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 [Livre I - Terminé] Zone rouge
Sorcha Howl
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MessageSujet: [Livre I - Terminé] Zone rouge    [Livre I - Terminé] Zone rouge  EmptyDim 14 Oct - 22:55

Voilà qu'elle était de nouveau dans cette rue. La lumière rouge éclairait les visages et les sourires lubriques des hommes et des femmes qui se promenaient sans hâte, comme s'ils prenaient le temps de choisir leur dessert. Ecoeurée, Sorcha enfonça un peu plus sa capuche sur son crâne comme pour se camoufler de toutes ses tensions malsaines.
Ces derniers temps, force était de constater qu'elle passait bien trop de temps dans ce quartier et que sa patience pourtant légendaire commençait à lui faire défaut. A moins que ce ne soit les conditions de la soirée qui la rendaient grognon.
Elle regarda sa montre et se contenta de poursuivre son chemin sans presser le pas. Ne devait-on pas se faire désirer ?
La façade du bar lui apparut trop rapidement à son goût. Elle releva ses long cils noirs sur la devanture du bâtiment et son logo équivoque. Ici, on buvait, on matait et on pouvait même baiser. Paul avait certainement choisi cet endroit pour les trois raisons. Elle entra et comme une espèce de grand gorille  se plaça devant elle, certainement pour juger de sa tenue trop couverte, elle lui offrit un sourire charmeur accompagné d'un battement de cils avant de retirer sa besace qu'elle laissa glisser le long de sa cuisse recouverte d'un pantalon moulant en simili cuir, faute de moyens. Là, elle abaissa la fermeture éclair de sa veste à capuche et la retira avant de la tendre au videur en inclinant légèrement la tête. Comme il la lui prenait des mains, non sans lorgner sur son charmant décolleté, elle poussa le vice en se penchant profondément en avant pour mieux récupérer son sac sur le sol. Le cache-coeur qu'elle portait possédait une ouverture outrageuse sur sa poitrine qui parce qu'elle était menue, lui permettait de le porter sans sous-vêtement.
Tous des gros porcs songea-t-elle avec mépris en se dirigeant vers la pièce principale.
Sur la scène devant elle, une jeune femme se trémoussait en simple string et talons hauts autour d'un barre en métal plantée en son centre. A gauche, le bar et un peu partout des tables plus ou moins occupées. En semaine, on sortait moins.
Elle reconnut de profil celui qu'elle venait voir et en l'observant quelques minutes tandis qu'il regardait la fille sur scène, la nausée la prit de même que l'envie de lui faire du mal.
Ce petit merdeux ne méritait rien de mieux. Armé d'un soupir puis d'un sourire conquérant, elle traversa la pièce en tordant des hanches, remarquant à peine les autres clients pour venir s'installer au bar à côté de Paul. Elle s'excusa rapidement auprès d'un homme qu'elle venait bousculer en s'installant au comptoir. Du genre grand et barbu à la carrure imposante, elle ne s'attarda pas.

Paul se tourna vers elle et écarquilla les yeux, un large sourire s’imprimât sur ses lèvres.
- So' !!! Tu vois...rien que pour ça j'adore qu'on se voit ici.
Connard....songea la jeune femme avant de lui sourire à son tour, 'lair flatté.
- Salut Paul, je préfère les endroits où je peux rester habillée, mais peu importe.
- Arrête...ce petit haut est de trop...

L'espace d'un instant, elle imagina lui enfoncer le visage dans le comptoir du bar mais chassa cette douce image au profit d'un attitude plus féminine, comme il s'y attendait. Jouer le jeu, c'est ce qu'elle faisait de mieux depuis plusieurs années.
Il commanda deux shooter et en plaça un devant elle. Après avoir trinqué, elle le but cul sec. Il serait certainement saoul avant elle, alors elle en profiterait pour lui voler l'enveloppe d'argent qu'elle allait lui donner en échange des informations promises. Car Paul l'avait attirée en lui faisant miroiter des nouvelles hors du commun. Putain elle l'espérait bien, sa patience aurait forcément des limites.

- Alors, reprit-elle la bouche humide de l'alcool brûlant qui avait dévalé sa gorge. Je suis là et j'ai le paiement dans mon sac. Et toi ?

Rien qu'en parlant, elle sentait sa propre haleine chargée du breuvage.
Il se mit à rire et effleura son bras du bout des doigts. Un frisson la parcourut mais pas celui auquel il aurait pu s'attendre, et là encore, elle dû réprimer l'envie de lui faire une clé de bras. Sorcha n'aimait pas que les humains la touche. Oh bien évidemment, elle baisait parfois, mais c'était toujours elle qui choisissait quand, où, comment et avec qui. Tout était sous contrôle.
Paul faisait parti de ceux qu'elle exécrait et sur lesquels elle avait envie de jouer aux fléchettes la plupart du temps. Malheureusement, les armes de jets n'étaient pas son fort et le trident n'était pas spécialement discret.
Elle devait donc se contenter de donner le change encore une fois. Repoussant sa main d'une pichenette, elle haussa un sourcil sans le quitter des yeux.

- Alors ?
redemanda-t-elle et cette fois le ton était bien moins chaleureux.
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Jean Raulne
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Zone rouge    [Livre I - Terminé] Zone rouge  EmptySam 20 Oct - 21:02

Le casse était pour bientôt. Les préparatifs étaient finis. Nous allions procéder différemment de l’autre fois. Ca allait même être la soirée du bordel quand on se rendait compte de tout ce qui allait changer par rapport à d’habitude. Je ne voulais pas paraître pessimiste, mais tout ça sentait quand même bien la merde. Bosser pour quelqu’un, devenir seulement un espèce de contractuel, ça n’était pas vraiment ce à quoi j’avais aspiré, loin de là, quand il avait été question de rempiler, de reprendre les armes et de se faire du pez. J’avais échoué ici, alors que je me posais sur le bordel qui empirait à chaque semaine qui passait dans mon existence. Je n’avais toujours pas de nouvelles de mes filles, ni de ma femme. Ce n’était pas elle qui m’importait ; Jana m’avait foutu en l’air et notre dernière dispute avait été… Et bien, justement. La dernière. Il n’y en aurait plus d’autre. Elle avait la menace ultime à exercer contre moi, j’en avais bien conscience, et je n’avais pas encore les moyens de me défaire et de me prémunir de cet atout dont elle disposait. Quoiqu’il en soit, elle avait réussi à convaincre mes filles de ne plus m’adresser la parole. Ou bien était-ce elles qui ne voulaient plus entendre parler de moi.


Si nous nous foirons sur ce coup à venir, alors il me semblait assez clair qu’aucune d’elles ne me reparle un jour. Elles souhaiteraient même probablement que je sois mort, plutôt que de devoir affronter les affres de ma nouvelle « notoriété ».


Ce serait ça, la conséquence d’un échec. Mourir ou me faire prendre allaient forcément amener mon identité à se retrouver dévoilée. Ce ne serait que le signe annonciateur de la traque qui ne manquerait pas d’être lancée à mon endroit. Qu’importe. Le convertis le fric qu’il me reste en autant de portions de whisky et je savoure, humant l’odeur piquée et relevée d’un tourbé qui tient ses premières promesses et que je confirme à nouveau en l’engloutissant une première fois, le gardant en bouche un petite temps. Je déglutis, l’avale. La boisson est bonne. Mon attention concerne assez peu les gens qui m’entourent. Au bout de quelques verres, emprisonné dans mes pensées et dans ma propre histoire que j’imprimais en lettres de sang dans les livres d’Europolis, je ne me rendais même plus vraiment compte du reste de mon environnement. On me bouscule et je me retourne, l’airmauvais, mais la silhouette va s’asseoir un peu plus loin. Mon regard traîne négligemment sur sa chute de reins, prêt à râler, mais elle s’assoit de son côté.


J’entends, maintenant. La bousculade a réveillé mes sens qui se déploient et analysent l’environnement autour, comme en regardant un programme qui proposait plein de choses qui pouvaient potentiellement m’intéresser. Le vis-à-vis de la connasse d’il y a quelques minutes semble la tripoter et elle semble peu apprécier. J’ai juste assez bu avec ces quelques verres pour me retrouver assez chaud. Juste comme il faut.



| Dis donc, sale con, tu la lâches la madame ? |


Je coule un nouveau regard vers elle.


| Comme ça elle pourra finir son verre et m’aider à finir cette bouteille. |
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Zone rouge    [Livre I - Terminé] Zone rouge  EmptyDim 21 Oct - 21:32

Sorcha dû insister, mais Paul se contentait de lui offrir ses petits sourires charmeurs. Putain il se croyait vraiment irrésistible hein, alors qu'elle devait déployer des trésors de contrôle pour ne pas lui vomir dessus. Comme il insistait en posant sa main sur son bras, elle fit un nouvel effort pour ne pas le rabrouer sèchement d'un poing dans sa gueule de con. Ce n'était pourtant pas l'envie qui lui manquait. Le barman plaça à nouveau deux shooters face à eux, sur un petit signe de tête de Paul.

