Naissance de " Saru " à Trakai, près de Vilnius, en Lituanie, de parents modestes et religieux. Son pays récupère des violences ayant eu lieu durant l'effondrement de l'Union Soviétique, mais lui ne sera pas vraiment influencé. Benjamin de la fratrie, il aura en tout 5 frères et sœurs.

Attentats du 11 septembre 2001 et début de la Guerre contre la Terreur. Le virage extrémiste et identitaire opéré par une partie de la famille conduit Saru vers une éducation stricte en école catholique. La rigueur des religieux affecte les enfants et brise le lien entre Saru et ses parents.

Saru refuse d'effectuer sa rentrée en établissement catholique. La dispute divise sa famille. Après plusieurs fugues du domicile familial et de l'internat scolaire, il accédera à une école publique et laïque sous la pression des services sociaux.

Saru obtient son diplôme d'études secondaires avec mention. Il intègre le Séminaire selon les souhaits de ses parents.

Saru obtient légalement son indépendance et intègre une classe préparatoire aux écoles de médecine, dont il travaillait déjà le programme à son entrée au Séminaire, à Vilnius.

Obtention d'un diplôme d'Etat d'infirmier. Saru informe ses parents de sa situation et de son concubinage avec Gabrielë Arnisie. Il renoua avec eux brièvement, après son mariage.

Marié devant la loi et Dieu à Gabrielë Semioniene. La grossesse de sa femme est découverte pendant la lune de miel. A terme, le scandale de la conception hors mariage cause son déshéritement.

Saru devient papa d'une fille, Elina Semioniete. Il est alors ambulancier à Vilnius.

Obtient un poste d'infirmier urgentiste à l'hôpital Santariskiu de Vilnius.

Premier épisode de la Grande Grippe des années 2020. Devient chef de service après la mort de ses supérieurs début 2025.

Elina meurt de la Grippe. Gabrielë survit à son exposition mais sombre dans la dépression. Tempêtes baltiques de l'hiver 2026-2027 : ils emménagent à l'hôpital après la destruction de leur immeuble.

Suicide de Gabrielë par intoxication médicamenteuse. Sarunas prend un congé prolongé puis démissionne.

Rejoint Médecins Sans Frontières et officie aux Etats-Unis pendant 6 mois.

Déploiement avec MSF dans divers camps d'urgence africains. A partir de novembre, il entame une mission de 88 mois (7 ans et 4 mois) en Ethiopie, où il renoue discrètement avec la foi catholique.

Saru rejoint des milliers d'autres volontaires en Europe orientale, et soigne les blessés civils des deux côtés du front auprès de l'Ordre de Malte. Après avoir été témoin du massacre de 73 blessés lors d'un affrontement criminel dans un camp humanitaire, il quitte le front et rejoint la Lituanie.

Saru découvre le niveau de destruction et d'appauvrissement de son pays. Il porte assistance aux secouristes déblayant les villes ruinées et constate le décès de l'ensemble de sa famille.

Saru rejoint Europolis. Il obtient rapidement un poste d'urgentiste et intègre la Soupe Populaire en qualité de volontaire.

Saru intègre une formation non officielle de l'Eglise catholique et devient Confesseur de façon totalement officieuse à Noël. Ce genre de mesure (formations secrètes, appel aux laïcs) fait partie d'une vague de mesures prises par le Vatican pour contourner le contrôle toujours croissant de l'Europe sur les cultes.

Saru est témoin d'un raid de Vampyr. Il n'approuve pas forcément la morale laïque du " héros " mais est inspiré par son action contre le banditisme au nom des plus faibles. Il entame un entraînement physique et une formation aux armes pour protéger ses frères et sœurs au besoin.

Saru assassine le responsable du viol d'une jeune femme de la communauté chrétienne de son bloc. L'affaire ne fut pas élucidée. Il expie en faisant vœu de célibat. Il quitte la Soupe Populaire pour se dédier à l'action du SAMU social.

Face à l'éclatement de nouvelles violences à Europolis, Saru trouve une nouvelle justification à la violence au nom de la protection des faibles. Tel un prêtre-guerrier du temps des croisades, il se fait secrètement un costume de justicier chrétien.

Salut ! Moi c'est Guillaume mais appelez moi MeanFanch. J'ai connu le forum via un topsite et je pense que je vais m'amuser comme un fou.
Sur une échelle de présence de 1 à 7, je pense être présent(e) de 2/7 à 5/7 selon les périodes.

