Date assez importante pour moi puisqu'il s'agit de ma naissance. Le début des emmerdes quoi.

C'est l'année où ma grand mère paternelle est morte de la grippe, du moins c'est ce que mes vieux m'avaient dit à l'époque. Aujourd'hui je suis convaincu que c'est surtout la cirrhose qui a emporté cette vieille carne. On habitait dans un coins tellement paumé que la virus de la grippe n'a pas eu une grande incidence sur nous.

Si on avait eu de la chance avec la grippe, on en a eu nettement moins avec les crises économiques. En l'espace de trois ans le ranch familiale fut ruiné.

Dernière année que j'ai foulé le sol américain, et que j'ai vu mon père aussi. S'en fut trop pour ma mère qui a fait ses valises et qui s'est barrée illico dans son Irlande natal. En m'emportant avec elle bien sûr. J'espère encore y retourner le jour où la guerre civile sera fini.

Deuxième grosse date importante, l'année de mon engagement dans l'armée. Sans aucun doute la plus grosse connerie de ma vie. En une année j'ai pulvérisé le record du nombre d'heure passé au mitard de ma compagnie. Heureusement qu'à côté j'étais aussi l'une des meilleures recrue de la compagnie.  

Bon alors même encore aujourd'hui je sais pas trop comment c'est arrivé précisément. J'ai été recommandé pour rejoindre les " Fantômes". Parait-il que j'avais le profil recherché. Et bien sûr, comme un con, j'étais hyper emballé par l'idée. Au seins de cette unité j'ai très vite appris à me tenir à carreaux.  

L'Afrique. J'suis resté trois longues années là-bas. Techniquement c'est effectivement là-bas que j'ai commencé à faire des saloperies. Cependant je ne m'en rendais pas encore compte à l'époque.  

L'Asie, c'est le moment où les choses ont commencé à craindre vraiment. C'est là que j'ai pris réellement conscience du merdier dans le quel j'étais embarqué. Heureusement je pouvais compter sur le soutient de mes "frères" pour me rappeler ce qui était vraiment important, à savoir, la mission.  

J'espère qu'un jour j'arriverai suffisamment à boire pour oublier cette année entièrement. Juillet 2043, "Götterdämmerung", la plupart de mes plus proches frères sont morts durant cette opération. Ce fut le point de non retour.  

Une fois démobilisé, j'ai coupé tout contact avec les autres survivants des Fantômes. Je suis retourné vivre chez ma mère et j'ai essayé de penser mes blessures.  

Me suis proprement fait jeter de la maison maternel. Je lui en veut pas, j'étais pas ce qu'on pouvait appeler un fils prodige, et tous ses efforts pour essayer de me remettre d'aplomb finissaient toujours par échouer. J'ai plié bagage et me suis barré pour Coal District à Europolis.

J'ai finalement réussi à trouver un équilibre de vie. Je bosse puis je dilapide ma paye en whisky de mauvaise qualité jusqu'à m'effondrer afin de grappiller quelques précieuses heures de sommeil. Remarque en trois ans j'ai une connaissance quasi-encyclopédique des bars du coin.

Salut ! Moi c'est Flo mais appelez moi Liam. J'ai connu le forum via un top site et je pense que le contexte est excellent ! .
Sur une échelle de présence de 1 à 7, je pense être présent(e) 3/7.

Putain, déjà que je déteste parler de moi, je hais encore plus parler du passé. En fait j'apprécie que les gens me voient comme ce que je suis. Un poivrot sans intérêt. Et ne vous avisez pas d'employer le terme de héros en ma présence. J'ai proprement cassé le nez et les dents du dernier qui avait osé soutenir que les militaires avaient été des héros durant toutes ces années de conflit. Bon commençons.