Une voix grave trancha subitement l'atmosphère, froide et aiguisée comme un scalpel. Peut-être tout aussi dangereuse d’ailleurs. Surprise, Sorcha se retourna les sourcils froncés. C'était lui, l'homme qu'elle avait bousculé quelques minutes auparavant. Leurs regards se croisèrent et dans ses pupilles foncées, elle crut reconnaître l'espace d'un instant la même violence enfouie, la même rage endiguée. Impression stupide qu'elle balaya immédiatement d'un léger mouvement de tête, essayant plutôt de se concentrer sur ses propos. Ne venait-il pas de traiter Paul de sale con ? Lisait-il dans ses pensées ?
Un sourire amusé se dessina discrètement sur ses lèvres, sourire qu'il valait mieux pour elle camoufler aux yeux de son indic.

Aux secondes propos du barbu, elle haussa un sourcil face à cette invitation déguisée et inclina doucement la tête. Était-il ivre ? La prenait-il pour une demoiselle en détresse ? Mon pauvre garçon si tu savais...
Derrière elle, Paul n'avait pas tardé à réagir.

- Tu me cherches du con ? s'emporta-t-il en se levant d'un bond et Sorcha demeura entre eux deux.

Elle glissa de son tabouret avec la lenteur et l'ondulation de l'eau, faisant face à l'inconnu, le bras tendu devant Paul comme une barrière de sécurité.
Le sourire qu'elle affichait s'effaça presque à regret et sans quitter l'homme du regard, elle saisit le verre qu'elle vida d'un trait, avant d'abattre le récipient vide devant lui avec fracas.

- Laisse moi passer So', s'énerva l'indic, je vais lui casser la gueule. De quoi je me mêle sans déconner ?

L'Atlante se retourna vivement et pointa son doigt sur le torse de celui qu'elle mourrait d'envie d'étriper.

- Tu ne vas rien faire du tout, on va terminer cette entrevue dehors c'est bien clair ? J'ai ton paiement alors tu ne vas pas me faire chier et tu vas me filer ce pour quoi je suis là.

Sa voix tremblait légèrement mais ce n'était pas de peur contrairement à ce qu'il pourrait croire. Une sorte d'excitation malsaine, une pulsion refoulée depuis trop longtemps qui cherchait à crever la membrane de sécurité que Sorcha persistait à conserver.

Paul baissa les yeux sur elle, incrédule face à cette prise de position si agressive. Elle qui était habituellement si calme semblait perdre ses moyens, elle la frêle jeune femme au caractère opiniâtre ne pouvait qu'éprouver de la peur en cet instant.
Il lui saisit le bras avec violence et la morsure de sa poigne sur son bras la fit grimacer, pourtant elle ne se débattit pas même après lui avoir lancé un regard assassin.

- Tu te prends pour qui ? Je vais devoir te rappeler deux ou trois petits choses...

Sans desserrer son emprise, il la traîna en direction de la sortie.

- Bonne soirée connard, ajouta-t-il à l'attention de l'homme au comptoir.

Sorcha saisit au passage la bouteille qui trônait là, à coté du barbu en lui lançant un sourire canaille. Cette même bouteille qu'il avait proposé de partager. Elle humecta ses lèvres du bout de la langue et se laissa traîner dehors par celui qui pensait tellement la dominer à cet instant, sans quitter du regard l'homme au comptoir.
Dans sa tête, elle imaginait déjà tout ce qu'elle pourrait faire subir à Paul. La bouteille pourrait se fracasser sur son crâne, mais ce serait perdre du bon alcool et ce crétin ne le valait pas. Alors quoi d'autre ? Tant de possibilités...que la tête lui tournait.
L'air frais la ramena à la réalité tandis qu'il l'incitait à marcher encore, sa prise broyant toujours son bras.
Il l'insulta à plusieurs reprises, comme enragé par cette scène pourtant si banale aux yeux de l'Atlante que c'en était risible. Juste derrière le bâtiment, il s'arrêta et sa main libre frappa une première fois le visage de la brune. Surprise par le coup et par le goût soudain de sang dans sa bouche, son cœur manqua un battement et son souffle se fit erratique. Lorsqu'il leva la main une seconde fois, il ne trouva pas de proie à tenter d'avilir. Les souvenirs de l'Atlante furent plus fort et à travers ses entraînements variés, esquiva le poing qui s'approchait dangereusement, avant de retourner le mouvement contre son adversaire qu'elle fit tomber sur le sol.
C'était si facile qu'elle-même en fut surprise. Elle avait pensé être rouillée mais la vérité était toute autre. Alors, sa bouteille à la main, elle plaça un genou sur le gorge de Paul, enfonçant tout son poids sur son corps afin de l’empêcher d'essayer de se relever. Son autre genou vint trouver le bras libre de Paul pour le clouer au sol.
Comme il commençait à brailler, elle appuya un peu plus sur la gorge de l'indic de manière à ce qu'il garde le silence dans sa suffocation.
Une goutte vint s'écraser sur sa tête et elle releva le visage vers le ciel. Il commençait à pleuvoir. Etait-ce un signe ? Elle prit une gorgée de la bouteille et grimaça. Du Whisky putain...
Elle préférait encore le gout du sang dans sa bouche. Posant la bouteille non loin, elle toucha ses lèvres du bout des doigts et sentit sa chair enflée.
Alors elle se pencha en avant et susurra :

- Petit merdeux...plus que mon mépris et ma vengeance, tu mérites de souffrir et de crever dans ce caniveau...

Après tout, qui dans cette Cité maudite pourrait l'empêcher de passer à l'acte ? Il était plus que temps...
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Jean Raulne
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Zone rouge    [Livre I - Terminé] Zone rouge  EmptySam 27 Oct - 12:42

[HJ attention si tu te bats même contre un PNJ, tu es sensée lancer les dés  ]


Prêt à la bagarre, comme toujours. J’étais en plein dans le rush, comme toujours. Au moindre signe de danger… Les pupilles se dilatent, le souffle s’accélère et le cœur cogne et cogne encore dans ma poitrine. L’impulsion qui m’habite me pousse à combattre, me pousse à me porter en avant, vers le danger et vers l’échange de coups. Je me vois déjà lui serrer le cou. Lui frapper l’œil, le bas-ventre. Rompre des articulations, de coups par le travers des angles. Mon cœur bat plus vite et plus fort encore. Ces pulsions reviennent avec encore plus de violence qu’avant, maintenant que je me délivrais petit à petit de tout ce qui m’avait gardé dans un certain carcan de la vie civile. Ma femme était partie depuis un moment maintenant, avec mes filles. Et je n’avais plus vraiment de rythme de vie. Même mes allées et venues au travail étaient hachurées de pauses et de façons d’éviter de m’y rendre. Le télétravail c’était la vie. Ca et les arrêts maladie. Personne ne venait emmerder un homme qui avait passé quinze ans de sa vie dans l’armée en pleines guerres africaines et au beau milieu de la troisième guerre mondiale. Personne ne savait vraiment ce que j’avais fait dans l’armée à cette période, mais le patriotisme conquérant de l’Union avait eu raison de toute levée potentielle de boucliers devant mes absences et les faux-semblants derrière lesquelles je me cachais de plus en plus.


J’avais bien entendu conscience que je ne pourrais pas me cacher éternellement sous ces différentes raisons, mais j’allais en profiter pendant encore un temps.


La jeune femme est un peu bousculée par ce sale type mais ne se laisse pas faire. Elle semble vaguement intéressée par ma proposition, et je me dis que j’ai peut être trouvé de quoi m’amuser ce soir ; ce pauvre mec va douiller s’il n’y prend pas garde, que j’ai bu ou non j’étais sûr de pouvoir le défoncer. La certitude absolue en mes capacités, travaillées en pleine période militaire…La jeune femme reste entre le mec et moi quand il réagit. Air béat quand il me demande si je le cherche.



| Ouais. |


La réjouissance d’une probable bagarre à venir. Je savais que je ne pourrais pas me retenir bien longtemps, tout comme j’avais une conscience aiguë du fait que je ne pouvais pas me lâcher à fond, que je ne pouvais pas aller jusqu’au bout de ce qu’une situation violente m’imposait comme réaction. Je ricane quand il se rapproche, mon regard disant clairement que je n’étais pas effrayé.


| Ouais, vas-y mec, casse-moi la gueule. |


Il y arriverait. Peut être. Je m’en tapais comme de l’an quarante de toute manière. Que je gagne ou que je perde, l’important n’était pas là. Il était à une très courte distance mais la fille était toujours entre nous et semblait ne pas vouloir laisser le mec se disperser dans sa concentration, dans les tâches qu’il était sensé effectuer. Il y a quelque chose entre eux. Ils se touchent sans retenue, s’emprisonnent dans des postures agressives, belliqueuses, qui ne peuvent que mal se finir pour l’un comme pour l’autre. J’attends ce qu’il va se passer, mais ça n’arrive tout simplement pas.


