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 [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore
Jean Raulne
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Au revoir, à jamais
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Au revoir, à jamais
MessageSujet: [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore   [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore EmptySam 28 Avr - 23:03

Je sais que je dois le faire. Je sais que je dois le faire vite. La facilité voudrait que j’use de ce flingue que j’ai entre les mains. Flingue auquel je fixe une un silencieux, pendant que notre véhicule nous fait filer droit vers le sud. En silence. Les deux prisonnières à genoux au milieu de la plateforme. Les Mad Foxes en silence autour. Les otages ont un capuchon sur la tête, en fait des musettes à munitions retournées sur leur tronche et serrées au cordon, assez pour éviter que le capuchon ne glisse, pas trop pour éviter de les étouffer. La prudence, mais court-termiste, voudrait que je les abatte toutes les deux d’une balle dans la tête. Plop. Plop. Ce serait vite fait. Immanquable alors qu’elles étaient immobilisées à même le sol. Mais est-ce que c’était vraiment souhaitable ? Ce n’était pas affaire de sentiments. La pute blonde, je ne la connaissais qu’à peine. Je l’avais estimée dangereuse, et elle avait prouvé l’être en égorgeant presque cette garde, à l’intérieur du casino. Et elle avait agi pour nous. Sans hésiter. Alors que j’étais masqué. Je ne comprenais pas, mais il n’y avait pas de coïncidences sachant qu’elle m’avait rencontré dix jours plus tôt. Et Demetria… je n’avais jamais su avec certitude qui elle était, dans sa famille. Mais j’en avais su et compris assez pour faire tout seul le lien dans ma tête. Le véhicule se gare, Lukas à l’avant, McHall qui aide Oppenheimer blessée à descendre, Wilson qui fait glisser le coffre. Je jette la pute à McHall une fois qu’il a fini, puis Demetria. Sans ménagement, mais sans brutalité gratuite non plus. J’échanges quelques mots avec l’équipe. Wilson et Oppenheimer, chez l’une ou chez l’autre pour se suturer et se désinfecter. McHall avec Eulewald chez Nystrom pour ouvrir le coffre, et faire disparaître le véhicule.


Nous avions ce vieux garage pour la nuit. J’y fis conduire la pute dans le bureau du directeur, lumière éteinte. Et Demetria dans la remise. Sans lumière non plus. Toujours des colson aux poignets. Aux chevilles. Jetées à genoux dans les pièces. J’allais me débarbouiller une seconde, pendant que les mecs montaient la garde une minute. Je me regardais dans les vestiaires du personnel, dans la glace au dessus du lavabo, masque tiré sur le front. J’étais livide. Excité. Vainqueur. Que c’était bon, d’avoir lutté et dominé face à pareille adversité ! Le plan initial était bon, il a tenu le choc, malgré la mauvaise surprise des défenses à l’intérieur. J’avais combattu. Et j’avais tué. J’avais vaincu. Je me regardais dans le blanc des yeux. C’était une victoire à la Pyrrhus. Riley blessée. Kat’ aussi. Et pour dix millions qu’on avait eus. Mais contre la pègre. Pas n’importe laquelle. Pas des bookmakers, pas des chefs de gangs quelconques. Non. Les siciliens. Et il y avait la blonde, dont mes tripes me hurlaient de me méfier. J’étais vainqueur, mais au pied du mur. Je me balance de l’eau sur le visage, me frictionne les joues, le front, le creux des yeux. J’étouffe un cri de rage, de frustration et de colère. Un problème après l’autre. D’abord, cet amour de jeunesse, devenu péril mortel pour toute l’équipe. Je m’essuie le visage. Je garde mon masque sur la tête. Je laisse mon fusil à McHall, mais je garde mon flingue et mon silencieux au bout. Mes rangers foulent le sol. En silence. J’ai appris depuis des années à me déplacement le plus furtivement possible, connaissant le crissement du cuir des chausses et l’anticipant naturellement. Pour liquider des sentinelles, on ne peut faire aucun bruit. C’est devenu une seconde nature, la discrétion.


La Sicilienne d’abord. Je pousse la porte. La reclaque derrière moi. Je l’entends respirer rapidement. Peur ? Elle l’a sans doute, même si elle ne l’avouera jamais. L’homme est un animal. Un animal a peur, seul, attaché dans le noir, à la merci des prédateurs. Mais elle est fière. Je laisse un moment s’écouler. Je retire totalement mon masque. Le laisse tomber sur le sol. Et j’avance sur le côté de la pièce, uniquement guidé par le rai de lumière passant sous la porte. J’allume la lampe de bureau. Et je lui retire son capuchon. Elle plisse naturellement les yeux, aveuglée par la soudaine lumière. Son corps contusionné. Bloqué. Meurtri. Je la laisse me reconnaître, attendant de longues secondes.


