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 [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire
Kate Ward
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La vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie ...
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MessageSujet: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyMer 21 Mar - 23:53

Une autre journée commençait pour la belle brune. Étude, cuisine, ménage, tout devait être fait avant d'aller travailler. Il faut dire que plus elle s'occupait mieux c'était. Cela faisait deux jours que Fallon avait disparu des radars. Enfin disparu, l'africaine répondait aux messages que la jeune fille lui avait envoyé pour prendre des nouvelles. Cependant elle n'était toujours pas réapparue à l'appartement qu'elles partageaient. Kate était inquiète. Aussi, s'activer dans tous les sens lui permettait parfois pendant quelques minutes de ne pas y penser.

Elle avait commencé par travailler puis elle s’était rappelée qu’elle avait terminé l’ouvrage qu’elle devait transmettre à Tim, le gars de la bibliothèque qui lui avait enlevé une épine du pied en renonçant au bouquin à son profit. Avant de s’y rendre, la jeune fille avait prit une douche bien froide sous laquelle quelques larmes lui échappèrent. Elle était incapable de ne pas se sentir responsable de ce qui était arrivé. Non seulement la brune avait mis sa mère dans un état de fureur immense mais elle l'avait poussé à commettre l'une des rares choses qu'elle se reprocherait probablement très longtemps : la frapper. Une fois sortie de la douche, elle se sécha avant de s'approcher du miroir. Le cocard était toujours apparent sur son œil droit. Heureusement elle n'avait rien de plus mais la jeune femme avait eu le réflexe dès le début de se maquiller plus qu'habituellement afin de dissimuler ses marques de peur de la réaction de Fallon si elle la croisait. Il est vrai qu’elle n’avait pas l’habitude d’user de fond de teint, elle dont le mascara était son seul allié du genre. N’étant pas une adepte du fond de teint, elle avait dû aller en acheter rapidement pour cacher cela.

Malgré le maquillage, son œil au beurre noir se voyait tout de même. Elle avait dû justifier d'un accrochage à la sortie du bar avec des mecs louches auprès de son collègue et son patron afin de couper court à la conversation. Quelques clients lui avaient posés la question également. Elle avait encore raccourci la version en racontant que suite à une bagarre dans le bar, elle avait pris un coup perdu. Ne pas porter plainte dans ce quartier était une réaction fréquente de toute manière. Aussi la brune avait repris son quotidien en masquant au mieux son mal être. Elle s'était déjà pris la tête auparavant avec Fallon mais ça n'avait jamais été aussi loin. Et puis, elle avait beau se retourner le problème dans tous les sens en permanence, elle n'avait aucune piste sur la manière de rattraper sa bêtise. Indirectement sa crainte de sortir en mission avec elle s'était confirmée. Kate pouvait calmer sa mère rapidement mais elle pouvait aussi être à l'origine de sa perte. Elle n’arrêtait pas d’imaginer l’africaine en train de s’interposer entre elle et un coup fatal.

Lorsqu'elle eut fini de sécher ses cheveux, la brune sortit de ses pensées et se dirigea vers son armoire afin d’en sortir un slim, un débardeur et une veste noire. Elle n'avait pas franchement le goût à autre chose même si elle savait parfaitement que sa tenue pourrait être assimilée à un deuil dans certains esprits. Enfilant ses escarpins à talons, elle prit son sac en bandoulière et ferma la porte à clés derrière elle, fait très rare étant donné qu'habituellement sa mère était là. Quelques minutes plus tard elle était arrivée au bar alors que son portable indiquait 19h. Il commençait à y avoir du monde et son collègue était actif mais la soirée n’allait pas être éreintante. Traversant la salle, elle salua bon nombre de client et passa à la droite du bar comme à son habitude pour aller poser sa veste et son sac dans l'arrière salle. Une fois de retour dans la pièce principale, elle s’approcha de son binôme afin de prendre la température avant de le libérer de ses obligations. Il lui montra d’un signe de la tête qu’il n’avait pu servir l’habitué qui prenait la table du fond, seule table à avoir un champ de vision ouvert sur le bar. La brune s’activa à préparer le cosmopolitan de ce client plutôt mystérieux. Il est vrai qu’il avait un charme naturel mais surtout une timidité évidente. Presque chaque jour il était là, assis à cette même table, pianotant sur son ordinateur. Kate se demandait bien ce qu’il pouvait écrire. Cela faisait-il parti de son métier ou bien était-il encore étudiant ? Elle avait du mal à estimer son âge malgré les nombreuses fois où elle l’avait vu.

S’approchant de sa table, la brune lui adressa un magnifique sourire. Elle jeta un œil en direction de la porte de sortie où son collègue lui faisait signe. La jeune femme lui fit signe à son tour avant de déposer le verre de son client sur sa table, à une distance convenable de l’ordinateur et du côté de la main dont il se servait habituellement pour boire. S’il y avait bien un client qu’elle connaissait par cœur concernant ses habitudes de consommation, c’était bien lui. A l’inverse, beaucoup de clients, habitués ou non, se confiaient vite à elle, dès le deuxième ou le troisième verre. Mais ce brun n’avait jamais fait parti de ce groupe d’individus. Kate était même incapable de donner son nom ou son prénom. Ce qui était d’autant plus étonnant que le garçon était tout le temps seul.

Bonsoir, veuillez m’excuser pour le service un peu tardif. J’ai cru comprendre qu’il s’était laissé déborder. Puis-je vous offrir quelque chose pour rattraper cela ?
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Henry Watford
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyJeu 22 Mar - 1:58

Musique dans les oreilles, je m'installe comme à mon habitude à une petite table au fond du bar. Elle n'intéresse pas grand monde, sans donc plus mise à cet endroit parce qu'il restait une table que pour attirer beaucoup de personnes. Trois personnes y trouveraient place au maximum, située à l'écart de la zone vraiment active du bar, elle est discrète et cela me convient à merveille. Depuis quelques mois cette table est presque devenue ma table. Non pas que je l'occupe toute la journée comme un pilier de bar, j'y viens uniquement le soir, pendant les heures de travail de ma muse. J'ignore son prénom, en fait j'ignore tout d'elle. Nous n'avons jamais parlé, je n'ai jamais osé lui adresser la parole et pour cause ! La jeune femme est un véritable plus pour l'établissement, belle comme un rayon de soleil après trois semaines de pluie et d'un ciel noirci par des nuages épais. Un sourire à faire fondre les rocks des whiskys commandés bien avant qu'ils n'atteignent la table où ils seront servis. Un seul regard et j'ai été envoûté par sa beauté et par cette simplicité incroyable qu'elle dégage. Beaucoup de choses dans ma vie ont changé, parce qu'elle me plait tellement, parce qu'elle est mon calme après la tempête. Deux ans, deux longues années de perdition et il s'était suffis d'un sourire et d'un "Bonsoir" pour que les nuages s'éloignent un peu.

Je ne suis pas dupe. Elle vient d'entrer dans le bar et de nombreux regards se sont tournés vers elle, même des femmes semblent intéressée par la barmaid. Je suis loin d'être à la hauteur du quart des personnes dans ce bar. C'est peut-être juste l'effet de mon imagination débordante mais il y a d'un côté des costards cravates aux métiers importants, au porte-feuille généreusement fourni dont chacun pourra lui offrir une vie de rêve loin du besoin. D'un autre côté quelques tombeurs en série, ce genre d'homme qui sait exactement quoi dire et à quel moment le dire. Pas les beaux-gosses au corps huilé, le tombeur discret, qui vous appâte avec quelques sucreries dans ses paroles parfaites, dans son sourire ultra-white et son regard à fendre un rocher. Et puis il y a ceux qui cumulent ces deux cas, ces espèces de super-tombeur, ces Tony Stark en puissance, à la fois séduisant et aisé, avec un accent spécialement travaillé et une voix chaleureuse entrainée avec un professionnel. Alors comment je pourrai faire le poids, moi ? Bien foutu ? Non pas vraiment. Pas franchement grand, pas franchement musclé, je sais cuisiner mais pour ça il faudrait déjà que j'ose l'inviter et franchement j'en suis encore à des phrases sans verbes avec elle. Ces petites réponses rapides et efficaces pour éviter de balbutier et dire des bêtises : "Un Cosmopolitan, merci », « Merci, super bon », « Meilleur cocktail de la ville ». Et en plus ceux sont des compliments stupides que j'adresse à un cocktail ! Ce n'est pas pour les cocktails que je viens.

Je me souviens précisément de notre première rencontre, si on peut l'appeler ainsi. J'étais assis à cette même table, la seule qui était libre, devant moi mon ordinateur, comme si je voulais écrire. Cela faisait deux ans sans écrire une ligne. Quand j'ai relevé les yeux de l'écran j'ai vu d'abord son sourire charmeur, j'ai croisé son regard, prêt à commander ce que je commandais partout ailleurs "Je m'en fous pourvu que ça me casse la tête" mais je n'ai pas réussi à lui dire ça. J'ai simplement dit un mot. Juste un foutu mot. Cosmopolitan. Le premier mot que j'ai lu sur la carte des cocktails quand j'ai rapidement porté un regard dessus. J'ai mis près d'un quart d'heure à seulement poser mes lèvres sur le cocktail pour le goûter tellement j'avais peur de ce que j'allais boire. Je n'en ai fais mon bonheur que parce que je revenais ici. Chaque fois. Comme une habitude nouvelle. Ils ont pourtant de bonnes bières pression mais non, je me résous toujours à ce même cocktail. Je le bois affreusement doucement, je ne suis pas le client le plus rentable mais mieux vaut quelques euros tous les soirs que pas d'euros et une table vide. En plus je crée par de problème. Discret et sans doute curieux avec mes oreillettes toujours vissés dans mes oreilles que je n'enlève même pas quand elle vient prendre ma commande. Elle m'avait donnée l'inspiration pour un roman, pour remettre de l'ordre dans ma vie, pourtant je ne pouvais m'empêcher de me sentir coupable. Chaque fois que je voulais lui parler je sentais le poids de la bague de fiançailles à mon cou, toujours caché par mon t-shirt. Comme Frodon subissant le poids de l'anneau unique en approchant de la Montagne du Destin, cette bague qu'avait porté Sarah me semble une enclume quand je veux lui parler. Comme tous les soirs je me jure que ce soir sera le bon mais j'en doute déjà et quand je la vois à l'autre bout de la table, le doute grandit à nouveau.

« Juste mon cocktail, merci. »

Je n'arrive même pas à lui sourire, mes mains tremblent légèrement, effleurant délicatement le doux toucher du clavier sur lequel mes mains sont posées. Elle va repartir et dans ma tête une voix me dit de dire autre chose.

« … »

Ma bouche entrouverte mais aucun son ne sort et elle est déjà repartie au service des tables. Je déteste la voir partir mais j'adore la regarder sans aller, je n'y résiste jamais mais mes yeux sont toujours sur mon écran quand elle se retourne. Je ne crois pas m'être déjà fait prendre à ce jeu, me trouvant moi-même grossier d'agir ainsi. Devant mon ordinateur, les heures défilent, je ne me laisse pas perturber par le bruit ambiant, plongé totalement dans ma musique qui m'isole du reste du monde. Je n'ai de yeux et d'attention que pour la brune, oubliant le temps qui s'écoule, c'est la cloche du dernier appel qui me rappelle à l'ordre et me fait savoir que les heures les plus magiques de ma journée vont bientôt finir. Dernier Cosmopolitan, le troisième de la soirée, je n'ai même pas à le commander et me contente à nouveau d'un timide "merci" quand elle dépose le verre et repart avec celui qui était vide. Je me laisse tomber au fond de la chaise, je devrai lui parler. Ce n'est pourtant pas si difficile, pas vrai ? Il suffit de trouver quoi dire. Que ferait James Bond à ma place ? "Bonsoir, Monsieur Bond, James Bond. Un vodka-martini, au shaker pas à la cuillère. Vous terminez à quelle heure ? Mon Aston Martin est garée devant et j'habite dans le Penthouse de luxe de l'hôtel le plus luxueux, il y a même une piscine privative où nous pourrons faire plus ample connaissance autour d'un Bollinger 67." Dommage. Je n'ai pas d'Aston Martin, pas de Penthouse, ni de piscine et pas de champagne … Reste à trouver un autre plan.
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Kate Ward
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyJeu 22 Mar - 7:53

Les habitudes pouvaient avoir la vie dure. Le jeune homme la remercie ne désirant rien d’autres que son cocktail. Si tous les clients pouvaient être aussi simples à satisfaire. Kate pivota sur les talons pour retourner derrière son bar. Elle en profita pour lancer un regard sur la salle. Elle avait une clientèle un peu moins habituelle que les autres jours. Certains costards étaient à une table. A croire qu’ils s’étaient perdus, il n’y avait personne d’autres de similaire dans les environs ni dans tout Red Light Corner. Au bar se situait majoritairement des habitués, souvent des soûlards, qui heureusement commençaient leur soirée ici mais allaient la finir ailleurs. Lorsqu’elle eut fini de faire le tour de l’horizon, la brune constata que l’homme un peu lourdingue qui l’avait accosté 2 soirs auparavant n’était pas là et c’était tant mieux. La brune n’était pas prête à supporter grand-chose ce soir de toute évidence. Même si elle n’avait pas mal, entre son bleu qui tendait sa peau et le fond de teint qui la grattait un peu, elle ne se sentait pas réellement elle-même. Il lui manquait quelque chose ou plutôt quelqu’un …

Repassant derrière le bar, la jeune femme s’activa de sorte de ne pas se laisser envahir par ses pensées négatives. Il était si facile d’imaginer le pire ou encore le pire du pire. Fallon n’était pas rentrée depuis deux jours. Laver des verres, servir d’autres cocktails, d’autres bières, rien n’y faisait. Ces actes étaient totalement ancrés dans son quotidien et rien ne la sortait plus de trente secondes de ses ténèbres. Agissant à la limite de l’automate, la brune avait amené une nouvelle commande à une table au fond de la salle. Comme souvent, à son plus grand désespoir, certains hommes se permettaient des remarques plutôt directes. Elle les balayait du revers de la main en quelques minutes. Mais ce soir-là, accumuler sur ses épaules la disparition de sa mère adoptive et les remarques houleuses d’abrutis ne convenaient pas à son cerveau embrumé. Revenue derrière son bar, Kate s’activa à essuyer des verres mais son geste était un peu trop dur et brutal. L’un d’eux finit par casser entre ses doigts. Elle ne put se retenir de lâcher un « Merde ». La coupure n’était pas profonde mais elle allait la gêner pour le reste du service, elle en était certaine.

