[Livre I - Terminé] Toute la vérité, rien que la vérité

Toute la vérité, rien que la vérité
Ft. Aélia Berkelay &Chloé de Vrède

“Le vrai journaliste est celui qui vend la mèche en se brûlant les doigts.”

S'il y avait une chose qui était sûre à 100% sur cette planète c'était bien le fait que le matin et moi ne serions jamais de grands amis. Comme tous les jours de la semaine le réveil se mit à sonner bien trop tôt pour mon petit corps. Je m'extirpais laborieusement de la chaleur de ma couette pour me rendre dans la cuisine et me faire couler un café sans sucre. Il me fallait au minimum ça pour réussir à sortir du brouillard, un geste de survie pour ma part. La boisson chaude se propagea dans tout mon corps et me réveilla en douceur. Douche, maquillage, un nœud dans les cheveux et me voilà en route pour l'Institut Pasteur. Le plus gros laboratoire d'Europolis, regroupant les meilleures têtes chercheuses en matière de remèdes. Toutes les maladies, les virus et autres saletés y étaient étudiés sans relâche dans des étages spécifiques à chaque pathologies. Pour ma part, j'avais deux casquettes dans ce laboratoire. Je travaillais sur l'élaboration d'un vaccin suite à de nouvelles mutations génétiques trouvées sur des cas isolés. Les virus étaient de plus en plus coriace et les détruire sans nuire au corps du patient dans son ensemble était un challenge permanent. Aussi, je menais de front un second combat , mon combat. Après une première thèse pour l'obtention de mon doctorat, j'avais obtenu un travail à l'institut dans lequel on me laissait mettre en place mon propre essai clinique contre la dystrophie musculaire. Cette maladie qui m'invalidait petit à petit tout comme ma mère. D'origine génétique, elle pouvait prendre de nombreuses formes et des stades de gravité très différents. Du léger handicap au stade de légume allongé sur un lit jusqu'à l'arrêt cardiaque. Chaque patients étaient différents mais pour ma part, le verdict était sans appel. Sans un remède efficace, personne ne donnait chère de ma peau d'ici 10 ans. J'étais vouée à devenir impotente à une vitesse grand V. Je n'avais donc pas de temps à perdre... une blouse et me voilà au boulot. A mon arrivée, le grand patron me fit signe de le rejoindre dans son bureau.

« Bonjour Aélia, vous allez bien ? »

Je me contentais de hocher la tête. Cet homme était imbuvable, un pervers aux yeux mal placés qui n'inspirait rien de bon. J'étais prête à parier qu'il cachait un tas de secrets glauques. Pour autant, mon compte en banque était bien approvisionné grâce à lui. Je n'avais donc pas intérêt à broncher de trop.

« Une journaliste va venir vous rencontrer ce matin. Une certaine Chloé de Vrède souhaite faire un reportage au sein de nos bâtiments. Je pense qu'une jeune femme charmante comme vous l'êtes ne ferait que du bien à l'image de l'Institut, j'ai donc accepté. Je compte évidemment sur vous pour ne pas manquer d’éloges . Ais-je été clair ? Elle sera là d'ici deux heures environ. »

Je détournais les talons en râlant intérieurement. Que voulait-elle !? Je n'avais pas de temps à perdre avec une journaliste, faire des courbettes à une inconnue pour lui faire croire que tout était rose ici n'était qu'une simple histoire d'apparence. Les journalistes n'étaient plus autorisés à entrer dans l'établissement depuis longtemps, depuis le début des rumeurs concernant le vaccin universel et manque de chance, cela me tombait dessus aujourd'hui. Je n'aimais pas les journalistes et cela depuis mon plus jeune âge. A mes yeux, tous étaient de grands manipulateurs de l'opinion. Et les gens s'éduquaient au travers de leurs images ou articles. Bande de naïfs. La mâchoire serrée, je repris l'air de rien mon travail pour me changer les idées en attendant la venue de cette demoiselle...

Belzébuth

J’avais manqué de briser mon crayon face aux ordres de mon supérieur. Il me prenait pour une débutante sur le terrain ou quoi ?! Rah ! C’est pas parce que tu as cinquante ans que tu as plus d’expériences de terrain que moi ! Bon, si peut-être un peu ! Mais ce n’est pas parce que je sors de l’école que je n’ai jamais fais des recherches. Tss … Je passais une main dans mes cheveux en
marmonnant une insulte à voix basse, dire que je leur avais presque donné une partie de mes recherches. Je sortis mon bloc-note et entrepris de travailler mes questions pour demain, parce que bien sûr, c’était du jour pour le lendemain. Rah ! Je m’y mis avec attention, préparant quelques questions pièges dont je connaissais les réponses, petite fouineuse que j’étais. Je profitais de la pause pour passer un coup de fil à une certaine personne qui me promit de m’envoyer quelques petites informations qu’il gardait en réserve pour moi. Bien … Je finis mon thé et retournai au boulot. Heureusement que j’avais mon boulot pour me délaisser des soucis du reste de mes affaires.

Je choisis avec soin mes affaires, mon costume noir avec une chemise blanche et une paire de ballerine bleue clair serait parfait ! Je rajoutai une broche papillon bleu clair, ma tenue était prête pour demain. Je me levais un peu plus tôt que d’habitude et en profitai pour me coiffer avec soin avant de passer le tout. Je bus mon café en relisant mes notes et mes questions, plus ou moins validées par mes supérieurs, sur mon ordinateur. Bon je devais passer rapidement à l’agence, récupérer un dossier … Je devais vérifier une donnée, dans celle que j’avais actuellement … Je rappelais aussi mon contacte qui m’envoya une liste rapide des employés du labo. Cet idiot avait piraté ça depuis quelques temps, il m’était trop souvent à jour les données, je savais qu’il avait treize ou quatorze disques durs surpuissants rien que pour moi. Mais je ne pouvais pas savoir qui serait en charge avec moi … Merde ! Je frappais mon bureau et Mathymat éclata de rire au téléphone. Ta gueule ! C’est pas le moment de te moquer. Je me calmais aussitôt. Ce n’était pas sa faute, il avait clairement déjà fait beaucoup de travail pour moi. Je bus une nouvelle gorgée de café et éteignis mon ordinateur avant de le glisser dans sa sacoche pour le déposer à l’agence, j’évitais de laisser cet ordinateur chez moi.

J’arrivais avec une avance de dix minutes sur le rendez-vous et patientai à l’accueille le temps qu’on me conduise dans un bureau. Inutilisé visiblement, pas de papier partout … Le bureau des entretiens hein ? Si on essayait de m’intimider c’était raté, j’avais vu pire plus jeune. J’attendis en me demandant si cela allait être un homme ou non. Et au vu de la couleur de mes cheveux je sentais les stéréotypes sur les blondes. Bah … Quelques phrases sur le vaccin qui avait conduit les gens dans la folie avec des données pointues devraient le ou les faire taire. Je me tournais vers la personne qui entrait et lui souris, oh … une amie de blondeur. Je lui tendis la main avec un sourire.

« Enchanté de vous rencontrer, je suis Chloé. Vous êtes ? »

N’ayant pas eut les photos des membres sous les yeux, et mes supérieurs ne sachant pas qui j’allais rencontrer je pouvais difficilement lire dans les pensées. Bien, voyons voir ce que je pourrais te tirer comme informations ma jolie !

Toute la vérité, rien que la vérité
Ft. Aélia Berkelay &Chloé de Vrède

“Le vrai journaliste est celui qui vend la mèche en se brûlant les doigts.”