Mais la brunette se tire avec ma bouteille, me lançant un regard un rien équivoque avant de se laisser entraîner dehors. Je grommelle dans ma barbe mal rasée et j’hésite un instant, regardant dans le fond du bar en réfléchissant à toute vitesse. Elle m’avait volé ma bouteille quoi, il y en avait encore pas mal dedans.E t ce regard. Et leurs manières de se parler. C’était la merde. Je dodeline de la tête, hésitant, agacé et frustré, de la démarche que je devais maintenant adopter. Je finis par me lever. Par les rejoindre dehors. Je ne titube pas, mais le monde me présente des contours incertains à cause de la pénombre et de l’ivresse naissante. Je sens pourtant dans mes tripes que les bruits que j’entends sont des bruits de lutte. Je me rapproche. Et la vois elle, sur lui. Le maintient au sol dans une prise experte, violente. Le type suffoque et se débat. En vain. Je la regarde, un rien impressionné.



| Tu peux me rendre ma bouteille ? Ca te libérera une main supplémentaire pour achever ce pâle type. |


Et je fais le guet dans l’allée pour être sûr que personne ne vienne interrompre cette petite explication.


| Quelle unité ? |


Je lui demandais ça comme si je parlais de la pluie et du beau temps, cette posture… Tout m’indiquait qu’elle avait été militaire.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Zone rouge    [Livre I - Terminé] Zone rouge  EmptyDim 28 Oct - 0:29

Comme il cherchait à prononcer son nom, elle lui cracha au visage et affermit sa prise sur sa gorge, un sourire carnassier imprimé sur son visage. Qu'il crève, soufflait une petite voix dans sa tête. Dans un immonde gargouillis, il essaya encore et elle sentit sous son poids la résistance de la trachée au moment où elle appuyait un peu plus. Le visage de Paul devenait petit à petit pourpre avec le manque d'oxygène mais Sorcha s'en fichait bien. Elle pouvait en finir là, tout de suite et même laisser le corps dans la ruelle. le quartier était suffisamment mal famé pour qu'on songe à un simple règlement de comptes. La pluie forcit dans l'air et bientôt, ses cheveux furent suffisamment mouillés pour se coller à son visage, tempe et front. Dans son dos, elle sentait les caresses des gouttes qui s’écrasaient sur sa peau et qui plaquait le fin tissu sur son corps, épousant un peu plus ses seins dressés par le froid soudain mais aussi par l'excitation de l'instant.

Un mouvement attira son attention sur le côté et elle tourna son visage dans cette direction. Il était là, l'homme à la barbe. A travers le rideau de pluie, elle voyait parfaitement et reconnaissait ses traits avec facilité. Elle ne s'était pas trompée sur ses premières impressions, une fois debout il détenait une carrure impressionnante et virile. Allait-il la dénoncer ? L'empêcher d'aller jusqu'au bout de ses envies ? Son visage se renfrogna tandis que son sourire s’effaçait lentement. L'atlante était méfiante et sur la défensive. Étrangement, l'homme restait debout dans la ruelle sans tenter ne serait-ce qu'un seul geste pour venir en aide à l'homme qu'elle maintenait à terre. Qui était réellement ce témoin sortit de nulle part ?
Il l'avait reconnut lui aussi et lui demanda de lui rendre sa bouteille pour mieux achever le type. Sérieusement ?

Elle le regarda, stupéfaite par ses propos et par son attitude lorsqu'il sembla faire le guet. Quel individu pouvait-être assez tordu pour prendre le partie de l'agresseur plutôt que de l'agressé ?
Il parle encore et elle fronce les sourcils. Unité ?
Oh, il la prenait pour une militaire, une force de l'ordre humaine. Comment pouvait-il croire qu'elle faisait partie de ces mécréants qui avaient éradiqué les siens ? Elle lâcha un rire franc, aussi succin que soudain, presque un aboiement.

- M'étonnerais que vous connaissiez, railla-t-elle.

Son genoux vint écraser jusqu'à ce qu'elle craque, la trachée de Paul, ce qui le fit sombrer dans l'inconscience. Il n'était pas encore mort mais nécessiterait des soins urgent. Alors elle se releva, fouilla dans les poches de l'homme pour récupérer l'enveloppe qu'elle était venue chercher, hésita à la remplacer par l'argent qu'elle avait préparer, avant de se raviser. Après tout, cela lui servirait de leçon pour la prochaine fois, même si elle en doutait. Il n'y aurait pas de prochaine fois.
Sous la pluie diffuse, elle se redressa et pencha un instant la tête en arrière pour accueillir l'eau sur son visage.
Attrapant la bouteille de whisky au passage, elle se dirigea alors lentement vers l'homme qui l'observait.
Elle ne s'arrêta que lorsqu'elle jugea être suffisamment près, c'est à dire lorsqu'elle put ressentir la chaleur qui émanait de son corps à lui.
Il était grand et elle dût relever le menton pour croiser son regard.

Dans ses pupilles, il lui sembla voir quelque chose d'identique aux siennes. Il n'était clairement pas l'un des leur ou alors, cela l'aurait étonnée. Mais il possédait une sorte de souffrance, là derrière ses yeux, quelque chose de brisé qui ne pourrait jamais être réparé. Comme s'il était lui aussi hanté par le passé. Cette sensation lui effleura l'esprit en une fraction de seconde et elle lui tendit la bouteille.

- Vous n'allez pas me dénoncer ?
demanda-t-elle à la fois inquiète et intriguée.

Et tandis que ses yeux persistaient à l'observer, pour essayer de comprendre sa manière de fonctionner, elle détailla sa bouche, la ligne de l'os de sa mâchoire qui se démarquait sous l’épaisseur de sa barbe, son nez qui lui semblait cassé. Elle eut envie de toucher ses lèvres de son pouce, de les prendre dans une énième pulsion animale qui l'agitait avec brutalité et férocité. L'envie de mort se répercutait sur celle de la vie, de la survie. Alors elle détourna le regard pour le porter à nouveau sur le corps gisant à même le sol.

- J'ai tellement envie de...le tuer, avoua-t-elle d'une voix lointaine.

Pourquoi le lui dire à lui ? Ce parfait inconnu qui se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment.
Mais en réalité, des envies qui la traversait en cet instant, celle-ci était la plus avouable.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Zone rouge    [Livre I - Terminé] Zone rouge  EmptyMer 31 Oct - 0:06

Etre ivre, ça vous rend la vie plus facile quand vous vous traînez tellement de casseroles au cul qu’il y avait moyen d’ouvrir une quincaillerie. Ca ne libérait pas de la peur, ni de l’ennui, et encore moins du remords. Parfois, on y parvenait. Un peu. Pas beaucoup. C’était suffisant pour donner l’envie de recommencer. Ca et les équilibres chimiques du corps et du cerveau qui étaient déjà souvent rongés par de longues périodes de stress, sans trop de repos, du temps de l’armée. Sans parler des médicaments qu’on nous avait filés à tour de bras une fois les opérations terminées, et ces soit-disant psys qui ne nous aidaient pas du tout à aller mieux, mais qui étaient surtout là pour juger de la qualité future de notre réinsertion, et donc du temps que l’on passait en camp de démobilisation. Se réadapter à la vie civile… Je n’avais jamais réussi. Plusieurs fois, j’avais pensé franchir le cap. A une ou deux reprises, j’en avais même été presque persuadé. Mais ça n’avait jamais été que des répits plus ou moins longs, juste avant que je ne me remette à me planter dans les grandes largeurs. Comme ce soir, peut être.


Pourquoi j’étais sorti, au juste ? A quoi c’était sensé servir ? Difficile de savoir.


Si je devais faire ma propre auto-critique, comme on nous avait parfois entraîné à la faire dans l’armée, j’aurais sans doute déduit de mon comportement que je cherchais simplement les emmerdes. Que j’avais besoin de mon flux d’adrénaline, si familier et si rassurant, pour me donner l’impression d’être fort, d’être utile. Là, je regardais une nana exploser un mec et elle avait visiblement envie d’aller beaucoup plus loin que ça… Et elle ricane, quand je lui demande de quelle unité elle faisait partie. Je hausse les épaules, pas vraiment insulté ou vexé par son interpellation, mais un peu dubitatif quand même.



| Tu peux jouer les malignes autant que tu veux. J’étais officier dans une unité de choc alors je les connais à peu près toutes, les unités. Même en logistique. Alors. T’étais d’où ? Et me dis pas que t’as appris à te battre comme ça dans les rues. A Europolis, les rues sont pleines de victimes, pour des gens comme nous. Et personne ne naît avec ça dans le sang, pas à ce point en tout cas. |


Je la dévisage pendant qu’elle fait tout son petit manège, quand elle neutralise l’autre connard et qu’elle le dépouille. Elle semble hésiter, et je pense qu’à cet instant précis elle doit surtout se demander si elle devait laisser ce mec en vie comme témoin de sa maraude, ou si elle ne prenait aucun risque en le liquidant. Et la voilà qui se rapproche. D’un peu trop près. L’armée, devenue mixte depuis longtemps, avait aboli chez moi toute forme de pudeur et de retenue, mais quand même ; elle était vachement près. Et elle me demande si je ne vais pas la dénoncer. Je hausse à nouveau les épaules et fais la moue, alors que je détourne un regard rendu vitreux par l’alcool.


