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 [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros
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MessageSujet: [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros   [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros EmptyLun 23 Avr - 21:26




C'est la nécessité qui révèle les héros
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Souvenirs d'une soirée : Novembre 2049. - Suite de la soirée passée chez Jean Raulne.

Quelle soirée ! Suivre un inconnu chez lui pour se rendre compte que l'homme tant convoité qui avait attisé en moi un désir nouveau s'avérait être plus que tourmenté par un passé violent était une piètre idée. Mon esprit était tiraillé entre la belle soirée passée à ses côtés et le comportement angoissant de Jean pendant son sommeil. J'avais décidé de m'enfuir sans même penser un instant à la manière dont j'allais pouvoir rentrer chez moi. J'étais perdue, je ne savais pas où j'étais et mes yeux remplis d'eau brouillait le peu de lucidité qu'il me restait. Dans ma course, je m'étais foulée la cheville et je clopinais désormais comme une idiote sur le bas côté de la route principal aux alentours des 3h du matin. Une situation beaucoup trop compliqué pour la jeune fille que j'étais, innocente et peu habituée aux imprévus. Les ruelles étaient noires et le faible éclairage des néons rendait le scénario encore plus stressant. était-il déjà réveillé ? Allait-il me rechercher ou se contenterait-il de se rendormir sans faire de vagues, je n'en avais pas la moindre idée et cette ignorance ne faisait qu’amplifier ma peur grandissante qui s'emplifait à chaque foulées sur le bitume.
L'espace d'un instant, je voulus m'arrêter de courir comme une imbécile pour réfléchir plus calmement et téléphoner à un taxi, mais c'est lorsque cette idée traversa mon esprit que je pris conscience que mon téléphone était sagement entrain de m'attendre sur la table de mon salon. J'étais donc une parfaite inconsciente du début à la fin ! Mon cœur s'emballait et ma condition physique déplorable me rattrapait à une vitesse grand V. Pour autant, je ne m'arrêtais pas pour reprendre mon souffle ni même pour reposer ma cheville lancinante. Poussée par un pic d'adrénaline, je repoussais mes limites et continuais ma course effrénée dans une direction inconnue. Mon objectif ? M'enfuir loin le plus vite possible pour parer à l'éventualité que Jean puisse sauter dans sa voiture et me retrouver sans mal à une centaine de mètres de son domicile.

Plusieurs voitures passèrent sur le côté et je tentais de les intercepter comme dans les films, le pouce en l'air tel une auto-stoppeuse. Mon air effrayé devait se lire sur mon visage car aucun conducteurs ne daigna s'arrêter pour me venir en aide. L'entraide à Europolis n'était pas encré dans les habitudes et la majorité des gens préféraient avancer sagement dans leurs petites vies avec des œillères sur les yeux les empêchant de voir la détresse sous le bout de leurs nez. Une belle mentalité n'est-ce pas ? Alors que j'imaginais naïvement être en mesure de reconnaître la route en avançant, ce ne fut malheureusement pas le cas. Je connaissais certains quartiers malfamés comme ma poche, en revanche, je ne traînais jamais dans les coins plus bourgeois pour la simple raison que je n'étais pas de ce monde là. Mon monde à moi était bien plus sobre que toutes ces belles maisons de riches. Mon monde à moi c'était des blessés de rue en cavale, mon immense laboratoire où je me torturais les méninges... mon monde à moi était loin d'ici. Je n'avais même pas conscience de la distance qui me séparait de mon domicile et je courrais encore et encore. Soudain, comme si la foudre s’abattait sur mon corps tout entier, mes muscles commencèrent à se tétaniser. Dans mon footing nocturne j'en avais presque oublié cette garce de maladie qui me consumait. Elle, en revanche, se souvenait très bien de moi. Ma perception de mon environnement devint de plus en plus flou alors que mes larmes avaient séchées le long de ma joue, je ne pleurais plus, mais je vacillais dangereusement sur la route. Au bord de l'évanouissement, je fus déportée de ma trajectoire initiale et me retrouvais au milieu de la route... une voiture... un crissement de freins stridents du à un freinage forcé... puis, je fus plongé dans le noir complet. Inconsciente.  

Belzébuth
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Henry Watford
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros   [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros EmptyLun 23 Avr - 23:55

Une soirée plutôt froide que celle qui était en train de se profiler. Ce soir je n'avais pas bu une goutte, en fait depuis ma rencontre avec la barmaid du bar où j'allais encore et encore, l'alcool était devenu extrêmement secondaire dans ma vie. Il avait retrouvé la place qu'il n'aurait jamais dû quitter : une apparition une fois de temps en temps et rien de plus. Je n'arrivais pas à dormir. Dans l'ancien entrepôt que nous avions acheté avec Sarah, je tournais en rond sans parvenir à m'endormir. La barmaid était un peu ma drogue, m'aidait à m'endormir, à passer une bonne nuit de sommeil, les soirs où elle ne travaillait pas, je peinais toujours à dormir. Alors ces soirs-là, plutôt que de m'effondrer sur le canapé à trainer devant ma console de jeu ou à boire, je m'occupais du mieux que je pouvais. Et cela voulait dire continuer ce qu'elle et moi avions commencé. Si nous avions transformé la plus grande partie de l'entrepôt en un sublime loft entièrement ouvert, la chambre se séparant du reste du loft par un rideau, il restait un étage entier fait de nombreux bureaux. Nous avions commencé à tomber de nombreux murs pour pouvoir aménager de belles pièces mais le décès de Sarah avait arrêté cela. Maintenant je m'y remettais et je travaillais pièce après pièce. La première que je réalisais devait être une salle dont je rêvais enfant : un bureau consacré entièrement à l'écriture et mes idées de romans et de nouvelles. J'avais terminé d'installer des bibliothèques le long des murs, le bureau en bois et la chaise en cuir, plus un petit bonheur personnel : un canapé-lit tout confort. Je travaillais à présent sur la seconde pièce, probablement une chambre d'ami ou une salle de jeu ? Je ne sais pas encore trop, après tout j'en suis seulement à tapisser les murs, activité saine que j'aime beaucoup. Que je préférais encore avec Sarah, j'encollais, elle posait avec ce soin qui était le sien.

Quand je regarde l'heure il est deux heures et quart, je viens de poser la dernière bande de papier peint et un sentiment de satisfaction m'envahit. Une rapide petite douche plus tard je ne me sens pas vraiment fatigué et surtout … affamé. Je remarque alors que ma journée passée à penser et acheter le matériel pour le papier peint ne m'a pas vu faire les courses et me voilà face à un frigo vide. Jean, t-shirt, converse (intemporels ces chaussures) et je monte dans ma voiture pour aller vers un petit restaurant japonais ouvert sans interruption. Il n'est pas bien loin de chez moi quoi que dans un autre quartier. Pourtant à cette heure tardive il n'y a pas beaucoup de circulation. Au restaurant je commande quelques sushis à emporter que le patron, habitué à me voir, accompagne d'une petite fiole de saké. A force de nous voir avec Sarah et de me voir régulièrement, il avait fini par nous offrir le saké à la fin de notre repas ou cette petite fiole que je lui ramenais chaque fois. Remontant dans la voiture pour rentrer chez moi, je roule tranquillement, sans excès de vitesse. L'absence de circulation rendrait plus repérable encore la moindre infraction pour la police et je suis trop heureux d'avoir tous mes points pour jouer à la roulette russe en rentrant chez moi manger des sushis. Peut-être même est-ce une chance que j'y parvienne, m'arrêtant brutalement quand une jeune femme perd connaissance après avoir dangereusement titubé. Effondrée au milieu de la chaussée, j'allume mes warnings et sors de la voiture pour m'approcher d'elle. Je m'agenouille près d'elle transformant ma veste en un petit coussin rapidement, prenant la main de la jeune femme pour la serrer doucement.

« Mademoiselle ? »

Ma main libre se pose sur son épaule, la secouant doucement pour la tirer son évanouissement. Elle ne sent pas l'alcool comme je l'avais pensé en la voyant tituber. Elle semble simplement évanouie. Je la secoue un peu plus fort en l'absence de réaction de sa part. Je réfléchis à ce que Sarah m'avait expliqué, après tout elle était dans le monde de la médecine, si évanouissement monter les jambes pour aider le sang à revenir à la tête. Ok. Je m'y mets, calant ses jambes sur mon épaule tout en continuant de la secouer doucement.