Le temps s'écoulait à une vitesse folle, alors que j'avais l'impression d'avoir commencé mon travail il y a une petite heure à peine, l'horloge murale indiquait déjà dix heures moins dix. L'heure présumée où la fameuse journaliste devait faire son apparition dans nos locaux. Avant de m'absenter pour ce rendez-vous, je jetais un coup d'oeil sur l'ordinateur situé au fond de la pièce. Dans celui-ci était répertorié l'agenda de tout les laborantins présents aujourd'hui y compris le mien. Sur le petit planning portant mon nom était écrit un tas de contrôles de routine sur des patients participants à mes essais. Ma journée s'annonçait chargée et je n'avais pas de temps à perdre à faussement venter les louanges de mon travail et des progrès de la médecine que j'estimais trop peu concluant. L'entretien avait lieu dans la pièce la plus glauque du bâtiment, une pièce vide de toute âme, aseptisée de haut en bas. De quoi se sentir véritablement à l'aise... très « cocooning »... ou pas.
Je poussais donc la porte de la petite pièce et me trouvais face à une jolie jeune femme aux cheveux blonds, son allure était professionnelle bien que trop « journaliste » à mon goût. Toutefois, son air avenant et son visage pétillant eurent un effet décontractant immédiat sur moi. Le lieutenant Hart s'était présenté il y à deux jours à peine à mon domicile, il avait découvert sans mal mon trafic de soin. Du moins, une partie. Je n'avais donc pas le cœur à subir un nouvel interrogatoire aujourd'hui... malheureusement je n'avais pas le choix. Le chef avait parlé. Je m'approchais donc de Chloé pour lui rendre sa poignée de main, accompagnée d'un sourire, par politesse.

« Bonjour Chloé, je suis Aélia. Aélia Berkelay. Je pense que nous pouvons nous tutoyer n'est-ce pas ? Laissons les « vous » aux personnes âgées ! »

Deux options se profilaient devant moi : la première était de ne pas être aimable et tenter de jouer la carte de la rétention d'informations au risque de voir durer l'entretien pendant des heures... les journalistes avaient la réputation d'être très têtus, alors une femme dans ce rôle n'allait pas oeuvrer en ma faveur. La deuxième option, celle qui me paraissait la plus pertinente : briser la glace et essayer de prendre ce rendez-vous de manière positive afin de rapidement retourner vaquer à mes occupations. Pour cela, je quittais ma grande blouse blanche et détachais mes longs cheveux pour enlever mon côté trop strict. La pièce était déjà assez angoissante ! Je pris place sur la chaise en cuir derrière le bureau, j'avais un peu l'air de la « big -boss » faisant passer un entretien à une petite nouvelle. Une place qui ne me ressemblait pas vraiment. De nature assez timide, je ne cessais pas gigoter d'une cuisse sur l'autre. Anxiété quand tu me tiens...

« Installe toi Chloé ! Nous n'avons pas été gâtée sur le choix du bureau... J'avoue ne pas connaître la raison de tavenue ici, j'imagine que tu vas m'éclairer à ce sujet ? »

Impossible pour moi de me détendre tant que je n'aurais eu connaissance du fil conducteur de la discussion à venir. J'avais besoin de savoir à quelle sauce j'allais être mangé par la jeune femme. Elle n'était pourtant pas policière mais, à mes yeux, il y avait assez peu de différence. Mes mains étaient moites et mes doigts s'entortillaient nerveusement les uns entre les autres. Nous étions à présent toutes les deux installées et nous pouvions commencer nos bavardages.

« D'ailleurs, pour qui travailles-tu ? »

La phrase de mon chef passait en boucle « Je compte sur vous pour ne pas manquer d'éloges... » m'avait-il dit. Je devais donc à présent rester très concentrée pour choisir mes mots avec soin. Un petit jeu qui n'avait rien de simple pour moi car j'étais plus le genre de femme sans filtre. Très cache. Pour les éloges, ils avaient fait une erreur de casting en revanche, pour les ragots de couloir, j'étais de loin la meilleure.

Belzébuth

Alélia Berkelay … Je fronçais très légèrement les sourcils en fouillant ma mémoire pour voir si je n’avais pas des dossiers sur cette personne. Visiblement non. Ce qui pour elle était une bonne chose, et pour moi une mauvaise : je ne pourrais pas la manipuler comme je voulais. Tant pis, autant essayer de lui sortir les vers du nez en douceurs. Je savais que c’était possible, bien que je préférais la manière plus directe. Cela me rappelais la fois avec Mathiméo où on avait piraté la messagerie du proviseur … Mais revenons au présent ! Je hochai la tête, le vous aux personnes âgées. Elle semblait avoir pratiquement le même âge que moi, peut-être plus vielle de deux trois ans de plus ? Guère plus.

Lorsqu’elle m’y invita, je m’assis en face d’elle en la détaillant avec attention, elle n’était pas du tout détendue, c’était même l’inverse, elle s’agitait. Tendue. Première interview avec une journaliste ? Elle ne savait pas la raison de ma venue … Rouh … Pas de défense préparé donc ! J’aimais beaucoup ça ! Si j’avais été un chat j’aurais ronronné, mais je me contentai d’un petit sourire aimable. Par contre … qui était son abruti de chef qui ne prévenait même pas pour le journal ? Tsss … J’eus un sourire amusé

« Oh ! Rien qu’un petit journal sans importance. Le Continental Globe. Pas grand-chose donc. »

J’eus un rire simple et amical. Je me moquais sciemment de mes patrons pour détendre l’atmosphère. Sachant que j’allais clairement la plomber après. Je notais sur mon bloc le nom de la jeune femme pour ne pas oublier, bien que je n’oubliais rarement, je notais tout pour être sûre. En particulier les détails. Je parcouru du regard le bureau pour noter éventuellement quelque chose. Oh … Même pas une petite caméra ? Voilà qui n’était pas banal, ah si ! Une toute discrète dans un coin de la pièce, peut-être une autre derrière moi, je n’avais pas des yeux dans le dos je ne pouvais pas savoir. Je l’inscrivis sur mon bloc note. Je notais également que je devrais aire quelques photos de la jeune femmes pour mon article.

« Concernant l’article, ou l’interview comme tu préfère, je te prendrais sûrement en photo dans ton laboratoire, si ça ne te dérange pas. Concernant le sujet … Le vaccin total, je sais que le scandale est encore assez récent, pourtant les recherches autour de ce vaccin continuent. Je pense que vous savez qui ont été les cobayes non ? »

Si elle ne savait pas je pourrais toujours l’informer. Après tout c’était moi qui avais fait cette découverte. J’étais un peu une pro sur ce domaine. Voyons maintenant comment je pourrais tisser ma toile pour la piéger et avoir des informations. Parfois je me disais que j’étais une personne horrible. Mais bon … Tant pis ! La vérité était plus importante.

Toute la vérité, rien que la vérité
Ft. Aélia Berkelay &Chloé de Vrède

“Le vrai journaliste est celui qui vend la mèche en se brûlant les doigts.”

A l'annonce du nom du journal, je compris que mon chef s'était payé ma tête en omettant ce genre détails importants . Je me contentais d'un sourire idiot qui trahissait ma nervosité.

« Effectivement, trois fois rien.» Dis-je pleine d'ironie.