Niveau familial déjà. Je suis le fruit de l'union improbable entre une universitaire irlandaise brillante et un jeune redneck éleveur de bétail, propriétaire d'un ranch miteux dans le fin fond du Colorado. Soyons clair sans alcool je serais probablement pas là en train de vous parler de ça. Bref une fois que la grossesse de ma mère fut découverte mon vieux réussit à la convaincre de s'installer dans le ranch. C'est marrent quand même. Elle qui était venue en vacances visiter les magnifiques parcs nationaux du Colorado, la voilà désormais à s'installer dans un ranch pour élever du bétail au lieu de poursuivre son doctorat en littérature dans le prestigieux Trinity Colege de Dublin. Remarque ce genre d'enfance apporte tout un tas de connaissance. Par exemple, vous connaissez le point commun entre Hemingway et Beckett ? C'est simple, les vieux colts familiaux qui servaient de presse bouquin dans la petite bibliothèque que mon père avait consenti à aménager pour ma mère.

Du coup, mon enfance fut surtout rythmée par le travail au ranch, la passion des armes à feu et l'échec scolaire. Heureusement pour eux cinq ans plus tard naissait ma petite sœur. Une grosse connasse aussi prétentieuse que brillante qui faisait la fierté de ma mère. En plus elle se gênait jamais pour rapporter à mes vieux toutes les bagarres aux quelles j'étais mêlé à l'école. Mais en définitive j'ai eu une enfance plutôt heureuse, surtout quand on regarde ce qui se passait dans le pays. La grippe nous épargna assez et seules quelques bêtes du troupeau moururent... et ma grand mère, même si à ce sujet j'ai pas mal de doute étant donné qu'elle continuait, à soixante-dix ans passé, à distiller son propre whisky et à le boire dans de grand bocaux. Non sérieux aucun risque que le virus de la grippe est pu survivre dans son corps.

Finalement, se fût les crises économiques qui eurent notre peau. Le cours du bétail s'effondra et en quelques années on se retrouva sur la paille. Et pour pas arranger les choses la guerre civile arriva. Mon père, grand patriote devant l'éternel prit les armes et répondit à l'appel du conflit sans hésiter. Ma mère, déjà à bout par l'état financier de notre famille péta un câble et plia baguage. Je savais mon père assez fort pour s'en sortir, mais je me devais de veiller sur ma mère et ma sœur à sa place. J'ai donc suivi ces dernières jusqu'à l'Irlande natal de ma mère.

Je devais bien admettre que je me suis très vite plût dans ce nouveau pays. Les pubs, les bagarres, bref j'étais pas trop dépaysé. D'ailleurs, aujourd'hui encore j'ai la double nationalité, irlandaise et américaine. Malheureusement mes exaltations à Dublin finirent par ne pas trop plaire à ma mère qui me coupa les vivres et me somma de rentrer dans le droit chemin. Une énorme dispute eu lieu et je décidai alors de me tourner vers le seul endroit qui pouvait accueillir des gars comme moi, l'armée.

Toute suite je me suis senti à l'aise dans ce nouveau milieu. C'était plein à craquer de looser revanchard près à en-découdre comme moi. Soyons clair j'avais toujours adoré donner et recevoir des coups. Mais j'étais loin de me douter que j'avais un véritable don pour ça. J'excellais au corps à corps tandis que je m'en tirais avec les honneurs dans les autres disciplines. En quelques mois je faisais déjà parti des meilleures recrues. Mais encore une fois mon tempérament vint foutre le bordel. Je pense avoir fait toutes les conneries possibles et imaginable au camp d'entrainement. Gazer un camarade pendant un exercice, distiller de l'alcool avec les patates du réfectoire, organisation de poker pendant les tours de gardes, contrebande de cigarette et autre réjouissance et mon petit exploit, enfoncer la tante du capitaine avec un char sous l'emprise de l'alcool. Autant que je me souvienne je n'ai jamais eu le droit à une seule perm' pendant toute la durée de mes classes. D'ailleurs l'incident avec le tank faillit me faire radier de l'armée.

