémissement, réclamant plus.

Instinctivement, je glisse une main dans ses cheveux et raffermit ma prise sur ses hanches de l'autre. La main dans ses cheveux continue sa course avant d'en sortir et de se déposer au creux de son dos.

- Cougar ? Moi ça me va.

Non mais quel idiot ! Pourquoi j'ai sorti ça ?

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J’arrive à faire rire Jay avec mes blagues vaseuses. Pourquoi pas ! C’est original. Je sens son frémissement et souris contre sa peau. C’est à mon tour de frémir quand il passe ses doigts dans mes cheveux et qu’il laisse sa main reposée dans mon dos. Sa prise sur ses hanches se fait plus ferme et je souris. Avant d’éclater de rire quand il m’affirme que cela lui va que je sois une cougar. Pourquoi pas. Je fis un petit ronronnement amusé. Pourquoi pas ! Le cougar est aussi l’autre nom du puma. Je pourrais presque… Amusée, je lui mordille la peau du cou avant de le regarder droit dans les yeux. J’entends des bruits de pas et je couvre aussitôt sa bouche pour écouter. Les pas passent notre salle et je reprends une profonde respiration. J’avais arrêté en attendant de voir ce qu’il se passait. Je ris doucement.

« Une chance que jamais personne ne vient dans ces vieilles salles. »

Sauf deux abruties venant pour se hurler dessus et se bécoter dix minutes après. Je regarde à nouveau Jay dans les yeux. Je devrais vraiment repartir, lui donner rendez-vous pour plus tard. Mais je n’arrive pas à trouver la volonté de me sortir de ses bras. J’observe encore Jay et glisse une main dans ses cheveux avec un sourire.

« Et maintenant on a bien l’air malin de ne pas réussir à se quitter. »

Et il sait que je ne peux pas être officiellement en couple avec lui. Qu’est-ce qu’on fait encore ici ? Je ne sais pas. Je n’ai pas envie de partir, je veux rester dans ses bras et oublier juste quelques minutes la réalité.

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Visiblement ma réponse l'amuse car elle éclate de rire avant de ronronner comme un félin, ce qui me fait rire à mon tour. Chloé fait ensuite une chose à laquelle je ne m'attendais pas, elle mordille la peau de mon cou avant de me regarder droit dans les yeux pour guetter ma réaction. Alors que je m'apprête à prendre la parole, cette dernière plaque sa main contre ma bouche pour m'empêcher de prononcer le moindre mot. Tout ce que je peux faire c'est tendre l'oreille pour écouter des bruits de pas non loin de la porte, ces derniers finissent par s'éloigner et Chloé retire sa main.

- J'ai cru que tu voulais m'étouffer pour me kidnapper.

Je lui fais un clin d'oeil amusé et me retiens d'éclater de rire à nouveau. La journaliste glisse une main dans mes cheveux, imitant le geste que j'ai fais il y a peine quelques secondes. Pour toute réponse à sa question qui n'en est pas une, je hausse les épaules puis lui adresse un sourire amusé et complice.

- Et si on ne se quittait pas ?

Je caresse tendrement sa joue du pouce en la regardant dans les yeux. J'essaye d'imprimer son sourire dans mon esprit pour ne pas l'oublier. J'aimerai vraiment que l'on puisse ne pas se quitter mais il le faudra, et je ne sais même pas si l'on pourra se revoir avant un bon bout de temps. Elle a l'autre type... même si c'est uniquement pour son travail, il est tout de même là...

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Je souris et secoue la tête amusée. Si j’avais voulu le kidnapper, cela ne serait pas fait ici. Clairement pas. Pas très pratique. Enfin, je ne vais peut-être pas dire ça au risque de passer pour une grosse psychopathe de service ! Je me mords la joue alors qu’il me la caresse du pouce. Lui non plus ne veut pas qu’on se quitte. Mais est-ce qu’on a le choix ? Non. Lui il a ses cours et moi mon travail. Mais … c’est tellement dur de quitter ses bras. Et si on se quittait pas. J’aimerais dire oui. Mais pour l’instant c’est pas possible. J’attrape sa main pour lui embrasser la paume.

« On peut rester encore un peu ensemble… Mais il va falloir retourner au boulot. »

Je ne peux pas rester trop longtemps dehors sans une bonne raison. J’enlace encore la nuque pour venir l’embrasser langoureusement. Je ne veux pas que le temps reprenne son cours. Je veux qu’il reste immobile alors que j’embrasse Jay comme une folle. J’ai l’impression d’être une noyée qui reprend son air. J’ai mon torse collé au sien, et pourtant je ne m’arrête pas. Je ne sais pas où cela va nous mener, mais… advienne que pourra. Pour l’instant je profite de l’instant présent et j’oublie le reste.

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La jeune femme attrape délicatement ma main avant de venir déposer ses lèvres contre ma paume. J'acquiesce légèrement, et contre ma volonté, lorsqu'elle me dit qu'elle devra bientôt retourner travailler au journal. Chloé m'enlace une nouvelle fois en nouant ses bras autour de mon cou avant de venir m'embrasser langoureusement. Les yeux clos pour profiter au maximum de son étreinte, je lui rend ce baiser aussi passionnément et amoureusement que possible. Mes propres bras viennent encercler sa taille et la serre contre moi aussi fort que possible sans pour autant lui faire mal.

Mon cœur s'emballe légèrement et l'une de mes mains glisse doucement le long de sa colonne vertébrale. Reprenant mon souffle, je ne m'écarte pas plus loin que quelques millimètres de ses lèvres. Lèvres que viens emprisonner et mordiller légèrement entre mes dents en plongeant mon regard dans le sien. Ma bouche quitte la sienne pour venir parcourir le côté de son cou dégagé, mon souffle roule sur sa peau en suivant le parcours de mes lèvres.