J'observais attentivement la jeune femme en face de moi, elle avait l'air de tout analyser. Ses yeux se posèrent, comme si son instinct le lui avait dicté, sur la petite caméra du coin de la pièce. Tout était hyper surveillé au sein du laboratoire. C'était d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle mon envie d'aller fouiner dans les anciens dossiers était au point mort depuis plusieurs moi. La sécurité avait été renforcée d'un cran supplémentaire et désormais, les archives n'étaient plus accessibles à tous les laborantins. Un accès par empruntes digitales étaient nécessaire et dans ces conditions, impossible pour moi d'accéder à certains niveaux... Chloé m'annonça l'un des thèmes qu'elle souhaitait aborder : Le Vaccin. J'aurais du m'en douter, c'était même de l'ordre de l'évidence. Naivement, j'avais espéré un instant qu'elle serait là pour parler de mon projet d'essais clinique ,mais je me fourvoyais totalement. Tout le monde n'avait plus que ce vaccin en tête et en réalité, moi aussi.
Je comprenais enfin pourquoi mon responsable m'avait désigné moi, la plus jeune et la plus fraîchement arrivée dans l'entreprise : il savait que je n'avais pas d'éléments à communiquer ! La prise de risque était donc très limité pour lui. Ce vaccin, ça puait, c'est tout. Je n'aimais pas me fier aux médias, mais il était évident que la composition de cette injection n'avait rien de très catholique compte tenu des effets secondaires évoqués dans la presse à scandale.

« Très bien, je suis certainement plus à l'aise pour prendre des photos que pour répondre. Je crains que ta visite ne soit pas fructueuse, ils ne m'ont pas envoyé à toi par hasard. Je suis probablement la personne la moins informée du laboratoire au sujet du vaccin... Les accès sont hyper confidentiels et je ne fais pas encore partie de l'élite du Pasteur institut... »

La jolie blonde avait piqué ma curiosité, elle semblait être assez bien informé sur le sujet. Tandis ce que je ruinais ses espoirs de potins, elle en revanche nourrissait les miens. Elle était peut-être ma clé d'accès au sous sol du laboratoire. Il me fallait plus de pistes de recherches, des noms mais pas ceux révélés au grand jour car les dossiers seraient sans aucun doute effacés de nos logiciels. Laborantins et politiciens avaient de sérieux accords de confidentialité à ce sujet. Une alliance discrète œuvrant soit disant « pour le bien être de la population ». La véritable raison de cette union c'était ni plus ni moins qu'une affaire de fric. Par contre, une liste plus officieuse pourrait faire avancer mes recherches. Je décidais donc d'adopter une attitude plus chaleureuse, nous avions des intérêts communs et je devais réussir à le lui faire comprendre sans m'attirer les foudres de mes supérieurs via les caméras de surveillance. Je n'étais pas une actrice de talent, la tâche s'annonçait compliqué.

« Je pense que tu en sais plus que moi à propos du vaccin, je suis donc preneuse d'info si elles proviennent de sources fiables. Je ne suis pas la grande amie des journalistes en théorie. Des équipes sont bel et bien en recherches permanentes sur ce vaccin mais, je ne dispose pas de plus d'informations sur l'avancée des recherches. Je n'ai pas été attribué à cette étude. »

A mon grand désespoir. Travailler sur le projet aurait rendu les choses bien plus faciles, mais je ne désespérais pas de pénétrer dans les entrailles du produit pour découvrir sa composition officieuse. Intimement convaincue qu'il contenait de véritables saloperies et que nous étions qu'au prémisse des événements concernant les effets secondaires...

« Le vaccin a certes crée une très grande polémique, mais il a aussi sauvé des centaines de vie Mlle de Vrède »

J'étais une bien piètre menteuse. Ma réplique était digne d'un mauvais jeu d'acteur qui tente de paraître honnête sans y parvenir. Il ne me restait plus qu'à croiser les doigts pour qu'elle soit suffisamment intelligente pour comprendre que je n'étais pas une chercheuse avec le cerveau conditionné « le vaccin c'est génial », bien au contraire. Je devais néanmoins répondre en faveur de l'Institut pour faire bonne impression sur nos vidéos. Souriez, vous êtes filmé !

Belzébuth

Continental Globe, un nom magique qui peut aussi bien ouvrir toute les portes, comme toutes les fermer. Mais pour les journalistes ce nom évoquait surtout un Eldorado à atteindre un jour au l’autre. Un rêve. Que j’avais atteins du haut de mes vingt quatre ans. Je ne savais pas si c’était un exploit, mais en tout cas c’était une fierté personnelle. Je notais en passant qu’Aélia avait eut l’air d’avaler un citron à l’annonce du nom du journal. La pauvre, on ne l’avait pas prévenu. Ironie, chère amie, installe toi, je t’en pris !

Le Vaccin. Je doutais de recevoir des informations de la part de cette jeune femme, qui n’avait pas l’air de travailler ici depuis assez longtemps pour connaître plus de chose que moi Mais … mes ordres étaient clairs, et je n’avais pas intérêt à revenir avec une feuille blanche et une excuse minable. Au besoin donc j’improviserais . Et elle confirma mes craintes. Seules les gros bonnets avaient donc accès aux informations que j’avais besoin pour le journal. Et la liberté d’accès aux informations alors ! … Chloé … Tu oublis encore une fois quelque chose : la politique de la sécurité des masses, du troupeau de mouton bêlant.

J’eus un mince sourire cependant, et oui petite ! J’en connais beaucoup plus que toi avec des sources fiables ! Rien que pour les cobayes je suis sûre que tu ne sais pas tout. Sources fiables … Mes sources venaient des institues elles-mêmes, même si elles n’étaient pas d’accord pour me les donner. Je notais malgré tout ce qu’elle disait avec attention. Si tu pouvais juste revoir ton jeux d’acteur cela serait presque parfait ! Je fis tourner mon stylo entre mes doigts sans pouvoir m’empêcher de la titiller un peu !

« Si le vaccin a sauvé des centaines de vies ? Combien de millier a t-il mit en péril et a t-il gâché ? Mais tu trouvera difficilement sources plus fiables que les miennes, mais nous en parlerons plus tard. »

Et ça, vu la tête des tarés lâchés dans la nature, certains dignes de Hannibal Lecteur, je n’avais pas envie de compter les victimes et les futurs victimes. Voyons, concentrons nous ! J’avais besoin de mon article ! Sinon j’allais, encore, me faire taper sur les doigts. Ou pas. Parce que sur ce coup là cela ne serait véritablement pas de ma faute. Bien ! L’article allait donc se baser sur ses recherches à elle. Je souris

« Bien ! Pas de vaccin donc, ce n’est pas grave. Concentrons-nous sur ton travail donc. Sur quoi travaille tu ? Quels sont pour toi les besoins urgents dans le domaine de la recherche médical ? Pense tu que les fonds investis le sont judicieusement ? »

Je tournais ma feuille et inscrivis à toute vitesse les questions à la manière des journalistes. On partait donc totalement en freestyle. J’aimais bien, mais je me demandais pourquoi cela finissait toujours comme ça. Oh tiens, parlons aussi de la partie cachée du travail :

« Dis moi, comment cela se passe au travail ? Est-ce que la parité est présente ? Ou bien le plafond de verre est-il toujours présent ? Tu as eu des soucis ? »

Ah ! C’était une de mes techniques favorite passer du coq à l’âne, cela permettait de déstabiliser « l’adversaire » qui laissait passer des informations sans le vouloir. Et si elle voulait savoir des choses, la collaboration était sa meilleure option.

Toute la vérité, rien que la vérité
Ft. Aélia Berkelay &Chloé de Vrède

“Le vrai journaliste est celui qui vend la mèche en se brûlant les doigts.”