« Mademoiselle ? »
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros   [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros EmptyMer 25 Avr - 19:07




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Souvenirs d'une soirée : Novembre 2049. - Suite de la soirée passée chez Jean Raulne.

Mon corps s'était comme liquéfié sur lui-même, allongé sur le bitume en plein milieu d'une route. Des gouttelettes dues à la fois à ma course folle, à ma panique et à mon malaise venaient rouler le long de mon visage. Doucement, je commençais à reprendre connaissance et malgré mon état de faiblesse avancé, mes yeux parvinrent à s'ouvrir de nouveau. Ma vision était floue, mais mon touché , lui était revenu et je pouvais ressentir la chaleur d'une main serrant la mienne avec délicatesse. J'aurais voulu pouvoir lui donner un signe en refermant mes doigts pour annoncer mon come back, mais cette fichue maladie avait décidé de me pourrir la soirée jusqu'au bout: la cerise sur le gâteau  quoi ! Après quelques secondes dans un état vaseux , à mi chemin entre le réveil et l'inconscience, le son d'une voix vint se glisser dans mes oreilles et marqua le début de mon véritable retour à la vie réelle. Un homme se tenait à mes côtés, par chance il ne s'agissait pas de Jean et le visage de l'inconnu était plutôt rassurant même si je savais à présent qu'il était préférable de se méfier de n'importe qui. Cet homme était là, et sa présence me procurait un réconfort sans limite à ce moment là. J'eus besoin de toute ma concentration pour lui répondre de la manière la plus française possible...

«  Je... je vais bien... »

Bon, on avait connu de meilleures répliques, mais celle-ci m'avait demandé une énergie folle. Il fallait s'en contenter, après tout c'était un signe de vie comme un autre. Ma cheville commençait à refroidir et la douleur était encore plus forte, comme si mon corps se vengeait de ne pas m'être arrêtée plus tôt de courir. Aussi, le froid de la nuit après l'effort que je venais de fournir me fit frissonner. Mes vêtements étaient humides et le petit vent frais arrivant à s’engouffrer sans trop d'efforts sous le tissu. D'un coup, avec un élan d’énergie, je me redressais en position assise. Je devais patienter un peu avant de me lever car ma tête se mit de nouveau à tourner après ce mouvement brusque. Je relevais le visage et plongeais mes yeux dans ceux de l'homme en face de moi.

«  Merci de vous être arrêté. Je devrais m'en sortir à présent, vous pouvez y aller ».


Mes joues avaient retrouvées leur jolie couleur rosée de tous les jours et mes bras ne tremblaient plus sous mon poids. Tous les signaux vitaux étaient bons, j'allais pouvoir repartir en direction de chez moi car mon envie de fuir ce quartier ne s'était toujours pas évaporée. Tout en essayant de libérer le poids de ma jambe blessée, je tentais de me relever avec mes petits muscles de crevette en souffrance. Ma première tentative fut un échec cuisant et je retombais tel un phoque échoué sur l'asphalte. Je ne pus m'empêcher de sourire, imaginant à quel point ce jeune monsieur devait être dépité d'une telle scène à cette heure-ci de la nuit. Un sourire en entraînant un autre, ce sont des éclats de rires qui s’échappèrent de ma bouche sans que je ne puisse les en empêcher. Un fou rire nerveux et libérateur qui libérait mon dos de ses tensions causées par le stress. J'avais l'air d'une idiote, mais une idiote heureuse ! C'est un peu mieux. Moins pire.

«  … Pensez-vous que vous pourriez me donner un petit coup de main pour que je puisse me relever ? »
lui demandais avec un sourire qui implorait un peu d'aide.

Une fois debout, tout irait mieux. Je tentais de m'en persuader pour ne pas baisser les bras dès maintenant. Rien ne s'était passé comme prévu pendant cette soirée, le point positif de cette histoire : je venais de frôler la mort, à quelques mètres à peine des pneus d'une voiture. Une bonne raison pour jouer au loto, non ?

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros   [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros EmptyJeu 26 Avr - 0:53

C'est marrant mais quand je vois la jeune femme au sol qui peine à bouger et articuler quelques mots, je n'arrive absolument pas à croire qu'elle va bien. Je doute que ça puisse être le cas, elle venait de faire un malaise, à 3 heures du matin, au milieu d'une rue, sur une route et devant les pneus de ma voiture. Par chance j'avais pu m'arrêter à temps, des années à conduire m'avaient appris à me méfier des gens qui titubent ainsi. Ma première idée avait été qu'elle avait beaucoup trop fait la fête ce soir et que personne n'aurait dû la laisser rentrer chez elle mais si c'est le cas alors son parfum est fichtrement efficace parce qu'elle ne sent pas l'alcool. Du coup si elle a fait un malaise c'est encore pire et je n'ai aucune envie de la laisser repartir toute seule dans son coin. Je préférerai de loin qu'elle demeure en sécurité, quitte à la ramener chez elle. Ce n'est pas comme si mes sushis allaient refroidir de toute façon. Je n'ose pas lui dire que je doute qu'elle aille bien, je dois faire confiance à son jugement même s'il me semble totalement faussé. Son air pâle et la faiblesse dont elle fait démonstration n'est pas convaincante, pour quelqu'un qui essaye de me faire croire qu'elle va bien, ce n'est pas un succès. Elle parvient finalement à s'asseoir au prix d'un effort qui lui semble pénible. Par réflexe une main s'est approchée de son dos, sans oser s'y poser mais juste au cas où elle devait ne pas réussir à tenir assise.

« Vous êtes sûre ? Je veux dire … Ne le prenez pas mal … vous n'avez pas l'air … enfin … en grande forme quoi. »

Une petite moue sur mon visage, je n'ai franchement pas envie de la laisser là. Je n'arrive pas à croire le moindre mot qu'elle vient de me dire sur le fait d'aller bien et qu'elle puisse s'en sortir parce que je ne la crois pas un seul instant. Je ne la vois pas parvenir à se relever et rentrer chez elle, enfin elle peut habiter juste à côté bien sûr mais je n'ai aucune envie de la laisser. Enfin ce n'est pas vraiment une envie, c'est plutôt de l'inquiétude. Je me tâte encore un peu à le faire ou pas mais je décide de rester encore un petit peu à ses côtés, juste le temps de m'assurer qu'elle parvienne bien à se relever et recommencer à marcher. Surtout m'assurer qu'elle ne titube plus autant qu'avant.

« Je vais juste rester le temps que vous vous releviez. »

Ce qui n'arrive pas rapidement, elle tente de se relever et retombe lourdement mais là où je m'attendais à un « outch » ou un « putain ça fait mal », j'ai droit à un petit rire. Puis à un éclat de rire. Elle est tout simplement hilare au milieu de la rue, les fesses par terre. Ce n'est pas un petit rire charmant comme ceux que peut avoir parfois la charmante barmaid qui me plait tant. C'est un rire nerveux, un rire qui a l'air plus causé par le stress et l'anxiété que par la joie. Comment pourrait-elle être joyeuse ? Je sais que certaines personnes aiment souffrir mais là quand même c'est ...ridicule. Finalement elle me demande un coup de main et je ne peux que hocher la tête en tendant mes mains vers elle. Je l'aide à se relever, m'approchant d'elle pour la laisser s'appuyer sur moi pour tenir correctement debout.

« Euh … Je crois que c'est mieux si je vous … je vais vous ramener chez vous. »

J'avais voulu lui laisser le choix mais sincèrement ? Je n'en avais pas envie, je passerai la nuit à m'inquiéter de son sort et j’éplucherai le journal demain matin pour voir si rien ne lui était arrivé. Je la guide vers le côté passager, débarrassant rapidement le siège des sushis que je pose sur la banquette avant de revenir côté conducteur et de m'installer au volant.