| Pourquoi je ferais ça ? Ce fils de pute l’a bien cherché, si c’était pas toi qui lui pétais les dents, c’était quelqu’un d’autre. Il avait un ton de roquet insupportable, vraiment. Je déteste ce genre de mecs. |


Elle me confie, à moi, illustre inconnu, ses doutes. Des doutes qui pourraient l’envoyer en taule. Elle a besoin d’aide et de conseils, visiblement. Elle me porte déjà une certaine forme de crédit. Ca sentait l’ancien soldat en quête de directives, quand même. D’un point de repère. Je redresse le regard, droit dans ses beaux yeux qui ne masquaient pas vraiment l’envie tenace de l’achever qui la tenaillait.


| Il t’a fait quelque chose, ou c’est juste naturel chez toi d’avoir envie de flinguer les connards ? |
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Zone rouge    [Livre I - Terminé] Zone rouge  EmptyDim 4 Nov - 14:58

La bouteille froide demeura entre ses doigts comme morte. L'homme n'en voulait plus. Pourquoi était-il sorti alors, si ce n'était pas pour cela ? Il se moquait d'elle, la traitant de maligne juste parce qu'il ne croyait pas à ses propos. Elle eut envie de rire de plus belle et de le traiter de con impudent, jusqu'à ce qu'il mentionne son appartenance à l'armée. Unité de choc, logistique, il connaissait toutes les unités ou presque.
Son sang pulsa plus fort et l'air devint plus difficile à respirer subitement. Sans s'en rendre compte, son corps tout entier s'était mis à trembler. Elle préféra ne pas le regarder car elle aurait été bien capable de lui sauter à la gorge sur l'instant. Son regard demeura fixé sur Paul, gisant au sol inconscient. Il faudrait achever ce connard ou bien il allait avertir ses autres indics que la petite So' avait pété un plomb. Elle ne pouvait risquer sa couverture après avoir mis autant de temps à la construire.
Sa voix intérieure tournait en boucle, encore et encore. Tue le, soufflait-elle, insidieuse. Tue-le... Oui, elle le ferait.
Perdue dans son imagination afin de convenir de la meilleure méthode pour se débarrasser du corps, elle n'entendit qu'à moitié ce que lui disait l'homme. En revanche, elle sentit l'odeur de l'alcool dans son souffle et releva un regard vers lui. Ils étaient proches, les yeux ancrés l'un dans l'autre. Lui était saoul ou presque et elle, ivre d'une rage qui ne disparaîtrait jamais.

Si par "connards" il entendait "humains", alors oui, c'était naturel chez elle d'avoir envie d'en flinguer. Lui inclus.
Le coin de ses lèvres se redressa lentement, curieux mélange de colère et de contrôle de soi.
Soudain, le bruit du verre qui éclate lui fit baisser les yeux sur sa main. En contenant ses émotions, elle avait trop serré le goulot de la bouteille qui avait fini par exploser. Un instant, elle observa son avant-bras et ses doigts tremblants. Le verre avait entaillé sa chair et elle glissa sa langue sur la plaie, recueillant le liquide vital dans sa bouche. Alors ignorant volontairement les questions précédentes de l'homme, elle releva un regard sombre vers lui sans se soucier de la trace de sang qui barrait sa bouche lui donnant une allure sauvage, légèrement délavée par la pluie.

- Étais-tu parmi ceux qui ont bombardé une zone de l'Océan Atlantique en 2044 ? souffla-t-elle d'une voix qu'elle peinait à maîtriser.

Se pouvait-il qu'elle ait enfin trouvé par le plus grand hasard, un des coupables de la destruction de son peuple ? La jubilation se mêla à sa colère et le désir physique qu'elle avait ressenti pour lui quelques minutes plus tôt se mua en une excitation bien plus profonde, faisant bouillir tout son corps sous la pluie glacée. A travers le rideau aqueux, elle n'était que fournaise de haine.

- Et sinon, tu dois au moins pouvoir me donner des noms...

Elle pouvait commencer par là. Caressante, sa main valide vint se poser sur le torse de l'homme, contact chaud dans la fraîcheur de la nuit. Elle stoppa le mouvement au niveau de son coeur et regretta son gladius.
S'il était officier de carrière, elle devait être vigilante. En confrontation directe, elle risquait de ne pas avoir le dessus. Qu'avait-il dit déjà ? Les rues ici étaient pleine de victimes pour les gens comme eux. Était-il aussi mauvais qu'elle ? Était-il un prédateur pour les siens ?  Pouvait-il être un prédateur pour elle ?
Méfiante, elle retira sa main mais ne quitta pas son regard du sien.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Zone rouge    [Livre I - Terminé] Zone rouge  EmptyLun 19 Nov - 23:29

L’ivresse n’était pas totale. J’étais en pleine possession de mes moyens. Peut être ralenti… Peut-être pas. J’en étais justement au stade où sans action spécifique, c’était difficile de s’en rendre compte. Je ne savais pas si j’arriverais à tenir la distance en cas de confrontation directe et violente. Je ne sais pas si je dois craindre cette femme. Elle est sûre d’elle, ça crève les yeux. Et en dehors des abrutis qui nourrissent immanquablement une fierté mal placée, tous les autres qui se la racontent ne font pas de vieux os, que ce soit à Europolis ou ailleurs. La jeune femme doit donc avoir des raisons objectives de ne pas trop craindre ce qui arrivait. Donc, je devais me méfier. L’alcool engourdissait les sens et les réflexes, mais il n’arrivait jamais à gommer, même un peu, cet instinct de survie qui m’avait fait survivre à plusieurs guerres en Afrique et à un conflit mondial dans la foulée. On ne survit pas à tout ça sans des tripes solides qui savent vous arrêter quand vous vous apprétez à jouer au con. Et on reste là à discuter alors que l’autre empaffé baignait dans son jus à même le sol, mis ad patres par une nana badass qui avait l’air d’en croquer une demie-douzaine comme lui pour le petit déjeuner.


L’image était amusante, surtout avec de l’alcool dans le sang.


Je vois encore dans ses grands yeux sombres, si proches, cette même pulsion de mort qui tenaillait tous mes Fantômes aux tripes, ce qui leur servait de moteur et de carburant pour les pires saloperies qu’on leur demanderait d’accomplir. Je manque de lui bondir à la gorge quand le bruit de verre explosé se fait entendre, mais le léger temps de retard imprimé par la boisson me donne l’assurance que non, ce n’est pas moi qui ai été tapé. Je fronce les sourcils. Je n’avais pas rencontré pareille force chez beaucoup de gens. Et si elle était svelte, on n’aurait pas pu dire qu’elle pourrait pour autant vous écraser les noix sous ses aisselles, d’un coup d’un seul. L’inconnue porte sa main blessée à la bouche et lèche le sang.


Merde, cette nénette est folle à lier. Une sorte de beauté sauvage et dangereuse, le genre à vous éliminer si vous lui cassez les couilles. Jeannot, mon Jeannot, t’es pas armé, et t’engager dans une empoignade dans cette ruelle sordide manquerait de te laisser dans la même situation que l’autre déchet qui traîne par terre. Je fronçais les sourcils à nouveau quand elle me demande si j’étais de ceux qui ont bombardé l’Atlantique en 2044. Je ne sais pas pourquoi, mais la tournure de la question laisse en suspend une forme de ressentiment, ou je me lourde totalement ? De quoi elle parlait ?



| Il y a eu des bombardements dans l’Atlantique, en 44 ? Je sais pas. J’étais pas dans la marine. En 2044, j’étais en camp de démobilisation en Pologne, après la Campagne de Russie. Pourquoi tu me demandes ça, il s’est passé quoi dans cet Océan ? C’était pas une zone tampon, pour laisser les américains se taper dessus ? |


Franchement, je ne savais pas du tout de quoi elle parlait. Mais je devais reconnaître que si j’avais su, je n’aurais rien dit non plus. Quand on roule sa bosse dix ans pour les sales opérations de l’armée, on finit par apprendre à ne plus rien dire. Ce qui avait pourri mon mariage, entre autres choses. Mon cœur bat plus vite, mon torse se gonfle par réaction épidermique et involontaire au contact. Qui était cette fille pour se permettre de me toucher ? Mes muscles étaient tous gonflés, comme si inconsciemment je me préparais à la bagarre. Je ne sais pas ce que cette fille me veut, mais je commence à me dire qu’elle est encore plus dangereuse qu’elle n’est belle, et cette histoire toute entière sent le sapin. La prudence m’appelle ou à lui péter préventivement la gueule, ou à m’enfuir fissa.