Sous son air innocent, la petite blonde avait l’air d’être une sacrée tête. Ou une sacrée fouine, en fonction du point de vue. Ses paroles me laissaient croire à juste raison qu’elle était assez calée à propos du vaccin universel, mais devais-je la croire ? Après tout, rien ne pouvait me garantir qu’elle soit sincère et ne me dise pas cela pour me tirer les vers du nez… Je restais donc sur mes gardes, ma confiance auprès des journalistes était toute relative. Tous les moyens étaient bons pour faire du buzz ! Un gagne-pain comme un autre.

« Je serai ravie d’en savoir plus si vous avez des éléments à me fournir. »

Toutes les sources d’informations étaient bonnes à étudier si je souhaitais découvrir les mystères de ce fameux vaccin qui faisait la une des journaux.

« Je travaille sur un nouveau type de vaccin, totalement indépendant du vaccin universel. Je réalise aussi une étude clinique sur la dystrophie musculaire. C’est en partie pour cela que j’ai été embauchée ici… enfin, pas que pour ça j’espère. »

Prononcer le nom de cette maladie me noua la gorge. C’était un peu comme annoncer ma mort. Chaque matin, je me levais toujours un peu plus dans ma tombe. Huit années d’études laborieuses pour tenter de sauver ma peau personnellement. Un comble n’est-ce pas ? Cela dit, j’étais sortie major de ma promotion, j’avais gobé des centaines de livres de biologie pour prétendre à un poste convenable dès le début de ma carrière, ce qui était le cas. J’avais espoir d’évoluer rapidement et de prendre la place des anciens, prochainement à la retraite.

« Pour être honnête, ils placent bien leurs argents là où ils veulent. Malgré toutes ces polémiques, il est impossible de nier le progrès de la recherche médicale. Les budgets sont serrés, les dons sont en chute libre à cause de notre nouvelle réputation… les prochaines années s’annoncent complexes en matière de finance. Il faut d’abord récupérer la confiance de tout le monde pour espérer avoir matière à progresser. C’est aussi votre rôle… vous êtes les principaux influenceurs de la population.»

Les questions suivantes furent totalement différentes et le déroulé de cet entretien n’était pas courant. La jeune femme semblait s’éparpiller dans ses questions et pourtant ses notes démontraient le contraire. Tout était méticuleusement organisé. La situation ne me mettait pas des plus à l’aise et pas nécessairement à cause de la petite blonde plutôt sympathique, mais ces fichues caméras me dictaient plus ou moins mes réponses. Au moindre faux pas, je me retrouvais sur un siège éjectable et dans ces circonstances il était difficile de se livrer avec plus de franchise.

« La parité ? Je ne connais pas ce mot. » Dis-je amusée. « C’est en évolution mais je suis majoritairement entouré d’hommes et d’anciens. Les jeunes diplômés sans expériences ont du mal à trouver un poste ici. J’imagine que c’est aussi la grandeur de l’Institut qui rend la sélection plus drastique. Pour ma part, je n’ai pas à me plaindre. Je travaille seule la majorité du temps, c’est un confort non négligeable. »

Pour les gens qui n’aiment pas parler du moins. Ce qui était mon cas. Ma réponse était assez soft, la vérité était un poil différente, mais révéler que son boss était un gros pervers qui passait ses journées à me mater le cul n’allait pas m’aider dans ma carrière… Je m’abstenais donc de cette intervention. Me sentant observée, je décidais de lancer une proposition à la jeune femme pour quitter cet environnement trop hostile à mon gout. Mon bureau n’était pas sous caméra car mes tests étaient entièrement secrets.

« Peut-être voudriez-vous aller faire un tour du côté de mon bureau ? J’aurai surement plus de choses à vous montrer.»

Sous-entendu : Rien de pertinent à vous montrer mais nous serons tranquille. Un argument de taille.

Belzébuth

Toute informations étaient bonnes à prendre hein ? Nous pensions de la même manière c’était très bien ainsi, nous nous comprendrons bien mieux comme ça, informations contre informations, il n’y avait rien de mieux pour vite devenir bonnes amies.

Un nouveau vaccin indépendant et une étude sur la … Dystrophie Musculaire … C’était quoi cette maladie ? J’aurais besoin d’un peu plus d’information sur cette maladies, et pas que pour le lecteur ! Mais aussi pour moi, je n’aimais pas être ignorante à ce point ! C’était frustrant. Au besoin je ferais une petite recherche pour m’informer d’avantage, et au besoin faire un don ou deux pour le recherche.

Ah ça ! Niveau financement c’était sûr qu’il serait bas pour quelques années encore À qui la faute … On savait tous à qui revenait la faute, mais le public avait tendance à faire vite des amalgames. J’eus un mince sourire, cette scientifique me plaisais … J’espérais que mon article lui permettrait de gagner soutient et financement. Cependant je ne l’interrompis pas, hochant simplement la tête montrant que je l’écoutai avec attention et que je notais tout ce qu’elle disait. Parité ? Bien … Hommes et hommes anciens, je voyais le genre. Mais je fronçais la sourcils, elle n’avait pas à se plaindre puisqu’elle travaillait seule ? Ça sentait le patron qui se collait dans le dos et qui se frottait à ses fesses.Tss …

Je souris lentement en entendant sa demande. Aller dans sa pièce à elle, effectivement cela serait beaucoup plus agréable que ce bureau sous surveillance. Le dialogue serait beaucoup plus libre. Je hochai la tête et pris mon sac pour le déposer sur mon épaule.

« Je vous suis avec plaisir, j’ai hâte de voir votre pièce de travail. »

Je la suivis dans les couloirs sans me presser, après tout j’avais tout mon temps. J’observai avec attention autour de moi pour arriver à me repérer seule la prochaine fois. Je la laissai montrer son laboratoire et portais ma main à mon appareil photo prête à le sortir. Je n’avais pas posé d’autres questions avant de sortir pour laisser la liberté d’expression avoir sa place. Pas de caméra ici. Je lui souris :

« Excuse moi, mais qu’est ce que la Dystrophie Musculaire, combine touche t-elle de personne environs, et quels sont ses symptômes ? Ce vaccin est pour la Dystrophie Musculaire ou pour autre chose ? Et peux tu m’expliquer la chance que tu as en travaillant seule ? Y t-il eut des cas de harcèlements ici ? »

Autant y aller directement, je n’aimais pas du tout tourner autour de pot, autant y aller directement. Et je verrais si ses questions pouvaient avoir des réponses. Si elle voulait poser des questions sur le Vaccin bien évidement. Mais j’étais sûre que oui. Je lui fis un mince sourire calme.

Toute la vérité, rien que la vérité
Ft. Aélia Berkelay &Chloé de Vrède

“Le vrai journaliste est celui qui vend la mèche en se brûlant les doigts.”

Je ne fus pas surprise de voir la jeune femme se lever après ma dernière proposition. Une aubaine pour une journaliste que d'entrer dans le vif du sujet et visiter une partie du laboratoire. N'ayant reçu aucune consigne m'interdisant cette petite balade, je me l'autorisais sans scrupule. Alors que je forçais le pas pour l'inciter à me suivre en vitesse pour ne pas me faire repérer et éjecter au point de départ, je regardais de façon amusée la jeune femme scruter les moindres recoins des couloirs. Elle ne trouverait probablement pas d'informations ici, ou bien j'étais passée à côté tous les jours sans m'en rendre compte... ce qui n'était pas totalement improbable non plus. J'insérais la clé dans la serrure pour déverrouiller mon bureau. Une grande pièce avec une salle d'examen pour mes patients, du matériel de pointe et au fond, un très grand bureau en bois sur lequel reposait mon ordinateur. Tous mes dossiers étaient méticuleusement ordonnées sur le côté, un poil maniaque !