Nettoyant rapidement l’évier et le bar, Kate s’absenta dans l’arrière-boutique afin de poser un petit bandage. Il fallait au moins que cela cesse de saigner afin qu’elle puisse poursuivre son service tranquillement. Elle fit en sorte de se hâter, après tout elle était seule à gérer au bar ce soir et elle n’aimait pas faire attendre ses clients. Une fois le bandage mit, elle revint dans la salle principale où trois tables cherchaient à attirer son attention. La brune s’élança et prit les commandes de chaque personne avant de retourner préparer tout cela. Un Whisky sec, un verre de rouge de la région Bordelaise, un pastis, un martini blanc sans glaçons et un mojito, autant de boissons différentes que de caractères différents. Avec le temps, la jeune femme avait repéré le type de personnes qui buvait une boisson plutôt qu’une autre. Il y avait des différences également entre le fait de boire un alcool sec, avec glaçons, avec un petit rajout ou encore mélangé dans un cocktail. Alors qu’elle s’élança dans la salle, le plateau entièrement plein, son regard s’arrêta sur la table du jeune homme à l’ordinateur et au Cosmopolitan.

Cela devait être la seule personne, le seul client dont elle n’avait jamais compris le choix. Le Cosmopolitan était un cocktail à base de vodka, de triple de sec (pour sa part elle utilisait du Grand Marnier), de jus de cranberry et d’un peu de jus de citron vert. Ses couleurs vives attiraient facilement le regard. Le corps du verre était souvent à l’image de son buveur. Pour les Cosmo, les personnes qui en buvaient étaient généralement pétillantes voir extravagantes. Il s’agissait de filles un peu trop délurée sans réflexion ou d’hommes gays qui le portaient sur eux. Kate n’avait absolument rien contre ça mais c’était généralement les homosexuels efféminés qui buvaient ce type de cocktails. Elle ne retrouvait aucune des deux possibilités dans le garçon brun. Entre le fait qu’il pianotait pendant des heures sur son ordinateur tout en buvant ce cocktail si particulier et son attitude plutôt discrète, elle avait du mal à croire en l’exubérance du jeune homme. La brune croirait par contre volontiers au penchant homosexuel de ce client. Même si elle se moquait bien des hommes qui lui tournaient autour, il était rare qu’un homme ne lui montre pas un minimum d’intérêts. De toute évidence, ce dernier n’en avait rien à cirer d’elle ce qui pouvait conforter le fait qu’il soit potentiellement homosexuel.

Elle se dépêcha de déposer ses deux commandes avant de retourner derrière le bar. Penser à ce client lui permettait d’échapper un peu à sa conscience et à ses remords. La jeune femme se hâta de préparer un Cosmo. Elle le déposa sur son plateau avant de servir quelques bières au bar à la demande de certains clients. Prendre la commande, la préparer, servir, encaisser et faire quelques sourires étaient devenus comme une seconde nature. Le temps où ses habitudes étaient plutôt de danser, se dénuder, plaire et faire plaisir était bien loin à présent. A croire que sa mère adoptive avait déteint sur elle. Chaque homme qui la draguait dans ce bar s’en sortait bien s’il se contentait d’user de mots. Mais le moindre geste envers elle lui donnait à présent envie de vomir. L’ironie de la vie avait encore frappé. Elle qui avait gagné sa vie et surtout remplit les poches de Keaton de cette façon était à présent répugné par cela. Ramenant son regard sur le cocktail qui attendait, elle fit un tour d’horizon et conclut qu’elle pouvait emmener ce verre à son client.

En sortant de l’arrière du bar, la brune se rendit compte qu’il était presque 21h. Malgré le fait qu’elle se prenait la tête toute seule, le temps s’écoulait tout de même à une vitesse correcte. Prenant la direction de la table du fond, elle fut interceptée par un groupe d’hommes qui était en train de partir du bar. L’un d’eux l’avait saisi par le bras, heureusement pour lui elle n’était pas aussi susceptible que Fallon sur ce point. Elle lui adressa un sourire un peu forcé tout en déclinant le fait de sortir ailleurs avec eux. Les gens étaient franchement stupides, elle n’était pas en train de s’amuser mais en train de bosser. Ce n’était pas si compliqué à comprendre après tout. Il lui relâcha le bras tout en lui faisant quelques compliments fraîchement sortis du guide des dragueurs loseurs. La jeune femme lui fit un petit geste de la tête et leur souhaita une excellente soirée avant de pivoter et d’aller voir l’objet de sa curiosité. Ce client n’avait jamais aligné plus de trois mots en sa présence ce qui n’aidait pas à comprendre le personnage. Elle ne pouvait pourtant pas s’imposer à lui ni le forcer à lui parler. Froisser un client pour satisfaire sa propre curiosité n’était pas dans ses habitudes. Les tables voisines à celle du jeune homme étaient inoccupées. Alors qu’elle arriva à sa table, elle lui adressa un sourire détendu :

Voici un verre offert par la maison, avec toutes nos excuses.

Ayant l’impression de gêner, Kate se retourna afin de donner un petit coup de nettoyage aux tables alentours. Même si peu de personnes arrivaient à cette heure-ci un jour creux comme celui-ci, cela lui ferait toujours ça de moins à faire à la fermeture si jamais elles n’étaient pas réutilisées. Elle avait essayé de regarder l’écran de son ordinateur mais elle n’avait aperçu qu’un écran blanc avec quelques lignes noires : du traitement de texte. La jeune femme n’était pas plus avancée. Elle continua de nettoyer ses tables espérant que la soirée ne se terminerait pas trop tard pour une fois.
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Henry Watford
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyJeu 22 Mar - 10:01

Ces soirées défilent beaucoup trop vite, dans un silence presque beaucoup trop parfait. Chaque fois qu'elle échange mon verre vide contre un cocktail, je veux lui parler. C'est si simple pour tellement d'hommes, tellement à l'aise avec les femmes qu'ils croisent. Je n'avais jamais eu besoin de draguer ou de séduire. Mon histoire avec Sarah s'était écrite depuis mes douze ans, elle avait été d'une logique implacable, s'était construire sur des années de simplicité et d'innocence. Mon plus grand moment de stress avait été d'oser l'embrasser alors qu'elle n'attendait que ça depuis plus d'un an quand j'ai osé le faire. Je me voyais mal risquer un geste pareil avec la barmaid, d'autant qu'elle semblait vraiment savoir y faire avec les prétendants innombrables qui peuplaient le bar. Le patron de l'établissement avait une forme de génie pervers dans son recrutement de personnel, les autres serveurs et serveuses captivent également l'attention des clients. Ca doit aider à faire revenir les gens et aussi à consommer mais la brune ne semble pas s'adonner à ces extras que certains de ses collègues apprécient. C'est ainsi que j'ai fini par conclure qu'elle avait quelqu'un dans sa vie, à toujours repousser les prétendants, même si elle le fait avec le sourire. L'attitude d'une jeune femme ayant déjà trouvé la personne parfaite pour faire sa vie ou n'étant pas en train de chercher qui que ce soit. Alors qu'est-ce que je pourrai avoir comme chance de réussir là où les séducteurs de bar échouent ?

La soirée s'avance et je n'ai pas dû lui dire plus de huit mots depuis qu'elle était arrivée. Je ne trouve jamais les mots, j'ai tellement peur de dire quelque chose de stupide que les mots se bloquent dans ma gorge. Si je ne dis rien au moins je ne peux rien dire de stupide ou de mal. J'évite de passer pour un crétin désireux de séduire une jeune femme bien au-delà de sa ligue. Pourtant quand j'observe les clients du bar, une autre source infinie d'inspiration dans leurs gestes, leurs visages et leurs habitudes, je me rends compte que je suis le seul à m'intéresser "autrement" à la barmaid. Pour la majorité de ceux qui lui parlent elle est juste cette belle barmaid au corps de rêve mais je suis prêt à parier que la moitié n'a pas remarqué qu'elle s'est coupée et que l'autre moitié n'a pas remarqué qu'elle porte plus de maquillage qu'à son habitude. C'est presque dommage qu'elle en est mis plus, peut-être dans une volonté de séduire quelqu'un en particulier et ce cas-là est le pire que je puisse imaginer. Si elle a trouvé un homme à son goût à qui elle veut plaire, comment je pourrai battre ça ? C'est tellement plus facile d'écrire que de séduire et pourtant dans mon tout premier roman, mon personnage était plus séducteur que Malko Linge.

« Merci. »

Encore une fois c'est tout ce qui arrive à passer la barrière de mes lèvres alors qu'elle m'offre un verre. Le bar est presque désert, ce n'est jamais une grosse soirée. Dans les romans, c'est précisément dans ce genre de moment que quelque chose se passe. Un bon roman d'espionnage ferait entrer un homme portant une mallette qui choisirait la table la plus discrète pour attendre un autre contact, le visage dissimulé derrière une capuche. Un roman érotique ferait apparaître le plus beau séducteur, probablement un peu alcoolisé parce que cela aide apparemment à draguer, en quelques paroles il ferait sourire et rire la barmaid. Un roman d'horreur se servirait de se calme pour présenter le tueur psychopathe dont la brune serait l'unique rescapée de son massacre sanglant. Seulement nous ne sommes pas dans un roman, je ne suis pas un super-séducteur ou un homme menaçant et je n'ai aucun plan machiavélique pour faire du mal à la barmaid. Elle est à une table voisine, il faudrait juste que je trouve quoi lui dire mais je n'ai aucune idée de ce qu'on dit quand on aborde une femme. C'est râpé pour la banalité du genre "Bonsoir", je suis là depuis trop longtemps pour ça. D'un autre côté si je voulais lui parler, c'est le moment parfait, il ne reste que cinq clients, une table d'amis en train de fêter un anniversaire ou de démarrer un tour des bars et moi, seul à ma table. Je me lève finalement, le cœur battant sur ce rythme étrange du stress, je ne m'approche pas trop d'elle, le but n'est pas de la faire sursauter.

« Excusez-moi … Vous … Vous allez bien ? Je … Enfin … votre main, vous vous êtes coupée, c'est … ce n'est pas grave ? Et votre œil … vous avez des ennuis ? »

Oui parce que si c'est le cas, je ne vois pas bien ce que je pourrai faire pour l'aider. Je ne suis pas un grand boxeur ou un super-combattant, les armes à feu ne sont pas vraiment mon truc. Cela dit elle aura au moins eu un peu d'une attention sincère dans ses mésaventures, j'espérais que ça serait au moins bon pour son moral.
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Kate Ward
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyJeu 22 Mar - 13:16

Nettoyant les tables, Kate vit un autre groupe prendre la direction de la sortie. Elle les salua poliment tout en les remerciant de leur visite. Il ne restait plus qu’une table de quatre jeunes qui semblaient bien rigoler. La brune remarqua que leur verre respectif était encore à moitié plein, ou à moitié vide selon le point de vue. Les voir parler entre eux lui rappela qu’elle n’avait personne avec qui sortir de la sorte excepté Fallon. N’ayant pas eu de jeunesse, elle n’avait pas eu d’amis et encore moins de petit-amis. Elle était toujours agréable avec les autres mais pour autant elle n’arrivait pas à faire confiance. S’ouvrir aux gens était quasiment une mission impossible à ses yeux. Depuis son plus jeune âge, elle s’était habituée à ne se fier qu’à elle-même au vue des conditions dans lesquelles elle avait grandi. A l’heure actuelle, sa mère adoptive remplissait parfaitement ce rôle de confidente habituellement mais entre son métier et leur différence d’âge, cela pouvait changer rapidement.