L’ivresse naissante, elle, a d’autres plans.



| Qu’est ce que je gagne à jouer les balances ? |

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Zone rouge    [Livre I - Terminé] Zone rouge  EmptyMer 21 Nov - 22:57

Il ne savait rien. Il se trompait. Cet humain présomptueux était complètement à côté de la plaque. Soudain, elle eut pitié de lui et le regarda, pleine de dédain.
Zone tampon...le terme lui donna la nausée. L'Atlantide avait belle et bien été une zone tampon pour que  ces pitoyables traîtres viennent bombarder les siens. Sa colère enfla tel un ouragan impossible à maîtriser. Elle le devait pourtant, pour ne pas attirer l'attention. Elle devait se faire petite, discrète et c'était bien là le plus compliqué. Comment demeurer invisible lorsque les pulsions meurtrières se faisaient de plus en plus violentes ? Elle n'avait jamais eu à gérer ça. Pas à ce point.
Au fond de ses pupilles dansaient les flammes de la vengeance et dans chacune de ses expirations, la rancœur putride qui pourrissait son être depuis l'intérieur.
Elle avait envie de hurler, de frapper aussi fort que possible ce qu'elle avait sous la main. Et c'était lui, qu'elle avait sous la main.

En serait-elle soulagée définitivement ? Non, elle savait bien que non. Sa satisfaction ne prendrait toute son ampleur que lorsqu'il ne resterait plus un seul de ses mécréants. Lorsque l'espèce humain ne serait plus qu'un ramassis de chouinars se chiant dessus à cause de la peur. Lorsqu'ils se prosterneraient pour supplier son pardon, là oui, peut-être qu'elle serait satisfaite.

Son regard croisa à nouveau celui du grand barbu et elle y perçut, plus que dans ses propos l'hésitation que l'alcool instillait au fond de lui. Il proposait un échange de bon procédés, que croyait-il qu'elle possédait là, tout de suite ? En dehors de son corps tendu à l'excès par la rage. Peut-être était-ce cela qu'il voulait... Si elle avait bien compris une chose depuis qu'elle était arrivée à Europolis, c'était que les hommes n'étaient que de stupides créatures, capable de tout pour posséder une femme, même pour quelques heures. Une réminiscence de l’instinct de reproduction certainement, une tare aux yeux de la jeune femme.

La pluie forcissait désormais, les mouillant tout à fait. Sorcha inclina la tête, un sourire se dessinant subitement au coin de ses lèvres.

- Encore faut-il avoir quelque chose à balancer...soupira-t-elle en caressant du bout des doigts le torse puissant. Et toi, très cher humain, tu sembles n'avoir rien à m'offrir.

Son visage afficha une moue désabusée, presque déçue tandis que ses doigts poursuivaient leur route sur l'épaule ronde et musclée, le bras, glissant sur la longueur ondulée jusqu'à sa main. Leurs doigts se frôlèrent un court instant, presque électrisés par l'humidité ambiante.
L'eau. L'élément à la base de toute chose. Était-ce un commencement ? Ou bien un cycle qui se répétait ?

Sorcha recula d'un pas, osant même poser son regard sur Paul plus loin. Hors de question qu'elle tourne le dos à l'homme qui lui faisait face. Malgré l'alcool, il dégageait quelque chose de peu commun. Sinon pourquoi l'avait-il suivi dehors ? Pourquoi avait-il accepté le sort de Paul ?
Il avait déjà connu ça ou bien il le connaissait toujours. Les règlements de compte, les bagarres, la mort. Tout lui était peut-être familier et Sorcha se méfia. Dans la ruelle sombre, tout pouvait arriver.

Rentre chez toi ! Voilà ce qu'elle aurait voulu lui dire. Lui ordonner aurait été plus juste. Que pouvait-il faire de plus pour elle à part la laisser se moquer de l'impertinence dont il pouvait faire preuve ? Se laisser battre peut-être ? Elle aurait voulu l'emporter sous les eaux, lui montrer la profondeur et la noirceur de sa rancoeur.
Au final, elle aurait voulu tant de choses...tant de choses qu'elle ne pouvait pour l'instant pas réclamer.
Cette frustration la rendait dingue et il devenait compliqué de refouler ses excès de violence.
Dans ses vêtements mouillés, le froid persistait à l'envelopper pour mieux dresser ses chairs et tendre ses muscles.
Elle devait s'occuper de Paul avant qu'il ne se réveille mais elle avait également envie de s'occuper de l'homme qui lui faisait face. Il fallait faire un choix.
Continuer à s'amuser ou bien passer enfin aux choses sérieuses.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Zone rouge    [Livre I - Terminé] Zone rouge  EmptyMar 27 Nov - 23:35

Je sens que je fais une bêtise. Mais depuis 2043, le savoir, le sentir, ça n’avait jamais rien empêché bien longtemps au final. C’était même plutôt tout le contraire compte tenu du fait que j’avais fini par tout perdre ou presque, en dehors de l’exception notable d’un emploi auquel je ne tenais pas le moins du monde, sans parler de mes coéquipiers, qui étaient aussi durs à crever que je l’étais moi-même. On survivait ensemble, comme une merde collée au pied de l’Humanité qui poursuivait sa route sans être tout à fait débarrassée de nous, mais certainement pas en comptant sur nous pour autant. La fille en face de moi semble être une dure à cuire. Mes sens savent qu’ils devraient être en alerte ; tout mon corps en a conscience… Mais il n’en reste pas moins que j’ai l’impression qu’il s’en branle, dans le même temps. Je n’ai jamais su trancher sur ce que j’attendais, au fond, de ce qu’il me restait à vivre.


Expérimenter encore plus de saloperies ? Trouver plus fort que moi, pour enfin casser ma pipe ? Allez savoir. Je n’avais jamais vraiment compris ce qu’il me restait dans le cœur et dans l’âme à la suite de tout ce foutoir, en Norvège. Ma femme ne m’avait pas compris non plus, et le fossé s’était également creusé avec mes filles. Tout était en train de partir en couille, de toute façon. Je baisais une Valkyrie, rescapée des terribles combats livrés entre son peuple et mon unité, et je me tirais aussi une nénette qui roulait pour la pègre, qui me lançait sur un nouveau coup encore plus périlleux que les précédents. Franchement comme équilibre de vie, on avait vu mieux, mais plus le temps passait et plus j’avais la conviction de faire n’importe quoi, avec n’importe qui.


J’allais finir comme une comète ; dans une pluie de feu. Pas vraiment joli, impressionnant de loin, mais ça serait vite fini et je me serais consumé tout seul dans cet atmosphère qui ne voulait plus de moi. Il pleut et je suis trempé. Jadis, ça voulait dire risquer la mort avec toutes les épidémies qui pointaient le bout de leur nez depuis quelques temps. Ca ne voulait pas dire qu’on devait abandonner quoi que ce soit, maintenant. J’étais comme hypnotisé par ce regard d’une froide violence, contenue. Mais qui ne demandait qu’à s’exprimer.



| Oh, on a tous des saloperies à balancer, pas vrai ? Ce monde en est rempli jusqu’à la gueule. |


Mon regard emprunt d’ivresse descend vers mon torse qu’elle tripote allègrement.


| Qu’est ce que qui t’as fait croire que tu avais le droit de me toucher ? J’ai vu ce que tu faisais aux mecs que t’approchais. | dis-je en désignant le mec par terre, un peu plus loin | Donc tu ranges tes mains, si tu veux les garder. |


Menace peut être absurde en apparence, n’empêche que t’éclates les poignets à coups de talents et après, c’est nettement plus facile à découper. Mais bon, je n’ai rien de coupant sur moi, alors du coup… Ca me faisait une belle jambe de la menacer, à part se foutre sur la gueule et refaire Rocky bourré, je ne voyais pas vraiment ce que je pouvais faire. Quelque chose n’allait pas. Elle avait dit « humain ». Aussitôt, les pupilles se dilatent légèrement. Le cœur bat plus vite. Une seule personne m’avait parlé comme ça. Lily. Se pouvait-il que… Non, ca ferait trop de coïncidences. Sa force, pourtant ? Je devais en savoir plus. Alors je la dévisage.


| Chez toi ou chez moi ? |


Merde alors, ça faisait combien d’années que j’avais pas dû improviser une Gégène pour un interrogatoire ? Facile, avec tout e que j’avais à la maison. Je me rappelais en tout cas la mise en garde de Liv, entre deux étreintes. Ses sœurs encore en vie cherchaient les salauds comme moi.


Ironique, non ? Je m’en fichais de la vie, mais j’étais quand même pas super prêt à me mettre sur le tapis roulant de l’abattoir et attendre sagement mon tour.

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Zone rouge    [Livre I - Terminé] Zone rouge  EmptySam 1 Déc - 9:19

L'homme a raison sur un point : Tout le monde possède des saloperies à balancer. Mais Sorcha ne s’intéressait qu'à certaines, celle qui lui permettraient d'en apprendre plus sur les salauds qui avaient détruit son peuple pour mieux les venger. Qu'ils crèvent tous ! Voilà ce qu'elle avait envie de lui hurler à ce futur macchabée. Elle le dévisagea avec dédain, l'envie de lui sauter à la gorge pulsant dans ses veines.
Mais il y avait Paul et il y avait la rue. Sorcha était en colère mais pas au point d'être totalement stupide. L'homme avait fait parti des services militaires, il n'était donc pas novice en combat et à la vue de son physique, elle savait que malgré sa constitution améliorée, elle ne pourrait tenir longtemps s'il arrivait à la toucher.
Il était grand, plutôt costaud et devait posséder des techniques de combat. L'alcool qui devait le diminuer risquait de le rendre imprévisible et donc lui de donner finalement un avantage.