« Tu veux boire quelque chose ? Café, eau ou coca... c'est tout ce que j'ai à te proposer »

A m'entendre parler de la sorte la situation vue de l’extérieur était ambiguë. Nous ressemblions plus à deux amies en plein commérage qu'à un scénario officiel pour le Continentale Globe. A peine installé, les questions fusèrent dans tous les sens. Mais quand allait-elle s'arrêter !? La journaliste avait en elle des gènes de flic !

« Hum la Dystrophie est une maladie dégénérative des muscles. Il en existe plusieurs formes, plus ou moins graves. Les faiblesses évoluent avec le temps et se propagent, tronc, jambes, épaules, visage, atteintes respiratoires et en fonction de la forme initiale : atteinte cardiaque entraînant à inévitablement l'arrêt cardiaque. Cette maladie était plus soft il y a quelques années, mais une mutation en entraînant une autre... La Dystrophie n'a pas été épargnée ! La maladie devient plus rapidement invasive et rend les gens invalides bien plus vite. Le nombre de morts augmente chaque année faute d'un traitement. »

En deux minutes, je venais de lui décrire mon futur. Et c'était flippant. Pas de quoi se réjouir. Je sortais de mon bureau un petit classeur dans lequel était répertorié des graphiques montrant les évolutions de la maladie.

« Le vaccin universel était censé résoudre le problème, mais les résultats ne sont pas si concluant sur bien des points... Enfin, tu dois le savoir encore plus que moi... Je bosse donc sur un vaccin spécifique à cette maladie. Je ne suis pas convaincue que regrouper des tas de souches dans un même flacon soit l'idée du siècle ! »

Pour ma part, mon opinion au sujet du vaccin n'était pas faite. Je n'avais jamais vu de patients sujet à des complications de mes propres yeux et la composition du vaccin était soigneusement conservée secrète. Cela dit, mon petit doigt me criait de me méfier de cette injection. Ses propriétés étaient beaucoup trop vastes pour ne pas causer de dégâts sur le corps.

« Non, pas de harcèlement. Beaucoup d'hommes pour peu de femmes, il y a parfois des montées de testostérones qu'il faut réussir à calmer ! Tu doit connaître ça aussi comme tu es une belle femme. Je ne suis pas un cas isolé, en 2050 on combat de SIDA mais pas encore le machisme. » Dis-en rigolant.

Je restais mesurée dans mes propos car je n'avais pas envie de faire les gros titres " les femmes travaillant au laboratoire sont victimes de harcèlement - en exclusivité le témoignage de Aélia Berkelay " Ce type de scénario amorcerait la fin de ma carrière. J'étais prudente mais finalement, je me prenais presque au jeu du question réponse. J'optais même pour une nouvelle variante : inversions des rôles !

« Du coup, tu m'as l'air d'avoir fait un tas de recherches à propos du vaccin universel. Tu peux m'en dire plus ? »

Belzébuth

Dernière édition par Aélia Berkelay le Dim 25 Mar - 15:11, édité 1 fois

Son laboratoire est propre, bien rangé … un poil trop peut-être. Était-elle maniaque ? Je pouvais parler, j’étais tout autant méticuleuse qu’elle, mon bureau était beaucoup trop rangé, mais des piles de dossiers en vrac me tapaient sur les nerfs. Si j’avais eu des lunettes je les aurais remonté sur mon nez, mais je n’en avais pas, je calai juste donc mon bloc-note sur mon bras pour continuer à prendre des notes. Mmh … boisson ? Café !

« Je vais prendre un café, je te remercie. »

Je me mis à écrire à toute vitesse lorsqu’elle me parla de la Dystrophie. C’était une magnifique saloperie ! Et visiblement elle était d’accord avec moi, je notais un vague malaise dans son attitude général lorsqu’elle en parla. Je me penchai sur les graphique avec attention pour les mémoriser. J’allais devoir préparer une recherche autour des graphiques pour les récupérer ou ce genre de chose, ou préparer un renvois sur un site pour les gens s’ils voulaient s’informer un peu plus. Je pourrais effectivement influencer dans son sens pour qu’elle puisse avoir un peu plus de soutient et de financement.

J’eus un petit sourire. Vaccin universel résoudre des problèmes ? Comment dire ?! Oui. Cela avait été une très mauvaise idée, je voulais savoir les souches qu’on m’envoyait dans le corps. Nos globules blancs n’étaient pas fait pour pouvoir supporter un millier de maladies d’un coup. Tss … Parfois on se demandait si les scientifiques réfléchissaient plus loin que le bout de leur nez ! J’eus un petit sourire à sa remarque suivante.

« Le fait d’être une belle femme dans le journalisme aide, mais effectivement, oui je connais ça, surtout que bon … Je sors tout juste de l’école alors tu sais … Mais dans l’ensemble, j’arrive à leur faire fermer leur trop grande bouche. »

À grand coup de punchline dans la gueule. Elle n’avait pas oublié les informations que j’avais sur le vaccin. Faire des recherches … Bichette tu es tellement loin du compte ! J’avais littéralement aidé aux recherches, mais ça elle n’était pas censé le savoir, autant être un peu plus discrète, je n’avais pas l’intention de lui hurler la vérité. Je fis mine de réfléchir avant de répondre.

« J’ai surtout fait quelques recherches sur les cobayes utilisés. Je sais que bien souvent l’Homme à utilisé l’Homme pour ses expériences sans pour autant toujours l’informer. On sait que pendant la première guerre mondial et durant la seconde des expériences, ont été faites sur des soldats ou des prisonniers. Le problème avec le vaccin, enfin … l’un des nombreux problèmes du vaccin a été les cobayes qui ne sont pas stables psychologiquement. Je te laisse imaginer le merdier quand on sait que une bonne partie se sont échappés. Comme je te l’ai dis, le vaccin a vaguement sauvé la vie de quelques centaines de personnes, mais combien de millier en a t-elle brisé ? Puisque certains ont vu des effets secondaires arriver. »

Je finis de noter rapidement ce qu’elle avait dit sur ses recherches et notai d’insister sur ça pendant la rédaction de l’article. Je rajustai mes cheveux pour qu’ils arrêtent de me tomber dans le visage. Je relevais la tête pour guetter sa réaction.

Toute la vérité, rien que la vérité
Ft. Aélia Berkelay &Chloé de Vrède

“Le vrai journaliste est celui qui vend la mèche en se brûlant les doigts.”

« Je nous prépare deux cafés ! Enfin... préparer est un bien grand mot. »

En effet, je n'avais qu'à appuyer sur le bouton de la petite machine Nespresso derrière mon bureau pour faire couler le liquide via des petites capsules. Cela dit, il avait le mérite d'être bon. Un peu amer car j'achetais toujours les plus corsées pour me tenir éveillée au fil des heures. Certaines journées pouvaient être éreintantes psychologiquement, avoir l'impression de pédaler dans la semoule pendant 8h d'affilées, c'était un vrai combat contre nous et notre patience. Les deux tasses furent prêtes en peu de temps, j'en déposais donc une devant la journaliste avec une dosette de sucre si elle en voulait.

