Le plus gros complexe industriel de la ville, qui fournit l'essentiel de l'acier transformé de l'Europe Centrale. Cette usine est gigantesque, avec ses hauts-fourneaux et sous-usines d'assemblage et de sous-traitement par genre d'emploi du métal. Les chaînes de transformation tournent à plein régime et des milliers de gens travaillent dans ses ateliers ou bureaux. Il y a pas mal de trafics d'outillage ou de drogue, voire d'alcool de contrebande, au milieu de cette gigantesque fourmilière.

Bénéficiant de la proximité de l'aciérie, les Chantiers Navals Surcouf travaillent aussi bien pour la Marine Fédérale que la Marine marchande. Encore une fois, ce sont des milliers d'ouvriers et d'employés qui pointent tous les jours pour lancer sur mer de nouveaux super-tankers, destroyers ou paquebots, au gré des commandes. Les travailleurs de ces chantiers sont les plus tributaires du carnet de commande... Et les plus précaires, en conséquence.

Le Port de la Liberté, d'où sont parties les flottes de libération du Japon et de la Corée pendant la guerre, là où des dizaines de navires accostent encore chaque jour pour déverser marchandises et personnes sur les quais de la ville. L'endroit emploie du monde, essentiellement des employés de services, et est aussi un grand lieu de commerce... Et de contrebande, essentiellement humaine, sur le bien mal nommé Port de la Liberté; les syndicats du crime d'Europe de l'Est y sont les plus actifs; prostitué(e)s, esclaves domestiques, travailleurs forcés...

Une autre face bien sombre d'Europolis. Nécessaires pour faire transiter la quantité folle de marchandises nécessaires à la cité, les docks sont plus que jamais un territoire de non-droit, car les syndicats de dockers travaillent main dans la main depuis plusieurs années avec la pègre flamande qui contrôle les entrées et sorties. Les flics et journalistes un peu trop curieux ont souvent disparu sans laisser de traces, et l'endroit forme un gigantesque labyrinthe de containers où un accident est bien vite arrivé.

Qui ne connaît pas l'Irish Bitch, au sud des docks? C'est un sacré repaire de malfrats, un endroit où l'on ne boit ni vin ni bière, mais uniquement des alcools forts, des alcools d'"hommes". L'endroit est tenu par un ex-parachutiste irlandais, ouvertement réactionnaire, voire extrêmiste, et misogyne, les femmes n'y sont que tolérées, et uniquement en tenues courtes et avantageuses. C'est l'endroit préféré des bikers, des radicaux, des ex-militaires, de tous les marginaux que compte le coin, qui refont le monde, jouent aux fléchettes ou à la "danse des doigts", quand ils ne se tapent pas dessus à propos d'une triche au poker. Toute nana un peu forte en gueule prend de gros risques à y traîner.

Le "quartier hollandais" d'Europolis, avec des rues entières pleines de boîtes de nuit, de bars, de petits bistrots... Dans lesquels la prostitution et les spectacles érotiques ont libre cours. En théorie, il faut obtenir des autorisations de l'administration pour ouvrir, mais les journaux ont mis au jour un scandale de plus; beaucoup de ces établissements sont hors-la-loi en matière de droit de leurs employés, hommes ou femmes, et sont peu à cheval sur la sécurité ou sur l'hygiène. Si les vitrines teintées de rouge laissent entendre la nature libidineuse de cet endroit, il se murmure qu'avec les bons contacts et suffisamment d'argent, on peut à peu près tout obtenir dans ces tripots.

De loin l'endroit le plus mal famé, car miné par la pauvreté et la délinquance, on ne compte plus les car-jacking, les dealers au pied des petits immeubles, les putes et gigolos. L'endroit pue le vice, et l'absence de morale. Ici, chacun fait tout ce qui est bon pour survivre. Les routes sont mal entretenues, et les trottoirs assez sales, car les services publics ne fonctionnent plus très bien dans ces quartiers, jugés dangereux et peu accessibles.

Les "Clapiers à Lapins" d'Europolis. De loin, les habitations les moins attractives de la ville; certains bâtiments ont un siècle et n'ont jamais été rénovés. Briques rouges, portes rouillées, fenêtres sans double-vitrage... Si le reste de la ville a jadis été conçu sous des aspirations écologistes et économes en argent comme en matières, ce secteur ne remplit que le second critère. La volonté n'a pas été de faire durable, mais de faire efficace et pas cher. On s'entasse avec des familles entières dans ces appartements, recouverts à l'extérieur de "mousses" ou de "vignes" comme dans les beaux quartiers pour absorber la pollution, mais sans succès; le "brouillard" de Coal District n'est qu'à peine absorbé par ces cultures. Le bois qui a été utilisé pour ravaler des façades afin d'en faire des endroits plus "écologiques" a même été parfois arraché en partie et revendu aux ménages qui peinaient à se chauffer, l'hiver venu.