« Où habitez-vous ? »
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros   [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros EmptyJeu 26 Avr - 19:55




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L'inconnu qui avait presque faillit me rouler dessus à quelques mètres près se montrait des plus prévenant à mon égard et sa gentille n'avait pas le don de me rassurer. Si il y avait bien une chose que j'avais appris en habitant à Europolis c'était bien le fait que les habitants de cette ville n'étaient pas les doux agneaux qu'ils prétendaient être que rien n'était jamais gratuit. Un service en entraînait un autre et ce cercle vicieux n'avait alors aucune fin. Le chat qui se mordait la queue. Mais, avais-je véritablement d'autre options que de lui faire confiance ? C'était lui ou Jean et le choix était vite fait ! J'attrapais tant bien que mal la main qu'il me tendait pour me remettre debout et mes espoirs de réussir à m'en sortir seule furent anéantis lorsqu'une vive douleur s'empara de ma cheville, le pied à peine posé au sol. Mon état n'était pas fiable et je ne savais que trop bien qu'il y avait de grandes chances pour que mon état empire sans mes médicaments. Je risquais de m'évanouir une nouvelle fois et ça serait peut-être la fois de trop. Dans mes malheurs, la chance m'avait épargné une mort stupide sous les roues d'une bagnole, prendre le risque de provoquer mon destin de nouveau était une idée stupide. Et question idiotie, j'avais déjà la palme d'or ce soir là.

« … Je vous avoue que cela m'aiderait beaucoup si vous pouviez me ramener chez moi... enfin non, dans un hôtel plutôt... En connaissez-vous un encore ouvert à de nouveaux clients à cette heure-ci ? »

Le peu de discernement qui me restait me criait de ne pas rentrer chez moi le temps que cette histoire se tasse. J'étais une proie facile face à un loup entraîné par toute une carrière dans l'armée. Me retrouver était un jeu d'enfant, alors quitte à payer un peu plus chère ce mois-ci, je préférais me sacrifier financièrement et jouer à où est Charlie plutôt que de m'attirer les foudres à chaud d'un Raulne énervé. Dans tous les cas, l'homme ici présent n'avait pas attendu mon accord pour me diriger avec précaution jusqu'à la porte passager. Sur le siège de la berline était déposé un sac en papier avec un symbole facilement reconnaissable ; celui des sushis. Je venais officiellement de pourrir la soirée du gentleman qui me faisait un peu de place. Pleine de remords, je ne savais pas franchement comment le remercier. Il pourrait ajouter cela à sa liste de bonnes actions, le sauvetage d'une demoiselle en détresse.

«  Merci ! Vous alliez manger... excusez-moi de vous mettre en retard »

Je fronçais les sourcils en me demandant à quel moment on pouvait décider d'aller manger japonais à trois heures du matin ? En temps normal, je ne me serais pas gênée pour poser la question, mais pour le coup j'étais très mal placée pour faire une quelconque réflexion alors que je titubais telle une ivrogne. Je prenais donc laborieusement place dans l'habitacle. Voilà bien longtemps que je n'avais pas fait une crise de cette ampleur, le stress étant un puissant facteur déclencheur, je n'étais pas étonnée et me contentais de prendre sur moi pour ne pas pleurnicher comme une pauvre fille. Au fil du temps, j'avais appris à gérer cette douleur sans gémissement même si en réalité, je souffrais le martyr. Détournant mon regard en direction du jeune homme, je lui adressais un sourire sincère en guise de remerciements et décidais de me présenter, par politesse.

«  Au fait, je suis Aélia Berkelay. Et même si j'en ai tous les symptômes, je ne suis pas une folle psychopathe  » dis-je amusée pour détendre l’atmosphère.

Pas sur que ce soit le genre de blagues qui détendent vraiment les choses, mais je n'avais rien d'autre sous la main dans un tel contexte. Le moteur se mit à vibrer, créant instantanément un soulagement dans tout mon corps. J'allais m'éloigner d'ici et je ne demandais pas plus...

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros   [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros EmptyVen 27 Avr - 1:47

J'aide la jeune femme à se relever comme elle venait de me le demander. Elle n'avait pas l'air bien contrairement à ses affirmations et même si elle ne me l'avait pas demandée, je ne me serai pas imaginé la laisser là. Encore moins la laisser rentrer toute seule chez elle alors qu'elle venait de faire un malaise au milieu de la route au risque de passer sous les roues d'une voiture. Une voiture à la limite ça passe encore mais la mienne ! Soudainement je me demande ce qui serait arrivé si j'avais été au volant de la voiture que le chauffard ivre conduisait. Aurai-je réussi à m'arrêter ? Question plus gênante encore, que serait-il arrivé si j'étais encore alcoolisé comme il y a deux mois et que j'avais été au volant ce soir ? Aurai-je renversé la jeune femme ? Je ne pouvais que me poser la question et finalement c'était mieux que nous ne connaissions jamais la réponse. Elle me demande de l'aider encore un petit peu, de la déposer dans un hôtel plutôt que de la ramener chez elle ? D'accord là, sa demande est très étrange, était-elle en train de fuir son chez elle pour décider ainsi de préférer un hôtel ? Je devrais peut-être m'inquiéter un peu, non ? Je ne sais pas vraiment, de toute façon je ne vais pas la laisser là maintenant que j'ai dit que j'allais l'aider ?

« Je vais y réfléchir, j'imagine que ça doit se trouver. »

Enfin je n'y crois pas vraiment, un hôtel à trois heures du matin ? A part un hôtel de luxe qui allait lui coûter un bras je ne voyais pas trop quel genre d'hôtel pouvait encore être ouvert à cette heure. Un hôtel de passe éventuellement. Une maison close. Pas un endroit joyeux pour dormir pour autant. Amenant la jeune femme jusqu'au siège passager que je dégage des sushis pour qu'elle puisse s'installer et j'écoute son commentaire que j'accueille d'un petit sourire lui signifiant qu'il n'y a aucun mal dans ce qui arrivait. Après tout, ce n'était pas sa faute, enfin j'espère que non. Etait-elle en train de faire un début de crise d'overdose ? Je n'en avais jamais vu alors difficile pour moi de savoir de quoi il retournait. Elle n'avait pas l'air d'une droguée pour être honnête mais qui sait ? Non … j'ai du mal à y croire. Je secoue encore la tête pour lui faire comprendre que ce n'est pas bien grave.

« Ne vous inquiétez pas, ça ne refroidira pas. »

Je ne voulais pas rajouter à ce qui venait de lui arriver le fait de me déranger. Je voulais qu'elle se concentre un peu sur ce qui lui arrivait à elle, sur ce malaise qu'elle avait eu, sur le fait qu'elle n'était pas en grande forme. Me mettant au volant, je l'entends se présenter, elle fait de l'humour, sans doute pour me rassurer plus que pour se rassurer elle-même. Pour quelqu'un qui venait de faire un malaise et de manquer sous les pneus d'une voiture elle semblait légère et prompte à la plaisanterie. N'était-ce donc pas la première fois qu'une mésaventure pareille lui arrivait ? Cela dit, elle savait peut-être pourquoi elle venait de faire un malaise et le reste … moi qui m'arrête avant de la tuer, le fait que je l'aide, c'était un bonus qui avait provoqué son fou rire nerveux.

« Henry Watford. »

Je ne trouve pas de phrase humoristique pour aller avec ma présentation. Je suis déjà en train de réfléchir aux hôtels qui se trouvent dans les environs mais aucun n’accueillerait une jeune femme à cette heure tardive. Et pour être totalement honnête ? Je n'ai aucune envie de la laisser sans savoir si elle va bien ou pas.

« Je vais vous emmener dans un endroit tranquille pour passer la nuit. Je … je peux vous demander pourquoi pas chez vous ? »

A trois heures du matin ? Où pouvais-je l'emmener sinon chez moi ? Il n'y a que quelques minutes de route après tout.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros   [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros EmptyVen 27 Avr - 10:42




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Il m'était impossible de savoir avec certitude si je pouvais avoir confiance en cet homme. Les apparences étaient souvent trompeuses et même si tout dans son attitude et dans ses paroles me laissait croire que j'étais tombé sur un homme serviable, je ne savais que trop bien à présent que les hommes étaient capable de dissimuler tout un tas de choses pour arriver à leurs objectifs. Là encore, je me mordais les lèvres d'avoir donné, sans hésitation mon véritable prénom. J'étais une piètre menteuse, je n'avais pas tant de possibilités... La politesse du garçon n'avait pas de limite, il ne semblait même pas dérangé par le fait de devoir prendre sous son aile une petite écervelée en plein milieu de la nuit au lieu d'aller sagement manger son repas devant sa télé, allongé dans son canapé. Dans mon malheur, je m'estimais heureuse d'être tombé sur lui. La situation aurait put être encore pire et lorsqu'il m’annonça connaître un endroit où je pourrais rester cette nuit, je fus rassurée. Même si l'hôtel en question était un boui-boui peu entretenu, je n'allais pas faire la difficile et je saurais m'en contenter. Pour autant, je n'avais aucune idée de là où il pouvait me déposer, je connaissais que trop mal le coin.