« Hum, si tu as des cours à me donner pour gérer les hommes, je suis preneuse ! Enfin, ce n'est pas bien le sujet mais ils sont très immatures malgré leur âge »

A croire que certains vivaient avec dix années de retard question maturité. Je n'étais pas un fort caractère comme semblait l'être Chloé. J'avais plutôt tendance à être renfermée et piquante à souhait pour tenter de les recadrer, mais mon attitude avait l'effet inverse que celui que j’espérais. Elle les ébranlait dans leur fierté de bonhomme et en faisait les pires animaux d'Europolis. Bref, passons..
Je portais la boisson chaude à mes lèvres ce qui me fit beaucoup de bien. Sur une journée, j'étais capable d'avaler environ 7 à 8 tasses de café... de quoi me faire passer de sales nuits d'insomnies.
La jolie blonde commençait ses explications concernant le vaccin, accoudée à mon bureau, je l'écoutais avec beaucoup d’intérêts. Elle semblait être certaine de ses affirmations, comme si elle avait vu de ses propres yeux. Je travaillais dans l'un des laboratoires à l'origine de ce scandale sanitaire et pourtant la rétention d'informations étaient à son maximum dans l'enceinte de l'établissement. Les personnes étudiant ce vaccin n'étaient pas sur les mêmes étages que nous, impossible donc de les croiser et niveau sympathie, on avait connu plus aimable que ces gens là.
Pour moi, les accusations concernant le vaccin n'était qu'une calomnie pour faire de l'audience. Les révélations en face à face de Chloé venaient ébranler mes certitudes. Des médecins et des chercheurs avaient-ils réellement été assez idiots pour réaliser ces injections sur des personnes psychologiquement instables pour ensuite les laisser s'échapper ? Si c'était bel et bien le cas, il y avait de quoi être inquiet pour notre sécurité à l’extérieur.

« Tu as vus certains de ces cobayes ? Quels sont les effets ? On entends parler de choses assez glauques à la télévision, j'ai un peu de mal à y croire... si tout est vrai... nous sommes qu'au début de nos surprises. Certains vaccins peuvent laisser des effets secondaires en « pause » pendant de longues années avant d'éclater au grand jour. »

Tout laissait à penser que les cas d'effets secondaires recensés n'étaient que le stade 1 et que cette affaire ne faisait que commencer...

« Ici, tout est hyper sécurisé. Empreintes digitales, scanners rétiniens... Les sous sol du bâtiments sont surprotégés et mon statut ne me permet pas d'y descendre... ce n'est pas faute d'avoir essayé à deux ou trois reprises. Evidemment, il serait préférable que tu n'écrives pas ça. On se connait assez peu mais considère ça comme une confidence. »

Tous mes essais pour essayer d'avoir accès aux listes de patients encore en étude chez nous avaient échoués lamentablement, de même pour mes tentatives d'attraper une fiole du vaccin... Politiciens et laborantins étaient pour une fois unis main dans la main dans un but commun : Ne plus rien laisser sortir d'ici pour laisser la polémique se calmer.

Belzébuth

Je pris mon café noir cette fois-ci, je n’avais pas envie de sucre, elle avait elle aussi une machine. Je bus une gorgée, banal, n’importe quel café pouvait m’en faire un aussi classique. Mais je n’étais pas la pour discuter du goût du café avec elle ! Et puis quoi encore ? Je ris quand elle me demanda si j’avais des cours pour gérer les hommes, je reposais ma tasse

« Une grande gueule et quelques cours chez cette personne »

Je lui glissai la carte de Lily pour les cours de self défense. Cependant la suite méritait attention. Je lui demandais la permission de m’asseoir avant de le faire, je fermai un instant les yeux pour me replonger dans mes souvenirs. Pirater les bases de données, puis voir les vidéos … Cela n’avait clairement pas été une partie de plaisir. J’avais parfois encore les cris des patients dans les oreilles. C’était assez … horrible. Je bus une gorgée de café, brûlant. Je me mis à tousser pour faire passer la brûlure. Fuck, je devais faire attention. Je repris une bouffée d’air avant de répondre.

« Je n’étais pas sur place. Mais j’ai vu des séquences par des enregistrements de caméra vidéos. Pour certains c’était des crises de violences, d’autres des choses anormales se produisaient autour, je ne saurais pas te décrire, il faut voir les vidéos. D’autres … Il faut voir pour le croire et le comprendre. »

J’éclatais de rire. Ici sécurisé ? Ouais … je le savais. Mathiméo avait tenté quelque chose une fois avant de se rétracté. Et bien sûr que je n’allais pas écrire ça. Mais j’allais l’enregistrer. Cela pouvait être utile. Je hochais la tête sans rien dire en reprenant une gorgée de café. Je reposai ma tasse.

« T’inquiète, je sais fermer ma grande gueule quand il le faut. Concernant mes infos, je compte sur toi pour aussi te taire, hein ? J’ai tout filé au Continental Globe, Ils ont pas tout publié, histoire de pas me foutre moi et mon contacte dans la merde. Mais ils ont dit l’essentiel. J’ai encore tout ce que je sais dans plusieurs endroits soigneusement scellés. »

Déjà sur un de mes ordinateur, ensuite sur un des disques durs de Math, et pour finir, dans la base de données du journal. Je pourrais lui donner quelques petites choses mains certainement pas tout … Si au moins elle pouvait me montrer ce que le vaccin affectait comme zone du corps ou du cerveau … Ça pourrait faire un nouvel article très bon …

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Ft. Aélia Berkelay &Chloé de Vrède

“Le vrai journaliste est celui qui vend la mèche en se brûlant les doigts.”

Chloé me tendit une carte sur laquelle était inscrit le nom d'une jeune femme. Des cours de self défense ? L'idée n'était pas mauvaise. Je me répétais sans cesse que je devais trouver un moyen de me défendre et peureuse comme je l'étais, impossible de me mettre une arme entre les mains sans prendre le risque d'avoir des dommages collatéraux. En revanche, apprendre à me servir de mes petits bras, c'était dans mes cordes ! Je glissais la petite carte dans mon sac à main pour ne pas la perdre et adressais un sourire de remerciement à la demoiselle.

« De quand date ces vidéos ? Tu saurais me le dire ? »

La scène était étrange, nous avions « inversé les rôles». Ma curiosité maladive me poussait à poser les questions et la clémence de la journaliste l'incitait à me donner les réponses. Évidemment, j'étais consciente qu'elle ne divulguait pas ses données par pur altruisme envers ma bouille de gentille. C'était une femme intelligente et en tant que journaliste, avoir une laborantine dans sa poche pourrait lui être utile un jour ou l'autre. Le réseau était une arme puissante dans certains cas de figure.

« Je ne dirais rien. Ce n'est pas dans ton intérêt ni dans le mien, je serais donc muette comme une tombe ! Si jamais tu as quelques uns de ses clichés à me transférer... Peut-être pourrais-je avancer un peu plus dans mes recherches. »

Les paroles de Chloé m'avait glacé le sang. Je ressentais au travers de son récit, les horreurs que devait montrer ces vidéos. Tout cela n'avait pas de sens... En théorie, il fallait des années avant de sortir un vaccin fiable et ce fichu vaccin universel lui, était apparut comme un mirage. La soit disant solution à tous les problèmes. Par chance, j'avais été trop méfiante pour me faire vacciner dans l'espoir de me sauver. Une fraction de lucidité qui m'avait peut-être sauvé la vie !

« Je bosse très dur ici et je ne suis pas désintéressée. Le salaire est plus qu'attractif et me permet de bien vivre même si on ne crache jamais sur du plus question argent mais j'ai surtout espoir d'être affectée à l'étude du vaccin universel. Je dois encore faire mes preuves, mais avec les départs à la retraite imminents, je vais tenter de saisir les opportunités qui s'offrent à moi ! »

A m'écouter, on aurait dit une carriériste s'exprimer. Le profil d'une jeune femme pleine d'ambition souhaitant évoluer dans son entreprise et gravir les échelons. La réalité était différente. Si je parvenais à gagner le respect de mes supérieurs – sans passer sous le bureau, ce qui compliquait davantage le combat -, je m'offrais une clé d'entrée direct dans les archives et dans les tests en cours du fameux vaccin et je doublais mes ressources financières pour sauver ma peau de la dystrophie. En clair : j'étais prête à tout pour arriver à mes fins dans un minimum de temps.