Et je pose mon flingue sur sa tête, silencieux entre ses yeux.



| Salut, chérie. |


Ma voix était froide. Concentrée. Pleine d’assurance. Elle ne leurrait pas ; je la tuerais sans hésiter.


| On a un problème, tous les deux. Involontaire de ma part, mais que je ne peux réparer. C’est toi que j’ai volé. Et ce pognon, j’en ai trop besoin pour te le rendre. Tu vas devoir me convaincre de te laisser en vie malgré le risque que ça me fera prendre. Si tu me menaces, si tu menaces mon équipe, je presse la détente. Ca me sauvera pas, mais ça me retirera une épine du pied. Pourquoi je devrais te garder en vie ? Qu’est ce que tu peux m’offrir de plus que ce que je t’ai déjà piqué ? |


Sur mon point tenant le flingue, juste avant la mitaine, je regarde ma montre.


| T’as une minute. Après, je te bute et je transforme tous ceux que t’as un jour aimé en Scampi, et on finit tous en risotto. |


L’adrénaline me faisait dire des conneries, mais je n’hésiterais pas malgré tout.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore   [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore EmptyLun 30 Avr - 20:21




Elle ne voit rien et ils sont aussi silencieux qu’une tombe, alors elle essaie de compter le temps entre son casino et leur destination. Sa position agenouillée, à même le sol, et les cahotements de leur camionnette n’ont rien de confortable. Ses genoux en prennent un coup, son équilibre est précaire, à cause de ses poignets attachés dans le dos et elle tente vainement de tester la rigidité de ses attaches pour s’en libérer. C’est son ouïe qu’elle met à contribution, rien ne lui échappe malgré les sons étouffés par ce sac sur sa tête. Demetria garde son calme à grand renfort de patience. Et ce, même s’ils la malmène quelque peu lorsque la voiture s’arrête, lorsqu’ils la font descendre pour l’enfermer un moment.

Son sang bouillonne, elle se contient. Elle ne serait assurément pas à sa place si elle ne se contrôlait pas. Le temps se fait long. Ils ne l’ont pas abandonné au bord de la route, ni l’autre  otage, ce qui laisse présager qu’ils ont encore besoin d’elles. En attendant, elle pense à ses enfants, à son mari, quand ils apprendront ce qu’il s’est passé. Elle tressaille quand la porte claque, son coeur bat la chamade, il est là, mais ne semble pas faire mine d’agir. Ni paroles, ni gestes, elle comprend qu’il veut mettre ses nerfs à l’épreuve. Hors de question de lui faire plaisir.

Il, ou elle, se décide enfin à la libérer de son capuchon. Elle est éblouie un temps jusqu’à ce que sa vue s’adapte à la soudaine luminosité et qu’elle croise le regard de son geôlier. Un léger écarquillement des yeux signale qu’elle l’a reconnu. Le français. Dieux ! Ca fait des années qu’elle ne l’a pas vu, elle l’avait complètement oublié, mais ce visage, se rappelle à sa mémoire. Inconscience. Jamais il n’aurait dû retirer son masque, jamais il n’aurait dû dévoiler son visage. Elle a son nom, elle n’aura qu’à faire des recherches, à jouer de ses relations pour tout savoir de lui. Pure folie. Avant la fin de cette semaine, voilà un homme mort. Comme s’il devinait le cours de ses pensées, il braque son arme sur son front.

Si son visage reste parfaitement neutre, son coeur s’emballe tel des montagnes russes. La faucheuse se trouve devant elle, regard noir, coeur tout aussi ténébreux. Elle tait tout ce qui lui traverse l’esprit, et le laisse parler. Ou plutôt la menacer. L’homme qui la séduisait 18 ans plus tôt n’est plus, à sa place, il n’y a qu’un exécuteur. Il la tuerait, sans la moindre hésitation. Elle connaît bien ce regard, elle en croise tous les jours. Barabas a le même. Mais son vieil ami ne provoque pas ce frisson dans le dos, parce qu’elle a la certitude qu’il ne pointerait jamais une arme sur elle.

Ses yeux à elle, louchent un temps sur l’arme, avant de se fixer à ceux de Jean. Il semblerait qu’elle ait droit à un petit traitement de faveur. Mais surtout, il n’est pas dupe. Il sait l’importance qu’elle a dans la Capitale de l’Union. “Je vais t’expliquer les faits, tels qu’ils vont se dérouler si tu me tues, ça n’empêchera personne de vous traquer, vous vivrez un temps, forcés de regarder par dessus votre épaule toutes les 2 minutes, jusqu’à ce qu’ils vous tombent dessus. Rien ne les arrêtera, si ce n’est moi. Tu as tout intérêt à me garder vivante, à négocier avec moi. Je suis la seule à pouvoir garder mes chiens en laisse.”

Non, l’abattre ne résoudra rien, bien au contraire, l’affront devra être vengé au centuple. Raffael, quand bien même se trouve-t-il en prison, s’en assurera. La Famille ne permettra pas non plus que cette histoire reste impunis, question d'honneur. Pire encore, il aura Barabas et Angela sur le dos et ils sont à craindre davantage que les Siciliens. “Ce que je peux t’offrir de plus ? La vie sauve. La tienne, celle de tes compagnons d’armes, et celle de vos familles.”
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Jean Raulne
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore   [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore EmptyMar 1 Mai - 11:15