Trakai, près de Vilnius, Lituanie, veille de Noël 1993. Les festivités qui se préparent restent discrètes. Depuis des décennies, le culte était interdit par décision du Comité Central ; mais le Comité Central n'était plus. L'Union des Républiques Socialistes Soviétiques avait pourtant beau n'être déjà plus qu'un souvenir, on se rappelait de la réaction du KGB et des forces spéciales après la déclaration d'indépendance du pays. On disait qu'ils maraudaient toujours, perpétrant la même violence sans uniforme mais avec le même zèle. La Lituanie était une terre taillée dans la violence : elle survivrait, et saurait se satisfaire des libertés simples que son indépendance lui offrait.
Dans un appartement du centre-ville, Evgenij Semionis et Ludmija Semioniene accueillaient leur troisième enfant, un beau fils, qu'ils appelèrent Sarunas. Ils avaient hésité à lui donner un nom plus biblique, mais s'étaient ravisés, toujours inquiets d'attirer l'attention du mauvais fou furieux nostalgique de la grande union. Evgenij et Ludmija étaient des gens simples, des catholiques convaincus qui faisaient connaissance, avec un mélange de fierté et d'appréhension, avec la liberté de culte et les messes en plein jour. Malgré leur jeune âge, à 26 ans tous deux seulement, ils avaient déjà une fille, Viktorija, et un fils, Vytautas. Avant 30 ans, ils auraient encore deux filles, Marija et Nina, avant de faire chambre à part comme deux bons chrétiens ignorant volontairement toute contraception.

On pourrait penser voir du cynisme dans ces mots, et ce n'est qu'à moitié faux. Pour être tout à fait honnête, la petite enfance de Saru s'est avérée très heureuse. Avec les aides européennes et des gouvernements responsables, la Lituanie, déjà parmi les ex-républiques soviétiques les plus développées, connut une belle croissance et une bonne adaptation au monde américain ; et les enfants en profitaient.
En fait, jusqu'en 2001 et à l'attentat ayant détruit le World Trade Center, la vie a été plutôt douce pour Saru et sa fratrie. C'est amusant de constater qu'il fait partie des rares à pouvoir encore se rappeler de l'ambiance particulière de l'époque. Il était très jeune, mais même lui pouvait le sentir, surtout parce que sa vie a réellement changé alors. La Grande Grippe et l'hiver nucléaire ont fait passer les événements de l'époque dans l'ombre de l'Histoire. Pourtant, c'est un événement capital pour Sarunas.
Transféré dans une école privée catholique avec le reste de sa fratrie à l'âge de 7 ans, il se retrouva soudainement plongé dans un monde différent, tandis que ses parents et les plus âgés de la fratrie développaient une nouvelle mentalité, religieuse, identitaire, conservatrice et de plus en plus xénophobe. Entre deux phases, Saru pencha plus contre ce changement à cause de l'attitude des religieux : durs, impitoyables et violents, ils incarnent toujours une sorte d'antithèse de la bonne application de la foi aux yeux de Saru, qui se souvient toujours de leurs visages, de leurs mots et de leurs punitions.

Plongé dans la peur de Dieu, des soutanes et de ses propres parents, qui prenaient le parti de l'équipe pédagogique sans jamais l'écouter, il ne faut pas être surpris qu'il exprime, à 15 ans, sa volonté de quitter l'école catholique pour rejoindre les bancs de l'éducation publique. Sa revendication provoqua une véritable crise au sein de sa famille : ses parents même se divisaient, sa mère réfléchissant honnêtement à la question par amour maternel malgré la sévérité et les baffes de son époux. Ses aînés se tournèrent contre lui, l'accusèrent de vouloir détruire la famille et le condamnèrent à l'Enfer.
Il fugua plusieurs fois de la maison, sans conséquence autre que d'être envoyé en pensionnat à 16 ans. Il trouva rapidement des moyens de fuguer d'ici également, éveillant enfin l'attention de la police et des services sociaux, qui firent pression pour qu'il rejoigne une école publique. Il resta interne, volontairement scolarisé à Vilnius et en contact permanent avec une assistante sociale. Il revoyait sa famille pendant les vacances, mais passait son temps dehors quand il en avait assez de faire semblant de les respecter. Il entra en contact avec un professeur des classes préparatoires à l'école de médecine à Vilnius, et obtint de pouvoir recevoir les cours sans être inscrit au cursus. Acceptant d'entrer au Séminaire à la demande de ses parents, il finit par remplir les papiers lui accordant légalement son indépendance à ses 18 ans révolus, et il quitta le Séminaire pour suivre ses classes et intégrer, bientôt, une école de médecine.
Loin d'être un pieux chrétien, Sarunas était un athée dénué de tout doute et un coureur de jupons. Il fit cependant la connaissance de Gabrielë lors de sa dernière année d'études, et il décida de se ranger et de vivre avec elle. Devenu officiellement infirmier, il trouva un poste d'ambulancier tout en cherchant à renouer progressivement contact avec sa famille. Sous la pression de ses parents comme de ses beaux-parents, il accepta de se marier, à la mairie comme à l'église, mais la réconciliation fut de courte durée : loin d'avoir attendu le mariage pour découvrir le sexe, Saru se prépara à la paternité par accident après avoir découvert la grossesse de sa femme lors de leur lune de miel en France. Plongés dans un fondamentalisme navrant, ses parents le renièrent, et il n'eut plus d'autre contact avec eux ou ses frères et sœurs.

