La journée s’était déroulée de manière assez classique. La jeune femme avait aidé son amie pour ses cours de combat et de self-défense en fin de matinée et en début d’après-midi. Elle avait juste eu le temps de rentrer chez elle se doucher et elle était ressortie pour rejoindre son petit ami. La fin de l’après-midi s’était donc pourtant très bien annoncée. Kate était sortie avec l’écrivain afin de lui trouver un cadeau pour lui rendre la pareille. Même si elle n’était pas vraiment emballée à l’idée de faire du shopping, faire les magasins en bonne compagnie lui donnait tout de même le sourire. Seulement, si le beau brun n’était pas fan des sorties dans la foule pour une raison évidente, cela n’aurait pas pu tourner plus au cauchemar. Le jeune couple avait été pris à partie dans une manifestation qui tourna à la confrontation entre les partisans de Storeberg et les forces de l’ordre. Lacrymogènes, mégaphones, Henry avait vite perdu pied, son ouïe ne supportant pas un tel niveau sonore. Il avait mal et le voir souffrir ainsi impuissante la rendait malade. Heureusement, Lauren, qui était dans les parages, lui vint en aide pour soulever le jeune homme et l’aider à se déplacer. Lorsqu’elle pensait les avoir mis à l’abri, la brune avait fait marche arrière. Le député Storeberg était en mauvaise posture et elle ne pouvait rester sans réagir. Elle ne pensait pas mettre son amie dans cette situation. Pourquoi le jeune homme avait-il été aussi têtu ? C’était de l’insconscience à ce niveau là. Finalement, lorsqu’elle s’était rendue compte qu’ils l’avaient tous les deux suivis, l’étudiante avait rebroussé chemin, récupérant ses deux compères avant de les tirer hors de la foule en direction de la voiture. Le député avait été emmené par Vampyr et bizarrement, elle n’était pas rassurée.

Après avoir installé l’écrivain à l’arrière, Lauren avait pris la place passager et elle la place conducteur et rapidement, elle avait démarré la voiture, les emmenant loin d’ici. Le mieux était de ramener son petit ami chez lui. Montrer à l’ex-lieutenante où il habitait ne lui faisait pas peur. Si elle avait franchi la ligne et fait des erreurs plus d’une fois, elle n’était pas de cette trempe pour autant. Elle avait confiance en la blonde à côté d’elle, assez pour lui révéler où habitait l’homme qu’elle aimait, ce n’était pas peu dire. Arrivée à destination, une fois que le garage fut ouvert, Kate y fit rentrer la voiture avant de faire se refermer la porte automatisée et de sortir de la voiture, immitée par sa voisine. Elles récupèrerent le beau brun à l’arrière et entrèrent dans le loft afin de le déposer sur le canapé, allumant la lumière au passage. Elle jeta un oeil à sa complice qui l’avait bien aidé et lui fit signe de s’installer si elle voulait. De nouveau en mouvement, la brune alla dans la cuisine chercher trois verres et de l’eau. Si elle avait cruellement envie de quelque chose de bien plus fort, elle décida de s’abstenir pour le moment revenant dans le salon et remplissant les trois verres avant d’en prendre un et de le tendre à Henry.

Tu m’expliques à quel moment tu as trouvé ça judicieux de revenir dans la foule dans cet état ? Tu as quelque chose à prendre dans ses cas là pour t’aider à aller mieux ?

Evidemment, l’étudiante avait parlé d’une voix douce et basse, habituée à faire cela, écouteurs dans les oreilles ou pas. Il devait avoir bien assez mal aux oreilles et à la tête sans en rajouter une couche. Sa main se porta inconsciemment à son visage, inquiète des coups qu’il semblait avoir reçu. Elle se releva rapidement pour aller chercher le nécessaire dans sa pharmacie afin de le désinfecter et de mettre un strap, peut être deux. Revenue et reprenant sa place aux côtés du garçon, la jeune femme prit son verre pour boire un coup avant de se mettre au travail. Elle s’adressa alors à son amie, à la fois inquiète mais également avec une teinte de reproche dans la voix.

Et toi Lauren ça va ? Qu’est-ce que tu faisais là-bas d’ailleurs ?

Pensait-elle que maintenant que Christopher était au courant qu’elle était toujours en vie elle pouvait arpenter les rues d’Europolis sereinement ? Elle était toujours considérée comme morte et d’ailleurs c’était un sujet dont elle voulait parler avec la blonde. Quand pensait-elle trouver une solution pour faire les choses bien et cesser ses activités illicites qui risquaient que de lui apporter de nouveaux problèmes ?