« Tu écris pour le Continental depuis longtemps ? »

Pour le coup, je n'avais pas l'intention de lui sous tirer des informations. Je voulais juste sympathiser, son tempérament de battante me plaisait beaucoup : une chouette fille cette Chloé de Vrède. Lentement mais sûrement, je revoyais ma copie et mon jugement au sujet des journalistes.

Belzébuth

« Les vidéos … y a de tout … Anciennes, nouvelles … Les dates ne sont pas toujours inscrites. Je dirais que les plus récentes que j’ai eu date de quelques jours avant la diffusion du vaccin et ce n’était pas beau à voir. Après une majorité ce sont échappés dans les jours suivants. Presque à croire que c’était voulu. »

Je bus une nouvelle gorgée de café pour faire passer le goût amère des mots. Je n’oubliais pas que certains mots avaient cet arrière goût désagréable mais qu’ils devaient être dit. La vérité devait être dite et pas tenue secrète ! Nais pour l’instant je n’étais qu’une petite gratte papier. Qui avait très légèrement forcé son embauche au plus grand des journal au monde. Je la regardai avec un petit sourire. Tu as intérêt à fermer ta bouche aussi. Je pourrais vite me montrer beaucoup moins agréable si tu l’ouvrais trop. Mais puisque nous avions des intérêts communs … Effectivement je pouvais te faire confiance.

« Je peux te donner quelques petites vidéos … Mais pas ici, ni maintenant. Mais … je compte sur toi pour me donner le résultat de tes recherches. »

C’est donnant-donnant princesse. Information contre information. Je hochai la tête. Avec une alliée dans ce secteur … Je pourrais avoir tellement d’information à portée de main. Cela aurait put en être jouissif si ce n’était pas temps de la merde ce secteur. D’un coup je nous voyais bien autour d’un café en terrasse à fumé clope sur clope. Je ne fumai pas. Mais je buvais beaucoup de café. Je souris et en bus une gorgée.

« Officiellement ? Quelques mois. Officieusement, depuis l’affaire du vaccin. Je suis sortie de l’école en juin dernier. Ça fait même pas un an. Et toi ? Un an ? Ou un peu moins ? Je dirais un an parce que tu as déjà ton labo perso. Ou alors comme moi t’es une tronche et t’es sortie major de promo. Je paris sur une petite jeune surdouée. »

Je la regardai droit dans les yeux sans détourner le regard. Edward m’avait dit que je devais faire attention avec ça. Parfois je pouvais paraître agressive. Tant mieux. Mais là je la scrutais pour percevoir le moindre mensonge. Je tripotai de ma main libre ma broche en forme de papillon que j’avais au col. Pas dans un geste pour me rassurer, juste par habitude.

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Ft. Aélia Berkelay &Chloé de Vrède

“Le vrai journaliste est celui qui vend la mèche en se brûlant les doigts.”

Visiblement nous étions sur la même longueur d'onde ! Ni l'une ni l'autre ne souhaitions perdre jobs, aussi complexes soient-ils. De ce fait, je pouvais accorder ma totale confiance à la demoiselle et serait donc totalement partante pour la revoir dans d'autres conditions, moins officielles et sans surveillance. Nous étions un peu plus à l'abris dans mon bureau mais un vieux proverbe disait : Les murs ont des oreilles. Un concept particulièrement vrai dans ce laboratoire. Une vraie bande de commères.

« Bien sur, il est préférable que nous restions discrètes! Peut-être pourrions nous échanger nos numéros de téléphone pour aller boire un verre et visionner ces vidéos toutes les deux à l'abri des regards ? A deux, si nous cumulons ton réseau et tes informations et ma connaissance en biologie et mes notions de médecine... je pense qu'il y a moyen d'avancer lentement, mais sûrement sur le sujet ! »

Mon café était terminé, je déposais donc la tasse vide proche du lavabo. Pour le moment, j'avais une flemme immense de me charger de la vaisselle, j'allais donc mettre mes talents en matière de procrastination en action et reportais cette tâche à plus tard. Chloé m'expliquait qu'elle était encore une recrue toute fraîche au Continental Globe , je m'en doutais un peu pour être honnête ; une jeune fille aussi pétillante et tant passionnée par son travail ne connaissait pas encore la routine. En même temps, dans son métier elle aurait peut-être la chance d'être épargné par ce joyeux fléau qu'était l'ennui. Son intention était bonne, j'étais moi aussi considérée comme la petite nouvelle.

« Je suis ici depuis un an aussi ! Mais tu n'as pas tord, j'ai réussi mes examens finaux avec des belles notes... suffisamment belles pour m'offrir le luxe de ce bureau personnel ! J'aime le contact avec les gens, mais à petite dose ! C'est un vrai bonheur de travailler seule sans personne pour venir mettre du désordre dans mes dossiers... A m'entendre, je ressemble à une vieille fille grincheuse et insociable !! ça craint... » Dis-je amusée.

Il y avait tout de même une part de vérité dans ces paroles, j'appréciais la solitude dans mon travail tout comme au sport. Impossible de jouer en équipe, mon caractère ne me le permettait pas : trop maniaque et un tantinet rigide sur certains points. Cependant, la solitude le soir était pesante et je voyais peut-être en Chloé une jeune femme intéressante avec qui je pourrais sociabiliser davantage par la suite.

« Tu as d'autres questions ?»

Après avoir monopolisé la parole et l'avoir questionné sur elle, je me devais de m'assurer qu'elle ai eu quelques brides d'informations utilisables pour son travail. Si ce n'était pas le cas, je restais toute ouïe pour la renseigner davantage...

Belzébuth

Aux paroles d’Aélia je sortis une petite carte de carton vierge d’entre mes feuilles et y inscrivis mon nom et, après une hésitation, mon numéro personnel. Il valait mieux éviter d’utiliser un autre portable que le mien pour ce coup là. J’étais sans toute paranoïaque, mais si cela pouvait me sauver la vie, je ne disais pas non. Quand au lieu, l’appartement de Mathymat serait parfait. Moins visible que le mien, du moins chez la drôle de bande que je fréquentais actuellement. Puis avec lui je savais les vidéos plus que protégés. Je serais tranquille ainsi, il faudrait juste le convaincre d’accepter une autre personne que moi dans son antre. Je hochais doucement la tête et fis glisser vers elle la carte.

« Bien sûr sans problème. Je nous organiserais une petite séance analyse chez ma Sauvegarde. Mais effectivement, à nous trois il y a le moyen de bien retourner dans tous les sens possible le sujet et de tirer ça au clair. »

Connaissant ma source il était même possible qu’il se débrouille pour pirater le système du centre de recherche pour bien trouver ce dont nous avions besoin. Quitte également à se servir d’Aélia. Quand à boire un verre, ça serait sûrement une tasse ou deux de café, ou de thé, je verrais avec Mathymat. En espérant qu’il fasse aussi l’effort de ranger un peu sa tanière. Mais cela j’avais un doute. Pas qu’il vive dans la crasse, son appartement était des plus propres, simplement c’était le bordel, surtout au niveau de son bureau : même moi je n’osai pas vraiment y rentrer, trop de câbles, c’était casse gueule.

