Naissance de Lukas, dernier né d’une fratrie de 6 frères et sœurs, quelque part au sud d’Hanovre.

Mort de sa mère, d’un de ses frères et d’une de ses sœurs suite à la grippe qui ravage le monde. Lukas se retrouve désœuvré, presque orphelin alors que son père parcourt le monde, et s’emporte de plus en plus souvent avec son frère aîné qui essaie de prendre la place de chef de famille.

Son père meurt lors d’un affrontement des casques bleus, dont il faisait partie, envoyés en Amérique et les forces de l’armée américaine.

Lukas ment quelque peu sur son âge en trafiquant une carte d’identité, et s’engage dans l’armée. Il se révèle plus que doué avec une arme à la main, et plus étrangement, pour suivre les ordres.

Après plusieurs embrouilles et rixes avec d’autres soldats de son escadron, certains d’entre eux finissent par périr malencontreusement dans un incendie criminel. Des soupçons pèsent sur Lukas, mais rien ne vient étayer ces derniers. Son comportement n’aide pas vraiment à lever les doutes, et même s’il n’est jamais accusé, ni incriminé, il devient de plus en plus irascible, violent et difficile à canaliser.

Il intègre un bataillon spécial, les "Fantômes", après recommandation officieuse de son supérieur direct. Apparemment, il y serait peut-être plus à sa place, plus à son aise, sans parler qu'ils n'en ont pas encore, d'expert en explosifs, alors autant allier l'utile à l'agréable non ? Enfin, si on veut… Il se retrouve entouré de vieux et d’anciens, et ressent encore davantage le besoin de faire ses preuves et de les impressionner.

Envoi de son bataillon au Niger, où il obéit aux ordres sans se poser de questions, même si des cauchemars commencent à le hanter la nuit. Il cloisonne tous ses doutes et ses tourments, se concentrant sur ses missions et objectifs, faisant petit à petit fi de sa conscience.

Après l’Afrique, les côtes nippones et chinoises. Lukas s’en sort tant bien que mal, récolte de nouvelles cicatrices, se défait encore un peu de son humanité, affûtant son instinct de survie et ses talents au combat en contrepartie. Il gagne quelques médailles inutiles, mais parvient à grappiller de la reconnaissance de ses frères de sang, ce qui représente bien plus à ses yeux.  

Opération "Götterdämmerung", Crépuscule des Dieux. Des dieux et des Valkyries… ça ne devrait pas l’étonner, mais c’est pourtant le cas. Et sans qu’il ne comprenne pourquoi, ni comment, ça le perturbe plus que la destruction des usines de clonages et autres horreurs qu’il a pu commettre. Mais ce n’est pas tant de devoir les tuer, même si ce sont de redoutables adversaires, c’est… plus vicieux. Ça l’éteint un peu plus, laissant plus de place à sa violence et à une cruauté naissante.

Retour à la vie civile. Ce qui ne lui réussit pas vraiment. De bagarres en rixes, Lukas a du mal à passer outre cette brutalité qui est sienne depuis son combat contre les Valkyries, depuis la bombe H. Il finit plusieurs fois au poste, mais s’en tire à chaque fois, car il ne fait que se défendre après tout, jamais il ne donne le premier coup.

Lukas finit par céder aux multiples relances de  Eloïse, sa sœur, et par la rejoindre dans sa boutique… et devient donc fleuriste. Il trouve ça plutôt amusant.  .

Il a repris la boxe, en sus du jogging, tant pour se défouler que pour garder la forme, il essaie de se réinsérer et de reprendre une vie normale, toujours sans grand succès, et sait maintenant distinguer les anémones des pivoines et des clématites, c’est super utile à placer dans une conversation…

Le capitaine le rappelle, pour le gamin de Kat qui est malade ou un truc du genre. Tout ce qu’il retient c’est que son bataillon a besoin de lui et qu’il peut les aider, être utile. Pas besoin de réfléchir qu’il a déjà dit oui et s’apprête à les suivre de nouveau jusqu’à la mort.

Salut ! Moi c'est Shereen mais appelez moi Lulu. J'ai connu le forum via toujours les mêmes harceleurs et je pense qu’ il déchire sa maman.
Sur une échelle de présence de 1 à 7, je pense être présent(e) 5/7.

Je me lève.
Et je te bouscule.
Tu ne te réveilles pas,.
Comme d'habitude.

