Sa mère clôtura rapidement la conversation. Elle ne pouvait pas lui reprocher, elle savait que trop bien qu’ils s’en voudraient l’un comme l’autre si cela devait lui porter préjudice. Mais ça la foutait en rogne d’être impuissante comme ça. Ils n’avaient pas choisi ce qui leur arrivaient, on leur avait imposé, volontairement ou non. Et il n’y avait personne pour les aider, pour se préoccuper d’eux. Tout ce que la jeune femme voulait, c’était les aider. Seulement c’était plus facile à dire qu’à faire. Elle n’était pas équipée pour commencer un début de recherches. Elle n’avait pas non plus les connaissances de base pour approfondir ce genre de domaine. Pour autant, qui ne tentait rien n’avait rien et Kate ne comptait pas se décourager. Elle ferait en sorte de trouver une solution. La jeune femme leur devait, elle le voulait.

Henry lui demanda alors de l’aider à faire une démonstration de son talent à l’aide de balle de tennis. Elle se fit la réflexion qu’il faudrait le faire avec un test mécanisé, une façon de vérifier que ses capacités n’étaient pas en lien avec l’aspect interaction humaine. Par exemple, il pourrait aller dans un centre d’entraînement de tennis ou de base-ball pour utiliser des lanceurs automatiques. Il doit bien exister des modes aléatoires avec des envois de balles à intervalles irréguliers. Dans tous les cas, le garçon réussit avec brio à esquiver toutes les balles exceptée la dernière qu’il préféra rattraper. Lorsqu’ils prirent place à nouveau, la brune tiqua sur la mise en garde de l’africaine. Ca n’était pas franchement le moment de s’en prendre à l’écrivain. Il avait été présent quasiment tout le long de l’absence de la tueuse. Elle avait subi seule uniquement la première semaine et c’était clairement de sa faute, ayant cherché à éloigner le jeune homme de sa vie et de ses ennuis.

Puis sa mère fit un bref récapitulatif sur ce qui pouvait lui être arrivée et préféra clore le débat, faute d’éléments suffisants pour réellement débattre. Elle aurait préféré que sa sauveuse ne se rende pas compte de son petit mensonge. L’étudiante voyait déjà les remords liés à cette attaque involontaire. Comment pouvait-elle lui faire comprendre qu’il n’y avait rien de grave et que c’est pour ça qu’elle voulait le prendre avec autant de légèreté ? DAns tous les cas, Fallon lui fait un genre de promesse de la tenir au courant si un quelconque élément supplémentaire lui revenait. Puis elle demanda à en savoir plus sur cette première journée d’examen et c’est à ce moment là que l’écrivain se décida à se lever. Il était temps qu’il parte et si la jeune femme n’avait aucunement envie de le mettre dehors, elle avait aussi besoin de retrouver sa mère. Il salua Fallon de loin puis se dirigea vers l’entrée alors que Kate le suivait. Un baiser furtif, un petit “désolée” de la part de l’ex-barmaid qui provoqua un sourire moqueur sur les lèvres de son petit ami et il partit. Il faudrait qu’elle lui envoie un message pour le remercier pour tout ça lorsqu’il sera temps d’aller se coucher. Elle revint dans le salon et s’installa de nouveau à côté de l’africaine.

Bah écoute cette première journée d’examen a été comme n’importe quelle journée d’examen, un peu stressante et longue. Mais je pense être prête alors ça devrait le faire. Je … Je n’avais plus la tête à réviser quand t’es partie, j’étais partie pour stopper pour avoir plus de temps pour te retrouver. C’est Henry qui m’a raisonné. Donc finalement j’ai tout de même révisé jusqu’au bout alors il ne devrait pas y avoir de soucis.

L’étudiante ne put s’empêcher d’observer sa mère. Elle était rentrée la veille sacrément bien amochée, elle avait donc fait au mieux pour la soigner mais cela l’inquiétait quand même.

Je sais que certaines choses ne te plaisent pas. Je … J’ai failli m’écrouler une semaine après ton départ. Non … Je me suis réellement effondrée. Je n’arrivais pas à retrouver ta trace, j’arrivais plus à me concentrer sur quoi que ce soit. J’avais rompu avec Henry comme je te l’avais promis. Pas au port, je n’ai pas pu avec les évènements. Mais le lendemain, par message, je l’ai quitté comme un malpropre, espérant que ça le tienne à distance. Seulement quand je l’ai revu, une semaine après, je n’ai pas tenu. Il était venu sur conseil de Lily parce que je commençais trop à dérailler. Tu me manquais trop et je n’arrivais à trouver aucune piste sur ce que tu étais devenue après ton enlèvement par l’Ogre … Je … Je veux plus jamais que tu me laisses Fallon ...

Les larmes aux yeux, sa sensibilité l’avait rattrapé tant elle était heureuse de retrouver sa mère. Elle s’approcha doucement d’elle, ne voulant lui faire mal avec ses nombreuses blessures et se blottit dans ses bras. Sa sauveuse lui avait cruellement manqué et si la veille elle avait déjà été contente de la récupérer, même inconsciente. Aujourd’hui, la joie explosait dans son coeur à l’idée d’avoir récupéré la personne qui comptait pour elle et qui l’avait sauvé. Blottie contre elle dans une étreinte chaleureuse qui lui faisait un bien fou et qu’elle espérait fasse le même effet à la tueuse, elle murmura.

Je t’aime maman ...

Puis finalement la belle se redressa, chassant d’un revers de la main les quelques larmes qui avaient coulé. Elle se réinstalla dans le canapé face à sa mère et commença à lui raconter la conversation avec Lily et ce qu’elle avait appris d’extraordinaire, lui révélant au passage l’analyse d’échantillon qu’elle avait fait pour Christopher. La brune ne voulait plus faire de cachotteries à sa mère, elle ne le supportait pas. Alors évidemment elle précisa à l’africaine que si elle n’avait rien dit jusque là c’est parce qu’elle avait fait une promesse mais qu’elle lui faisait confiance pour l’aider à garder sa promesse. Fallon savait à quel point sa fille était fiable et n’aimait pas trahir les paroles qu’elle donnait. Seulement il s’agissait de sa sauveuse, elle ne voulait pas avoir de secrets avec elle. C’est ainsi qu’elle se retrouva à raconter cette soirée qui avait marqué un tournant entre elle et l’écrivain, celui où il était venu la voir sans y être invité et comme il l’avait poussé à bout avant de prendre soin d’elle. La jeune femme lui expliqua que c’était ainsi qu’elle s’était retrouvée à avouer bien des choses au beau brun sans l’avoir consulté avant, alors qu’elle était totalement perdue et qu’elle se sentait en confiance avec lui. Qu’elle le veuille ou non, elle avait eu confiance en lui naturellement, facilement. Peut-être le regretterait-elle un jour mais ce n’était actuellement pas le cas. Elle espérait que la tueuse comprenne et accepte la situation même si c'était plus facile à dire qu'à faire. Si plus tard elle apprenait qu'elle s'était faufilée chez lui pour avoir une conversation entre quatre yeux, la brune ne serait pas vraiment surprise. Sa mère était comme ça, surprotectrice. L'avantage c'est que cela compensait largement le manque d'attention qu'elle avait pu avoir avant de la rencontrer.