Sa méfiance se renforça lorsqu'il la menaça tandis qu'elle le touchait. Lentement, elle retira ses mains et recula même d'un pas, retrouvant la fraîcheur de la pluie. Elle n'était pas sourde à ce genre de comportement, il la mettait en garde et elle pouvait écouter.
Malgré sa bonne vision dans ce contexte, elle n'arrivait pas à définir ce à quoi il pensait. Lui-même semblait indécis sur la suite des événements.
Elle jeta un regard à Paul gisant sur le sol et un sourire mauvais étira ses lèvres avant qu'elle ne hausse les épaules.

- Son petit air suffisant et supérieur méritait une petite punition...se défendit-elle franchement amusée.

Elle y pensait depuis un bon moment déjà, à lui casser la gueule à ce con. Ce soir, elle risquait de franchir la limite qu'elle s'imposait depuis de longues années mais...après tout, pourquoi pas ?
La proposition de l'humain la fit se retourner de nouveau vers lui. Sérieusement ?

Éclatant d'un rire franc qui résonna dans la ruelle entre les gouttes de pluie, elle le toisa avant de lui jeter d'une voix doucereuse :

- On dirait que tu ne sais pas ce que tu veux. Un instant tu me menaces de me couper les mains parce que je te touche, l'instant d'après tu me proposes un plan ? Va chier. Moi je sais ce que je veux et clairement, tu ne possèdes rien d'intéressant pour moi si tu n'as pas ces putains d'informations.

Elle rit toujours, mais son rire devint plus amer. Encore un coup d'épée dans l'eau. Si elle avait voulu une partie de jambes en l'air sauvage et violente, elle pouvait l'imposer au premier péquenaud du coin. Pour une fois qu'elle rencontrait un militaire, elle se sentit encore plus frustrée de n'avoir rien à tirer de ce cerveau gonflé par l'alcool.
La déception était immense et malgré son rire persistant qui la secouait, les larmes vinrent lui piquer le coin des yeux. Certaines se mêlèrent librement à l'eau de pluie qui coulaient sur son visage.
Elle reprit son souffle, respirant un grand coup pour calmer ses émotions.

- Vous méritez tous le Tartare...murmura-t-elle pour elle-même en croisant les bras sur sa poitrine.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Zone rouge    [Livre I - Terminé] Zone rouge  EmptyMer 5 Déc - 22:23

Malgré toutes ces pulsions suicidaires, malgré cette appétence pour la mort, cette proximité avec l’horreur, il n’y avait rien d’autre en moi face au danger que l’irrépressible besoin de démolir tout obstacle entre moi et la survie. A coups de pompes s’il le fallait. Cette fille était cheloue. Badass, ça c’était certain. Mais il y avait autre chose. Cette assurance ne pouvait être née que de la conviction la plus sincère et la plus profonde qui soit. Je ne savais pas trop. Je n’arrivais pas à mettre le doigt sur ce qui me gênait concrètement chez elle. En dehors de son dédain pour les autres, y compris pour moi-même. Et son fameux « humains », qui semblait suspect à mes yeux depuis toujours… Et plus encore depuis que j’avais traîné mes botillons de saut dans des usines de clonage, dans des laboratoires russes ou encore dans les allées en granit d’un temple norvégien particulièrement ancien. Je ne savais pas de quoi ce monde était fait, concrètement. Mais je savais fort bien qu’il n’était pas ce qu’il paraissait être.


Ma tête s’inclinait et se redressait de haut en bas, battant la mesure de mon assentiment alors qu’elle disait que le mec devait être puni.



| Les grandes gueules finissent toujours par se faire exploser. |


Je me dis alors que je m’en grillerais bien une. Mais je fronce les sourcils quand je l’entends ricaner et se jeter sur ma proposition comme un gamin sur une friandise. Me tance que je ne sais pas ce que je veux. Faisant la moue et dodelinant de la tête, pesant le pour et le contre, je me rendais compte que ce n’était pas totalement faux. Damned, c’était bien plus facile de chasser la saloperie à coups de rafales de HK416, hein. Ces putains d’informations ?


| Comment tu veux qu’un mec croisé dans un bar sache quoi que ce soit sur des bombardements au milieu de nulle part ? J’étais soldat moi hein, pas marin ni pilote. Je sais qu’il y a eu plein de saloperies pendant la guerre, mais je sais pas tout moi hein. |


Je m’impatientais autant qu’elle, tandis que je voyais son regard rougir sous l’effet des larmes qui y montaient. Elle semblait complètement en vrac, mais ça ne réveillait aucune compassion chez moi ; je me sentais moi aussi comme une cocotte-minute prête à exploser… Et ce, depuis très longtemps maintenant. Depuis que j’avais laissé mon béret noir au placard. Elle dit un truc qui m’échappe à moitié. C’est moi qu’elle traite de tare, là ?


| Hein ? C'est moi que tu menaces ? |


Si j'avais une bouteille sous la main, je lui aurais éclaté la tronche avec.

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Zone rouge    [Livre I - Terminé] Zone rouge  EmptyLun 10 Déc - 15:06

Le regard rougit par les larmes invisibles, mêlées à l'eau de pluie, elle le regardait cet homme, si grand et si large par rapport à elle. Pourtant, sur son visage, c'est du dédain qu'elle afficha. Comment en était-on arrivé là ? Passer d'une assurance presque malsaine et dangereuse lorsqu'il avait annoncé avoir été membre de l'armée et connaitre quasiment toutes les unités à ça; cette espèce d'attitude de défense détestable, comme un gamin devant justifier son vol de chocolat.
Elle eut envie de le gifler, l'alcool surement, le rendait instable dans ses propos. Il n'y avait probablement rien à tirer de ce mec là et si un instant, elle avait songé à au moins une partie de sexe, elle se ravisa aussitôt.
Si son sexe était aussi mou que son cerveau à l'heure actuelle, cela présageait d'un ennui mortel.

Et puis à nouveau sortit de nulle part, il prit la mouche, comme si elle le menaçait. Evidemment qu'elle le menaçait, il était un enfoiré d'humain et ne méritait que son mépris. Ce qu'elle fit d’ailleurs, elle ne toisant à nouveau. Ravalant ses larmes de frustration, elle se frotta le nez du revers de la main qu'elle avait entaillé, marquant sa peau d'une bande rouge sombre qui se striait au fil de la tombée de la pluie.

- Laisse tomber,
maugréa-t-elle peu aimable. Retourne cuver va, ça vaut mieux pour tout le monde.

Comme s'il n'était rien, elle se détourna de lui afin de reprendre ses activités sur Paul. Sa décision était prise, certainement poussée par la frustration menée par le grand barbu. Elle allait le tuer et savait exactement comment elle pourrait procéder.
Paul serait le premier. Le premier d'une série qu'elle espérait longue, mais avant cela, elle voulait pouvoir le tirer vers un dock ou un quai peu lui importait. De l'eau, suffisamment profonde pour l'y noyer. La mort par la noyade, n'était-ce pas le scénario rêvé pour sa vengeance préméditée ? Si elle avait su comment gouverner les éléments, elle leur aurait envoyé un tsunami dans leur gueule à tous ces petites humains arrogants, persuadé de leur bon droit de vivre.

A sa connaissance, il existait un chantier naval non loin, elle trouverait forcément son bonheur là-bas. Restait à emmener l'inconscient. Le grand barbu allait surement retourner dans le bar, à moins qu'il ne décide de la dénoncer aux flics ? Non, elle avait remarqué cette lueur dans son regard, ce cynisme qui lui laissait à penser qu'il appréciait ce qu'il voyait. Il cautionnait ses actes. Jusqu'où ?
Repassant par dessus Paul, elle se pencha en avant et porta sa main à quelques centimètres de sa bouche. Parfait, ce con respirait toujours.
Un rictus mauvais étirant un coin de ses lèvres elle le contourna jusqu'à venir se saisir de son pied qu'elle leva. Convaincue que l'autre était trop saoul pour l'en empêcher ou pour intervenir peut-être, elle commença à le tirer pour mieux s'enfoncer dans la ruelle sombre. Il pesait un âne mort ce con, heureusement pour elle, Sorcha avait de la ressource.
La fin justifiait les moyens, même si elle aurait préféré se débarrasser de lui là, c'eut été si simple...mais la symbolique n'aurait pas été la même.
Aurora avait désespérément besoin de symbolique tant et si bien, qu'elle avait cru en premier lieu que la présence du grand barbu était un signe, un cadeau du destin. Dans l'excitation de l'instant, cette vague d'adrénaline aussi éblouissante que déroutante l'avait irrémédiablement attiré vers lui. A présent elle savait que ce n'était qu'un mirage, encore un.