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Je sens que Jay me sert contre lui alors qu’il m’embrasse avec autant de passion que moi. Ses lèvres quittent les miennes pour venir trouver mon cou et je ferme les yeux en sentant son souffle sur ma peau. Je penche la tête en arrière l’invitant à continuer voir à aller plus loin. Je suis en train de perdre pied et d’oublier quelque peu la discrétion. Je sursaute en entendant le vibreur d’un portable. Le mien. Merde ! Je me dégage de Jay, avec beaucoup de regret, pour aller attraper l’appareil au fond de mon sac et décrocher.

« Ouais ? »

Je vais tellement te tuer pour avoir mit ce moment en pause ! C’est Sakura… Je soupire discrètement avant de répondre. Je dois rentrer. Pas le choix. Je hoche la tête avant de ranger le téléphone. John n’est pas disponible en ce moment, je devrais pouvoir voir Jay sans problème ce soir. Il est avec Jean, John est avec Jean. Alors je suis tranquille. Si je dis qu’en plus je suis avec des amies ce soir… Je devrais être tranquille. Je reviens embrasser Jay et passer mes bras autour de son cou

« Je dois rentrer au journal. Si tu veux on peut se retrouver chez moi ce soir ? »

J’ai envie de le revoir. Rapidement.

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Chloé penche sa tête vers l'arrière, me dégageant encore plus l'accès à son cou et je sens les pulsations de son cœur augmentés dans les veines de son cou. Alors que je m'apprête à aller plus loin, le vibrement si familier et désagréable d'un téléphone portable se fait entendre. Faisant sursauter la jeune femme qui me repousse avant d'aller décrocher. Prenant une grande inspiration, je glisse les mains dans mes poches pour me retenir de balancer son portable à travers la salle de classe ide et m'appuie nonchalamment contre le bureau. Bon dieu, qu'est-ce que j'ai fais pour être privé d'un si extraordinaire moment ? Violer la loi, menti à la femme que j'aime, cambrioler des riches, me balader avec des armes potentiellement mortelles. Oui bon, pas la peine de me punir pour ça, si ?

Le temps Chloé réponde à son appel, je m'efforce de regarder ailleurs, après tout cela ne me concerne pas. Cependant, rien qu'à l'intonation de sa voix je sais qu'elle va m'annoncer qu'elle doit retourner au Continental sur le champ. Elle raccroche puis viens m'embrasser en nouant ses bras autour de mon cou en m'expliquant qu'elle doit retourner bosser et me propose de la revoir ce soir.

Je lui adresse un léger sourire car je vais devoir décliner sa proposition, ce soir je suis déjà pris par mes grands-parents, un peu de ma famille et quelques amis.

- J'aimerai beaucoup mais ce soir ça ne pourra pas être possible. C'est mon anniversaire le 2 mais mes grands-parents ont voulu organiser une petite fête avec de la famille.

Je me mordille un peu l'intérieur des joues en replaçant une mèche rebelle derrière l'oreille de Chloé.

- Peut-être un autre soir si jamais tu as le temps ?

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Je plisse le nez avant d’hocher la tête. D’accord. Pas ce soir ! Dommage, mais qu’il passe un peu de temps avec ses amis et sa famille. Ce n’est pas grave.. Je hoche la tête en le laissant replacer une mèche derrière mon oreille.

« D’accord… On s’organisera une petite soirée tranquille. Rien que tous les deux. Je t’aime. »

Je l’embrasse encore, mais il faut vraiment que je parte. Je souris en le relâchant. Je récupère mes affaires. Je pourrais m’excuser pour la gifle : mais il l’a mérité ! Je lui fais un petit signe de la main avec un sourire avant d’ouvrir la porte et de sortir dans le couloir. Je me dépêche de prendre la poudre d’escampette. Il le faut sinon je sauterais sur Jay pour faire l’amour avec lui dans cette salle de classe. On va éviter. Je retourne vite dans la voiture pour démarrer et retourner au journal. Je souris en envoyant un petit sms à Jay que j’efface vite ensuite avant de monter travailler. On se concentre Chloé !

I love you ! I know

Lorsque je lui annonce que je ne peux pas la retrouver ce soir, je vois bien qu'elle est déçue même si elle essaye de ne pas me le montrer. Une petite soirée tranquille, rien que nous deux. Moi ça me va ! Un sourire vient se dessiner sur mon visage quand elle prononce les trois mots magiques. Depuis le temps que je rêve de l'entendre me dire ça... Je lui rends son baiser en caressant sa joue puis murmure à son oreille.

- Je t'aime aussi.

La jeune femme récupère ses affaires en me souriant avant de quitter la salle dans un signe de la main. Lorsqu'elle refermer la porte, j'ai comme l'impression que la température chute d'une quinzaine de degrés d'un seul coup. Prenant une grande inspiration, je récupère moi aussi mes affaires avant de sortir de la salle abandonnée. Dans le couloir, je balaye les quelques étudiants présents des yeux mais Chloé semble déjà être partie du bâtiment. Mon sac sur l'épaule, je prend le chemin du parking en repensant à ce qu'il vient de se passer. Qui aurait pu prévoir tout ça ? Certainement pas moi.

Une fois dans la vieille voiture de mon père, je prends la direction de la vieille brasserie que j'ai l'habitude de squatter avec mes potes. Quand, je me gare mon téléphone vibre dans ma poche et lorsque je le consulte je remarque qu'il s'agit d'un message de Chloé.

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Sujet: Re: |Livre I - Terminé| Je t'aime ! Je sais ~

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