Je vois bien qu’elle est surprise. Comme je l’ai été. Cette femme que j’avais séduite vingt ans plus tôt… Je savais qu’elle trempait à l’époque dans des trucs louches, mais de là à l’imaginer à la tête d’un casino de la pègre à Europolis, vingt ans plus tard. Elle a vieilli, c’est sûr. Mais elle est plus belle aussi, plus séduisante. Toujours la même dureté dans le regard, la même nuance. Elle a toujours cette force implacable, tranquille. Je le vois dans ses yeux. Elle a aussi plus de formes. Elle a eu des enfants, sans doute. Et ses longs cheveux encadrent toujours son visage, soulignant avec ses cicatrices ses traits toujours parfaits. Elle est belle, mais elle est terrible. Seul un abruti se laisserait conquérir par ces yeux sans réserve. Et plus encore avec ce que je savais maintenant sur elle. Le couteau dans le dos n’avait jamais été aussi proche qu’en cet instant, même si en apparence c’était moi qui avais le pouvoir. Ma démarche ne tromperait personne d’averti ; j’étais obligé de négocier. Sinon, je pouvais simplement lui coller une balle. Mais je savais que ça ne mènerait à rien. Si je la butais, ça rendait les choses plus faciles. Mais ça n’éteindrait pas l’incendie qu’on avait déclenché en attaquant ces gens et en leur piquant leur pognon. J’allais devoir me livrer à un drôle de numéro d’équilibriste.


Si elle m’y force, si ça ne donne rien, nos discussions… Je la buterais quand même. Ce sera toujours un danger de moins. Et je n’hésiterais pas ; trop de gens dépendaient de moi dans cette affaire. Ce meurtre, le troisième direct de la soirée, me ferait gagner du temps. Il n’était pas indispensable, mais il pouvait néanmoins s’imposer de lui-même si les choses ne tournaient pas bien. Je ne connaissais pas toutefois les ramifications de son organisation. Donc en plus d’essayer de racheter nos vies à crédit et d’éviter un bain de sang généralisé, je devais essayer d’en apprendre plus. Tant d’objectifs à la fois…. Je me sentais comme un funambule aveugle qui s’apprête à marcher sur une corde tendue au milieu d’un précipice.



| J’en ai bien conscience, de tes ressources. En tout cas, je sais que tu pourras m’envoyer du monde. S’ils sont aussi efficaces que ceux qu’on a massacrés à l’intérieur, on ne craindra que le surnombre ou les embuscades, mais ça ne change rien. Ni toi ni moi n’avons quelque chose à gagner à mettre la ville à feu et à sang. J’ai une bande de monstres derrière moi, Démé. S’il faut poser des bombes dans les écoles de vos gosses, engager des fusillades dans vos maisons de vieux ou vous rouler dessus, on le fera, jusqu’à ce qu’on soit tous morts. On n’avait pas de limites, pendant la guerre. Si tu savais ce qu’on a vu et ce qu’on a fait… Le gamin qui t’a sauté dessus, jadis, il est porté disparu depuis dix-huit ans. |


Je me frotte les yeux. Ereinté, le stress et l’adrénaline refluent, depuis le casse. Mais je reste aussi clair que possible, même si le besoin d’un expédient à toutes ces pulsions de mort, de violence et de survie, se fait ressentir de plus en plus fort. J’ai besoin de décompresser. Quand la mission sera finie.


| Que les choses soient claires ; je te rendrais pas l’argent. On en a besoin. Il sera dépensé dans sa plus grande partie très rapidement, de toute façon, tu peux en faire ton deuil. Mais je sais bien que ce serait trop facile que de croire que mon charme naturel peut encore opérer et te faire oublier l’humiliation du braquage et la mort de tes porte-flingues. Alors, dis moi ce que tu veux. Qu’on sache tout de suite si tu repars entière, enfin, dans ton état d’origine, ou si tu finis dans le canal. |
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore   [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore EmptyMer 2 Mai - 17:22




Elle ne le contredit pas, qu’il continue donc de sous-estimer sa Famille, la chute n’en sera que plus douloureuse pour eux. Du monde, il en aura, beaucoup plus que ce qu’il a affronté ce soir, d’autres plus expérimentés, d’autres moins, mais ils sont plus de 10 000 à Europolis, contre quoi ? Une dizaine tout au plus. Par contre, ce sont des militaires, des pros, pas des gamins. Qu’à cela ne tienne, elle a aussi des vétérans. Elle ne prend pas les menaces à la légère, quand bien même la colère l’anime et le froncement de ses sourcils est assez parlant. S’en prendre aux femmes et aux enfants, c’est faire preuve de lâcheté aux yeux des Italiens. Elle sait pourtant, que les Russes, les Irlandais et compagnie, n’ont pas le même code d’honneur qu’eux. Sur bien des aspects, les Siciliens valent mieux que les autres.

Mais ce qui s’applique à eux, ne s’applique pas à tout le monde. Comme il dit si bien, ils n’auront rien à gagner à se déclarer la guerre, si ce n’est mettre en danger des innocents. Mais si c’est en persistant sur ses menaces qu’il a l’intention de négocier, il ferait mieux de l’abattre immédiatement. “La guerre t’as sans doute fait vivre l’enfer, mais ne t’a certainement pas appris à négocier dans ce monde actuel. Je suis là, face à toi, de mon plein gré. Je préférerais mille fois être auprès de mes enfants, que agenouiller et attacher devant toi. J’ai pris le risque de me laisser prendre en otage alors que le cadavre de mon ami était encore chaud, ne va pas t’imaginer que je vous considère à la légère, mais cesse tes menaces, tu veux éviter une guerre entre nous ? Négocions, entre deux personnes civilisées.”