Paul gémit soudainement, et elle arrêta sa marche pour mieux venir lui caler une nouveau coup de pied dans les côtes, juste pour qu'il la ferme. Qu'ils la ferment tous et qu'ils la laissent retrouver la paix et le silence que seul l'eau pouvait lui donner.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Zone rouge    [Livre I - Terminé] Zone rouge  EmptyLun 10 Déc - 21:41

Je la vois me regarder avec ce que j’identifie être une forme de mépris. Ca m’insulte. Déjà, parce que j’estime ne pas être n’importe qui. J’ai fait la guerre, je me suis bien Sali les mains pour défendre ce monde de merde et cette société merdique, alors j’attends un peu plus qu’une forme de condescendance. Surtout que j’en ai salement bavé, pendant ces années de conflit bien sûr, mais aussi après. Putain de merde, ma femme s’était même tirée avec mes gamines, et l’espoir de les revoir un jour avait tendance à s’amenuiser avec le temps. En plus, j’étais bourré. Et y’avait toujours cette déchirure en moi depuis cette opération de Norvège. Tout ce que je me retrouvais à faire maintenant, c’était à vivoter en attendant une mort qui n’arrivait jamais, parce que j’étais encore assez fort, rapide et chanceux, pour dessouder tout ce qui se pensait en capacité de me démolir. Chienne de vie. Chienne tout court, à me tripoter là, alors qu’elle m’insultait et me considérait comme de la merde, m’interrogeait sur ce que j’avais fait pendant la guerre. Pour qui elle se prenait, cette salope ?


Je me disais quand même que ça manquait d’alcool. Je n’en avais pas besoin pour la tuer, loin de là, mais une petite voix me soufflait quand même dans un coin de la tête que tout ça allait m’échapper et qu’il était préférable que je me murge à tomber dans le coma plutôt qu’à éclater cette fille étrange, qui parlait d’elle comme si elle était pas « comme moi » au sens de sa nature profonde. Allez savoir. Le monde était peuplé de fous. J’étais bien placé pour le savoir. Mais il y avait aussi des « anormalités ». Il était clair alors que je devais rester sur mes gardes.


Peut être bien que je devais la tuer, cette pute. Par sécurité. Juste au cas où. Dans le doute, la raison ne poussait-elle pas à se prémunir de toute forme de danger futur ? Et puis il y a son ton. Impérieux en plus de dégouliner de mépris. Elle traîne le mec. Je secoue la tête, dépité.


Une amatrice.


Je marche sur la main du mec traîné par terre pour la stopper dans son élan, dans sa fuite annonciatrice d’un meurtre peu glorieux, clouant le type au sol de tout mon poids.



| Ravale ton petit ton condescendant, fillette. Ou c’est mon crève-cœur que tu vas avaler jusqu’à la garde. Et tu vas me dire pourquoi tu m’as appelé « humain » il n’y a pas deux minutes. T’es quoi toi, putain de merde ? |


Je n’avais pas de crève-cœur sur moi. Mais j’avais vu les poubelles à côté et je savauis que je trouverais toujours de quoi m’imposer une arme si les choses tournaient mal.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Zone rouge    [Livre I - Terminé] Zone rouge  EmptyMar 11 Déc - 9:28

Sorcha tirait le corps de Paul par le pied, tachant de regagner la ruelle. Soudain, elle ressentit une résistance dans son mouvement. Quelque chose qui l'empêchait d'emporter avec elle ce corps inconscient. La voix de l'humain s'éleva de  nouveau dans les airs et Sorcha se retourna, réalisant alors qu'il faisait contre-poids sur la main de son indic.
Quel petit salopard...
Il la menaça franchement, ouvertement de lui planter une arme en plein coeur. Elle aurait dû lui faire fermer sa grande gueule, vraiment. Pourtant, la seule chose à laquelle elle pensait à ce moment là, c'était qu'il l'empêchait d'accomplir son dessein. Les Humains...toujours à foutre le bordel où qu'ils soient...
La colère l'envahit de nouveau, cet homme avait le chic pour lui faire jouer les ascenseurs émotionnels et ça la rendait dingue.

- C'est ma proie ! feula-t-elle en tirant un peu plus sur le pied.

Mais force était de constater que la différence de poids jouait en la faveur du grand barbu. Sorcha plissa un peu plus les yeux, contrariée, affichant involontairement cet air sauvage, insaisissable, propre à ceux dont l'espèce devait survivre depuis trop longtemps, à ceux dont il ne restait plus rien.
Le menton levé, les lèvres légèrement retroussées, elle toisa de nouveau l'humain puis lâcha le pied de l'indic, sans douceur. Le talon retomba sur le sol dans un claquement sourd et Sorcha recula d'un ou deux pas.
Son attitude venait de changer devant la menace qu'elle ne pouvait ignorer. Tout dans l'atmosphère empestait le danger, comme soudain chargé d'électricité.
Elle plia doucement les jambes, lentement, se mettant naturellement en position de combat. S'il voulait en découdre, il allait être servi.
Putain, pourquoi avait-elle pensé que le corps à corps suffirait jusqu'à maintenant ? Il lui fallait un gladius ou quelque chose d'équivalent. Tout dans sa posture relevait de l'inconnu pour l'humain. Il avait beau avoir fait la guerre, les techniques de combats Atlantes n'appartenaient qu'à eux.
Ses doigts se crispèrent légèrement, doux mélange d'adrénaline et de contrariété. Son regard se fixa sur Paul, gisant entre eux comme une barrière à franchir pour mieux s'étriper.
Paul...Elle voulait les docks, elle voulait de l'eau...la pluie ne suffisait pas à l'apaiser.
Ses bras tremblaient, comme si elle était en manque de quelque chose de plus fort que toute cette tension pourtant épaisse, à couper au couteau.
C'est à ce moment là qu'elle eut l'idée.

Inclinant la tête sur le côté, un sourire malsain étira subitement ses lèvres avec une lenteur insolente.

- Tu veux savoir ce que je suis ? Aide moi à transporter ce salaud au chantier naval et tu le découvrira.

Comme si le désigner de salaud ne suffisait pas, elle donna un petit coup de pied dans les chaussures de Paul. Les docks n'étaient pas si loin, mais tirer un corps de 80 kg jusque là lui demanderait un effort trop important. L'autre était grand, carré, il pourrait aisément y arriver. Et si pour cela il lui suffisait qu'elle lui donne du spectacle de la sirène, elle le ferait. Après tout, il était trop saoul pour qu'on le prenne au sérieux s'il devait en parler, il était même peut-être trop saoul pour s'en souvenir dès que la nuit serait passée.
Toujours sur ses gardes, elle patienta pour savoir s'il acceptait ou s'il persistait dans son entêtement à vouloir l'embrocher.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Zone rouge    [Livre I - Terminé] Zone rouge  EmptyMar 11 Déc - 13:57

C’était brutal et cruel, sans concession ni la moindre pitié pour ce pauvre connard qui s’était laissé péter la gueule par cette fillette et qui était fort en gueule mais faible en bras ; il menaçait beaucoup, jappait encore plus dans tous les sens, mais le mec n’était même pas capable d’assurer un tant soit peu sa sécurité. Je n’avais aucun respect pour ce genre de mec et quand ma godasse lui écrasa les phalanges sur le sol, je les sentis craquer sous la semelle. J’avais agi sans le moindre respect pour ce type qui n’était qu’un dommage collatéral que l’armée et la nécessité m’avaient appris à mépriser depuis longtemps. On ne fait pas d’omelette sans casser les oeufs et il était clair que l’on ne pouvait pas attendre le même résultat si on prenait des gants que si on n’en prenait pas, qu’on ne se laissait attacher ni par la morale ni par les scrupules.


Bloquée dans son espèce de vendetta incompréhensible auprès d’un mec qu’elle avait elle-même ramenée, la brune semblait encore sacrément vexée que je lui chipe son os à ronger et la colère qui couvait dans son regard me fit porter la main à mon ceinturon avec le réflexe de dégainer mon P9 pour abattre la menace. Mais je n’avais pas d’arme à la ceinture. J’étais venu sans rien.