Ouais sauf que là, je suis déjà pas en avance, alors je la bouscule de nouveau avant d'éteindre la chaîne hi-fi. Elle peut bien grogner ou me proposer de rallonger un peu cette nuit, j'ai pas vraiment le temps. Alors ouais, je la fous un peu brutalement à la porte, lui laissant à peine le temps de se rhabiller. C'est pour ça que je refuse de rencontrer les copines que ma soeur veut me présenter, et que je refuse en général les propositions des nanas qui passent à la boutique. Parce que ça finit rarement bien vu que je m'en cogne un peu. C'est pas comme si elles se ressemblaient toutes hein...

I look inside myself and see my heart is black.
I see my red door and it has been painted black.
Maybe then I'll fade away and not have to face the facts.
It's not easy facing up when your whole world is black.

C'est presque facile en vérité de se glisser dans la peau de monsieur tout le monde. Il suffit de sourire un peu, d'emballer des fleurs, et de sourire de nouveau. Ouais bon okay, c'est pas vraiment aussi facile que ça, mais l'idée est là. Bon c'est pas aussi facile que ça du tout en général, mais j'arrive assez bien a faire semblant. Alors non, ça suffit pas non plus à ne pas vouloir exploser la gueule de cet empaffé qui revient la queue entre les jambes, mais tout sourire, après avoir trompé Eloïse, comme si ma soeur était débile. Mais maintenant, j'arrive à attendre suffisamment pour pas le faire devant tout le monde, c'est pas si mal. Le pouvoir des fleurs tout ça... Et accessoirement, y a aussi le fait que j'ai pas trop envie de me retrouver en taule pour de bon non plus, ça doit jouer à ce que je me tienne à carreaux, ou du moins a ce que j'en donne l'impression.

It's Close To Midnight And Something Evil's Lurking In The Dark
Under The Moonlight You See A Sight That Almost Stops Your Heart
You Try To Scream But Terror Takes The Sound Before You Make It
You Start To Freeze As Horror Looks You Right Between The Eyes,
You're Paralyzed

J'ai jamais pigé comment font les gens pour continuer et vivre comme si tout allait bien, comme s'il n'y avait rien de bizarre ou de dérangeant autour d'eux. Ils sont pas aveugles à ce point non, mais ça reste bien plus facile de faire comme si tout était normal plutôt que de se dire "who ! Ces foutus vaccins et ces morts et ces trucs étranges qui se passent, ça a peut-être un lien !" Ou "Merde c'est vraiment pas naturels ces événements, peut-être qu'on devrait creuser." ... Alors oui, ça arrange bien les gouvernements, et ça nous a toujours bien arrangés nous faut pas se leurrer, même si on a sans doute l'air plus cinglés que les autres. Même si je peux pas me vanter d'avoir buté des putains de valkyries du coup. Ces cons parce qu'elles étaient sacrément balaises quand même... Et puis, ca pète la classe de balancer qu'on a tué des demi- dieux ou dans le genre non ? Hum. Bref. Je disais quoi ?

Movie stars
Find the end of the rainbow, with that fortune to win
It's so different from the world I'm living in
Tired of T. V.
I open the window and I gaze into the night
But there's nothing there to see, no one in sight
There's not a soul out there
No one to hear my prayer

Ah ouais. Que la vie est merdique donc, que je le sais, mais que je m'en sors pas si mal. J'ai encore quelques neurones, même si pas mal d'entre eux se touchent depuis quelques années déjà. Je souris à Éloïse, qui s'occupe d'un client, avant de me diriger vers les deux gamines qui me regardent en gloussant. Alors oui ça m'amuse, et puis, si elles achètent un truc, ce sera cool, et elles ramèneront peut-être des copines, ou mieux leurs mères, la prochaine fois. Ça ne pourra être que profitable pour la boutique, ca l'aidera et puis, qu'est-ce que je pourrais faire d'autre ?
Moi, je joue juste un rôle, pour tenir debout, donner le change, les rassurer, ne pas devenir totalement fou, m'occuper, choisissez la réponse qui vous convient.

And it's true we are immune
When fact is fiction and TV reality
And today the millions cry
We eat and drink while tomorrow they die
The real battle just begun
To claim the victory Jesus won

Je sais pas trop quand ça a commencé pour moi. Peut-être quand mon vieux est mort. Peut-être quand je me suis engagé dans l'armée. Peut-être quand j'ai intégré les Fantômes. Ouais sans à un moment ou à un autre... Mais je sais que plus le temps passait, plus j'enchainais les missions difficiles et étranges, plus je me détachais de tout ça, comme si ce n'était qu'un exercice de plus. Ce qui était le cas en quelque sorte. Obéir aux ordres, c'est facile, se dire que ce n'est pas vraiment réel l'est aussi... Ou que c'est trop réel pour l'être... Quand les atrocités qui vous entourent sont trop énormes pour être montrées au reste du monde, ou pour vos derniers restes de bon sens, il est presque préférable de vous dire qu'elles sont fictives... D'autant plus quand les atrocités que vous commettez le sont encore plus. Alors vous continuez, de vous battre, de vivre, d'obéir, de sourire.
Les autres meurent, je suis en vie, c'est tout ce qui compte non ?