“J’ai bien compris que ce n’est pas avec ce gamin impétueux et audacieux d’autrefois que j’essaie de négocier.”
Lâche-t-elle d’une voix sûre. Elle l’a vu dès le premier regard, que l’homme qu’elle a rencontré n’existe plus. C’est bien pour ça, qu’elle le prend au sérieux. Il ne sourcillerait même pas, en appuyant sur la détente. Pas plus qu’elle, lorsqu’elle laisse sortir “il macellaio” face à ses victimes. Mais s’il persiste les menaces, elle commencera à croire qu’il n’est capable que de jérémiades. Si elle est là, alors que son ami est mort et que la police interroge sûrement la soeur du défunt, il peut bien se montrer raisonnable.

“Ce que je veux ? Convainc-moi pour commencer. Pourquoi as-tu besoin de cet argent ?” 10 millions, c’est pas rien, et pour prendre autant de risques, c’est que ça doit en valoir la chandelle. A dire vrai, elle ignore encore ce qu’elle peut réclamer en contrepartie. Elle a de vagues idées, qu’elle doit encore faire tourner dans sa tête. C’est comme la langue, il vaut mieux la faire tourner 7 fois dans la bouche, avant de dire une bêtise.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore   [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore EmptyMer 2 Mai - 21:10

Je n’avais aucune idée des termes de la négociation. Je ne savais pas comment faire. A aucun moment de ma vie je n’avais été entraîné ou formé à transiger. L’art du commandement était de savoir temporiser, de savoir se retenir pour mieux retenir les autres. D’inspirer à chaque instant. Que ce soit la loyauté, le sens du devoir, ou la peur. Régir un groupe comme les Fantômes avait demandé de sacrées ressources, une connaissance profonde de chaque homme ou femme, de ses travers. Avec certains, me montrer brutal était contre-productif, il valait mieux les humilier une bonne fois. Pour d’autres, la même tactique m’aurait valu un coup de couteau dans le dos. C’était cet art de la connaissance humaine que j’avais porté pendant des années. Les rares fois où nous avions fait des prisonniers par le passé n’avaient pas vraiment dépendu de nous ; nous les avions faits pour obéir aux ordres. En général, devoir improviser se soldait par de bons bains de sang, et certainement pas par des boulets à se trimballer. Je devais apprendre à négocier. Et je devais l’apprendre vite.


La sicilienne me concède la guerre et son impact. Et elle a raison. Je ne sais pas négocier. C’est bien pour ça que ma femme s’est barrée et que j’ai un boulot de spécialiste et non de décideur civil dans une entreprise privée. Tout ne se menait pas forcément comment une compagnie de tueurs. Je ne peux pas m’empêcher d’étirer le bord de mes lèvres en un mince fantôme de sourire quand elle me dit qu’elle est là malgré tout, et je note bien précieusement qu’elle a des enfants. Ca ne m’étonne pas. Une bombe pareille, que je savais dangereusement intelligente… C’était pas trop le genre à finir vieille fille avec trois chats. Mais l’information était précieuse ; si on devait en arriver là, ce n’était pas la première fois que j’aurais à buter des gosses.



| Tu es ici de ton plein gré, vraiment ? |


Elle l’avait fait, d’instinct je dirais, parce qu’elle avait simplement calculé que le coût était inférieur aux conséquences de ce choix. Elle avait pris ce pari. Elle était prête à l’assumer. Elle voulait négocier. Je hochais la tête. Me concentrant, me focalisant. Le flingue en main me démangeait. Et j’allais sans doute devoir éviter d’en faire trop rapidement usage, si je voulais éviter que les choses ne dégénèrent plus encore.


| Ok. Négocions. N’oublie simplement pas que je ne réponds sans doute pas aux mêmes critères de civilisation que toi. |


C’était un fait, pur et dur. Je me doutais bien qu’elle ne rechignait pas elle-même à se salir les mains, mais massacrer des gosses à la chaîne ? J’avais cet avantage de la détermination pour moi. De son côté, elle avait les ressources, et je pensais bien plus à celles de chair qu’à ses ressources matérielles ou financières. Elle me demande pourquoi j’avais besoin de cet argent. J’hésite, mais reste impassible. Je sais que je ne peux pas lui dire toute la vérité. D’un autre côté, quel meilleur emballage pour un mensonge qu’une autre vérité ? j’agis d’instinct, après un très court silence.


| Un de mes hommes est gravement malade. Son traitement est expérimental et illégal. Alors, il faut beaucoup d’argent pour le payer. Les types sont peu regardants, parce qu’ils n’ont pas les autorisations pour faire des tests humains. Mais il y a du mieux chez lui, alors on continue. On n’a pas de gros salaires, alors on fait ce qu’on sait faire de mieux pour gagner des thunes. |


Je me frotte la barbe une seconde.


| Je ne savais pas que cet endroit était à toi. Je ne pense pas que ça aurait changé quelque chose ; j’ai vu une opportunité et je l’ai saisie. Je ne te ferais pas l’affront de te mentir, les mecs qu’on a butés aujourd’hui, je m’en tape. Il est hors de question que je te rende le pognon, quoiqu’il en soit. Tout comme il est hors de question que je te laisse te venger. Ou que tu nous utilises, on a déjà été les marionnettes de deux gouvernements en quinze ans, ça suffit. Mais je conçois bien qu’il te faut quelque chose pour renoncer à une éventuelle vendetta. L’heure où je peux t’apaiser d’un câlin est terminée depuis longtemps, pas vrai ? |