La plupart d'entre vous n'étaient pas nés alors, mais nous voilà déjà en 2021 ! Sarunas a mis fin à l'activité un peu folle d'ambulancier de nuit pour devenir infirmier aux urgences du très bon hôpital Santariskiu de Vilnius. Malgré la crise économique latente touchant le monde, qui traînait plus ou moins depuis 2008, sa petite famille connaissait une prospérité insolente. Professionnellement comme personnellement, la vie était belle et le Destin souriait aux Semionis, qui vivaient dans un appartement coquet en périphérie de la capitale et cultivaient leur amour de la science, de la culture et des plaisirs simples de l'existence.
Même ceux qui n'étaient pas encore nés savent quand même que les choses ont commencé à changer en 2024. Les hôpitaux européens étaient préparés à l'arrivée de la nouvelle grippe qui décimait l'Asie. Sans vaccin ni traitement, cependant, la situation promettait de devenir compliquée. Les premiers signes de la Grande Grippe furent ressentis en novembre en Lituanie. L'épidémie se propagea très rapidement, conduisant à des quarantaines, des couvre-feux, des déclenchements localisés de loi martiale et, bien sûr, à de morbides vagues de mortalité. On fit vite le parallèle avec la Peste Noire un peu partout. Les personnels soignants n'étaient pas épargnés par le danger de contamination : avant que des mesures adaptées puissent être appliquées, beaucoup de collègues de Saru tombèrent malades et perdirent la vie. Par défaut, il devint chef de service et veilla à ce que la vie continue ; avec prudence.
Deux ans plus tard, cependant, sa femme et sa fille tombèrent malades. Si Gabrielë en réchappa, Elina, elle, trop jeune, ne supporta pas l'infection et s'éteignit. Le coup fut extrêmement dur pour le couple, qui dut en plus rester à l'hôpital après que de violentes tempêtes aient détruit des quartiers entiers, et leur immeuble inclus, à travers la Lituanie mais aussi dans le reste des pays riverains de la Baltique. Il était difficile, dans ce cadre, d'oublier la mort de leur fille adorée, d'autant qu'ils passaient chaque jour devant la chambre où elle avait perdu la vie. Un peu plus d'un an plus tard, Gabrielë entra dans la réserve par effraction et avala plusieurs dizaines de cachets. Elle fut retrouvée sans vie par un interne. Dévasté par le chagrin et le poids du deuil des femmes de sa vie, Sarunas persista un temps à son poste avant de se retirer, prenant un congé illimité avant de, finalement, donner sa démission en 2029.

La folie guettant son esprit, il resta lié au monde en voyageant et en cherchant des réponses, des causes à son malheur. Il plongea dans une crise existentielle majeure à laquelle il ne parvint à échapper qu'à travers l'engagement pour les autres, à nouveau : la guerre civile américaine lui donna l'occasion d'offrir ses services à Médecins Sans Frontières, et il dédia les années suivantes à venir en aide à ceux qui souffraient plus encore que lui. Il assista les pauvres et les réfugiés faisant face à la résurgence de vieux fléaux que l'on pensait éteints dans les cœurs des Hommes. En 2035, il fut appelé en Afrique, où l'intervention européenne participait à mettre pour de bon le feu aux poudres entre confessions, ethnies, partis et classes dans l'éternel continent émergent.
Affecté en Ethiopie fin 2035, il décida de quitter MSF en 2036 pour éviter d'en partir et poursuivre son action sur place. Dans ce pays à majorité chrétienne encerclé par l'islam, il fut témoin à la fois de scène d'une grande barbarie et d'une intense humanité. Au-delà des divisions politiques et économiques, des hommes de foi de toute confession s'organisaient pour aider le peuple et protéger les faibles, établissant un contre-pouvoir doté de sa propre armée, de son économie parallèle et de son agenda spécial. A travers toute la Corne de l'Afrique et jusqu'au Tchad, il aida cette congrégation d'un genre nouveau dans sa mission. Bien malgré lui, il tomba amoureux d'une religieuse qu'il côtoya longuement. Il renoua avec la foi chrétienne au fil des ans, et fut encouragé à assumer et cultiver son héritage culturel et catholique. Il se laissa pousser la barbe et trouva, dans la morale religieuse et dans la Bible, le réconfort auquel son âme meurtrie aspirait. Il s'inscrit à l'Ordre de Malte, une organisation humanitaire chrétienne, en 2042, dans l'optique de s'engager à nouveau, mais différemment, dans un cadre plus mondial.
L'occasion ne manqua pas de se présenter : il pensait qu'il serait envoyé en Asie, où la Chine venait de faire la paix avec la Russie et avait cruellement besoin d'assistance, mais les campagnes européennes attirèrent bien vite l'entière attention du monde. Alors que le Crépuscule des Dieux se déroulait sur le front, Saru faisait partie d'un convoi humanitaire de médecins et d'infirmiers allant de camp d'urgence en camp d'urgence : le personnel médical s'était raréfié au fil des années, et ils étaient souvent le seul groupe qualifié pouvant trouver des solutions aux problèmes d'hygiène et soigner convenablement les blessés. Ils firent plus d'une fois face à la méfiance des troupes, aux fouilles complètes et aux incarcérations préventives. Ils pouvaient comprendre la prudence des soldats sa sacrifiant des deux côtés. Cependant, le combat ayant opposé deux pelotons et tué 73 blessés innocents dont Saru fut témoin le convint de prendre de la distance avec ces événements, qui ne pouvaient se dérouler que loin des yeux meurtris du Seigneur. Resté membre de l'Ordre mais quittant le front, il rejoignit la Lituanie, trouvant son pays natal dévasté et entièrement ruiné. Il retrouva et enterra les membres de sa fratrie et ses parents, un à un, et resta sur place pendant 2 ans pour aider les secouristes et les équipes de volontaires soutenant la population.