Alors que la jeune femme était perdue dans ses pensées, continuant de nettoyer machinalement le mobilier en vue de gagner du temps à la fermeture, elle fut interpelée. Elle fut plus que surprise par la voix qui venait l’interrompre, une voix charmante, agréable mais surtout hésitante. Elle se tourna vers son interlocuteur qui lui répondait tout à fait calmement les autres fois. La brune se demanda pourquoi le garçon manquait tant d’assurances dans ses paroles. Mais elle fit rapidement le lien, avant même qu’il ait fini de parler, voyant clairement que le jeune homme posait son regard de façon alternée sur sa main et son œil. Autant elle avait dû expliquer à son collègue et son chef pour son œil, autant aucun client avant lui ne lui en avait parlé. Elle s’était faite à l’idée qu’elle se tartinait correctement de fond de teint pour dissimuler les marques que sa mère adoptive lui avait fait deux jours auparavant. Un instant, Kate se rendit compte que cela la touchait qu’une personne autre que Fallon se préoccupe d’elle, même si c’était ponctuel. Vu le personnage, elle se doutait que c’était une simple politesse, peut-être se sentait-il redevable du verre qu’elle lui avait offert. Elle lui adressa un sourire doux et sincère, espérant l’aider à être plus à l’aise.

Oui oui ça va bien ne vous inquiétez pas. La plaie n’est pas très profonde concernant ma main. Et ceci est le résultat d’un coup perdu dans une bagarre qui a eu lieu entre des clients.

Tout en finissant sa phrase, la jeune femme avait désigné son œil au beurre noir dissimulé sous une couche de fond de teint. Elle n’aimait pas ressembler à un pot de peinture, le maquillage la gênait même. La brune faisait tout pour ne pas se gratter, elle savait que cela serait d’autant plus laid. Alors que son fameux client solitaire avait enfin aligné plus de trois mots en sa présence, Kate tenta sa chance pour en savoir plus sur ce qu’il faisait et pourquoi il passait son temps à pianoter sur son ordinateur lorsqu’il venait ici. Vu le peu de clientèle qu’elle avait, elle pouvait se permettre de discuter un peu tout en surveillant la salle du regard. Elle prit quelques secondes pour réfléchir à la tournure de sa phrase avant d’enchaîner :

Et vous vous allez bien ? Je vous vois souvent par ici. Je serais curieuse de savoir ce que vous tapez sur votre clavier durant tout ce temps.

Ce n’était pas une question. Kate avait cru comprendre qu’il était non seulement timide mais aussi très peu sûr de lui. Elle ne voulait en aucun cas le forcer à parler, mettre les gens mal à l’aise ne lui plaisait pas. La brune s’était retrouvée trop de fois piégée par des manipulateurs ou tout simplement par des clients sadiques dans son précédent travail. Elle ne pouvait rien y faire à l’époque, elle n’avait rien le droit de dire : ils avaient payé, ils faisaient ce qu’ils voulaient. Mais depuis que Fallon l’avait sauvé, la jeune femme faisait tout pour ne rien avoir à se reprocher. Imposer ses choix aux autres était donc complètement exclu. Elle savait parfaitement que sa curiosité pouvait être mal interprétée. Mais après tout, peut être que le jeune homme qui lui faisait face se sentait envahi par la solitude lui aussi.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyJeu 22 Mar - 14:05

Je ne sais pas trop ce qui m'a pris, pourquoi je suis venu l'aborder. Sur le moment ça m'avait semblé être une bonne idée et je me disais que si je n'y allais pas maintenant je n'oserai jamais m'y risquer. Alors j'avais marché les quelques pas me séparant d'elle, je n'avais pas hésité au moment d'ouvrir ma bouche, c'est ensuite que j'ai commencé à réaliser et que j'ai perdu pieds. J'ai bredouillé comme le roi des idiots. Au moins les mots qui sont sortis de ma bouche ne sont pas des idioties complètes ou des banalités de drague du genre "T'as de beaux yeux tu sais". Le fait est qu'au-delà de simplement avoir vu un moyen de l'aborder, je m'inquiétais pour elle. Elle avait fait beaucoup de bien dans ma vie, dans mon existence et cela par sa seule présence. Je m'en voudrai de la laisser prendre des coups et souffrir sans essayer au moins de l'aider. Si son petit ami est un boxeur professionnel je ne serai pas d'un grand secours mais au moins je pourrai essayer d'être un peu là pour elle, si peu que cela puisse être, même si ce n'est que quelques mots ce soir. J'avais franchi le pas d'oser lui parler et c'était déjà pas mal je trouve. Comme chaque fois le solitaire à mon cou pèse beaucoup plus lourd qu'à l'habitude et pourtant … pourtant si Sarah était ma place je l'encouragerai à aller de l'avant, à continuer avec sa vie. Je me l'étais interdit depuis son décès et chaque jour je me rendais sur sa tombe, sans exception, je m'y asseyais, adossé à la pierre, même les jours de pluie et je lui parlais de longues minutes. Ca peut sembler stupide, surtout quand une autre m'attire mais elle me manque tant.

« Une bagarre ? Je … »

Je ne sais pas comment finir cette phrase parce que je ne comprends pas. La pensée de lui dire que j'ai été là tous les soirs ces trois derniers mois me semble stupide alors le lui dire, je vais passer pour un psychopathe ou un pervers.

« L'alcool peut rendre les gens stupides. J'espère qu'il n'a pas fait exprès. »

Une petite pointe d'inquiétude dans ma voix. Je m'inquiète réellement pour elle, plus que l'on s'inquiéterait normalement pour une inconnue, j'espérais que ça ne lui ferait pas peur. Sachant qu'il n'y avait pas eu de bagarre, du moins pas en sa présence, entre des clients je m'en trouve un peu plus inquiet encore. Cherchait-elle à dissimuler l'identité de celui qui la battait, peut-être ? Même si je découvrais son identité, j'allais faire quoi ? S'il se balade dans la rue je peux pouvoir lui rouler dessus mais pour ce qui est de me battre.

L'intérêt de la brune pour moi me surprend. Je ne peux pas lui en vouloir, comme client je n'ai jamais été difficile mais pas beaucoup plus loquace. La majorité des clients seuls préférait le bar où ils entamaient de longs monologues qui semblaient souvent l'ennuyer après les trois premiers mots seulement.

« Oui. Ca va. »

Elle veut savoir ce que j'écris sur mon ordinateur pendant tout le temps que je passe là. Je ne crois pas que lui dire que je profite de l'inspiration qu'elle me donne pour rédiger les aventures d'une jeune femme qui lui ressemble fortement soit la bonne réponse. Un peu comme précédemment de lui dire que je sais qu'elle n'a pas été victime d'une bagarre de bar puisque j'ai été là tous les soirs ces derniers mois.

« J'écris un roman. La suite d'un roman en tout cas. »

J'aimerai que cette discussion dure encore un peu mais pour ça il faudrait que je trouve quelque chose à dire. Mon cerveau cogite à cent à l'heure mais en vain. D'autant que les jeunes hommes à la table font signe à la serveuse, comme un signe du destin que cette discussion est terminée.

« Je crois que vos services sont requis. »

Je lui désigne la table d'un petit haussement de sourcils et lui souris timidement. Je me retourne pour la laisser reprendre son travail … et me retourne une seconde fois rapidement.

« Peut-être que … si vous voulez … sans obligation … après votre service, discuter un peu ? »

Drôlement épique cette phrase, on va aller loin avec ça. Au moins elle saura à quoi s'attendre si elle accepte de venir discuter. Je préférerai presque qu'elle refuse sans quoi je risque bien de m'inquiéter de nos futurs sujets de discussion. Et si elle accepte, est-ce que j'aurai le temps d'écrire, publier et transformer en best-seller un roman dont elle n'est pas l'héroïne, que je pourrai lui présenter sans m'inquiéter de sa réaction ? Peu probable.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyJeu 22 Mar - 22:03

Son interlocuteur semblait sceptique concernant la bagarre de clients dans le bar. Ce n’était pourtant pas rare et Kate ne voulait surtout mettre la faute sur sa mère. Elle s’en voulait suffisamment d’avoir poussé Fallon à la bêtise, elle ne comptait pas rendre ce fait public. Et puis, ça n’était qu’un bleu, un bon gros bleu qui pouvait très facilement être interprété pour de la violence conjugale, certes. Après tout ce qu’elle avait enduré lorsqu’elle était une putain, la faire passer pour une femme battue serait le comble. Mais il fallait se rendre à l’évidence, les faits étaient là et la brune se doutait que certaines personnes pouvaient interpréter son « nouveau look » de la sorte. Ce qui était sûr c’est qu’elle était déterminée à s’entraîner d’arrache-pied pour combler ses lacunes qui l’ont empêché de bloquer le coup. Elle devait apprendre autrement que par l’intermédiaire de Fallon et des personnes qu’elle connaissait si elle souhaitait progresser et pouvoir rivaliser plus d’une minute contre une personne de l’envergure de sa mère adoptive. La jeune femme s’était un peu trop reposée sur ses lauriers alors qu’il y avait encore du pain sur la planche.

A qui le dites-vous !

Kate perçoit comme un fond d’inquiétude dans la voix du jeune homme. Pas cette inquiétude faussement jouée afin de ne pas vexer l’autre, non, elle avait cette impression de sincérité si pure. Elle se demandait bien pourquoi le garçon semblait si atteint par sa blessure pour le moins superficiel à ses yeux. Cette réaction éveillait clairement sa curiosité. Etait-ce réellement sincère ? Dans ce cas, elle était à la fois flattée mais également intriguée que quelqu’un qu’elle ne connaissait pas vraiment puisse s’inquiéter pour elle à ce point. D’un autre côté, s’il était bon comédien et qu’il sur-jouait sa réaction, la brune devait clairement rester méfiante, sur ses gardes. Lui, ce client si solitaire, qui lui adressait la parole le strict minimum, était en train de lui faire regretter le temps qu’elle avait pu accorder aux autres clients. Toutes ces personnes seules venaient au bar pour trouver une oreille attentive. N’importe qui qui avait travaillé dans ce genre d’endroit le savait bien. Mais la plupart ne venait que pour emballer, se plaindre ou déprimer encore plus à l’aide de l’alcool. La brune était toujours respectueuse de ces gens, elle les plaignait car elle se rendait compte qu’ils étaient bien plus dépendants des autres qu’elle ne l’avait probablement jamais été.

Un roman ? Quel genre de …

La table des quatre jeunes hommes qui n’était pas trop loin réclamait une nouvelle tournée. Le beau brun lui fit la remarque d’une façon plutôt élégante. La jeune femme n’avait pas franchement l’habitude de côtoyer des personnes instruites, cordiales voir charmantes. Mais ce début d’échange était en train de s’écrouler. Elle devait retourner travailler et le garçon semblait prêt à mettre un terme à cette conversation, malgré ce doux sourire sur ses lèvres. Elle était déçue, réellement déçue. Cette soirée allait de surprises en surprises. Mais la dernière était moins agréable que la précédente. Il parait que toutes les bonnes choses ont une fin sinon on n’en apprécierait pas la grandeur. Mais la fin était arrivée tellement vite et brutalement … Alors qu’elle pensait que ce petit moment sympathique prenait fin, le beau brun se tourna de nouveau vers elle. Son hésitation et son incertitude avaient clairement repris le dessus. Elle comprit rapidement qu’il souhaitait également poursuivre la conversation. Son sourire s’élargit et elle lui adressa un petit clin d’œil tout en lui répondant :

A tout à l’heure alors !

Pivotant sur les talons, elle se mit en marche vers la dernière table occupée. Arrivée à hauteur du groupe d’hommes, Kate leur demanda s’ils désiraient la même chose ou si certains souhaitaient changer. Ils furent unanimes dans leur réponse en ne modifiant pas leur précédente commande. Elle retourna au bar et s’activa à préparer chacun des cocktails de la table. La jeune femme se sentait bien, elle ne comprenait pas réellement pourquoi, mais elle se sentait légère. Elle entendait les murmures des hommes à son égard mais elle s’en moquait bien. Elle eut cependant une pensée pour Fallon qui commença à noircir le tableau. Elle prit quelques secondes pour regarder son téléphone et là quelle surprise, sa mère lui avait répondu, enfin … Cette nouvelle la soulageait tellement, savoir qu’elle ne lui en voulait pas au point de ne plus jamais avoir de contact. Même si elle ne pensait pas réellement que l’africaine aurait pu le faire, elle y avait songé, suffisamment pour se ronger encore plus. La brune disposa ses verres sur son plateau et retourna à la table de quatre pour leur donner leur verre. Elle retourna derrière le bar et s’activa : laver, sécher, ranger. Kate vérifia même le stock direct afin que son collègue ait tout ce qu’il faut le lendemain. Il était plus de 22h, le temps passait vite. Relevant la tête quelques secondes, elle aperçut le beau brun avec un verre vide. Elle s’empressa de lui préparer son cocktail et lui apporta ce dernier puis elle repartit dans l’autre sens après lui avoir adressé un petit sourire. La jeune femme essayait de ne pas le gêner de peur de le déconcentrer ou de lui faire perdre le fil de son idée. Elle commença à monter les chaises dans un coin de la salle afin de laver le sol. Plus personne ne viendrait s’installer ici à présent. Le groupe d’hommes réclama une dernière tournée. Aussi la brune se dépêcha de leur servir espérant qu’ils ne trainent pas trop après celle-ci. Elle passa dans l’arrière-salle afin de mettre les recettes de la soirée dans le coffre. Le fond de tiroir suffirait en cas de client de dernière minute. Lorsqu’elle eut fini la procédure, elle entendit des chaises grincer sur le sol. La brune se redressa à vive allure et se dirigea vers la salle principale afin de souhaiter une bonne soirée à ces messieurs. Mais l’un d’eux trainait et elle ne comprenait pas pourquoi. C’est alors qu’il s’approcha d’elle, envahissant son espace vital sans y avoir été invité et lui chuchota qu’elle était magnifique et qu’il aimerait bien la revoir en tête à tête tout en lui glissant un bout de serviette dans la main où il avait écrit quelque chose, de toute évidence son numéro vu qu’il finit son monologue par un « appelle-moi » depuis le pas de la porte.