J’allais peut être un peu loin dans la franchise et le jeu était sans doute plus dangereux que jamais, et je restais en équilibre sur la corde raide, prêt à tomber. Je médite un instant, sachant pertinemment ce que j’avais à donner, la seule chose dont je disposais vraiment, en dehors de mes capacités et de celles de mes hommes. La connaissance. Je pouvais provoquer indirectement un gros scandale politique, mais ça nous ferait sans doute pourchasser par les services secrets du gouvernement actuel. Et contre un mastodonte comme l’Union, aucun espoir de victoire. Je repensais alors aux infos. Je pouvais faire tomber du monde à la défense ou au Parlement. Qui avait autorisé les frappes au Sénégal et en Côte d’Ivoire ? Les ordres 66 au Niger, sur le Yang-Tsé ou en Norvège ? Je repensais à Lily. Et me demandais si j’étais capable de la mettre en danger, alors que j’avais accepté de la laisser en vie, qu’on était devenus intimes, même. Et j’avais adoré ça. J’avais trouvé une égale, quelque part. Une malade qui avait tout perdu. J’admirais sa force, et je m’amusais de sa candeur. J’avais juré d’aider à la protéger… La question ne se posait même pas.


Bien sûr que j’en étais capable.


Mais pas tout de suite. Liv, c’était mon arme secrète. Personne se méfierait d’elle, elle était trop innocente. Entre les mecs qui voulaient la baiser et les meufs qui la prendraient pour une prune… Elle était l’atout extérieur à l’équipe qui pouvait nous tirer d’un mauvais pas. Continuer à louvoyer entre les rafales de traçantes, comme en Chine.



| J’ai des informations. Et ça peut valoir de l’or. Ca te parle, des gens surpuissants, capables de te démonter à mains nues, de vivre trois fois la durée de ta vie, et qui ont des espèces de pouvoirs mystiques ? Et je ne parle pas des cobayes du Docteur Brendt. |
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore   [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore EmptyDim 6 Mai - 17:17




Le français lui parle d’un camarade malade. Possible. Un traitement expérimental. Possible. Un coût pharamineux. Possible. Jusque là, elle n’a aucune raison de ne pas le croire, ni de ne pas comprendre leurs agissements. Une fois que la guerre est terminée, le gouvernement ne se soucie plus de ces hommes envoyés au combat. Pourtant, mieux que quiconque, ils méritent bien plus de reconnaissance qu’ils n’en ont jamais eu. Elle sait, elle comprend et ils sont légion dans son organisation qui s’est vu agrandir depuis 5 ans. Ils méritent que l’on se battent pour eux, comme ils l’ont fait pour les civils. Elle offre bien plus que le gouvernement, dès l’instant où ils respectent l’omertà, ils sont assurés que leur famille auront tout ce dont ils ont besoin s’ils passent de vie à trépas. Femmes et enfants peuvent demander n’importe quoi, ils l’auront. C’est un investissement, mais jamais à perte, c’est toujours donnant-donnant. Contrairement à ce que l’on pense, Demetria est généreuse, tant qu’on lui retourne la même générosité.

Il poursuit, en gros il se tape de tout, sauf de l’argent qu’il ne lui rendra en aucune façon. L’apaiser d’un câlin ? La réponse est dans son regard, son expression, son attitude. Elle ne mêle pas vie privée à vie professionnelle. En l'occurrence, ils négocient, il s’agit donc d’affaire. Le temps où ils batifolaient est révolu depuis des années, ça n’a duré qu’un été, épisodiquement. Sans regrets, ils sont retournés à leur vie. Mais il a bien compris qu’il fallait trouver une entente pour éviter cette guerre. 10 millions et 1 vie, valent-elles cette guerre ? Il voudrait vendre des informations en échange d’une vie ? Il n’y en a qu’une qui compte, bien qu’il y ait plusieurs pertes à pleurer.

Certes, il attise sa curiosité, pourtant, elle prend le temps de réfléchir. Il n’est pas question de se précipiter, pas quand elle peut en tirer parti. “Tu dis qu’elles valent de l’or, mais des informations ont la valeur que l'intéressé veut lui en donner. Les tiennes peuvent valoir 10 millions d’Eurodollars, et si tu l’acceptes, je suis toute ouïe, mais ça ne vaudra pas celles des vies que vous avez prises. Encore moins celle que tu as prise devant moi.” Rien n’égalera la perte de Lorenzo, son cousin, mais si elle négocie avec son assassin, ce n’est pas sans raison. Si elle meurt, ce sera la guerre assurée. Si elle s’en sort vivante, elle peut aussi bien déclarer la guerre ou l’abattre dans l’oeuf. Si elle meurt, ça fera le plaisir de Valente. Si elle survit, elle a de toute façon une autre guerre à mener. Voilà son quotidien, les guerres, depuis son enfance. Des guerres différentes, certes, des guerres tout de même.