«  Oh... c'est une longue histoire à vrai dire. »

En réalité pas si longue, même très bref, mais terriblement gênante. Comment expliqué à un inconnu que l'on avait décidé de passer la nuit chez un autre inconnu et que celui-ci s'était avéré très flippant. Comment expliquer en plus de tout cela que j'étais l'hôte d'une malade incurable qui paralysait mes muscles. Si je dévoilais tout cela, j'allais prendre instantanément le statut de victime et il pourrait se frotter les mains d'avoir une jeune femme démunie dans sa voiture, pour faire ce qu'il désire. La paranoïa s'était emparée de moi et je devais me ressaisir pour ne pas finir dans un asile plus que dans un hôtel.

«  Disons que j'ai fais confiance à une personne rencontrée dans un bar. Il s'est avéré que cette personne était bien différente que l'idée que je m'en faisais... tourmentée dirons nous. J'espère que ce n'est pas votre cas ? On dirait que je n'apprends pas de mes erreurs...  » lui dis-je en regardant l’intérieur de la voiture.

Pour la seconde fois de la soirée, je reproduisais le même scénario. Seul le personnage secondaire était différent. Même rue, même concept. Pourtant, quelque chose en ce fameux Henry arrivait à m’apaiser. Il me semblait impossible de réussir à mimer sa gentillesse avec autant de précision. Ou alors c'était le meilleur comédien de tous les temps. Même si il avait montré des failles ce soir là, je suivais mon instinct qui me dictait d'une petite voix intérieure intransigeante que j'étais bien mieux avec Henry que seule dehors.

«  J'ai bu quelques verres dans la soirée, mais rien d'extraordinaire. Mon visage pâle et ma fatigue sont simplement causés par une fichue maladie. Rassurez- vous, vous n'allez pas avoir d'ennuis en me promenant dans votre voiture... »

Je me sentais redevable d'un minimum d'explications car il se montrait très galant à mon égard. Il avait le droit de connaître la vérité et même si je ne m'attardais pas sur les détails j’espérais qu'il soit un peu rassuré lui aussi. Le front appuyé contre la vitre fraîche du véhicule, je regardais défiler les images sans y prêter vraiment attention. C'était beau, la nuit était noire et les ruelles étaient calmes... un coin paisible. Bien loin de l'agitation quotidienne de mon appartement qui ne cessait pas de sonner, chaque nuit pour des soins bidons. Le second avantage de ne pas rentrer à mon domicile était que j'allais enfin pouvoir passer une nuit, enfin, une matinée de sommeil sans être dérangée.

«  Au fait, où allons nous ?  »

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros   [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros EmptyVen 27 Avr - 14:16

Sa réponse n'est pas franchement ce que j'espérais. Me dire que c'est une longue histoire … n'est pas vraiment ce que je voulais entendre, cela pour une bonne raison : une longue histoire ça veut dire beaucoup d'aventures et de mésaventures. J'aurai préféré que ça soit une histoire brève qu'elle aurait pu compter en trois mots. Du genre : Je me suis perdue en rentrant d'une soirée boisson. Simple, efficace, propre. Mais une longue histoire ça peut vouloir dire à la fois beaucoup de choses et pas grand chose en même temps. Je ne l'imagine pas se mettre en grave danger, elle a l'air très innocente et douce, une image qui peut être extrêmement trompeuse avec un peu de malchance mais je préfère ne pas imaginer que tout le monde soit dangereux ou méchant. Je ne suis pas un rêveur qui imagine que tout le monde est bon et gentil mais je n'aime pas non plus imaginer toujours le pire concernant les gens qui m'entourent. La paranoïa ce n'est pas vraiment mon truc, je n'aime pas ça. C'est donc bien peu satisfait par sa réponse que je me mets au volant, sans rien dire pour autant. Je n'ai pas envie de lui donner le sentiment de subir un interrogatoire ou d'être trop curieux. Pas que je ne sois pas curieux mais … bon sang j'aimerai quand même savoir de quoi il retourne. Je commence à rouler tout en réfléchissant à un endroit où l'emmener mais je n'en vois qu'un : chez moi.

Finalement elle m'apporte quelques explications sur ce qui lui est arrivé, sur la raison de sa présence sur la route mais aussi de son malaise. Elle s'est laissée abuser dans un bar par une apparence trop belle ou des mots trop beaux. Les promesses des mots ne sont malheureusement que rarement à la hauteur de ce que les actions prouvent ensuite. Elle regarde l'intérieur de la voiture comme si elle réalisait seulement maintenant qu'elle pouvait être en danger à mes côtés. Les gens portent des masques, dissimulent parfois leurs vraies intentions mais je n'en avais aucune qui soit mauvaise envers la jeune femme. Au contraire si je voulais l'emmener chez moi c'était uniquement pour m'assurer qu'elle aille mieux, que tout aille parfaitement pour elle.

« Je vous dirai bien que vous n'avez rien à craindre et que je ne vous veux aucun mal mais si vous avez déjà été trompée par ces mots aujourd'hui, je doute que vous ne me croyez. »

Je ne lui donnerai pas tort pour tout dire. Je sais que je suis quelqu'un de confiance mais elle ne me connait pas. Et qui sait ? Si ça se trouve elle me jouait la comédie, à merveille d'ailleurs, et n'allait pas tarder à me dévaliser au moyen d'une arme cachée dans son sac à mains.

« Je ne suis pas inquiet. »

Du moins pas que je le dise en tout cas. Je roule jusqu'à chez moi, entendant la question de la jeune femme quelques mètres avant que nous n'arrivions.

« Je vous l'ai dit. Un endroit tranquille. »

La porte automatique s'ouvre, me permettant de garer la voiture là où était sans doute garer le véhicule de livraison de la société de coursier rapide qui occupait ce petit entrepôt.

« Nous sommes chez moi, j'ai une chambre d'amis que vous pourrez occuper. »

Sortant de la voiture, je récupère les sushis, observant la jeune femme pour venir l'aider si elle en avait besoin. Je l'emmène vers la grande place ouverte de l'entrepôt devenu un loft et l'accompagne jusqu'au canapé. J'abandonne les sushis sur la table basse le temps de chercher deux verres et une bouteille d'eau. Je la sers et lui donne son verre.

« Ne vous en faites pas, je ne vous ferai pas de mal. »

Je lui souris en buvant une gorgée d'eau.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros   [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros EmptySam 28 Avr - 21:03




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Le scénario semblait se répéter une nouvelle fois, comme si cette soirée passait en boucle. Lorsqu' Henry m'annonça qu'il me menait jusqu'à chez lui, je ne pus m’empêcher d'avoir la gorge nouée. Sous sa carapace d'homme tout gentil se cachait peut-être un véritable prédateur, un manipulateur, j'allais rester méfiante pendant une durée indéterminée. Aussi, si ses intentions étaient véritablement charitables, alors, je pourrais clamer haut et fort que je venais de tomber sur le premier homme et même la première personne gentille dans cette ville de barges.

«  J'ai appris à mes dépends qu'il fallait se méfier des apparences... Mais bon, j'ai tenté d'arrêter de nombreuses voitures pour trouver de l'aide et... ce fut un echec cuisant alors je ne peux que vous remercier de ne pas avoir continuer votre route l'air de rien... »

La situation était particulière, je n'étais pas considérée comme la fille la plus sociable et cette rumeur, qui n'en était pas une finalement, se confirmait encore une fois. Ma timidité pouvait frôler le maladif et mon mal-aise était palpable. Je fuyais le jeune homme du regard, intimidée. La voiture commença à ralentir et un grand portail s'ouvra devant nous. Je scrutais les moindres détails de la grande entrée par précaution, si je devais m'enfuir de nouveau. L'endroit était paisible, un ancien entrepôt rénové pour devenir un loft assez spacieux. Henry, toujours aussi bienveillant parti nous chercher à boire et revint avec deux grands verres d'eau fraîche. J'étais assoiffée et ne fit qu'une gorgée de la boisson qui me procurait un bien fou.

«  Merci Henry, je ne sais pas ce que j'aurai fais si je n'étais pas tombé sur vous. J'ai eu de la chance. »


Je tentais dans bien que mal de faire tomber mes barrières, il n'était pas un psychopathe, j'en étais à présent certaine. Je m'installais dans le sofa un peu plus profondément et jetais un coup d'oeil en coin à ma cheville déjà enflée avant de retourner mon regard en direction d'Henry avec un nouveau service en tête.