J’éclatai de rire quand elle se définit un peu comme une vieille fille grincheuse et insociable. On aurait dit moi quand j’avais douze ans. Je finis ma tasse de café et elle rejoignit sa grande sœur dans l’évier. Mais visiblement elle aussi était une tronche, c’était sans doute pas plus mal. Entre tronche tout allait beaucoup plus vite que quand il fallait tout expliquer étapes par étapes aux autres. J’eus un petit sourire en coin avant de répondre

« Non, mais je comprends ce que tu veux dire, j’ai commencé à faire un peu de journalisme pour faire le journal du collège et du lycée, j’ai jamais voulu que quelqu’un travaille avec moi … Sauf ma Sauvegarde, c’est le seul qui me supporte quand je travaille et qui peut se permettre de me critiquer. »

Je consultais pensive mes notes. Je n’avais clairement pas assez pour un article comme je le voulais et que mes supérieurs le voulaient, mais je n’avais pas d’autres questions, enfin, pas de question auxquelles elle pouvait répondre, c’était dommage, mais nous allions faire avec. J’allais me faire taper sur les doigts par mes supérieurs … Tant pis, cette fois, c’était pas ma faute. Je secouai la tête avant de répondre pour la rassurer.

« J’ai encore des questions, mais je crains que tu ne puisse pas y répondre. Je vais me débrouiller avec ce que tu m’as donné et faire quelques recherches de mon propre côtés pour compléter. Ça devrait m’occuper un peu. Hésite pas à m’appeler, même ce soir, je devrais être disponible, qu’on s’organise ce qu’il faut. Par contre je veux bien ton aide pour me retrouver dans ces couloirs. Il n’y a vraiment pas de panneaux pour se retrouver ici ? »

Cela aurait été comique … Je me demandais combien de temps elle avait mit pour pouvoir se retrouver sans se perdre dans ce gigantesque laboratoire. Je pourrais m’y retrouver. Avec Mathiméo qui avait les plans de son côté et qui me guidait à distance. Ou alors avec un guide.

Toute la vérité, rien que la vérité
Ft. Aélia Berkelay &Chloé de Vrède

“Le vrai journaliste est celui qui vend la mèche en se brûlant les doigts.”

Chloé prit un bout de papier sur lequel elle me griffonna un numéro de téléphone sur lequel je pourrais la joindre pour nos futurs projets. Lorsque mon supérieur m'avait annoncé la venue d'une journaliste, j'avais commencé ma journée en maronnant et m'étais rendu dans la petite pièce de départ à reculons, mais je revoyais ma copie. La jeune femme était très sympathique et il me tardait de lire ses prochains articles, j'y prêterais désormais un peu plus d'attention.

« Super ! Je te contact rapidement alors. J'apporterais avec moi mes quelques recherches qui dorment à la maison et ne me servent plus depuis un moment. Bien sur, cette soirée devra rester de l'ordre du privée n'est-ce pas ? »

L'idée n'était pas de me mettre en porte à faux avec mon n+1 en dévoilant des secrets sur l'entreprise dans laquelle je travaillais, mais plus comme une soirée d'échanges. Donnant-donnant.

Chloé me ressemblait en de nombreux points. C'était une femme intelligente qui était parti de rien pour obtenir son poste actuel. On ne s'improvisait pas journaliste au continental en claquant des doigts et en adressant un joli sourire. Elle avait commencé dans un banal journal étudiant pour aujourd'hui écrire pour l'un des plus grands. Une jolie carrière qui me faisait penser à la mienne.

« Je suis navrée si je ne t'ai pas donné les réponses que tu attendais. Je suis encore trop novice ici et je pense qu'ils ne m'ont pas choisis au hasard pour cet entretien. Ils ne prenaient pas beaucoup de risque en m'y envoyant car ils savent que je suis la petite nouvelle et que je n'ai pas matière à donner des informations compromettantes. Ils ne sont pas si idiots qu'il n'y parait... »

Ce dernier point restait à prouver pensais-je intérieurement. La jeune blondinette était sur le départ même si contre toutes attentes il ne s'agissait pas d'un au-revoir définitif puisque nous avions prévu de nous revoir très vite pour une petite séance de visionnage.

« Oui bien sur ! Suis moi, je te raccompagne. C'est un vrai labyrinthe ! Et il ne vaudrait mieux pas t'y perdre, une journaliste qui rode dans les couloirs, ça risquerais de ne pas leurs plaire. Même si je trouverais ça très drôle ! »

J'enfilais de nouveau ma blouse tout en jetant un coup d’œil furtif sur l'horloge murale. Le timing était parfait, mes patients n'allaient pas tarder à arriver pour de nouveaux tests inoffensifs. J'étais de nature bien plus prudente et méticuleuse que les fous furieux à l'origine du vaccin universel. Je pris les devants pour ouvrir la marche et reconduire Chloé jusqu'à l'entrée du bâtiment. Sur notre passage, tous les regards de mes « collègues » se retournèrent sur nous à travers les grandes vitres des laboratoires.

« Que des fouines dans ce labo ! Nous voilà arriver. Je te téléphone dans la soirée si j'ai un moment ou dans les jours à venir ? Ça marche ? »

Avec mon petit centre de soins illégal, j'étais incapable de prédire mes soirées à l'avance et je n'étais pas à l'abri d'un nouveau scénario catastrophe dans la soirée. Pour ne pas qu'elle pense que mes paroles étaient dites en l'air, j'émettais quelques doutes sur mon appel imminent, mais une chose était certaine, avoir cette Mlle de Vrède à mes côtés était un sérieux avantage pour mes plans.

Belzébuth

« T’inquiète pas ! Ma Sauvegarde est sûre à 100 % et quant à moi je n’ai aucun intérêt que cela s’ébruite.»

Ah non ! Je n’avais pas du tout intérêt qu’on le sache. Rien que pour mes petites fesses blanches rester en vie c’était bien mieux que de mourir pour avoir lâché un mot de trop. Donc à part elle, Mathiméo et moi … Personne d’autre ne serait au courant. Et déjà impliquer Mathiméo m’agaçait parce que ça pouvait le mettre en danger … Mais je n’avais pas le choix. Puis … quelque part il avait déjà assez trempé avec moi pour être là également.

« T’inquiète pas ! Y a aucun problème, je vais juste faire partir mon article sur autre chose ! »

Je ris en hochant la tête. Tout irait bien, tout allait bien se passer. Je sentis malgré tout un frisson me remonter dans le dos. Ces pensées je les avais eu lors de la maladie d’Edward … Et tout ne c’était pas bien passé. Clairement pas. Je finis de ranger mes affaires avant de suivre Aélia … Quoi ! Ils n’aimaient pas les journalistes ? C’était dommage ! J’étais sûre qu’avec un peu de préparation, à nous trois nous pourrions infiltrer tout le laboratoire sans aucune difficulté ! Avec mon soutient externe connecté via mon portable et un ordinateur d’ici … J’observais des scientifiques derrières les vitres et leur adressai un petit sourire. On aurait dit une espèce en voies de disparition. Je retiens un nouveau rire et souris à Aélia

« Pas de soucis ! J’espère vite te revoir ! »

Je lui serrai la main avec franchise avant de sortir du bâtiment. Je m’isolai un instant, et après avoir vérifié que j’étais parfaitement seule, envoyé un message à Mathiméo pour le prévenir qu’une nouvelle séance de visionnage aller bientôt arriver, mais à trois. Il m’appela sur le champ et je bataillai une dizaine de minutes avant de lui faire entendre raison, il me demanda juste de le prévenir avant et de lui ramener du Café pour la peine. Je souris et lui promis avant de couper la communication, effacer mon journal d’appels et mes sms pour rentrer au journal.

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