“Visiblement, vous avez besoin d’argent. Au delà de ce fait, vous recherchez l’adrénaline, l’action, je pense que la vie civile ne vous convient pas. J’ai des ressources, beaucoup, et vous pourriez en bénéficier, mais cela éveille la jalousie de certains, j’ai des ennemis, très fortunés. Je te propose une collaboration, vous garderez l’argent bien évidemment et j’aurai la satisfaction de les voir dépouillés. Il s’agit d’enjeu hautement plus intéressant que vos fourgons blindés, vous pourrez toujours dire non ou accepter si vous jugez le casse trop dangereux pour vos vies. Vois ça comme un échange de services, qu’en dis-tu ?” Se tenir devant lui, dans sa position, commence à lui fatiguer les genoux, ça devient douloureux. Pourtant, elle n’en montre rien, toujours digne, même dans une position, pas seulement physique, aussi délicate. Sa vie entre les mains d’une ancienne conquête de Sicile, quelle ironie.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore   [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore EmptyMar 8 Mai - 0:50

C’était un jeu dangereux. On savait bien qu’il pouvait se finir à chaque instant en drame. Nous avions tous conscience des conséquences de nos actes. On avait côtoyé les armes, le feu et la mort pendant trop longtemps pour nous croire invincibles, et malgré la victoire remportée ce soir, il était évident que nous ne ferions pas de long feu. L’histoire le prouvait ; tous les criminels violents finissaient par tomber tôt ou tard, et plutôt tôt que tard. Quoiqu’il en soit, on persiste et signe. C’est le destin qu’on s’est choisi. Pour l’un des nôtres. Quel choix nous restait-il ? Nous cotiser avec nos boulots ? Ca n’aurait jamais rassemblé le dixième de la somme requise. Pas plus que des emprunts bancaires, vues les garanties qu’on était capables de fournir. La solution s’était vite imposée d’elle-même, qu’importent les risques. De toute façon, il fallait bien avouer qu’on avait déjà envisagé l’éventualité de tirer un trop gros poisson pour nous ; il était évident dans une ville aussi pourrie que se regarnir le porte feuille se faisait au détriment d’un autre mec, et que le dit mec pouvait très bien tremper dans un milliard de trucs louches.


La sicilienne pèse le pour et le contre. La perspective d’obtenir des informations l’intéresse, mais elle n’a pas l’air prête à banquer, à accepter de payer autant et d’accuser l’affront seulement pour quelques infos lâchées en contrepartie, même si c’était la bombe annoncée. Elle rappelle qu’elle a perdu des hommes. Cette mention seule permet d’expliquer en bonne partie le problème qui nous occupe maintenant, et n’est pas sans me faire nourrir quelque respect supplémentaire pour la mafiosa. Elle n’est pas qu’une garce sans cœur qui se fait du blé sur le dos de la ville et de ses pauvres hères, alors. Et c’est déjà pas si mal. J’écoute sa contre proposition.


Elle se fait psychologue et commence à me parler de ce qu’elle comprend de notre psyché, de nos motivations et de ce qui nous a mis dans cette merde noire. Honnêtement, bien que son analyse soit un peu précipitée et partielle, il n’en reste pas moins qu’elle est somme toute relativement valable. Je comprends sans peine sur quel terrain elle nous mène. Et la décision se fait attendre sans appel.



| Tu ne veux pas d’infos parce que tu considères ça comme insuffisant, ok. Mais si je gagne un répit ce soir en acceptant, je crève dans vingt-sept jours à force de m’attaquer à tes ennemis au sein de la pègre. On s’est déjà montrés gourmands une fois. Mais cibler tes ennemis ? Ils vont vite comprendre, et tous se liguer contre nous. Je ne peux pas miser la vie de mes hommes uniquement pour te débarrasser des gens qui te gênent. |


Je soupire, me frottant les yeux, me forçant à réfléchir et à avoir des idées constructives. Le compromis ? Jenna m’en parlait tout le temps, quand on était marié.


| Un casse, une fois. Tu me proposes tes cibles et je prends celle de mon choix. On peut faire ça salement, si tu veux. Mais à notre façon. Ok ? |
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Dernière édition par Jean Raulne le Ven 1 Juin - 20:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore   [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore EmptyMar 29 Mai - 19:08




Se retrouver dans cette position réveil des souvenirs bien moins glorieux en elle, plus douloureux aussi, avec Don Tizio. A la différence que ce dernier exigeait d’elle qu’ils se marient, hors, on n’exigeait rien de cette jeune fille fière et tempétueuse à l’époque. Ni hier, ni aujourd’hui, ni plus tard. Elle avait payé cher son entêtement, mais lui, plus encore. Il en avait perdu la tête, au sens propre du terme. Elle avait montré à tous ce qu’il en compte de s’en prendre à une Di Marzo. Cette histoire remonte à des décennies, elle a acquis l’expérience pour ne pas s’affoler de sa situation actuelle.

Malgré tout, la peur résonne en elle. Jean se montre suffisamment raisonnable pour accepter de négocier, il comprend la nécessité de le faire, mais s’ils n’arrivent pas à un compromis, que fera-t-il d’elle ? Prendra-t-il tous les risques d’une guerre en la tuant ? Elle doit le prendre en compte, il semble en être capable cet imbécile et elle ne sera plus de ce monde pour en être témoin. S’il ne la tue pas, s’il la garde en espérant pouvoir négocier avec Valente ou autre, Barabas et Angela lui tomberont dessus. De cela, elle n’a aucun doute.

Un mince sourire ourle un coin de lèvre quand il refuse son échange de service. “Tu ne m’en voudras pas d’avoir essayé.” Avoue-t-elle simplement. Il a parfaitement compris, et c’est tout à son honneur, que ses ennemis finiraient par faire le rapprochement, ils associeront les militaires à la Cosa nostra et deviendront les cibles privilégiées de ses ennemis. Elle ne serait pas en vaine pour autant, mais elle jouit d’une réputation plus redoutable que ces renards. On y réfléchit à deux fois avant de s’attaquer à elle, ou son organisation. Les renards auraient eu plus à craindre qu’elle. “Un casse, une fois.” Concède-t-elle. “Si vous échouez, vous m’en devrez toujours une, mais je ne doute pas de votre professionnalisme, je ne serais pas déçue, n’est-ce pas ?”