«  A tout hasard... si je peux abuser... auriez-vous de la glace ? Ma cheville a prit un sale coup et elle commence à changer de couleur. Je ne suis pas médecin, mais c'est pas bon signe » dis-je sur le ton de l'humour avec beaucoup de légèreté.

Je n'allais pas mourir d'une entorse, mais la nuit, allait être laborieuse. Étrangement je n'avais pas du tout sommeil et j'étais plutôt d'humeur à bavarder. Je ne savais pas si je pouvais m'imposer de la sorte à l'homme qui m’hébergeait gracieusement.

«  Quitte à être ici, nous pouvons discuter un peu ? Que faite vous dans la vie ? »

C'était l'une des premières questions d'usage pour apprendre à connaître une personne, elle n' était certes pas très originale mais permettait souvent de mieux cerner les gens. Au hasard, je l'aurai imaginé dans un poste de professeur ou de banquier. Il était propre sur lui, calme et organisé. Je faisais sûrement fausse route et attendais donc avec impatience sa réponse à ma question. Je continuais mon observation des lieux, le loft était décoré avec goût et je fus très surprise de ne pas y trouver les affaires d'une femme. Aussi, sans prendre de pincettes et avec mon tact légendaire, je rentrais dans le vif du sujet pour briser la glace.

«  Vous vivez seul dans cette appartement ? Pas de demoiselle en vue ? »

La question était osée trente minute à peine après une rencontre, mais elle aurait le mérite de rassasier ma curiosité pour quelques instants... enfin ça, ce n'était pas prouvé !

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros   [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros EmptyDim 29 Avr - 13:43

Pourquoi n'étais-je pas surpris que personne n'ait pris le temps de s'arrêter pour aider la jeune femme avant moi ? Bon d'accord, je l'avais aidée ce qui voulait dire qu'elle était toujours dans le besoin à ce moment de notre rencontre mais cela ne me surprend pas vraiment. Les gens ont parfois du mal à accepter d'aider les autres, à faire l'effort de sacrifier un peu de leur temps ou de leur confort pour se soucier d'une autre personne qu'eux. Un autre que moi aurait pu préférer rentrer pour manger que d'aider la jeune femme qu'il a évité de justesse au moment où elle a fait un malaise au milieu de la route. Pourtant je secoue un peu la tête, gêné par ses remerciements, je n'avais pas l'impression d'avoir fait grand chose pour être sincère. Enfin si c'était le cas j'étais loin de l'imaginer et de m'en rendre compte.

« Ce n'est pas grand chose. Je … je ne pouvais pas vous laisser ainsi au milieu de la route toute seule. Je veux croire que ce monde irait mieux si les gens prenaient un peu plus le temps de s'occuper des autres. »

Vision utopiste, bienheureuse et probablement aussi infantile de ce monde. Les gens ne prendront jamais ce temps parce que c'est naturel de prendre d'abord soin de soi. Ca l'est moins de passer son temps à chercher ce que les autres peuvent nous apporter ou comme c'est le cas à l'heure nous rapporter. Après tout en fermant les yeux sur cette jeune femme s'effondrant au milieu de la rue pour rentrer chez moi je serai déjà en train de profiter de bons sushis, probablement devant un film un peu idiot mais que j'apprécierai de regarder, bref je serai en train de passer cette fin de soirée que j'avais espéré. A la place je me retrouvais dans mon salon, gêné face aux nouveaux remerciements de la jeune femme qui s'affirme chanceuse d'être tombée sur moi. Ou plutôt l'inverse.

« De rien. »

Il y a de la gêne dans ma voix, je ne suis pas habitué à tous ces remerciements et compliments. Ces deux dernières années j'ai été plutôt égoïste, cela ne fait qu'un peu plus d'un mois que j'ai vraiment recommencé à observer les autres. Enfin une autre personne surtout. A sa demande je hoche la tête et disparais dans la cuisine quelques instants. Je n'ai pas de glaçons pour faire une pochette mais je trouve ce qu'il faut dans mon frigo pour pouvoir apaiser un peu la douleur que sa cheville doit lui faire ressentir. Je reviens donc avec un paquet de petits pois surgelés. Sans doute pas très académique d'un point de vue purement médical mais je doute qu'elle s'en inquiète si cela lui permet d'apaiser un peu sa cheville.

« Je n'ai pas mieux, j'espère que ça ira. »

Je lui donne le sachet de petits pois surgelés en écoutant ses questions. Elle est très directe, c'est surprenant et un bref instant je me demande si elle est sincère. Comment passe-t-elle de sa cheville douloureuse désormais entouré d'un sac de petits pois à mon travail et ma vie ?

« Je suis chauffeur … et j'écris un peu en ce moment. »

Simple, efficace, je ne relance même pas la question pour la jeune femme, pas nécessairement habitué au fonctionnement de genre de discussions légères et candides. En fait je ne suis pas non plus trop habitué aux grandes discussions profondes de sens et de philosophie de la vie et de la mort. Je n'ai pas franchement l'habitude de discuter tout court. Pas surtout ces deux dernières années. Je hoche la tête à la question de la jeune femme, confirmant vivre seul mais sans aucune explication supplémentaire. Je ne réponds qu'à sa seconde question.

« Il y a une … ce … Ce n'est pas très intéressant. »

Comme pour fuir la discussion, je dispose les sushis sur la table basse, récupérant une deuxième paire de baguettes pour la jeune femme.

« Si vous … servez-vous. »
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros   [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros EmptyMer 2 Mai - 14:14




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Lorsqu’Henry revint de la cuisine avec son sac de petits-pois à la main, je ne put m’empêcher de lui adresser un sourire. L’effet serait le même sur ma cheville après tout, c’était le plus important. Je remerciais le jeune homme avant de m’emparer du sachet pour venir le coller à l’endroit douloureux. Une douce fraîcheur, se propagea sur l’extrémité de ma jambe, me soulageant quasi instantanément de mes maux. Ce moment de répit, bien qu’éphémère me fit un bien fou et je retrouvais mon sourire habituel. Un sourire qui ne me quittait plus tant l’homme qui m’hébergeait était touchant, au-delà de sa gentillesse il avait aussi une timidité encore plus prononcée que la mienne et, je me sentais donc l’âme d’une grande bavarde pour la première fois depuis longtemps.
Il ne semblait pas très en confiance et me lâchait des bouts de réponses censées rassasier ma curiosité, ce qui n’était pas le cas. Que pouvait-il bien écrire ? J’étais curieuse d’en apprendre plus.

« Ah vous écrivez ? Sur quel sujet ? »

En dehors de mes livres de médecine et des thèses de célèbres scientifiques, je n’étais pas une fine connaisseuse en matière de bouquins, mais c’était justement l’occasion de me cultiver un peu à ce sujet, toutes nouvelles connaissances étaient bonnes à prendre ! L’envie d’être toujours plus intelligente était dans mes gênes, depuis toute petite, je me passionnais pour les études, les recherches et ma première année au sein du laboratoire m’offrait la chance de vivre de ma passion. Avec des revenus corrects, un avantage non-négligeable. Henry, toujours aussi flou dans ses propos commença une phrase qu’il ne mena pas à son terme, comme si les paroles qu’il avait souhaité prononcer étaient interdites. J’étais persuadée du contraire et comptais bien creuser la piste.

« Oui… ? Une ? J’imagine que tu veux parler d’une fille ? Allez raconte-moi ! »

Nous nous connaissions depuis ¾ d’heure tout au plus, mais je discutais avec lui comme si nous étions de vieux amis en pleins potins au beau milieu de la nuit. La situation était cocasse et les histoires de cœur du jeune homme allaient sans doute me changer les idées. Me divertir, c’était tout ce que je cherchais après cette tumultueuse soirée, car Jean rodait dans mon esprit en permanence, que je le veuille ou non. Un étrange sentiment en moi me disait que cette rencontre n’était pas terminée, que j’allais le revoir un jour ou l’autre et… j’avais en partie envie de le retrouver. Même après huit années sur les bancs de l’université, j’étais capable de faire preuve d’une stupidité sans limites à mes heures perdues… Mais revenons à nos moutons. Qui était cette mystérieuse demoiselle qui le mettait dans un tel état ? Un amour interdit ? Un amour secret ? Ou bien Henry était-il le genre d’homme à s’amouracher de la première venue ? J’en doutais.
Toujours aussi galant, il déposa une seconde paire de baguettes sur la table et m’invita à partager son repas. Les codes de bonnes conduites auraient voulu que je refuse avec politesse pour lui laisser le plaisir de savourer son plat, mais deux raisons m’en empêchaient. La première : j’étais morte de faim. L’alcool consommé un peu plus tôt ainsi que ma folle course en pleine nuit m’avait ouvert l’appétit. La seconde : les sushis étaient mon plat préféré. Je détournais donc le regard sur le plat pour ne pas avoir à pleinement assumer mon geste et je me servais comme une malpolie. C’était délicieux. Je n’avais jamais expérimenté le fait de manger des sushis à cette heure-ci, mais pourtant, j’étais aux anges.