@Henry Watford & @Lauren Anders - Suite de la mission n°3

Il y a journée de merde. Et il y a eu aujourd'hui. Aujourd'hui redéfinissait plutôt bien ce que pouvait être une journée de merde. Ca donnait un nouveau sens à la façon dont une journée pouvait passer de bonne à moyenne puis merdique et finir par totalement catastrophique. Très sincèrement je crois que si je pouvais recommencer cette journée, on oublierait la sortie shopping pour me trouver un cadeau d'anniversaire parce que ça n'avait servi à strictement rien, ça n'avait strictement rien amené, sauf des emmerdements en fin de compte. Je comprenais que Kate tenait à me faire un cadeau d'anniversaire, surtout après avoir appris qu'elle avait posé un bleu ce jour-là pour aller tabasser du vilain avec sa mère dans la ville mais je ne pouvais m'empêcher de penser qu'elle n'avait pas besoin de faire ça. Que je n'avais pas besoin qu'elle m'offre quelque chose. Elle voulait me faire plaisir pour mon anniversaire ? Une belle petite nuisette pour elle, une soirée romantique et tout ce qui peut aller avec et j'aurai été aux anges. Cela dit je suis peut-être aussi contre l'idée d'un cadeau parce que ça nous avait mené à aujourd'hui et cette journée foireuse. Aux hurlements de la foule, aux lacrymogènes qui m'irritaient encore les yeux, aux sirènes qui m'avaient ravagé le cerveau via mes oreilles, aux coups de matraque que j'avais ramassé dont l'un avait réussi à m'ouvrir la joue gauche sur un trait. J'avais de la chance rien ne semblait casser et puis ça me donnerait un air un peu bad boy, il paraît que les filles adorent les bad boys, ça pourrait peut-être faire fantasmer ma petite amie qui a pris le volant pour nous ramener à mon loft. Nous parce qu'il y a également ma baby-sitter désignée par Kate : Lauren Anders.  

Je dis baby-sitter parce que Kate m'avait confié à elle quand les choses étaient parties à vau l'eau sur l'avenue, quand Kate avait voulu jouer l'héroïne pour sauver un politique, quand je n'avais pas écouté. La pauvre Lauren avait dû faire avec moi, bien décidé à aider Kate, à lui éviter de s'attirer des ennuis. Au final c'est sur moi que j'ai attiré des ennuis surtout, c'est moi qui ai pris des coups à cause de mon incapacité à écouter. Je n'avais pas écouté ce que disait Kate, qui n'hésite pas à remuer le couteau dans la plaie avec ses mots. Mon état m'avait empêché d'obéir aux ordres du flic ce qui ne lui avait pas plu et m'avait valu quelques coups. Ca avait empiré quand, incapable de me relever mais entendant le débile en uniforme hurler encore et encore que je devais me lever et partir, je l'avais insulté. Sa matraque avait alors recommencé à distribuer les coups. Avec le recul je m'en sortais plutôt bien ou du moins pas si mal finalement. Certes j'aurai préféré ne pas servir de défouloir pour flic sur-excité de la matraque mais bon, Kate allait bien. Pas facile à digérer d'avoir été, une fois de plus, totalement inutile pour elle mais puisque j'avais décidé de me reprendre, du moins de feindre de me reprendre, je ne pouvais pas me laisser aller à ces pensées sombres. Je prends sur moi, je fais semblant, j'oublie sa critique amère.

« Vodka. »

Vu la tête de Kate, je comprends que mon trait d'humour ne lui a pas franchement plu.

« Du calme, pas trop de bruit et des anti-migraineux. »

J'ai ignoré sa remarque désagréable sur ma présence dans la foule plutôt que de côté à me cacher, elle sait très bien pourquoi j'ai fait ça, pourquoi j'ai voulu revenir vers elle pour pouvoir l'aider et la protéger. Dans mon état je savais que c'était inutile mais encore une fois … J'avais besoin de réussir quelque chose, d'accomplir n'importe quoi … Finalement je n'avais réussi à ne faire que prendre des coups. Kate revenue près de moi, elle parle à Lauren, tout en me rafistolant. Désinfection, j'hésite à faire la vieille blague du "aïe" mais quelque chose me dit de me taire. Mon tour de m'adresser à Lauren.

« Désolé de … J'ai essayé de rester sous le porche, c'est promis. »

Sauf qu'ensuite j'avais dû bouger, pour être hors de vue de Kate quand excité de la matraque s'est mis à frapper. Toujours penser aux autres d'abord. A Kate surtout. Ma façon de faire, ma façon de penser et la raison actuelle de ma détresse que je cache derrière un jeu d'acteur qui semblait vraiment avoir pris avec ma petite amie. Tant mieux.