Les renards dont parle la presse depuis quelques jours semblent presque inofensifs et ne s’en prennent qu’à des fourgons, comme des débutants. Le fait d’apprendre que ce français est un des leurs, change la donne aux yeux de la sicilienne, c’est pourquoi elle demande une assurance supplémentaire. “Plus l’assurance que vous ne volerez plus mes sociétés. 10 millions, c’est bien assez, je ne manque peut-être pas de moyens, je ne m’appelle pas Mère Thérèse pour autant.” Généreuse, elle l’est, bonne poire, non. S’il en vient à la considérer ainsi, il le regrettera. S’il a les moyens de se renseigner à son sujet et d’apprendre qu’elle a une famille, elle a autant de ressources que lui.

“Si c’est entendu, je suis toute ouïe concernant tes informations qui valent sois disant de l’or, mais j’ose espérer que tu as l’intention de me traiter comme amie désormais et me détacher ?” Il est entendu qu’ils négocient une trêve. Il a cessé de pointer son arme sur elle, et Demetria n’est pas assez folle pour tenter de s’enfuir alors qu’il doit y avoir 2 voir 3 autres renards à l’extérieur, prêts à la ceuillir.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore   [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore EmptyVen 1 Juin - 21:08

Faire ça à notre façon. A grand renfort d’explosifs et de poudre, de rafales de FM et de coups de couteau. C’était ça, notre style. Là où la majorité des cambrioleurs et braqueurs ne voyait leur équipement que comme un moyen d’arriver à leur fin, si possible sans trop de casse, nous autres Fantômes considérions plutôt notre matériel comme le moyen d’assurer notre suprématie la plus totale, la plus brutale et la plus absolue qui soit. Dans le même but de protection sans doute, mais sans la moindre concession accordée aux lois ou à la morale. Notre éthique était notre survie, notre motivation la victoire, la domination. C’était inscrit au plus profond de nous au fer rouge depuis ces mois de drill intense en plein cœur de la forêt noire, ou des marais du sud de la Pologne. Depuis l’Afrique de l’Ouest, l’Extrême-Orient, la Scandinavie et la Russie. Quoiqu’il arrive on ne pourrait jamais tergiverser sur notre propre sécurité, quoiqu’elle en coûte aux autres.


Quelle loyauté et quelle précaution devions-nous avoir pour ces gens du commun, de toute façon ? On avait sué du sang et des larmes pendant des années pour défendre l’idéal commun d’un retour à la paix globale et aux intérêts de nos nations. Au bien de nos concitoyens. Ces mêmes raclures de chiottes qui avaient passé tout ce temps à construire une capitale du crime, ou comme la garce que j’avais sous les yeux, à développer un empire de la finance illicite, de la drogue, de la prostitution et des trafics en tous genres. Tout ça pour ça.


Nous avions sacrifié le peu de santé mentale qu’il nous restait pour tous ces égoïstes, ces cancrelats, qui jouissaient de la société sans y contribuer de façon saine et positive. J’avais vu des jeunots se tenir les tripes en appelant leur mère, le même genre de petit gars si sympa, si amical, qui avait la semaine d’avant estourbit trois nanas au couteau pour leur faire révéler le tracé des réseaux d’approvisionnement clandestins de l’ennemi. Cette guerre avait été horrible, longue, douloureuse pour tous ses participants. Tout ça pour ça. Pour devoir braquer des palaces croulant sous l’argent sale, et traiter avec des salopards de planqués qui vampirisaient tout ce que nous avions contribué à bâtir et à défendre. Le constat de ce temps, cette énergie et cette santé, balancés par la fenêtre pendant quinze ans ne faisait naître en moi que la froide et haineuse compréhension de ce monde de merde, que j’avais défendu en vain. Je hoche la tête quand l’italienne accepte le deal que je lui propose.



| On n’échouera pas, et tu sais aussi bien que moi que mes promesses ne valent rien, mais que les faits parlent d’eux-mêmes. Tu as vu ce soir que j’avais les ressources pour ce genre de choses. |


Mais la belle demande des garanties quand même. Pas tant sur nos compétences que notre conduite, que notre sens de l’honneur.


| Pour ce que ça vaut, tu as ma parole d’officier. Mais il va falloir m’indiquer très clairement ce qui est à toi, ici. Dans une ville aussi pourrie, on ne sait même plus qui on vole. |


Je secoue la tête quand elle m’interroge.


| C’était les infos, ou un autre compromis. Tu as choisi un autre compromis. Ma vie et celle de mes camarades, de tous nos proches, contre ce service qu’on va te rendre. |


Je tire mon crève-cœur, mon poignard qui m’avait accompagné des années durant, et que j’avais su conserver après l’armée. L’arme avait poignardé bien des poitrines, des bas-ventres, lacéré des gorges… Et là, il fait sauter les liens qui l’immobilisent.


| Inutile, j’imagine, qu’on se rappelle mutuellement ce qu’on promet à l’autre en cas de non-respect de nos paroles respective ? Il va falloir que tu me briefes sur ce prochain coup, et sur les endroits que je dois éviter. Appelle-moi à ce numéro. |