Je ne cherchais pas à étouffer le juron qui se retrouvait éructé dans la ruelle, au même moment où elle parlait de « proie ». Je ricanais, maintenant, l’ivresse me faisant plus vite réagir que tout le reste.



| Ta proie ? Mais putain de merde, tu vas me dire ce que t’es? Un putain de vampire ? Tu devrais te méfier, cette ville bute aussi les immortels de ton espèce. |


Je faisais bien évidemment référence à Vampyr, tombé des toits quelques semaines plus tôt en plein combat contre la pègre. Qu’importe ; celle-là semble redoutable, mais pas pire que ces femmes saignées pendant la guerre sous l’uniforme de tel pays ou de telle fédération, sans parler de ces espèces de guerrières mythiques découpées à la mitrailleuse en même temps que leurs montures qui s’étaient retrouvées métamorphosées façon tartare. La voilà qui me défie, me demande mon aide. Je la toise de haut en bas avec le dédain et le mépris caractéristiques de l’accueil que je réservais aux remplaçants pendant la guerre, quand il fallait bien reboucher les trous d’une unité sans cesse dévastée par les bains de sang.


| Je sais déjà ce que t’es. |


Merde, ta gueule Jeannot. Je me ravance d’un pas. Marche sur le cou du mec, qui plie, et craque alors que le corps est agité de tremblements nerveux. Coup de talon, plus sec et plus précis, qui fait cesser les tremblements.


| J’ai déjà rencontré tes soeurs. Tu es venue pour te venger ? |


Je pars d’un rire d’ivrogne.


| Putain mais bon courage fillette, tu devrais te laisser faire, tu les rejoindrais plus vite. |
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Zone rouge    [Livre I - Terminé] Zone rouge  EmptyMar 11 Déc - 22:19

Toujours sur la défensive, les yeux sombres de Sorcha restaient plantés sur l'humain. Ce dernier partit dans un grand fou rire après avoir échappé un juron. Un grand fou rire chargé d'alcool.
Trop ivre pour réfléchir convenablement, pensa Sorcha. Pourtant, ses moindres faits et gestes étaient passés au peigne fin par la jeune femme. Ses sens étaient en alerte, ils flairaient le danger.
Elle le regardait rire sans rien dire, comme imperturbable par ses propos. Au fond d'elle, une seule chose comptait vraiment. Paul et son rendez-vous avec la mort à présent qu'elle était décidée. Cet acte prenait des airs de rituel pour l'Atlante, un rituel pour mieux la sauver elle, de la folie dans laquelle elle s'enfonçait un peu plus chaque jour.

Mais le géant craqua avant elle, il parlât d'immortel et de vampires. Les mots glissaient sur elle sans qu'elle ne puisse en comprendre le sens réel. Bordel mais de quoi parlait-il ? De ces créatures mythiques qui se nourrissaient de sang ? Les Atlantes n'étaient pas comme eux et longtemps, le secret de leur existence avait été la base de leur survie.
Aujourd'hui qu'en était-il ? Que se passerait-il si elle dévoilait ses origines ? Rien. Que dalle. On la prendrait pour une folle, une folle à lier.
Ce qu'elle était peut-être, mais pas pour les raisons escomptées.

Elle le regardait toujours, la mine sombre et quand il grimpa sur le corps de Paul pour s'avancer vers elle, elle sentit  se narines se dilater sous l'effet de la colère toujours mieux contenue. Après tout, qu'est-ce qui l'empêchait réellement de lui en coller une là maintenant ?
Le bruit de la nuque de Paul qui craque attira son attention, tout comme son corps qui se mit à gesticuler sous l'effet des nerfs incontrôlés. Ce dernier coup de talon lui apporta la preuve que le géant n'était pas un amateur. Il savait ce qu'il faisait et la distance entre eux s'amenuisait toujours, approchant le danger.

Toujours alimenté par le whisky l'humain s'enflammait  et lui parlait de ses soeurs.
Sorcha n'avait alors qu'une envie, qu'il se taise, quitte à lui arracher la langue avec ses dents.

Ses soeurs... ses frères et tous les siens avaient été atomisé par des putains de militaires comme lui. Comme ce bâtard de demeuré qui croyait savoir ce qu'elle était.
Oh non, il était loin du compte et pourtant il riait comme s'il avait découvert la vérité absolue, celle qui régissait l'univers tout entier quand elle sentait ses muscles se tendre dans l'attente de l'action.
Il venait de lui couper l'herbe sous le pied, de lui voler son rituel, de s'octroyer le droit de prendre la vie qu'elle convoitait et elle lui en voulu instantanément pour ça.
Alors très bien, qu'il se démerde avec le corps, elle le lui laissait volontiers.
D'un air dégoûté, elle passa une main dans ses cheveux mouillés pour les plaquer en arrière puis inspira profondément.

Lorsqu'elle reposa son regard sur lui, un nouveau sourire étirait ses lèvres.

- T'es à coté de la plaque mon vieux, l'alcool te grille le cerveau. Bon courage avec le corps de ce con.

Un juste retour à l'envoyeur.
Elle haussa les épaules, cracha sur le corps inerte de son ancien indic et se détourna de la scène, prête à rentrer chez elle le coeur lourd d'une vengeance avortée.
La soirée avait si bien débuté...elle avait cru...qu'avait-elle cru exactement ? Ah oui, que cet homme était comme elle, mauvais jusqu'à la couenne et qu'ils auraient pu trouver un arrangement dans leurs méfaits. Si les Bêtes s'étaient reconnues, elles avaient préféré se méfier l'une de l'autre plutôt que de s’allier. Force était de constater qu'elle s'était trompée et à présent, elle allait de nouveau errer dans les rues, faire son travail jusqu'à la prochaine fois où elle aurait l'opportunité de pouvoir tuer dans les règles qu'elle s'imposait.
Quand ? Où ? Comment ?

Elle l'ignorait et en passant, elle envoya un violent coup de pied dans une poubelle qui s'écrasa un peu plus loin. Maigre consolation pour l'Atlante désabusée.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Zone rouge    [Livre I - Terminé] Zone rouge  EmptyMar 11 Déc - 23:20

Je viens encore de tuer un homme. Allez savoir pourquoi c’était si facile, pour moi. Pas d’hésitation, pas de pause. Rien. Juste la Mort. Il n’y avait jamais rien qu’elle, finalement. Jenna s’était escrimée à pourchasser partout, dans tous les recoins de mon existence, des traces de mon infidélité. Elle en avait trouvées. Mais elle n’avait jamais compris qu’aucune fille ne m’avait jamais passé toute cette adrénaline, tout ce besoin viscéral de contact physique, de mise en danger. Ce qui me comblait vraiment, c’était cette sensation. Pas celle de tuer. Celle de se mettre en danger. De tout miser. De tout risquer. Quand tu tires un flingue et que l’autre en face sait très bien qu’il n’a pas le choix, qu’il doit être le meilleur. Le meilleur… C’était bel et bien une compétition. Un sentiment grisant de survie qui me poussait sans cesse en avant. Non, les filles à l’époque, ce n’était que des errements conséquences de l’alcool ou du reste. Le sexe pouvait aussi laisser s’exprimer une partie du danger et de la violence que mon âme couvait sans cesse, mais sans jamais parvenir à la combler malgré tout.


Je me perdais chaque jour un peu plus.


Le départ des filles et de Jenna n’avait fait qu’entériner une situation de fait, dangereuse pour moi-même, mais par extension dangereuse pour tout le monde.


L’absence totale de pitié, de considération ou de respect pour l’humain et le vivant, confirmait une fois de plus que mes filles étaient au moins un peu plus à l’abri loin de moi, non parce que je comptais leur faire du mal, mais que sans l’anticiper ça risquait bien de les contaminer à leur tour. Je me demandais si la tare se reproduisait de génération en génération ? Avec tout ce que j’avais vu et fait chez les Fantômes, il y avait de quoi se poser la question. La fille de ce soir, je ne la désirais pas. Pas vraiment, même si elle était séduisante, d’une force qui en imposait et tout ce qui me plaisait depuis toujours. J’avais juste flairé le danger. Senti le frisson du risque. J’avais envie de me battre. De m’éprouver. Encore et encore.


Mais elle me faussait compagnie.


La rattraper serait facile. La tuer ne le serait pas, mais je pourrais me trouver une arme improvisée en chemin. Mais non. Sirènes au loin, qui hurlaient dans la nuit. Pour le « gros con » ou pour moi ça ne faisait pas grande différence. J’avais envie de la houspiller, de l’insulter, de provoquer ce combat. Pire que ça. J’avais envie de la rattraper et de m’occuper d’elle à la Fantôme. Silencieusement. Avec une lame. Dans un bruit. Juste le sentiment de l’acier qui perfore la chair. Je humais presque l’odeur de son sang. Un grain de sable, vague pensée cohérente, me stoppa dans mon élan.


Bordel.


Je ne pouvais pas tout risquer. Pas maintenant qu’on allait lancer ce gros coup. Pas maintenant que toute l’équipe allait affronter une fois de plus l’adversité et jouer son destin contre la mafia et contre les flics. Mais si elle était une des sœurs de Liv, est-ce que je pouvais prendre le risque qu’elle me retrouve ?


Bah, ces rescapées n’étaient pas si dangereuses. Fortes, oui. Mais elles ne savaient pas grand-chose de ce monde. Sans moi, Liv aurait été découverte et tuée. Elle aussi, elle n’y couperait pas, cette grande brune à l’air enragé. Le propre du Fantôme était de savoir quand tuer son ennemi, en plus du comment. Ce n’était pas maintenant que je devais fauter. Pas maintenant que je devais tout risquer. Pas pour ça. Bientôt, peut être. Pas ce soir.


Ce soir, je ne rentrerais peut être pas chez moi mais je profiterais du calme relatif avant la tempête de feu et d’acier, avant d’aller risquer la mort pour une pile de pognon dont je ne verrais même jamais la couleur. J’espère pour Kat’ et son garçon que ça en valait la peine.


L’instinct de mort n’était pas rassasié, et quand je retournais au bar, j’étais d’une humeur à tuer le premier qui me casserait les couilles.
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