Navrée mais je suis pas intéressée mais bonne soirée à vous.

Ses potes se moquèrent de lui et ils finirent par franchir la porte. Le bout de serviette en papier fut jeté illico dans la poubelle et lorsqu’elle releva la tête, elle croisa le regard du beau brun. Elle ne put s’empêcher de lui adresser un « Désolée » avant de reprendre son travail afin de tout ranger. Il était hors de question qu’elle prenne le temps de se poser avant d’avoir fini. Il ne lui restait que quelques tables à nettoyer, les chaises à relever et un coup de lave-pont pour nettoyer le sol. Une fois chose faite, elle se servit un Cuba Libre, une de ses boissons préférées en dehors du rouge, et s’approcha doucement du jeune homme qui semblait plongé dans son ordinateur. Elle s’installa sur la chaise en face de lui, derrière son écran et se mit à boire un coup, cela faisait du bien. Il était 23h passé et se poser lui faisait un bien fou. Elle sentit un regard sur elle.

Désolée je vous ai perturbé, j’aurais dû rester au bar jusqu’à ce que vous ayez fini …

D’un côté, elle était sincèrement désolée de l’avoir dérangé dans son travail. Elle-même n’aimait pas être interrompue dans ses recherches. Mais d’un autre côté, elle voulait en savoir plus …
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyVen 23 Mar - 9:10

C'est dommage. Un gâchis. Cette discussion, dans laquelle je parvenais enfin un peu à trouver pied et me détendre va déjà prendre fin. Aborder quelqu'un sur son lieu de travail n'est clairement pas le meilleur moment si l'on veut avoir un peu de temps pour discuter. J'aurai simplement aimé que cette discussion dure encore quelques minutes, pour pouvoir apprécier la présence de la barmaid et la douceur de sa voix. Derrière la musique qui m'isole des sons je n'entends que peu le son de sa voix, lisant sur ses lèvres ce que je n'arrive pas à entendre correctement. Elle a de belles lèvres. J'avais prêté attention à chaque détail de son physique quand elle m'avait inspirée mon personnage principal mais ce soir-là j'avais l'impression de voir ses lèvres pour la toute première fois. Elles avaient l'air aussi douces et chaudes que celle de mon personnage, formant soigneusement chaque mot qui lui échappait pour mon plus grand bonheur. Je ne sais pas d'où me vient cette témérité soudaine de l'inviter à discuter après son service, après trois mois à ne faire que l'observer et l'apprécier à distance, j'osais enfin lui parler un peu et même l'inviter à discuter encore. On n'est loin du tombeur à qui elle écrit son numéro dans la main lorsqu'il l'invite à un diner romantique dans le plus beau restaurant de la ville. Sa réponse positive me fait sourire, un vrai sourire bienheureux.

« D'accord. »

C'est tout ce que je parviens à dire alors qu'elle prend la direction de la table des quatre amis. Je ne sais pas trop ce qu'ils sont venus fêter mais ils ne sont pas à leur premier bar et certainement pas à leur dernier. On peut imaginer que c'est super de lire sur les lèvres, de pouvoir espionner les discussions des gens à distance alors qu'elles pensent ne pas être entendues mais ce n'est pas le cas. Pas toujours en tout cas. Quand le héros de la soirée beuverie des compères annonce qu'il ne rentrera pas sans un rendez-vous avec la barmaid, je me demande soudainement pourquoi elle a même pris le temps de discuter avec moi. Elle voit tellement de clients dans ce bar, discute un peu avec chacun d'eux mais je n'ai pas souvenir qu'elle prenne le temps de discuter avec beaucoup d'entre eux après le service. Je connaitrai pire moyen de me faire dire que je ne peux pas continuer à occuper cette table parce que mon rapport temps d'occupation / consommation n'est pas assez élevé. Si c'est pour cela qu'elle souhaite me parler, au moins j'aurai parlé avec elle, mais ça sera toujours plus agréable que de me faire attraper par le col par un de ses collègues plus costaud et jeté dans la rue. Pourtant quelles sont réellement mes chances avec elle ? Je ne parierai pas sur moi si j'étais le dernier homme sur terre.

Assis à cette table qui était petit à petit devenue ma table, je ne peux m'empêcher de frôler la bague à mon cou, bien protégée par mon t-shirt. Est-ce que cela fait de moi une mauvaise personne de regarder cette belle barmaid alors que je m'étais fiancée à une femme qu'un chauffard m'a arrachée ? Ce sentiment de trahison ne m'aide pas vraiment à aller de l'avant. Ma timidité déjà dresse de nombreuses barrières autour de moi, si l'on rajoute cette culpabilité constante, je ne suis pas encore sorti du sable. Cela ne m'empêche pas d'écrire, ce soir ceux sont d'avantages des idées que je rédige un peu pêle-mêle sans vraiment d'ordre logique. Des lieux, des tenues, des personnages, tout ce qui me vient. Il n'y en a pas le quart qui survivra à cette soirée, quand je les relirai ces idées seront effacées. Même si elles demeurent elles ne seront peut-être pas utilisées. J'avais écris mon best-seller en seulement trois mois à ne faire absolument que cela mais je cherchais un travail de chauffeur légal et rémunéré, à construire une vie loin du crime. Cette barmaid aura vraiment fait un grand bien dans ma vie. Une vie posée, oui si vraiment je veux tenter ma chance avec elle, il faut que je puisse lui offrir cela. Elle éconduit le prétendant du groupe de quatre, pourtant il était plutôt bien foutu, même très bien foutu si l'on nous comparait. Il faut que je sois un peu plus réaliste, une belle jeune femme comme elle, assaillie sans cesse de prétendant qu'elle éconduit avec son petit sourire désolé, elle doit avoir un petit ami. J'imagine vraiment mal qu'il en soit autrement.

Les yeux rivés sur mon ordinateur, mon imagination se permet d'imaginer une rencontre entre elle et moi, comme un premier rendez-vous. Ca n'a rien de franchement digne d'un James Bond, on est plutôt dans l'innocence et la candeur. Un après-midi et début de soirée à une fête foraine avec grande roue côte à côte, petits jeux stupides où elle n'a pas besoin d'un chevalier servant pour obtenir la peluche dont elle a envie, une barbe à papa, beaucoup de rires et de blagues. Il y a beaucoup d'innocence dans la rencontre que j'imagine, surtout dans une ville comme Europolis, surtout pour séduire une si belle jeune femme. La soirée qui s'enchaine se fait dans un pub, fish and chips au menu, bonne bière brune, elle me ridiculise aux fléchettes, au babyfoot et au billard sans que j'ai besoin de faire semblant. Dernier appel dans le bar, je la ramène chez elle, un dernier sourire, un "bonne soirée", rien de plus, pas de baiser, pas de dernier verre, pas de "tu veux venir". Une simple rencontre, innocente, infantile. Mon regard se relève de mon écran et se pose sur la brune qui vient de s'asseoir et s'excuse. Par politesse je replie mon ordinateur, peut-être aussi parce que je redoute sa réaction si elle lit ce que je viens d'écrire.

« Non, vous ne dérangez pas. »

Je souris, timidement mais avec sincérité.

« Un roman d'aventure et d'espionnage dans un style futuriste. C'est pour … pour répondre à votre question de tout à l'heure. Les critiques ont dit que mon héroïne est la fille de James Bond et Lara Croft ce qui est … enfin … moi j'ai pris ça de façon positive. »

Non je n'avais pas le sentiment de parler à l'héroïne de mon roman mais bien à cette charmante jeune femme qui enchantait mes soirées depuis trois mois.

« Mais … euh … »

Si je lui dis ne pas être un personnage bien intéressant en dehors de mes romans, je coule définitivement mes chances ? Au moins ça sera honnête avec elle.

« Et alors vous … euh … »

J'inspire profondément, ré-ajuste mes oreillettes dans un geste nerveux alors qu'elles n'ont pas bougé, je suis un vrai désastre.

« Je parie que vous êtes barmaid ? »

Ridicule tentative d'humour, c'est quoi la suite, deviner sa couleur de cheveux ?
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyVen 23 Mar - 23:36

Le jeune homme semblait de nouveau gêné. Kate avait du mal à comprendre l'attitude du garçon. Lorsqu’il lui avait parlé plus tôt, il était mal à l’aise mais cela avait semblé lui passer par la suite. Peut-être regrettait-il de lui avoir proposé de discuter ? Sa curiosité lui avait peut-être paru intrusive. Après tout, tout le monde n’aimait pas raconter à la première personne venue sa vie. Après tout il avait dit « vous ne dérangez pas » et non « vous ne ME dérangez pas ». Avec le temps, la brune avait appris que chaque mot avait son importance. D’un autre côté, ce sourire timide mais sincère lui donnait envie de croire qu’elle ne s’imposait pas à lui. Elle lui rendit son sourire de façon discrète. Le beau brun lui expliqua alors l’objet de son œuvre. Son héroïne était donc un mix entre James Bond et Lara Croft. C’était une sacré référence. Le garçon précisa qu’il prenait cette critique de façon positive. La brune fut un peu surprise de sa remarque. Comment pouvait-on imaginer que cette comparaison soit négative ?

Je suis une vraie fan des deux. Votre héroïne doit être impressionnante. Quel est le titre de votre livre ?

Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas lu autre chose qu’un ouvrage en lien avec ses études. Pour autant, elle espérait bientôt pouvoir de nouveau s’évader voir rêver d’autre chose que d’analyses ADN ou de balistique. La lecture lui avait toujours permis de penser à autre chose, de croire, pendant un instant, que le monde n’était pas cruel, qu’il était différent. La seule personne qui n’avait pas agi dans son intérêt en sa présence était Fallon. Cette terre où ils vivaient actuellement était peuplée d’égoïstes en puissance. Profiter des autres pour vivre paisiblement était devenu un sport national. La brune était dégoûtée par ces attitudes hypocrites que la majorité des gens avait. Le beau brun reprit la parole, de façon gêné de nouveau. La jeune femme ne savait pas trop quoi faire pour le mettre à l’aise. Elle décida de s’adosser au mur afin de regarder en direction du bar plutôt qu’en direction du garçon. Peut-être que d’orienter son regard ailleurs lui permettrait d’être moins déstabilisé. Il est vrai qu’elle ne savait pas trop ce qui le perturbait à ce point. La jeune femme se demandait si son mal-être venait d’elle, elle n’arrivait pas à s’imaginer être impressionnante, elle l’ex-putain que tout le monde trainait dans la boue. Pouvait-elle imposer sa présence à ce point ? Alors qu’elle réfléchissait à sa posture, sa façon d’être voir à partir si sa présence dérangeait à ce point, le beau brun lui fit la remarque qu’il était certain de son job de barmaid. C’était à la fois si étrange, si vrai et si drôle. La brune ne put s’empêcher de rire, d’abord doucement puis un peu plus fort. Elle chercha à se rattraper le plus vite possible ne voulant pas vexer son interlocuteur.

Bien vu ! J’espère toutefois que cela ne dure que quelques mois encore.

Son concours, Kate n’arrêtait pas d’y penser. Ce tournant dans sa vie allait marquer un moment capital. Elle qui ne croyait en aucun dieu ni en aucune force supérieure, elle était prête à prier pour garantir sa réussite au concours. Cela rassurerait également sa mère adoptive d’être prise dans la PTS. Le fait de rejoindre les forces de l’ordre allait la pousser obligatoirement à se méfier, à ne pas se faire prendre encore plus que si elle n’était pas aussi exposée. Au fond, la brune se doutait que Fallon comptait sur cela pour l’arrêter dans sa volonté de sauver les autres. Mais sa volonté propre lui indiquait de poursuivre ce chemin. Elle avait eu le droit à une seconde chance et la jeune femme espérait pouvoir en offrir une seconde à d’autres également. Dans le monde de la pègre, beaucoup choisissait cette voie, mais d’autres ne faisaient que la subir. C’était la principale raison qui la poussait toujours en avant jusqu’à ce qu’elle soit arrivée au point où elle pourrait aider les autres à son tour. Kate se demanda ce qui pouvait pousser un homme, un bel homme qui semblait sensible, à écrire un roman d’aventure et d’espionnage avec pour personnage principal une héroïne, non pas un héros mais bien une héroïne. Elle n’avait connu comme homme que des brutes, des égoïstes, des insouciants ou encore des têtes brûlées. De toute évidence, elle ne pouvait classer son client solitaire dans l’une de ces catégories. Pour autant, ce qu’elle avait connu du monde jusqu’à présent ne lui permettait pas de dire qu’un humain pourrait avoir une certaine sensibilité, encore moins un homme. A vrai dire, la brune ne se posait même pas la question. A partir du moment où l’africaine l’avait sorti de cet enfer, elle avait quasiment banni les hommes de sa vie. Aussi rencontrer un garçon qui devait pas être bien plus vieux qu’elle, hésitant voir bégayant, était une chose presque impossible à ses yeux.