Couteau rengainé. Je lui griffonne sur l’avant bras le numéro. Et lui file l’un des prépayés de réserve de l’équipe, numéro de série limé, puce changée, le tout avec des gants. On débutait, mais couvrir ses traces était une obligation déjà du temps de l’armée.


| Tu peux te barrer. Inutile de pourchasser le propriétaire des lieux, il n’a aucune idée de l’utilisation de son garage pour cette nuit. Si tu passes un coup de fil maintenant, quelqu’un pourra arriver avant le matin. |

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore   [Livre I - Terminé ]Men have nothing good anymore EmptyDim 12 Aoû - 10:44




Il ne lui promet pas vraiment la réussite, mais il prétexte que les faits parlent d’eux mêmes. Oui, il a les ressources, ils ont réussis à braquer un casino qui s’était prémunis de ce genre de situation, ils sont malins ces connards, mais surtout prêts au pire. Combien de cadavres et de blessés lui dénombrera-t-on à son retour ? Demetria a bien compris qu’il ne sont pas les considérer à la légère et c’est pourquoi elle négocie. L’idée c’est avant tout de sortir d’ici vivante, avec des avantages.

Jean lui donne sa parole d’officier qu’il ne s’en prendra plus à ses sociétés, la réponse est brève. “Pars du principe que tout ce qui se trouve dans Blue Island m’appartient.” S’il était un peu plus attentif aux rumeurs, il saurait que cette partie de la Capitale est sous influence de la Cosa Nostra. Les renards seront persona non grata dans ce coin de ville, aucun Sicilien ne permettra que l’un d’eux agisse sur leur territoire après cette prise d’otage et ils auront des adversaires à la hauteur. On ne s’attaque pas impunément à l’un d’entre eux, encore moins lorsqu’il s’agit d’un Don. Seulement, elle n’a pas besoin d’une déclaration de guerre pour l’instant, pas avec la menace de Valente.

Il impose ses conditions, elle serait bien en peine d’imposer les siennes. Pas pour l’instant. “Je vois. En ce cas, tu me dois un service, je te contacterai quand j’aurai besoin de vous.” Elle ne dira pas quand, elle devra choisir avec grande attention la cible des renards, celle qui rendra le plus service à la Cosa Nostra.

D’un regard méfiant, mais le visage inexpressif, elle ne le quitte pas du regard pendant qu’il dégaine un poignard avant de venir lui couper les liens. Aussitôt, elle frotte ses poignées de nouveaux libres, de courte durée puisqu’il s’empare d’un bras pour y noter un numéro. Demetria lâche un ricanement. “T’appeler ?” S’enquit-elle en haussant un sourcil goguenard. “Je te retrouverais, Jean, et je te brieferais de vive voix.” L’omerta est toujours de rigueur, la Sicilienne utilise rarement les moyens de communications technologiques et encore moins lorsqu’il s’agit d’affaires interne comme extérieur.

Il n’a aucune idée de ce qu’il vient de perdre, l’anonymat, en plus de s’endetter d’un service auprès de la Sicilienne. Si elle le voulait et/ou s’il la trahissait, elle s’assurera dès cette nuit que son nom soit dévoilé. Quant à elle, Demetria va perdre beaucoup d'énergie pour éviter qu’une guerre éclate entre les Siciliens et les Renards, en plus de devoir tenir à l’oeil Giulia et enterrer son frère jumeau. La Sicilienne s’assurera que les renards trouvent la mort au cours de ce service. Elle n’a pas tout gagné, elle n’a pas tout perdu non plus. Elle perd beaucoup aujourd’hui 10 millions et un cousin, en échange de sa vie sauve et d’un service... Ils perdront tout la prochaine fois.

Dans l’instant, il la libère, non sans lui mettre un téléphone prépayé entre les mains. La Sicilienne se relève pour lui faire face pendant qu’il déblatère, elle se demande ce qu’il est advenu de l’autre otage avant de se dire qu’elle n’en a rien à faire, cette prostituée peut crever pour avoir gêné Giulia pendant cette fusillade. Ils peuvent tous crever, elle n’en dormira que mieux, malheureusement la vie n’est qu’une multitude d’obstacles.

“Avant toi j’imagine ?” Demande-t-elle avant de le précéder suite à son acquiescement, même s’il est armé, il n’a pas l’intention d’avoir un ennemi dans le dos. Il la guide jusqu’à la sortie et après au moins 1 heure à passer sur les genoux, il est très agréable de se dégourdir les jambes. Plus agréable encore de sentir l’air frais caresser son visage. “A bientôt.” Lance-t-elle avant qu’il ne claque une porte dans son dos. Négociations terminés. Demetria regard à gauche et à droite, elle essaie de se situer, mais ça ne l’avance pas davantage puisqu’elle ignore où elle se trouve.

Très calme, elle inspire en relevant le visage vers le ciel et expire. Son corps tremble et ce n’est pas uniquement à cause du froid, l’adrénaline disparaît de son organisme. Elle a beau être habituée de ce genre de situation, c’est jamais une partie de plaisir de se retrouver prisonnière ou victime et c’est pourquoi elle préfère nettement être de l’autre côté. L’image de ses enfants s’impose, il est temps d’aller les retrouver. Demain, elle brisera des os et des corps.
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