« Ma soirée a viré au fiasco… mais ça… c’est juste délicieux ! » Lui dis-je avec le même regard que celui d’une enfant, heureuse que son grand-frère l’ai invité à manger un macdo en cachette des parents. C’était à peu près la même chose dans mon idée… 

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros   [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros EmptyVen 4 Mai - 11:21

Pourquoi ai-je ramené cette jeune femme chez moi ? La question tourne en boucle dans ma tête, se répétant encore et encore à la façon d'un CD rayé dans un lecteur qui sauterait toujours à la même phrase pour la reprendre au début. Je ne pouvais pas décemment la laisser dans la rue, de ça au moins j'étais sûr, mais je n'avais même pas cherché à trouver un hôtel où elle pourrait se loger. Quel hôtel, quel genre d'hôtel plutôt, est encore ouvert à cette heure-ci ? En cherchant bien nous aurions sûrement trouver un taudis ou un hôtel luxueux mais de toute façon je me connais, je me serai inquiété pour elle à cause de sa jambe, de son malaise et de la maladie dont elle m'avait fait part. Donc chez moi. Elle pourra tester la chambre d'amis qui n'a pas encore eu la chance de recevoir la moindre trace de vie pour l'instant. Et pour l'heure ça me fait quelqu'un avec qui discuter un peu ce qui n'est pas arrivé depuis Sarah … Et qui ne me met vraiment pas à l'aise pour être totalement honnête.

« Oh … un roman d'aventure et d'espionnage … Il ne fera sans doute pas beaucoup de ventes … Il y a plein de ces romans dans les librairies … Mais j'aime écrire. »

En plus j'ai une muse qui ne cesse de m'inspirer ! Ca je me garde de lui dire pour l'instant même si ça a failli être le cas et qu'elle n'est pas passée à côté des mots que j'ai prononcé. La jeune femme a commencé à me tutoyer mais je ne suis pas sûr d'en être capable et sa question m'empêche de continuer à la regarder. Je préfère poser mon regard sur le paquet de petits pois sur sa jambe. Jamais des petits pois n'ont été aussi captivants que ceux-là ! Je pourrai bientôt vous en raconter tout le contenu du paquet si je continue de le regarder avec autant d'intérêt. Que dois-je lui dire ? Qu'est-ce que je ne veux pas lui dire ? Ai-je vraiment envie de parler de la barmaid avec une inconnue ? D'un côté c'est une inconnue, son avis sera sans doute neutre … et peut-être un conseil ou deux pour l'aborder ? Conseils que je n'utiliserai certainement jamais parce que je n'oserai pas l'approcher mais au moins j'aurai de possibles conseils pour un jour … peut-être … si ça se trouve … dans une autre vie.

« Oui … Elle est ma muse … en quelque sorte, je ne … elle … nous n'avons jamais … enfin … on n'a jamais discuté. »

L'image du loser total que je viens de lui donner. Le type qui a trouvé une fille qui lui plait vraiment, qui l'inspire non seulement à écrire mais aussi reconstruire sa vie et son existence mais qui n'osera jamais lui adresser un traitre mot en dehors de sa commande. C'est pathétique et je le reconnais moi-même, je m'en rends bien compte. Je sais que j'aimerai avoir le courage de l'aborder, de lui parler, de lui sourire, de tenter ma chance. Je la vois repousser des hommes plus beaux, plus riches que moi et je n'arrive pas à imaginer que je puisse avoir une chance. Moi le petit écrivain un peu paumé, le chauffeur pour criminels, le type qui boit des Cosmopolitan alors qu'il n'aime pas ça. Tout ça parce que le premier soir en croisant son beau regard j'avais lu le premier nom stupide et idiot de cocktail sur la carte au lieu de demander une bière. Au moins ce soir j'avais un peu de compagnie ce qui était … gênant finalement. Je n'étais pas à mon aise avec la jeune femme à mes côtés. Mais je faisais avec. Ca me faisait un entrainement gratuit pour le jour où, je n'oserai toujours pas aborder Kate.

« Oui, j'adore ces sushis … Ce petit resto est super … Et ouvert en non-stop. »

Ok … Je venais d'avouer que ce n'est pas la première fois que j'y vais à une heure aussi tardive. Les sushis m'aident à me détendre, surtout devant un petit film idiot, ensuite je m'endors comme une masse. Quoi que le sake doit bien aider également à se détendre.

« Vous … Je vous laisserai dormir dans ma chambre … La chambre d'amis est … elle est à l'étage et l'escalier est assez raide. »

Je désigne un escalier en colimaçon bien serré. Il y a une ouverture qui a été faite pour un autre escalier mais l'étage n'étant pas encore totalement aménagé, ce n'était pas une priorité.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros   [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros EmptyVen 4 Mai - 19:33


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Henry ne semblait pas apprécier ma curiosité, mais ça m'était égal. Le commérage et les potins me faisaient toujours le même effet : je devenais captivée ! A croire que ça coulait dans mes veines, cette irrépressible envie de connaître les gens et leurs secrets et ceux du jeune hommes me passionnaient. Je m'installais en tailleur sur le canapé, mon paquet de petits pois toujours collé contre ma cheville et je regardais avec insistance le garçon pour le forcer à se livrer à moi. Une vraie gamine devant sa série télévisée préférée et un moment de gêne intense pour lui, qu'il dissimulait assez mal. Sa confiance était ébranlée pour des raisons que je ne connaissais pas, il aurait put être fier d'écrire un livre, ce n'était pas à la portée de tout le monde, mais il restait modeste et se dévalorisait presque en évoquant un échec de ventes. Qu'en savait-il au final ? Beaucoup de monde avait cette faculté, comme moi, de se fasciner de tout et de rien, un bon bouquin avec des personnages attachants pouvaient plaire à pas mal de personnes.

«  Ne dis pas ça ! C'est peut-être un futur succès ! Tous les romans ne sont pas bons, si tu sais te démarquer un peu ça fera la différence. Si tu deviens riche et célèbre, j'espère que tu penseras à moi dans tes remerciements. Une petite phrase du style «  A cette fille timbrée que j'ai ramassé sur la route et qui a cru à mon talent  »  ». Lui dis-je avec humour pour essayer de le détendre un peu.

Il avait toutes les qualités pour lui, à priori gentil garçon, plutôt mignon et passionné par l'écriture donc potentiellement cultivé et une fois de plus, il n'avait pas l'air très sur de lui à propos de cette fille, de sa Muse comme il l'appelait. N'importe quelle femme serait flatter de se savoir convoitée de la sorte et sa voix trahissait les sentiments qu'il éprouvait pour cette demoiselle.

«  Dis donc, elle a l'air de vraiment beaucoup te plaire ! Comment s'appelle t-elle cette mystérieuse demoiselle ? En tout cas, je pense que tu devrais lui parler, tu n'as rien à perdre ! »

Ses yeux étaient fuyants et ne venaient jamais soutenir mon regard. Je le mettais mal à l'aise et je m'en voulais d'avoir été aussi insistante en le questionnant de la sorte. Aucune méchanceté ou vice dans mon attitude, simplement de la sympathie à son égard car il m'avait en quelque sorte sauvé la vie. J'étais redevable d'un service et n'hésiterait pas à lui apporter de l'aide si il en avait besoin un jour. Toujours aussi gentleman, il me proposa de prendre sa chambre pour m'éviter d'avoir à grimper les escaliers en colimaçon très étroits. Sa générosité n'avait pas de limites, mais je ne pouvais pas accepter sa proposition. Même si je n'avais pas été des plus polies en ce début de...matinée en mangeant la moitié de son repas, je n'allais pas lui ôter son lit et son petit confort sous prétexte d'une cheville foulée.