So needless to say
Of odds and ends
But I'll be stumbling away
Slowly learning that life is OK.
Say after me
It's now better to be safe than sorry

Enfin, moi et les autres. Parce que sans eux, je serais pas là. Sans eux, sans nous, il n'y aurait plus grand monde. Ils sont sans doute encore plus cinglés que je ne le suis, ils sont vieux après tout, l'âge doit y jouer... mais en les rejoignant, j'ai trouvé ma place, je me suis fait ma place. J'ai une famille nombreuse, j'adore mes frères et soeurs, certains d'entre eux du moins, mais je me suis jamais senti aussi à l'aise, aussi bien qu'avec eux. Qu'ils soient grandes gueules, taciturnes, violents, tordus, ils me ressemblent, ils sont tous hyper doués dans leur domaine, et pour tuer en règle général, et c'est devenu mes compagnons, mes frères, ma famille. Ils me ressemblent. Trouver une figure paternelle, obtenir son approbation, sa fierté, toutes ces conneries vous voyez ? C'est sans doute ce que j'ai cherché à faire durant toutes ces années d'après le psy.
Ouais je sais. C'est pas totalement faux.

Minuit se lève en haut des tours
Les voix se taisent et tout devient aveugle et sourd
La nuit camoufle pour quelques heures
La zone sale et les épaves et la laideur
J'ai pas choisi de naître ici
Entre l'ignorance et la violence et l'ennui
J'm'en sortirai, j'me le promets
Et s'il le faut, j'emploierai des moyens légaux

Mais tout à une fin il parait. On était de trop il parait. On a donc fini par être démobilisés et être rendus a la vie civile. Comment vous voulez rendre des gens comme nous à la vie normale hein ? Oh et encore, j'ai pas à me plaindre moi. Je suis pas trop barré et surtout je suis beau gosse. Sans déconner sinon... Se réveiller la nuit, après avoir vu et revu les clones, les morts, les folles du nord en cauchemars, ne jamais sortir sans un flingue et un couteau planqués, juste au cas où, ne pas trouver de boulot stable parce que vous savez pas garder votre calme, se retrouver en garde à vue pour la même raison, se dire que les gens sont vraiment des moutons stupides, tout ça, ça devient le quotidien. On s'y habitue. À vivre sur le qui-vive, à avoir l'impression d'être entouré d'abrutis, à toujours voir plus que les autres dans les petits événements bizarres qui arrivent, à être sur les nerfs à force de se faire chier a devoir être... Paraître normal. Quant à l'être vraiment, je suis pas certain que ce soit encore possible. Peut-être que je l'ai jamais été de toute façon et que c'est pas plus mal.

And when the broken hearted people living in the world agree
There will be an answer, let it be
For though they may be parted, there is still a chance that they will see
There will be an answer, let it be

Et quand on voit ce que les gens dit normaux ont fait de ce monde, je me dis que c'est pas forcément plus mal. Quand on voit que les gens continuent de crever alors que d'autres continuent de s'enrichir et de prospérer par des moyens plus que tendancieux... Tu m'étonnes que j'ai sauté sur l'occasion quand le chef m'a appelé. Ça aurait pas été pour aider le môme de Kat que ça aurait été la même réponse. Rien que pour faire un truc intéressant, un truc qui vaille le coup, un truc un peu dans mes cordes, qui me donne l'impression d'être vivant.. Et puis, c'est les gars, je les ai suivi en enfer, alors quelques banques... Là, ça me donne en plus l'impression d'être utile et presque de faire un truc bien.
Du coup, je me sens un peu mieux. Ça me canalise et m'occupe, exactement ce que me préconisait le doc, même s'il pensait pas exactement à ça... Je sais pas trop si ça me valorise par contre, mais ouais, je me sens utile, et ça, ça fait du bien.

Nothing really matters, anyone can see
Nothing really matters, nothing really matters to me
Any way the wind blows...

Tout ça pour dire qu'au final, je dois pas si mal m'en sortir. J'ai une famille et un boulot, officiels et officieux, et les deux sont cool. Le monde continue de sombrer, mais quelle importance ? Les gens veulent de la magie et du fantastique, mais refusent le côté sombre inérant à tout cela, ils refusent d'accepter que l'un ne va pas sans l'autre, et que de toute manière, ils finiront par se faire bouffer.
Et moi ? Moi, tant que je peux continuer de m'amuser et d'en profiter... Le reste n'a aucune importance.