Heureusement c'était sans compter sur l'aide mystérieuse des gradés. Alors que j'étais tranquillement en train de pioncer au mitard, on vint me faire une offre. Rejoindre une toute nouvelle unité d'élite ultra secrète. Visiblement j'étais exactement le genre de tête brûlée à la morale plus que douteuse qu'ils recherchaient. Perso je suis sûr que c'était mon capitaine qui voulait se débarrasser de moi en me refilant à un autre. Toujours est-il que je n'ai pas hésité une seule seconde avant de signer.

Chez les Fantômes, la rigolade ne fut pas la même, mais là où avant j'avais de simple camarades, au seing de ce bataillon, je me fis de véritables frères et sœurs. Ils étaient devenus comme une seconde famille. Faut dire que l'Afrique avait pas mal facilité mon intégration dans le bataillon. Non je vous parlerai pas de la première personne que j'ai butée. Pour la simple et bonne raison que je m'en souviens plus. A la guerre c'est tuer ou être tué et vos scrupules disparaissent quasiment en même temps que les balles commencent à siffler au-dessus de votre tête. Malgré tout, j'avais, à l'époque, un optimisme à toute épreuve. Je me disais que je faisais ça pour une bonne raison, une noble cause.

Le conflit en Asie fut une tout autre chose. Encore aujourd'hui j'ignore ce qui a déclenché ce dé-clique mais je pris conscience du monstre que j'étais en train de devenir. A mes yeux l'ennemi n'était plus un être humain, mais une simple cible en carton à abattre. Je me rappelle encore compter fièrement le nombre de mes victimes en fin de journée comme s'il s'agissait d'un simple concours de points. La graine du doute avait fini par germer en moi. Tous ces combats et ces tueries avaient-elles vraiment un sens ? Est-ce que je me battais réellement pour rendre le monde meilleur ?

Finalement juillet 2043 arriva. Durant "Götterdämmerung" je perdis un grand nombre de mes frères et sœurs. Des compagnons avec qui j'avais traversé les pires heures de l'Afrique ou de l'Asie. Ils étaient tous tombés à mes côtés comme de vulgaire pantin. Une rage sans nom m'envahit et quand finalement les hélicos arrivèrent et que l'explosion eu lieu, un rire de joie s'échappa de mes lèvres. Ce n'est que 24h plus tard que je me rendis compte de l'horreur que l'on venait de commettre. Quelque chose se brisa en moi. Mon optimisme légendaire disparut pour laisser place à une profonde dépression. Je vomis tripes et boyaux pendant des jours et les quelques heures de sommeil que me corps arrivait à avoir étaient peuplées de cauchemars. Mon esprit n'arrivait pas à se faire à l'idée que j'étais responsable d'une si grande destruction.

A mon retour à la vie civile je n'étais plus que l'ombre de moi-même. Si avant je prenais plaisir à boire, l'alcool était aujourd'hui devenu une véritable béquille. Je n'avais plus goût à rien. Crise de larme, de rage, de hurlement, mes nuits étaient toutes pires les unes que les autres. Ma mère dépensa sans compter en psy et autre connerie pour tenter de me ramener à la raison, mais rien n'y faisait. Aucun d'entre eux ne pouvaient comprendre ce que j'avais fait. Les seuls qui le pouvaient c'étaient quasiment tous tournés vers le crime et ils ne faisaient que me rappeler le monstre que j'avais été.

Finalement quand se fut devenu trop dur à supporter pour ma mère, elle me mit à la porte. Je pouvais pas lui en vouloir, moi-même j'arrivais pas à me supporter. J'ai donc pris l'avion pour le seul endroit capable d'accueillir une épave comme moi, Europolis. Avec mes compétences je n'aurais eu aucun mal à trouver un job douteux très bien payé, mais je ne voulais plus rien avoir à faire avec les affaires de cette foutue Union. La seule chose qui m'importait désormais était d'avoir la paix. Aujourd'hui j'essaye de rester le plus possible dans le droit chemin. Mais soyons bien claire. Avec ce que j'ai fait pour cette putain d'Union, il est hors de question que je croupisse en prison ou que je me fasse buter. Je n'hésiterai jamais à me défendre et à tuer de nouveau si ma vie en dépend.