«  Oh, ne t'en fais pas, j'arriverai à me hisser la haut si tu m'aides un peu... Je ne vais pas faire la fine bouche, je peu même dormir sur le canapé. C'est déjà adorable de me proposer de rester ici, ton appartement est très sympa ! Bien plus que la plupart des hôtels que j'aurai pu trouver à cette heure-ci »

Des hôtels malfamés prêt à prendre n'importe quel client à n'importe quel moment pour remplir leur misérables chambres infestées de vermines. Je m'étais déjà rendu dans ce type d'endroit pour y soigner des clients réguliers, souvent blessés dans des bagarres de rues et je me réjouissais de ne pas avoir à y dormir ce soir. L'idée de rentrer chez moi immédiatement n'était pas envisageable, je n'avais certes aucune certitude sur le fait que Jean soit un homme dérangé ou violent, mais je n'allais pas prendre le risque de le vérifier avec sa colère encore à vif de voir que j'avais déguerpi de chez lui en douce pendant la nuit.

«  Tu es aussi chauffeur, c'est ça ? Tu travailles aussi la nuit ? »




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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros   [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros EmptyLun 7 Mai - 19:53

Si venir en aide à la jeune femme m'était venu naturellement, je n'étais pas totalement certain d'avoir envie de répondre à ses questions et de satisfaire sa curiosité. Je me doute que dans un effort de sociabilité ça serait la chose à faire mais je ne m'imagine pas franchement le faire pour l'instant. Nous nous connaissons à peine, pour ainsi dire presque pas, alors devoir m'ouvrir et parler de moi, ce n'est pas franchement dans mes habitudes, ni dans mes envies. Moins encore de parler de mon roman. Les premiers n'ont pas rencontré un succès retentissant mais force m'est de reconnaître que j'ai mis du temps pour écrire les premiers alors que celui-là me vient très naturellement, très facilement, il se rédige à une vitesse prodigieuse. Contrairement aux premiers romans que j'ai publié, je me relis sans effacer des passages où les modifier. Du moins pas comme avant où je ré-écrivais parfois des chapitres entiers. Ici je change quelques mots, je modifie un peu mes descriptions mais aucun changement drastique n'est jamais apporté. Je ne partagerai jamais l'enthousiasme de la jeune femme sur le succès futur de mon roman. Sa remarque provoque un léger sourire, si je dois ajouter des remerciements ça serait à deux personnes mais je doute que ça soit pour elle. Même si son enthousiasme est plaisant, je ne suis pas sûr que je puisse être à la hauteur de ses attentes.

« On verra si déjà je finis par le publier. »

Et à condition de parvenir à le terminer parce que le plus gros travail que je réalise est un travail de gestion de mes idées. Je passe mon temps à avoir des idées et devoir me forcer à ne pas les mettre dans le roman sans y réfléchir plus avant. Chaque idée est analysée, étudiée et certaines sont mises en stand-by dans l'idée d'une suite future … peut-être … sans certitudes pour autant. Toutes ces idées sont motivées par une seule personne : Kate, la belle barmaid devenue héroïne de mon roman, tout du moins par les traits physiques du personnage. Je ne tiens pas nécessairement à parler de Kate mais je suis très surpris d'être autant un livre ouvert sur mes sentiments pour cette inconnue. Moi qui pensais être plutôt discret sur cela, apparemment c'est raté. J'espère surtout ne pas être autant un livre ouvert pour Kate sinon … les choses risquaient d'être embarrassantes rapidement.

« Kate. Je … je ne suis pas vraiment ce genre d'hommes qui peuvent … enfin … qui abordent les femmes avec facilité. »

En fait je ne l'ai jamais fait mais je ne vois pas comment lui dire cela sans passer pour un loser. Aborder une femme est un grand mystère pour moi et encore plus de savoir comment me comporter, quoi dire, comment séduire. Je ne l'ai jamais fait, tout ayant été si naturel avec Sarah, je ne suis jamais passé par les phases « aborder », « premier rendez-vous » et « séduire ». Ca semblait simple selon les mots de la jeune femme mais ça ne l'était pas du tout pour moi. C'était un univers inconnu dans lequel je n'avais aucune expérience et beaucoup de questions pour très peu de réponses. Je ne saurai même pas comment commencer à parler avec la barmaid.

« Comme vous voulez mais ça ne me dérange pas que preniez mon lit. Ca me laissera l'occasion de tester la chambre d'amis. »

Et ça évitera qu'elle ne tombe dans les escaliers en tentant de monter ou de descendre demain matin. Sa cheville n'avait pas l'air en trop mauvais état mais c'était « apparemment » que je disais cela parce que je n'y connais rien en médecine. Elle n'a pas l'air d'avoir enflé, peut-être aurai-je dû l'emmener à l'hôpital ? Elle ne semblait pas trop souffrir de sa blessure, j'allais donc lui faire confiance pour me dire si ça ne va pas.

« Oui mais je travaille un peu moins ces derniers temps. Je prends le temps d'écrire, j'espère que ça en vaudra le coup. »

Je la regarde et finis par demander.

« Je peux demander ce qui vous est arrivée ? »
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros   [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros EmptyMer 9 Mai - 20:57


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Mes questions le mettaient très mal à l'aise , je me devais donc de prendre un peu de recul et me montrer moins insistante si je voulais avoir une chance de conserver un toit au dessus de la tête pour dormir, même si Henry ne semblait pas être le genre d'homme à piquer des crises de colères sans raisons valables. Je l'écoutais attentivement et lorsqu'il prononça enfin le nom de sa chère et tendre demoiselle tant convoitée, une pointe de malice traversa mon regard. Il y avait certainement beaucoup de Kate dans cette ville, mais une seule faisait tourner des têtes à ce point et je la connaissais assez bien. La sulfureuse  brune avait un succès fou auprès de la gente masculine, la preuve une fois de plus. Si j'avais été un peu garce, je lui aurais avoué franchement qu'il n'avait aucune chance avec elle à mes yeux, mais je n'étais pas ce genre de femme là, méchante et défaitiste. Après tout, les opposés s'attirent non ?

«  Hum... une barmaid brune, non ? » lui dis-je, l'air faussement innocente.

Moi qui m'étais promis intérieurement de ne plus le brusquer, c'était loupé mais le scoop était beaucoup trop beau pour ne pas en profiter. J'allais m'abstenir de toutes remarques pour ne pas le froisser car il était la première personne vraiment gentille sans arrière pensées que je rencontrais à Europolis. Des connaissances, j'en avais quelques unes, mais toutes avaient des services fréquents à me quémander. En matière de drogues la plupart du temps.
Henry vint à me demander ce qu'il s'était passé ce soir... grande question. Que la personne qui trouve la réponse lève la main pour se manifester s'il vous plaît. Personne ? Des volontaires ? L’enchaînement des événements étaient encore confus dans mon esprit pour que je mette vraiment du sens dessus...

«  J'étais seule, comme tous les soirs et j'ai décidé de sortir prendre l'air en ville dans un bar. Des hommes ont commencés à venir me chercher des embrouilles et un inconnu s'est chargé de les remettre à leurs places d'une manière un peu virulente. Nous avons continué la soirée dans un autre bar, puis chez lui... je le pensais inoffensif, mais il s'est mit à crier dans son sommeil, à gesticuler violemment … j'ai flippé. »

Parler et bouger dans son sommeil lors de rêves agités était une chose assez banal, mais les siens n'avaient rien de banal... ils semblaient si réel, si sombre, si violent... j'avais été prise d'un coup de panique incontrôlable et mon subconscient m'avait mené jusqu'à la sortie, par reflex. La suite de l'histoire n'était pas dure à comprendre, je m'étais mise à courir comme une folle pour m'échapper le plus loin possible avant de m'écrouler lamentablement au sol.

«  T'es un peu mon chevalier ce soir ! »

J'étais très reconnaissante envers Henry, pour toute l'aide qu'il m'apportait depuis notre rencontre il y à environs deux petites heures. Le soleil n'allait pas tardé à pointer le bout de son nez et je croulais la fatigue, les yeux rougis et le bâillement facile. Je me retournais donc vers Henry pour lui proposer d'aller se reposer un peu pour se remettre de nos émotions respectives...