Dites moi comment qualiefiriez vous votre personnage principal ?

Bien que Kate voyait sa mère adoptive comme sa sauveuse, elle avait du mal à croire aux héros. Les personnes qui agissaient pour les autres avant leurs propres intérêts étaient plutôt rares. Mais cet homme donnait naissance à inspiration, il donnait un but aux rêves en quelque sorte. Elle était curieuse de connaître ses motivations profondes et son but lorsqu’il écrit une histoire. La brune but dans son verre afin de réfléchir à la meilleure des formulations. Même si le garçon semblait regretter cet échange, elle n’avait aucune certitude. Aussi elle préféra poursuivre en direction de sa curiosité afin de voir la réaction du jeune homme.

Pourquoi écrivez-vous ? Qu’est-ce que cela vous apporte ?

Simple, clair et concis, la brune ne cherchait absolument pas à déstabiliser le jeune homme. Mais elle aimait comprendre la façon de réfléchir de chacun. La jeune femme continuait de regarder dans le vide, face à elle, afin de ne pas fixer le beau brun. La vue n’était pas désagréable, bien au contraire, mais malgré la proposition du garçon, elle avait cette impression de gêne, comme si elle s’imposait à lui. Et cette sensation l’insupportait au plus au point.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptySam 24 Mar - 13:31

« Christina Stryder et la pierre de Cendres. »

Pour le coup j'étais content d'avoir changé le nom de mon héroïne. Lire sur les lèvres m'avait permis de connaître son prénom, Kate, un bien joli prénom je trouve. Initialement mon héroïne devait s'appeler Catherine mais j'avais finalement changé pour un autre prénom, ne voulant pas trop multiplier les ressemblances entre la barmaid et mon personnage. Déjà que sa description physique était presque totalement similaire entre la jeune femme devant moi et mon héroïne. Si en prime les noms avaient correspondu, cela aurait été vraiment trop étrange. Ca n'aide pas beaucoup le stress que je ressens face à la brune. Je suis obligé de l'admettre mais je ne connais rien à la séduction et pour cause quand les autres apprenaient à séduire et plaire, moi j'étais déjà en couple, avec la fille que je voyais à mes côtés jusqu'à la fin. J'avais été avec elle jusqu'à sa fin mais elle était venue tellement vite, tellement jeune. Puis j'avais choisi de m'enterrer dans la solitude et l'isolement que de m'ouvrir et aller vers les autres, ce qui ne m'a pas non plus aidé à apprendre à aborder les femmes et savoir comment leurs parler. D'où sans doute cette question ridicule, sortie de nul part. Si je voulais paraître stupide je n'aurai pas pu mieux faire. Cela dit sa réponse me permet de rebondir ce qui me rassure un petit peu, au moins je peux prouver que je l'écoute attentivement.

« Quelques mois ? Vous avez d'autres projets ensuite ? »

Non pas que cela me dérangerait qu'elle ait d'autres projets, c'était son droit et franchement elle était trop belle et gentille pour demeurer dans cet endroit. Je me doutais que ça ne devait être qu'un emploi de transition, je reste persuadé qu'elle a beaucoup plus à donner au monde que les cocktails qu'elle distribue. Assis en face d'elle, mon ordinateur fermé, j'ai du mal à la regarder dans les yeux plus de quelques instants. Depuis Sarah, je n'ai plus été en tête à tête avec une fille et sa beauté ne m'aide pas à avoir confiance en moi. Il semble ne pas y avoir une ligue d'écart entre elle et moi mais plutôt un monde, une voix lactée, un univers entier. Pourtant elle ne semble pas gênée, elle semble même très à l'aise alors que moi, je joue nerveusement avec mes oreillettes que je replace de temps en temps quand bien même elles n'ont pas bougé d'un centimètre. Sa question me met un peu plus à l'aise, parler de moi, d'elle, pas évident du tout mais parler de mon roman, ça ce n'est pas trop un problème. Quoi que je me vois mal lui dire que physiquement le personnage est totalement inspiré d'elle.

« C'est une jeune femme qui manque d'assurance, elle sait des choses, elle est capable de faire beaucoup de choses mais elle doute d'elle-même. Alors elle se limite elle-même puis lentement, au fur et à mesure de l'aventure elle gagne un peu en confiance en elle. Je l'ai imaginée un peu comme une fleur tôt le matin, d'abord fermée et puis qui s'ouvre de plus en plus avec les rayons du soleil. »

La comparaison était nulle, il me suffit de remonter mes yeux dans ceux de la brune pour savoir qu'elle est la plus belle jeune femme qui a un jour mis le pied dans ce bar. La question suivant que me pose la barmaid est à nouveau plus personnelle et provoque une nouvelle petite vague de gêne. Je sais que d'une façon ou d'une autre, si je veux tenter de lui plaire, il va falloir que je m'ouvre un peu.

« Je … je crois que j'ai toujours aimé ça. Je ne suis pas vraiment un grand sportif ou un super intellectuel, je crois que je suis surtout … ennuyeux. »

*Way to go, Tiger !*

« J'ai toujours écrit, depuis petit, c'est … vous savez … il y a ces gens qui font ce qu'ils veulent avec leur vie, qui voyagent, font la fête, draguent, collectionnent les voitures, moi je … enfin … je reste dans mon petit coin et je voyage dans mes textes, en espérant faire voyager d'autres personnes avec moi. »

Dit comme ça, je me rends compte combien c'est pathétique. Une petite moue passe sur mon visage, si je voulais la draguer je crois que mes chances viennent d'être enterrées.

« Et vous … vous aimez lire ? »
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptySam 24 Mar - 15:24

Kate n’arrivait pas à se décider : entre le déranger ou apprécier sa présence, le choix était ardu. Le beau brun semblait un instant décontracté quand dans la seconde suivante, il était gêné. Le titre de son livre faisait penser aux grands noms : Harry Potter, Indiana Jones, James Bond, Lara Croft, Sherlock Holmes, … Elle avait déjà lu ou vu certains de ces héros en action. Mais il est vrai que ces dernières années, la brune avait cessé de lire pour le loisir afin de préparer son concours. Aussi lorsqu’il releva sa remarque sur les quelques mois à venir, elle eut un léger sourire au coin des lèvres.

Je prépare le concours d’entrée dans la police scientifique qui aura lieu sur une période allant de mi-mars à mi-mai.

Plus le temps passait, plus ils échangeaient des paroles et plus la jeune femme avait l’impression qu’il était bien plus à l’aise dans son monde, le monde de l’écriture, que dans le monde réel. Pour autant, le garçon ne semblait pas la repousser, ou alors la brune n’y voyait que du feu. Tout du moins, elle voyait sa gêne comme une attitude défensive qu’il adoptait potentiellement face à tout le monde. D’un autre côté, c’était lui qui l’avait invité à discuter, il avait piqué sa curiosité en faisant cela après plusieurs mois à ne dire que le strict minimum. Elle écoutait la description très brève qu’il lui faisait de son roman. Il avait choisi d’écrire l’histoire d’une femme plutôt que d’un homme. Cela était plutôt rare. Le caractère de l’héroïne semblait beaucoup ressembler à celui de son interlocuteur. Peut-être que lui-même n’avait pas encore fini de fleurir et s’épanouir.

L’avantage d’une telle héroïne c’est que beaucoup de lecteurs peuvent s’identifier à elle.

Elle-même se persuadait qu’elle pouvait relever tous les défis, qu’elle pouvait atteindre ses deux objectifs qu’était la PTS et le combat contre la criminalité de façon officieuse, mais elle n’était sûre de rien. Il était tellement facile de jouer un rôle où l’on paraissait à l’aise, où l’on semblait comme un roc. Mais à l’intérieur d’elle, la brune doutait. Elle avait peur de décevoir sa mère, peur que ses efforts partent en lambeaux, peur de partir trop vite et peur de perdre Fallon prématurément. Cette pensée lui fit un petit pincement au cœur. Et si elle ne la revoyait plus jamais après leur séparation brutale deux jours avant ? Rien que d’imaginer cette situation l’angoissait au plus haut point. Les marques sur son visage l’importaient peu, elle voulait juste la retrouver, la récupérer … La remarque suivante du jeune homme la brusqua. Ennuyeux ? Kate ne partageait pas réellement son point de vue, pas du tout à vrai dire. Elle ne put s’empêcher de redresser sa tête pour planter son regard vert au fond des prunelles du beau brun. La jeune femme le laissa finir d’expliquer son envie d’écrire avant de prendre la parole.

Ennuyeux ? Je ne pense pas que cela soit l’avis majoritaire vu que votre livre est plutôt célèbre.

Malgré le fait qu’elle ne l’ait pas lu, le titre lui parlait. Et pour qu’elle le connaisse, ne prenant plus le temps de s’intéresser aux romans nouvellement sortis depuis quelques années, c’est que cet ouvrage était largement sorti du lot. La jeune femme se souvenait même d’un gros titre « Le génie enfin révélé ». Elle ne savait pas trop si c’était parce que l’auteur venait de se faire connaître ou bien si les œuvres précédentes n’étaient pas aussi intéressantes que la dernière. Pour autant, le garçon semblait passionné par ce qu’il faisait. D’un autre côté, l’écouter était déjà quelque chose de passionnant ou presque. Kate espérait bien trouver le moyen de lire l’ouvrage de ce fameux Henry Watford.

J’aime beaucoup lire mais je reconnais avoir délaissé cette passion pour mes études. Pour autant, malgré mon manque d’intérêt j’ai tout de même entendu parlé de l’œuvre de Henry Watford.

Alors qu’elle disait ces derniers mots, elle se rendit compte que cela pouvait être un peu trop intrusif, imposé voir agressif. Elle rebaissa ses yeux sur ses mains, posées sur ses cuisses. Instinctivement, la brune se mit à triturer ses doigts, un geste impulsif.

Qu’est-ce que cela fait à votre âge d’avoir réussi à ce point et d’être connu à un niveau mondial ?

La jeune femme ne pensait pas être intéressée par la renommée. Sa tranquillité lui allait bien. Pour autant, elle était curieuse d’avoir le retour d’une personne si timide sur une situation aussi incroyable qu’effrayante.
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Henry Watford
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptySam 24 Mar - 16:57

Quand elle m'explique son objectif, je lui offre un petit sourire timide mais la véritable question est surtout : suis-je une mauvaise personne à vouloir qu'elle ne réussisse pas son concours ? Je ne veux pas vraiment qu'elle échoue, au contraire même j'aimerai qu'elle réussisse mais je ne peux pas accepter le fait que sa réussite signifierait de ne plus la voir ici soir après soir. Egoïstement j'avais cette envie de pouvoir toujours la voir, l'observer, m'en inspirer mais je savais que c'était un doux rêve sur lequel il ne fallait pas compter. En trois mois à silencieusement profiter de sa présence, j'avais vu combien elle pourrait offrir aux autres. A un petit ami indéniablement mais également à des inconnus. Sa façon d'écouter les problèmes des gens, de leurs sourire chaleureusement, c'est commercial comme attitude mais elle le fait avec une douceur et une chaleur sur-humaine.

« Sacré métier que vous voulez faire là, surtout dans cette ville. Il faut beaucoup de courage, j'espère que tout se passera bien pour vous. »

Je l'espérais sincèrement, aussi égoïstement que je voulais la voir échouer. Je ne suis pas fier d'être ainsi partagé mais une partie de moi n'a vraiment pas envie de la perdre. Je veux la garder à mes côtés, la garder mienne et c'est horrible. Elle n'est pas à moi, personne n'appartient jamais à une autre personne et quand cela arrive … enfin … ce que je veux dire c'est que ce n'est pas comme ça que j'aimerai la connaître. Pas de cette façon abusive et extrême que certains ont de posséder les autres. Je voudrai juste pouvoir profiter de sa présence, parfois, de temps en temps, au quotidien, mais plus j'y pense et moins je me sens à l'aise à son contact. Alors j'éloigne ces pensées, je me dis qu'elle est hors d'atteinte, que jamais une jeune femme comme elle ne s'intéressera à un personnage comme moi. Curieusement ça rend la discussion beaucoup plus facile.

« Je ne cherchais pas à écrire ce qui plairait au plus grand monde, j'ai écris en fonction de mon inspiration. Je ne voulais pas d'une héroïne éclatante et pimpante mais d'une jeune femme un peu innocente presque candide que la vie va contraindre à de grandes choses qu'elle est terrifiée de faire. »

J'avais apparemment réussi, mon roman avait été un succès, l'héroïne avait été adorée et je ne comprenais pas encore bien comment j'avais réussi à écrire tout ça, d'où me venait cette inspiration. Enfin je savais en partie, d'où elle me venait mais l'histoire de ce personnage, son caractère … Je me disais parfois que ce roman aurait pu être celui d'un autre, que les idées que j'avais eu n'étaient pas les miennes. Le succès de ce roman m'était encore étrange, recevoir du courrier, des mails, des tweets de fans, c'était bizarre, vraiment bizarre. Quand elle dit ne pas penser que je sois ennuyeux, je hausse les épaules, secouant doucement la tête, pas d'accord avec cette remarque.