Ayant fait la paix avec son passé et son héritage, et après avoir fait son possible pour soulager la Lituanie, il se rendit dans la nouvelle capitale fédérale européenne d'Europolis. En toute honnêteté, il avait, comme beaucoup, gagné la ville nouvelle poussé par l'espoir ; l'espoir d'une renaissance de la civilisation, de la raison et de la justice ; l'espoir de la Paix. Il s'engagea volontiers à la Soupe Populaire, distribuant pain et potage à ceux qui avaient faim, écoutant ceux qui étaient tristes et réconfortant ceux qui en avaient besoin. Il retrouva assez facilement un poste dans un des nouveaux hôpitaux, redevenant infirmier urgentiste par choix. Pleinement engagé dans le rêve d'Europolis, il ne pouvait cependant s'empêcher de voir avec un œil critique le contrôle très strict de l'Etat fédéral sur le culte, et la présence de caméra lors des messes. Hors du temple, il parlait de libertés bafouées et de promesses brisées avec les autres membres de sa paroisse.
Faisant de plus en plus office de confident et de conseiller gorgé de bonne morale chrétienne auprès des gens de son entourage, il finit par s'engager dans un programme secret de l'Eglise destiné à former et encadrer des membres laïcs et officieux pouvant exercer certaines fonctions autrefois réservées aux prêtres ordonnés, aujourd'hui étroitement surveillés. Fin 2047, il devint Confesseur, une fonction qu'il ne révèle pas à n'importe qui, mais qui est un secret de polichinelle au sein de la communauté du quartier et déborde sur son rôle naturel de confident au sens large. Bien qu'il n'ait jamais été démasqué, il prêche et officie ainsi illégalement. Après avoir été témoin d'un raid de Vampyr, début 2048, contre une bande de criminels violents terrorisant un bloc où il avait l'habitude de se rendre, Saru chercha aussi à renforcer son corps autant que sa foi, afin de pouvoir défendre ses frères et sœurs chrétiens et toute personne souffrant du vice des impies. Il devint familier d'une salle de sport où il suivait des cours plus ou moins fermés de sport de combat, dans lesquels il fit la connaissance de survivalistes et d'adeptes de l'autodéfense civile lui fournissant armes et formations à celles-ci.
Son volontariat à la Soupe Populaire l'exposant trop à son goût, et souhaitant porter son action humaniste et chrétienne dans les rues de la ville, il s'engagea au SAMU social, retournant au contact des plus démunis et des exclus du système. Il fut choqué par la gravité des échecs socio-économiques et sociétaux d'Europolis, nourrissant une motivation de plus en plus ferme pour une action personnelle auprès des faibles et des innocents. Quand une jeune membre de sa paroisse fut violée, il débusqua et assassina le criminel. L'acte souleva un dilemme moral en lui, et il fit vœu de célibat pour se rapprocher de Dieu en expiant ses fautes par la prière et le renoncement à l'orgueil et à l'ambition. Cependant, quand après la mort de Vampyr, la situation s'aggrava encore à Europolis, une vague de criminalité frappant la ville et sa population, il réalisa que son action n'avait rien à voir avec ses propres défauts d'homme. S'engageant pour la justice, baigné de bons principes chrétiens et forgé par les épreuves et l'entraînement, il se fit une tenue pour combattre le Mal rongeant le cœur des Hommes, se préparant à frapper, tel un croisé des temps modernes, tous ceux qui saliraient l'innocence et la vertu de leurs prochains.