«  Je suis exténuée... nous n'irions pas dormir un peu ? »




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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros   [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros EmptyVen 11 Mai - 19:51

Aurai-je dû m'abstenir de lui dire le prénom de la barmaid ? En la voyant prendre ce petit air mutin, du genre pas vraiment innocent mais cherchant à l'être, j'ai le sentiment qu'elle sait de qui je parle, se pourrait-il que ça soit une amie à elle ? Sa réponse, enfin une question en fait, ne laisse aucun doute sur le fait qu'elle sache parfaitement de qui je suis en train de parler, super … pour peu que ça soit une bonne amie à Kate avec qui elle discute régulièrement et surtout de tout, j'avais mis les deux pieds dans le plat. Voilà qui est absolument prodigieux, ce n'était définitivement pas ce que je voulais et pourtant je venais de faire une sacrée bourde ! Je me sens idiot, je savais que je n'aurai pas dû parler de Kate, la prochaine fois je dis qu'elle s'appelle Emeline ou Ana ou … n'importe quel prénom mais pas Kate ! J'ai fait le crétin, jamais je n'aurai dû l'appeler par son prénom.

« Oui. »

Il n'y avait rien à gagner à mentir et je n'aime pas mentir en règle générale donc je jouais la sincérité envers la jeune femme. Ne me reste plus qu'à espérer qu'elle n'est pas sa meilleure amie sans aucun secret sinon mon prochain cocktail dans ce bar risquait bien d'être vidé sur ma tête par la barmaid. Ou alors elle allait mettre les choses bien au clair, comme avec les autres dragueurs du bar. De toute façon l'un ou l'autre risquait bien de couper court à mon inspiration et à ma découverte approfondie du Cosmopolitan que je commençais enfin à apprécier. Enfin à peine, du bout des lèvres mais au moins je commençais à prendre plaisir à le boire. Je n'en ferai jamais ma boisson préférée mais soit, je pouvais vivre avec. Apparemment mieux que la jeune femme ne parvenait à vivre avec son prochain. D'abord elle avait eu des problèmes avec des inconnus, ensuite elle s'était laissée protéger et séduire par un autre inconnu avec qui elle a visiblement passé un bon moment avant de subir une bonne flippe au moment où elle aurait dû dormir. J'espère simplement que l'homme en question n'est pas un psychopathe décidé à s'approprier sa petite personne et motivé à exterminer tous ceux qui seront dans son chemin. Ou alors qu'il aura assez de jugeote pour comprendre que, me concernant, c'était mauvais endroit, mauvais moment … En quelque sorte.

« Sacrée soirée. Vous êtes entière c'est le plus important. »

Je désigne sa cheville sur laquelle les petits pois décongelaient toujours, au moins je n'aurai pas à songer à mon repas du lendemain. Quand elle affirme que je suis son chevalier de la soirée je hausse les épaules sans répondre, plus gêné que flatté de cette remarque. L'héroïsme, la chevalerie, je les préfère dans les romans, je ne me sens pas vraiment comme une sorte de héros dans ma vie quotidienne. Et je ne cherche pas à l'être. Je me voyais juste très mal abandonné une jeune femme inconsciente dans les rues de la ville à trois heures du matin.

« Oui, bonne idée. »

Je débarrasse rapidement la table basse, récupérant au passage les petits pois avant de venir l'aider à marcher vers ce qui était ma chambre. Un grand lit, deux tables de chevets, simplement séparés du reste du loft par un grand rideau opaque. Le lit est fait, parfaitement, minutieusement, Sarah ne pouvait pas supporter qu'il ne soit pas fait comme dans les hôtels. Cela ne faisait pourtant que deux mois que j'avais recommencé à le faire.

« Je teste la chambre d'amis, je ne veux pas que vous empruntiez cet escalier avec votre cheville. Et comme ça vous serez plus proche de la sortie pour vous enfuir. »

Je souris, un peu moqueur mais très maladroit dans cette tentative d'humour. Dans un placard je lui récupère un t-shirt noir avec le logo des Ramones, il est bien trop grand pour moi. Sarah s'en servait comme d'une chemise de nuit.

« Ca devrait servir de chemise de nuit. Et … euh … bonne nuit. »

J'abandonne la jeune femme pour gagner l'étage et tester le lit installé quelques jours auparavant dans la chambre d'amis. Je penserai un jour à changer l'escalier menant à l'étage, ce colimaçon serré est vraiment dangereux mais l'étage n'avait jamais été une priorité et ne l'est toujours pas.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros   [Livre I - Terminé] C'est la nécessité qui révèle les héros EmptyVen 11 Mai - 21:50


C'est la necessité qui révèle les héros.

Aélia Berckelay & Henry Watford


Mon intuition était bonne, pour une fois ! Il s'agissait bien de la même Kate que celle que je connaissais, elle avait un succès fou auprès des hommes et j'étais guère étonné d'en un de plus sous l'emprise du charme de la brunette. Nous n'étions pas de grandes amies pour l'instant, simplement des connaissances, rencontrées par hasard à la bibliothèque et le feeling entre nous deux était passé immédiatement. Sous ses airs de jolie fille se cachait aussi une femme très intelligente et travailleuse, impossible de ne pas l'apprécier alors qu'elle partageait des valeurs communes aux miennes. Je n'avais pas pour projet de casser les rêves du jeune homme, après tout, il avait son charme, un bel homme au tempérament calme et protecteur. Son profil était au antipode des ivrognes qui devaient tenter leur chance auprès de la barmaid alors... pourquoi pas...

«  Je connais cette fameuse Kate ! Tu as bon goût ! Ne t'inquiète pas, je ne parlerai pas de toi. Motus et bouche cousue. »

Son malaise face à cette situation, au fait que sa chère et tendre ne soit pas une parfaite inconnue à mes yeux était palpable et je n'allais donc pas le mettre dans l'embarras. Je ne m'étalais donc pas sur le sujet, mais était quand-même rassurée de savoir que mon amie connaissait elle aussi Henry. Il m'apparut encore moins dangereux et je pouvais donc dormir sur mes deux oreilles sans craindre de me faire agresser pendant mon sommeil. Un bon point, non ? .

Fidèle à lui même, Henry insista une nouvelle fois pour que je prenne sa chambre plutôt que la chambre perchée en haut de l'escalier abrupte. J'avais le sentiment d'être la parfaite scouateuse de la soirée, lui ôtant même le plaisir de rejoindre son lit personnel et je croisais donc les doigts pour que le lit d'amis ne soit un pas un vulgaire clic-clac inconfortable afin qu'il puisse aussi se reposer. Un repos bien mérité vu l'heure tardive. Henry mit un coup de propre sur la petite table basse en se débarrassant des restes de notre repas partagé et en récupérant ensuite le sac de petits pois qui avaient tant soulagés ma cheville. Celle-ci était toute endormie sous l'effet du froid et ne me faisait plus autant mal, le réveil serait sûrement brutal et douloureux, mais je préférais ne pas penser à ça maintenant. Un bon repos se profilait devant moi. Pour ne pas attiser la douleur, je pris appuis sur les épaules du jeune garçon qui m'aida à rejoindre la chambre dans laquelle j'allais dormir. En arrivant, je détaillais la pièce avec minutie pour m’imprégner des lieux et me mettre à l'aise, la décoration était sobre et la pièce méticuleusement ordonnée. Henry serait-il maniaque sur les bords ? Je n'aurais pas pu rêver mieux après une telle aventure et lorsque je vis le grand lit tiré à quatre épingles  je me réjouissais d'avance du moment où j'allais me glisser sous la couette molletonnée. Cette pièce était le parfait opposé des chambres bas de gamme que j'aurais pu trouver si Henry ne m'avait pas proposé l'hospitalité chez lui, j'étais ravie.

«  Tout est parfait, je sens que je vais passer une nuit réparatrice qui va me faire un bien fou ! »

Le garçon me tendit un large tee-shirt noir en guise de chemise de nuit, l'intention était une fois de plus attentionnée et je lui adressais un grand sourire sincère pour lui montrer à quel point sa gentillesse me réconfortait. Après ma bouleversante soirée, l’ascenseur émotionnel que m'avait fait vivre Jean, j'avais plus que besoin de se réconfort pour me sentir en sécurité.

« Mille merci Henry.... Passe une bonne nuit.. repose toi bien. »

Il disparaissait dans la partie supérieur du joli loft, me laissant le champ libre pour me changer avant de me faufiler sous les draps qui sentaient encore l'odeur de propre, de la lessive. Ma tumultueuse aventure semblait loin derrière moi, en réalité elle était encore toute proche, mais je m’efforçais de faire le vide pour profiter de cette bonne nuit de sommeil... Demain serait un autre jour !


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