« Croyez-moi. Le soir je suis dans mon canapé devant la cheminée, la journée je la passe à conduire des gens aisés et la soirée à écrire ici. Il y a dans ma vie autant d'action que dans celle d'un poisson rouge prisonnier de son bocal. »

Elle est mon grand moment de la journée mais ça je préfère ne pas lui dire, pas encore. En fait c'est sans doute mieux qu'elle ne le sache jamais, pour quel fou pervers me prendra-t-elle si je lui dis cela ! Sa remarque me fait baisser la tête et rougir les joues par la même occasion.

« Oui je … pardon … Je m'appelle Henry et euh je suis enchanté de … euh … vous parler j'imagine. Je veux dire, pas que je n'aime pas ça, au contraire c'est … enfin … ce n'est pas … pas de vous rencontrer ça fait quelques temps que je viens alors … de … oui … enchanté d'enfin vous parler. »

Super, voilà que le stress remonte soudainement, je ne pensais pas qu'elle me reconnaître simplement par un titre la célébrité c'est nouveau pour moi et je ne sais pas quoi en faire, ni comment la gérer d'ailleurs.

« Whaou … Et beh … Je comprends que vous vouliez rejoindre la police … »

Je souris, ne voulant pas la gêner d'autant que c'est moi le suis maintenant.

« Je ne réalise pas encore vraiment en fait, ça me semble tellement étrange d'avoir réussi ainsi. »

Je n'en revenais pas, c'est le moins que je pouvais dire. Je regarde la brune, toujours intimidé, me demandant bien comment cette rencontre allait se terminer. Etait-ce une de ces discussions qui se terminerait par un « au revoir » pour que nous reprenions ensuite nos vies comme si elle n'était pas arrivée ? Ce n'était pas vraiment ce que je voulais.

« Je … Ca va paraître très ridicule mais … Je ne suis pas … habitué à ce genre de discussion, de moment avec … enfin … Ce que je veux dire c'est … »

*Allez, invite-là !*

« Non … je … rien. »
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Kate Ward
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptySam 24 Mar - 23:15

Sacré métier, Kate ne le pensait pas vraiment. Il fallait que certaines personnes osent le faire et pour sa part, elle avait opté pour aider sans trop s’exposer. Le sourire qu’il lui offrait était à demi-teinte. La brune ne saurait trop dire si cela était dû à sa stature gênée depuis le début de leur conversation ou bien si un autre élément était venu modifier ce beau sourire en hésitation ou réflexion. Elle était bien loin d’imaginer que le garçon souhaitait son échec tout bonnement pour pouvoir continuer de la voir ici. De mémoire, cela faisait déjà quelques temps que l’écrivain venait dans ce bar, peut être bien plusieurs mois. Avec la quantité de monde qu’il pouvait y avoir, la jeune femme n’arrivait pas toujours à repérer tous les clients venus lors d’une soirée. Mais ce beau brun, avec son petit visage d’ange, captivé par son écran et inspiré par … ses écouteurs. Il devait apprécier l’atmosphère du bar de toute évidence vu qu’il passait son temps ici. Par contre, son inspiration semblait venir d’une musique qu’ils ne passaient pas dans les enceintes étant donné qu’il avait constamment ses oreillettes. Kate eut comme une révélation, un bug, un éclair de génie ou encore son instinct de survie ? Déjà tout à l’heure, Henry n’avait absolument pas ôté ses écouteurs lors de leur conversation. Malgré le fait qu’elle ne voulait pas tourner la tête de nouveau pour le regarder, elle se demandait si ses écouteurs étaient toujours à leur place.

Votre métier est tout aussi surprenant et intriguant. J’aime travailler en musique, ça m’aide à me concentrer mais de là à dire que cela pourrait m’inspirer une histoire créée de toute pièce j’en doute.

Touché …. Sa curiosité avait pris le pas sur sa raison. Fallon n’arrêtait pas de lui répéter que c’était ce genre de questions non dissimulées qui pourraient lui faire perdre la vie. Elle n’était pas assez prudente au regard de sa mère. D’un autre côté, la brune était parfaitement capable de jouer les idiotes sans pour autant en être une. Le nombre de clients pas plus futé qu’un navet qu’elle « manipulait » pour leur faire croire qu’ils avaient eu des échanges sympathiques parce qu’elle s’était mise à leur niveau. Elle n’avait jamais fait cela à de mauvaises fins. Mais peut être que c’était le début. De toute évidence, le jeune homme était loin de vivre cette conversation comme un poisson nageant dans l’océan, bien au contraire. Mais d’un autre côté, il n’avait montré à aucun moment qu’il souhaitait prendre la porte. Son explication sur sa manière d’écrire semblait si touchante et innocente, à l’image de son personnage d’après ses propres dires. L’écrivain semblait dans son monde, un monde beau, un monde où l’on pouvait rêver, un monde que Kate rêverait de connaître. Il y a toujours pire que soit, mais pour la jeune femme, sa vie fait clairement partie de celles qui ont eu les débuts les plus terribles.

Votre héroïne rencontre-t-elle son prince charmant ? Comment avez-vous imaginé tout cela ?

La brune avait toujours aimé ces petites touches d’amour que certains auteurs pouvaient amener dans les livres. La période pendant laquelle elle lisait le plus était de ses quinze ans à ses dix-huit ans. C’était le moment dans sa vie où elle tentait encore de croire que l’amour était quelque chose de possible, quelque chose de vrai et que le monde n’était pas rempli d’égoïstes sans âme. CE jeune homme si charmant au premier abord malgré sa grande timidité donnait à lui seul envie d’y croire à nouveau alors que cela faisait plusieurs années que Kate avait abandonné cette idée, celle de trouver une moitié qui pourrait la faire passer avant lui comme elle le ferait passer avant elle. N’avait-elle rencontré que des hommes mauvais ? Probablement en effet, et même si elle savait que cela ne signifiait pas forcément le fait qu’il n’y avait que ça, c’était l’impression qu’elle avait. C’était aussi pour cela que la jeune femme ne voulait pas profiter de sa vie comme sa mère adoptive l’entendait. Elle était certaine que tout ce qu’elle récolterait serait de s’en mordre les doigts tout le reste de sa vie.


Vous êtes également chauffeur ? Je ne trouve pas votre vie ennuyante. Ou alors la mienne est encore pire je pense entre mes heures au bar et mes études, je ne fais absolument rien d’autres à l’heure actuelle. Je travaille jusqu’à épuisement. Parfois je me dis qu’un petit break me ferait peut être du bien. Vous m’avez donné envie de me poser au coin d’une cheminée pour regarder un film enroulée dans un plaid avec un chocolat bien chaud. Comme quoi ce rythme éreintant depuis cinq ans commence à ne plus me convenir.

Kate se rendit compte de la quantité de paroles qu’elle venait de dire. S’il y avait bien une personne ennuyeuse ce soir ici, c’était bien elle. La brune était sur le point de s’excuser puis elle se ravisa. Si Fallon était là, elle aurait compris, elle lui en aurait remis une couche sur ses paroles sans fin. La jeune femme ne put y songer plus longtemps car l’atmosphère de la conversation avait encore changé. Henry, ce bel et intelligent écrivain, semblait totalement déconfit en apprenant qu’elle connaissait son nom. De toute évidence, la célébrité ne lui convenait guère. La brune fut décontenancée par la suite de ses paroles morcelées. Ce beau brun était enchanté d’enfin lui parler ? Mr est un écrivain célèbre à l’échelle mondiale et c’est lui qui est enchanté de lui parler. Pourquoi n’avait-il pas ouvert la conversation plus tôt s’il avait voulu lui parler avant ? La jeune femme avait du mal à se mettre à sa place n’ayant jamais eu de soucis de communication. Vu son métier précédent, elle savait faire passer bons nombres de messages sans l’usage de la parole d’ailleurs … Elle voulut intervenir comme pour repêcher cette âme perdue mais Henry continuait. Certaines phrases n’avaient même aucun lien entre elles : le comble pour un écrivain. Les derniers mots qui sortirent de la bouche de ce petit minois furent « Non … je … rien ». Elle ne put se retenir d’avantage et commença à rire tout doucement portant sa main à sa bouche pour étouffer le son qu’elle faisait. Après quelques secondes qui pouvaient paraître pour une éternité, elle prit son verre pour boire un coup avant d’oser regarder de nouveau le garçon dans les yeux.

Je crois que celle qui devrait être enchantée c’est plutôt moi. Mais si vous vouliez me parler avant il aurait suffi de me le dire vous savez. Je serai quand même bien curieuse de savoir ce que vous entendez par ce genre de discussion ou de moment. Vous savez je n’ai encore jamais mordu personne alors si vous avez quelque chose à me demander, je serais ravie de vous répondre.

Kate lui adressa un sourire doux et sincère. Elle s’était un peu moquée de lui mais c’était totalement gentilé. La jeune femme n’était pas habituée aux personnes délicates. Les hommes qui l’abordaient la draguaient uniquement pour la mettre dans leur lit. Elle n’y avait donc aucun intérêt et c’est pourquoi depuis que Fallon l’avait sauvé, elle n’avait eu aucune relation avec un homme de quelque nature que ce soit.
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Henry Watford
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyDim 25 Mar - 3:45

« Surprenant pour ceux qui lisent, en ce qui me concerne, je préfère une petite vie tranquille et calme. Cela dit ce n'est pas la musique qui motive mes écrits mais les gens que je rencontre, que je vois et que je peux côtoyer. Les oreillettes c'est pour … autre chose. »

Je fais une petite moue désolée de sa méprise, je devrai peut-être lui expliquer, ne pas la pousser à poser la question ou se poser des questions. Je n'ai pas envie qu'elle s’apitoie sur moi, sur mes oreilles, je préférerai qu'elle m'apprécie pour qui je suis. Et cela signifie aussi que je dois accepter de pouvoir la « perdre » même si elle n'a jamais été mienne pour commencer. Cette rencontre était de plus en plus étrange. Quand la jeune femme me demande si mon héroïne a rencontré son prince charmant, j'aimerai lui dire que je l'espère. En fait c'est surtout un prince qui espère parvenir à conquérir le cœur de la princesse mais je doute que je sois assez bien pour cette princesse. Je n'aurai pas le courage d'affronter un dragon ou peut-être que si ? Pour l'heure je n'en savais trop rien, une chose est sûre, je n'ai pas une fortune qui attend quelque part. Les ventes de mon roman ont clairement amélioré et boosté mes finances, d'autant qu'elles continuent, que la suite est déjà en cours de rédaction même si cette fois je prendrai plus de temps pour vraiment entrer dans cet univers que je veux créer. J'aimerai être le prince de la belle jeune femme mais je doutais être à la hauteur. Un anonyme pas si séduisant et une belle jeune femme comme elle, je ne crois pas aux miracles.

« J'ai choisi de ne pas l'impliquer dans une romance. Souvent dans les romans, les femmes servent à mettre en avant un personnage masculin, un peu comme les James Bond Girls. J'ai préféré ne pas la faire entrer dans une romance. Elle est libre et choisira celui qu'elle aura envie de côtoyer peut-être plus tard. »

L'amour dans un roman c'est toujours facile, on va vers la personne, on lui parle et paf on tombe amoureux, trois enfants, un mariage, une belle-mère chiante et un beau-père amateur de grosses cylindrées. Seulement je ne suis pas un personnage de roman, ça ne marchera pas comme ça avec Kate, c'est impossible tout simplement. Cependant elle parle de plus en plus et cela me ravit vraiment, je suis heureux d'entendre sa voix. C'est vrai que je ne l'entends pas totalement derrière les oreillettes, majoritairement je lis sur ses lèvres pour ne pas rater un mot de ce qui sort de sa bouche. Ca peut donner un air étrange, moi qui fixe avec attention ses lèvres plutôt que de fixer ses yeux comme le veut l'habitude. Il faudra peut-être que je lui explique mais encore une fois je ne veux pas lui paraître une personne pour qui elle doit s'apitoyer ou avoir de la sympathie à cause de mon problème d'audition. J'aime l'entendre parler pourtant, tous ces mots qui lui échappent, comme si soudainement elle avait envie de quelqu'un à qui dire tout ça. Ce qu'elle me dit provoque un petit sourire, une cheminée, un film et un plaid, j'ai tout cela chez moi, était-ce une façon qu'elle aurait de me faire passer un message ? Je n'arrive pas trop à y croire pour tout dire, ça me semble sur-réaliste.

« Il y a une citation d'un film qui convient je crois : qui a le temps ? Mais si personne ne prenait son temps, comment ferait-on pour avoir du temps ? »

Je ne sais pas si ça va lui parler, ce film a pratiquement cinquante ans maintenant et ce n'était pas le plus ancien que je pouvais lui citer.

« Je pense que vous devriez prendre un peu de temps pour vous. S'épuiser sans cesse c'est mauvais pour les nerfs et pour le corps. »

La suite de la conversation devient beaucoup plus délicate pour moi. On s'attendrait à ce qu'un jeune homme de 25 ans sache quand même séduire une jeune femme ou l'aborder. Seulement je n'avais pas vécu ces étapes, j'en étais à l'apprentissage maladroit qu'on pouvait avoir à 17 ans et cela n'était pas forcément la bonne attitude à tenir désormais face à elle. Elle devait s'attendre à quelqu'un de plus sûr de lui, ayant cette capacité à la faire sentir … je ne sais quoi qui lui plairait vraiment.

« Ce que je veux dire c'est que je n'ai jamais abordé une femme par le passé. Aborder une femme, venir lui parler c'est très nouveau pour moi et du coup … C'est … enfin … vous êtes très jolie et j'ai vu pas mal d'autres tenter leur chance alors je ne vois pas comment moi je pourrai … être différent. Je suis désolé, c'est franchement pathétique. »

Je ne sais pas vraiment quoi dire d'autre alors je rouvre mon ordinateur, encore ouvert sur le traitement de texte et cette idée de rendez-vous tout innocent. Fête foraine, fish and chips dans un pub et retour chez elle sans rien de plus. Deux clics et tout a disparu, l'ordinateur s'éteint docilement, le bruit de ses ventilateurs cessant finalement, je le referme.

« Je ne crois pas que vous inviter à boire un chocolat, enroulée dans un plaid au coin de la cheminée pour regarder un film serait un premier rendez-vous acceptable ? Du coup je me demandais … si … »

L'idée me semble encore plus idiote maintenant que je suis sur le point de la proposer.

« … si vous avez envie bien sûr … de boire un café un de ces jours. Je sais ce n'est pas très original mais … sinon … »

Une petite idée me traverse l'esprit, je prends mon courage à deux mains, la respiration arrêtée.

« … il y a un petit café littéraire pas très connu. Leur café est mauvais mais leur chocolat est super … Si vous voulez on peut s'y retrouver et lire ensemble quelques chapitres d'un roman … celui que vous voulez. »
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Kate Ward
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyDim 25 Mar - 11:16

Merde, Kate avait les pieds dans le plat une fois de plus. Sa curiosité lui dictait de poser des questions plus ciblées concernant ses oreillettes tandis que sa raison lui soufflait de se taire, que cela ne la regardait probablement pas. Elle se répéta sa réponse dans sa tête. Il s’inspirait de ce qu’il connaissait, cela paraissait logique en soit. Tout le monde étudiait et interprétait plus ou moins le comportement des gens qui l’entouraient. De nombreuses personnes calquaient inconsciemment la façon de parler ou d’agir des gens qu’ils pouvaient rencontrer de façon régulière. Alors s’en inspirer pour créer des personnages de fiction ne surprenait pas plus que cela la jeune femme. Plus ils échangeaient et plus la brune avait cette sensation étrange au fond d’elle. Elle n’arrivait pas à se rappeler d’une chose, d’un fait positif que le jeune homme aurait pu dire à son sujet. Son livre était connu à l’échelle mondiale et lui trouvait encore à redire sur son travail, sa personne … Kate avait connu le manque de confiance en elle, elle s’était jurée que plus personne ne la pousserait à nouveau à se considérer comme rien.

Cela signifie-t-il que la vendeuse de la boulangerie où vous allez habituellement pourrait se retrouver dans votre livre ?

La réponse à la question suivante fut à demi-mesure. Kate aimait croire que des histoires d’amour comme dans les livres et les films existaient bel et bien même si elle n’y avait jamais assisté dans son entourage. Evidemment ça lui était encore moins arrivée à elle. Une belle brune courtisait par un beau prince entre deux clients au night-club ? Cette scène n’existait même pas dans l’imaginaire de qui que ce soit, encore moins sur le papier ou à l’écran et encore moins dans la réalité des choses. Toutefois, Henry justifiait cela comme le fait qu’il laissait le choix et donc le temps à son héroïne pour choisir l’homme de sa vie. Elle trouvait cela beau, laisser le choix, ne pas forcer les choses ni les précipiter. Discuter avec cet homme la détendait et l’apaisait. Ce n’était pas une mainte affaire étant donné l’inquiétude permanente qu’elle ressentait depuis le départ de Fallon. La jeune femme était une vraie boule de nerfs qu’elle dissimulait tant bien que mal pour ne pas envoyer bouler ses clients. L’homme de toute à l’heure aurait bien mérité qu’elle lui en colle une au lieu de décliner très poliment ses avances. Elle l’avait déjà croisé ici plus d’une fois et dès qu’il avait eu une femme au bras, cela n’avait jamais été la même, même du jour au lendemain. Elle connaissait que trop bien ce genre d’hommes qui ne cherchait que de quoi satisfaire leur libido.

Je comprends. Au moins vous maintenez une certaine illusion, un certain suspens.

La brune se décida à redresser la tête pour observer de nouveau son interlocuteur qui semblait s’être détendu. Le regard un peu pétillant, un petit sourire aux lèvres, il semblait bien. Avait-il juste besoin d’un peu d’attention pour comprendre que sa vie n’était pas si banale ? Comment cela se faisait-il qu’un garçon qui semblait si gentil n’est pas trouvé chaussure à son pied pour l’épauler ? Rares étaient les clients comme lui dans ce quartier redouté. Sa présence était en quelque sorte apaisante. Pouvoir discuter sereinement avec quelqu’un n’était pas franchement dans ses habitudes. Il était certain que ce qu’ils se disaient n’avait rien de confidentiel, mais c’était plaisant. De toute évidence, l’idée d’un plaid, une cheminée et un chocolat chaud faisait sourire son interlocuteur. Elle ne savait pas trop s’il se moquait gentiment d’elle ou s’il partageait ce type d’envie.

Il est vrai qu’il faut prendre le temps. Mais prendre le temps seule n’a jamais été une chose aisée.

Cette célèbre réplique du mérovingien de Matrix l’avait marqué lorsqu’elle avait vu le film. Fallon l’avait fait analyser le film de fond en comble pour les scènes de combat. Mais cette phrase l’avait marqué parce qu’elle était vraie. L’attitude du garçon commença alors à changer. Elle prit son verre pour boire une gorgée afin de ne pas le regarder avec trop d’insistance. La brune dut se concentrer afin de ne pas avaler de travers. A aucun moment la jeune femme n’avait compris qu’il souhaitait lui parler dans ce but. Son attitude était très surprenante ainsi que le choix de ses mots. Il n’avait pas dit « belle » ou « bonne » mais « jolie ». Ce mot respirait l’innocence. Kate ne savait pas franchement comment réagir. Elle s’était fermée aux hommes lorsque Fallon l’avait libéré de ses chaînes. Mais ce soir, elle rencontrait un type d’hommes qu’elle n’avait jamais connu auparavant. Alors qu’elle cherchait les mots qui ne venaient pas, le beau brun ouvrit de nouveau son ordinateur. S’était-il vexé ? La jeune femme eut un pincement au cœur à cette idée. Ce n’est pas ce qu’elle voulait. De toute évidence, il éteignait juste son matériel. Henry reprit donc la parole sans qu’elle ne soit intervenue. Cependant, elle ne pouvait plus détacher son regard des prunelles de son interlocuteur. Elle cherchait à comprendre ses pensées et ses actes comme si elle allait lire au plus profond de son âme en observant ses yeux. Alors qu’elle se demandait ce qui pouvait lui passer par la tête, il reprit l’idée que la brune avait suggéré en stipulant que ça ne serait peut-être pas un premier rendez-vous acceptable. Elle avait le souffle coupé. Et là, son assurance prit la fuite petit à petit. Kate commençait à être mal à l’aise également. Ce n’était pas du tout à cause de la proposition d’Henry, elle compatissait avec lui. Certaines personnes osaient dire les choses si facilement, sans ménagement ni sans se soucier de l’impact de leurs paroles. Elle repensa une seconde à l’homme qui l’avait invité un peu plus tôt pour boire un coup ou aller au restaurant. Travaillant dans un bar, la brune n’avait pas franchement envie d’y aller pour un rendez-vous. Et puis, annoncé ainsi, cela ne présageait absolument pas un rendez-vous charmant mais plutôt un rendez-vous baise d’un soir. Le beau brun lui proposait donc de boire un chocolat dans un café littéraire et de lire un livre. L’expérience était tentante. Mais qu’allait en penser Fallon ? Et elle, elle avait décidé de fermer la porte aux hommes jusqu’à la fin de ses jours. Mais Henry, cet homme qui semblait à la fois doux et intelligent, l’intriguait. Malgré cette crainte de l’avoir mal jugé et de se faire avoir, Kate avait vraiment envie d’en savoir plus.

Je … serais ravie de commencer votre livre.

La brune n’avait pas réfléchi plus loin. Elle se rendait compte que cela n’avait presque pas de sens comme réponse. Elle toujours assurée ne savait plus franchement comment réagir. Elle se reprit souriant à la limite du rire. La jeune femme se sentait ridicule. Elle ne comprenait pas sa propre réaction. Cela lui fit penser au lendemain de leur soirée où Fallon et elle avaient bien picolé à l’appartement jusqu’à parler de famille et d’adoption. Kate s’était dit que la conversation avait dévié sous l’effet de l’alcool. Mais l’africaine s’était pointée le lendemain matin avec des croissants et des papiers officiels pour une demande d’adoption. Sans en reparler, elle l’avait pris en considération sans hésitation. La barmaid avait un peu cette sensation en présence d’Henry.

Je serais enchantée de passer du temps loin de ce bar avec vous.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyDim 25 Mar - 13:08

Elle arrive à me faire sourire et c'est quelque chose que j'avais oublié depuis deux ans. Les gens sourient souvent pour un peu tout et rien, par politesse, par gentillesse, par réconfort. Les sourires je les avais oubliés ces dernières années mais en sa présence c'était naturel et agréable.

« Il n'y a qu'un personnage qui se soit entièrement inspiré d'une personne existante. Tous les autres sont un mélange d'imagination et de gens croisés. Majoritairement je vois un détail physique, un grain de beauté par exemple, une cicatrice ou parfois même juste une mèche de cheveux ou une couleur d'ongles et je l'ajoute à un personnage que je ne pensais plus changer. J'essaye de m'éloigner des personnages parfaits des romans d'espionnage. Avoir des personnages vraiment humains. »

C'est aussi pour ça que ma réponse sur le sujet de l'occupation du cœur de l'héroïne peut sembler être évasive. Elle est une humaine, pas une machine faite pour aimer au premier regard, elle a ses propres sentiments, ses doutes et ses hésitations. Dans le roman il y a bien un jeune homme qui lui plait, tout à l'opposé de moi si cela fait une différence. C'est pourtant un jeune homme ordinaire, vendeur dans une grande surface, un homme lambda, sans influence sur l'histoire. Il ne lui sauve pas la vie, ne fait pas cent pompes ses abdos parfaits au-dessus d'une bougie. Il a les cheveux souvent un peu rebelle, une barbe pas bien taillée, il n'est pas l'archétype du compagnon parfait du héros. Mon héroïne, dans tout ce qu'elle vivra et accomplira au cours de son aventure, n'osera pourtant pas l'aborder en rentrant, du moins pas pour l'inviter comme elle aurait envie de le faire. Je ne sais pas si c'est la réponse qu'attendait mon interlocutrice, je sais que souvent le grand amour doit être inspirant dans les romans, vendre du rêve aux lecteurs mais ce n'est pas que je cherchais. Je laisse l'exemple parfait du grand amour à Roméo et Juliette, Arthur et Guenièvre, Starsky et Hutch … ah non pas eux deux.

« Ca va sembler fou mais ce n'est pas moi qui maintient ce suspens, c'est le personnage. Parfois quand j'écris les aventures de mes personnages j'ai l'impression qu'ils sont assis sur mon épaule à souffler ce qu'ils veulent voir arriver dans mon oreille. »

Bon … c'est définitif maintenant je dois lui sembler complètement fou. Des personnages qui n'existent pas qui jouent les petits anges et démons sur mon épaule, elle doit se poser des questions. C'est avec plaisir que je découvre que la jeune femme connait la citation que j'ai utilisé, sinon elle aurait demandé d'où venait cette phrase. Je me serai mal vu lui expliquer d'où ça vient, le film n'es pas facile à expliquer mais tellement génial à regarder. L'idée d'avoir à faire à une cinéphile en plus d'une lectrice me plait vraiment. Décidément elle a toutes les qualités.

« Personne n'aime être seul. L'Homme est un être sociable, la nature l'a fait pour vivre avec ses semblables. »

Si l'on m'avait dit que je me retrouverai à citer du Aristote au contact de la charmante barmaid que j'avais passé ces trois derniers mois à observer. Cette jeune femme qui a passé, sans le savoir, ces trois derniers mois à m'inspirer. Je ne suis pas franchement sûr de moi au moment de tenter de l'inviter. Finalement les mots me viennent plus naturellement que je l'aurai pensé et l'inviter à partager un peu de lecture dans un café littéraire devait être différent des dîners et bar dans lesquels elle devait s'entendre inviter régulièrement. Pourtant je ne la sens plus aussi à l'aise soudainement, depuis que j'avais utilisé le mot « jolie », je la sentais un peu … surprise ? Etait-ce un mauvais mot pour qualifier une jeune femme ? Aurait-elle préféré sexy ? Canon ? Magnifique ? Les secondes qui séparent ma proposition de sa réponse ont été longues, je n'ai plus été pendue aux lèvres d'une femme depuis Sarah. Je parviens enfin à respirer à nouveau quand elle me dit qu'elle aimerait bien commencer à lire mon livre. Et la suite n'est pas pour me déplaire, le sourire bienheureux qui passe sur mon visage en témoigne. J'ai encore un peu de mal à réaliser que j'ai un rendez-vous avec elle.

« D'accord … Euh … Vous avez un après-midi libre prochainement ? »

J'avais encore du mal à en revenir, ça me semblait tellement improbable que de tous ceux qui ont prétendu à un moment avec elle, ça soit moi qu'elle ait choisis.

« Mais vous … êtes sûre pour le choix du roman ? Je n'aimerai pas qu'il ne soit pas à la hauteur de vos attentes. »

Oui où qu'elle comprenne l'importance qu'elle avait eu pour m'inspirer le personnage de Christina à la fin du second chapitre.
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Kate Ward
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyDim 25 Mar - 18:52

Plus elle l’écoutait et plus elle semblait aspirer dans son monde. Imaginer, rêver, s’évader, tant de choses que la brune avait peu faite dans sa vie. Henry ne souhaitait pas particulièrement rendre tout beau tout rose son histoire, simplement qu’elle soit réaliste. Cela permettait d’autant plus aux lecteurs de s’identifier à chaque personnage en soit. A chaque parole qu’il ajoutait sur son livre, la jeune femme avait de plus en plus envie de le lire. L’auteur parlait comme s’il était guidé. D’après lui il faisait agir ses personnages comme ces derniers l’avaient décidé et non lui-même. Cela pouvait paraître bizarre dis comme ça mais dans un sens, Kate pensait comprendre un peu ce que voulait dire le beau brun. Une fois que les caractéristiques de chaque personnage étaient décidées c’était celles-ci qui décidaient d’une réaction ou d’un acte pour chaque personnage. Mais l’image qu’Henry décrivait était si touchante et innocente. Il semblait être le genre de personnes qui vivait d’un autre monde, un monde où être heureux était possible.

Plus le temps passait, plus Kate était captivée par le beau brun et plus elle avait peur. Elle avait déjà discuté avec de multiples personnes aux caractères divers et variés. Mais aucune de ces personnes ne lui avait donné envie dans savoir plus ainsi. Aucune de ses personnes n’avait fait ressurgir ce dégoût qu’elle avait d’elle-même. Henry semblait être un garçon en or, quelqu’un de fiable, de gentil et d’attentionné. Chassant le plus rapidement cette idée de son esprit, elle admit bien volontiers que l’homme n’était pas fait pour être seul : l’homme mais peut-être pas la femme. Et puis dans un sens, elle n’était pas seule, elle avait sa mère adoptive. Cela faisait deux jours qu’elle était partie et Fallon lui manquait cruellement, surtout au vu des circonstances de leur séparation. La jeune femme n’arrivait pas à trouver les mots pour convaincre l’africaine de rentrer. Elle lui avait déjà envoyé deux messages, chacun d’eux avait eu une réponse, probablement pour la rassurer, mais cela s’arrêtait là.

Ne pensez-vous pas que la solitude permet d’éviter la souffrance, la vraie ?

Kate avait bien plus connu la souffrance physique que la souffrance psychologique ou sentimentale dans sa vie. Pour autant, tout ce qu’elle avait pu lire à ce sujet disait clairement que la souffrance physique était bien plus facile à endurer. Certaines personnes finissaient par faire d’incroyables bêtises poussées par leurs sentiments. La brune avait une confiance aveugle en Fallon et c’était réciproque. Pour autant, elle avait déjà entendu sa mère dire qu’elle récupérait ses émotions grâce à elle. Mais que d’un autre côté, ces mêmes émotions pourraient la tuer lors d’une mission. Et là, ce garçon qu’elle avait déjà vu mais qui n’alignait pas plus de trois mots à chaque fois qu’ils avaient eu un échange, venait tout remettre en cause probablement sans même le savoir. Sa curiosité n’était pas satisfaite, elle en voulait plus, elle voulait en savoir bien plus à son sujet. La brune n’avait jamais autant compris les paroles de sa mère lorsqu’elle lui répétait sans cesse que sa curiosité, son intérêt et toutes les questions qu’elle pouvait poser la mèneraient à sa perte.

Et bien cela dépend dans combien de temps. Ma journée de repos étant demain je pense que cela fera peut-être un peu court comme timing. Et je vous avoue qu’avec toutes les informations que vous m’avez donné, cela fait trop ou pas assez selon le point de vue mais cela m’a bien donné envie d’en savoir plus sur cette fameuse Christina Stryder.

Maintenant allait se poser un autre problème. Qu’allait penser Fallon de tout ça ? Devait-elle lui dire tout de suite ? Serait-elle contre ou l’encouragerait-elle au contraire ? Beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête, il allait falloir qu’elle y repense à tête reposée de manière sereine. Kate continuait d’observer son interlocuteur. Celui-ci en faisait de même. Son regard ne disait pas je te veux ou je te hais, il y avait cette petite étincelle qu’elle était actuellement incapable de déchiffrer. Elle sortit son téléphone, l’heure tournée rapidement.

Peut-être devrions-nous échanger nos téléphones pour pouvoir se contacter ?

C’est alors qu’elle réalisa ne pas s’être présentée. Il est vrai que le bar était géré par trois personnes et elle était la seule femme. Peut-être connaissait-il déjà son prénom pour l’avoir entendu prononcé par un autre client. Mais Henry semblait plonger dans son écriture à chaque fois qu’il venait ici, elle doutait qu’avec ses oreillettes il est pu entendre à un moment donné son nom. Il n’était pas crié en permanence dans le bar après tout.

Désolée je suis malpolie, je m’appelle Kate.

Elle lui servit un sourire magnifique et lui tendit la main. Même si cette présentation arrivait de toute évidence lorsque la soirée allait prendre fin, il fallait mieux faire cela tard que jamais après tout. Saisissant son verre, la brune termina ce qu’il restait de son Cuba Libre. Puis elle posa son regard sur le verre de son interlocuteur qu’il n’avait pas touché depuis le début de leur conversation. La brune se demandait bien pourquoi. Jugeait-il avoir trop bu ? Les effets de l’alcool ne se ressentaient pourtant ni dans son attitude ni dans ses paroles. Ou bien au contraire, cette invitation était-elle une mise en scène complète ?
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Henry Watford
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyDim 25 Mar - 20:07

La solitude et la souffrance. Un lien étroit que les gens pouvaient faire. Je suis seul donc rien ne peut me blesser mais est-ce que c'est ça la vie en fin de compte ? Est-ce que la vie ce n'est qu'une histoire d'éviter les coups et les blessures, de surtout ne pas se faire mal ? Je ne crois pas non. La vie ce n'est pas simplement d'être seul pour ne pas souffrir, c'est accepter les coups, les prendre, les encaisser et repartir de l'avant. Je pourrai expliquer à la jeune femme pourquoi ma solitude a été tellement plus douloureuse que d'être avec quelqu'un mais je ne m'en sens pas la force. Je n'ai pas envie d'aborder le sujet de Sarah avec elle, pas déjà. C'était bien trop tôt pour ce sujet entre elle et moi. Je suppose que cette question doit avoir une réponse un minimum réfléchie et je prends le temps de penser aux prochains mots qui vont sortir de ma bouche. Je ne veux pas sembler être un grand super optimiste de la vie parce que ce n'est pas mon cas. En attendant, je réfléchis bien à ma réponse, et finalement je me lance.

« Je ne crois pas. La vie met des coups, elle frappe et elle heurte, elle fait souffrir. J'ai pris de … douloureux coups mais je ne changerai pas mon passé pour les éviter. Pas parce que je crois que ces coups font grandir mais parce que ces brefs et furtifs instants de bonheur sont la vraie raison pour laquelle on vit. Si vivre c'est ne rien faire pour ne pas souffrir alors ça ne m'intéresse pas. Et puis sans ces coups on ne se rendrait jamais compte du bonheur qu'on ressentait. »

J'avais une bien étrange façon de voir le bonheur sans doute. Je le voyais comme une nostalgie. Ca demande beaucoup de lucidité pour un jour, posé sur son canapé, se dire que là, maintenant je suis heureux. Combien de fois ai-je été assis dans mon canapé, Sarah blottie contre moi avec un petit feu crépitant dans la cheminée sans me rendre compte combien cet instant était unique et précieux ? Combien en cette seconde exactement je vivais un grand bonheur ? Le bonheur ne se voit pas, il est présent sans être là, il est un cadeau dont on ne réalise la présence qu'une fois qu'on l'a perdu. C'est vrai, c'est affreux et on peut se dire que plutôt que risquer la nostalgie de ces instants il est mieux d'être seul, de ne pas vivre pour ne pas souffrir mais je ne veux pas de ça. Plus encore maintenant que j'ai perdu Sarah, que je sais combien chaque instant partagé avec quelqu'un est précieux.

« Je suis d'accord, demain ça fait court, je n'ai pas envie d'être pressant, nous ferons ça quand vous aurez le temps et … et l'envie. »

Je n'étais pas pressé, elle sans doute non plus, avait-elle soudainement un doute ? L'idée me traverse mais je la chasse d'un petit mouvement de tête, elle n'a aucune raison de revenir sur sa décision. Enfin je l'espère. Elle me propose d'échanger nos numéros de téléphone pour pouvoir se recontacter et je hoche la tête, écrivant mon numéro sur une petite feuille d'un carnet où je notais de temps en temps mes idées quand je n'avais pas de suite le temps d'écrire. Je lui glisse le papier, je ne veux pas qu'elle se sente obligée ou contrainte, qu'elle comprenne avoir parfaitement le choix.

« Quand vous aurez envie et que vous serez libre, vous n'aurez qu'à m'appeler. »

Et de cette façon elle ne donnait pas son numéro en craignant que je puisse éventuellement l'appeler ou lui envoyer des messages n'importe quand, voir même pour la presser. Elle se présente alors, par son prénom que je connais déjà.

« Il n'y a pas de mal, je savais. »

Devais-je à présent lui expliquer cela ? Je pense que oui, après tout elle avait parlé de rester seule pour ne pas souffrir.

« Les oreillettes me permettent de m'isoler des sons extérieurs. J'ai un problème d'ouïe, une hyper-sensibilité. Je vais juste vous demander de parler tout bas, en fait vous n'avez besoin que de bouger vos lèvres, je sais parfaitement lire sur les lèvres. Je euh … je peux ? »

Je désigne la chaise à côté d'elle, me permettant de venir m'y asseoir, je lui tends une oreillette. Elle n'entendra pas grand chose, presque rien en fait. Je parle doucement.

« Le volume que vous entendez là correspond au volume d'une discussion normale pour moi. Vous avez raison, la vie donne des coups et fait souffrir mais ce n'est pas une raison pour rester seul. »
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Kate Ward
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyDim 25 Mar - 23:36

Kate fut surprise des paroles du jeune homme. Il semblait tellement pur, innocent, tout droit sorti du monde des bisounours en somme. Mais ce qu’il disait avait du sens, ses mots étaient porteurs de sagesse. Si Fallon n’avait pas débarqué dans sa vie du jour au lendemain, elle ne serait probablement plus de ce monde. C’était peut-être aussi pour cela que sa mère adoptive insistait systématiquement sur le fait qu’elle devait profiter de sa vie plutôt que de traquer les vilains. Mais lorsque l’africaine ne serait plus là, qui s’occuperait de débarrasser la ville de ceux que les flics n’arrivaient pas à coincer ? Qui libérerait les gens comme elle des chaines qui ont pu les oppresser à un moment donné ? Elle se sentait stupide de résonner ainsi alors que de toute évidence, Henry devait avoir traversé des épreuves plus dures que les siennes et pourtant, il croyait encore à ces petits moments de joie et de tendresse qui permettaient de se dire qu’on était heureux. Cet homme qui semblait blesser par les injustices de la vie avait gardé toute sa douceur et sa tendresse. Cela cachait-il quelque chose en particulier ? La brune n’avait aucun moyen de le savoir à l’heure actuelle.

Peut-être avez-vous raison après tout …

Convaincue ? Pas vraiment. La jeune femme avait de sacré doutes concernant bon nombre de domaines dont celui-ci. Le garçon enchaîna en acquiesçant le fait que se revoir dès le lendemain faisait un peu rapide et précipité. Durant ces dernières années, Kate avait repoussé tous les hommes qui l’avaient approché peu importait la raison. Certains lui disaient qu’elle semblait seule, d’autres optaient pour le côté trop belle pour rester sans un homme pour la protéger ou encore certains plus ou moins cash lui faisaient comprendre qu’un soir dans leur pieu leur suffiraient amplement. Elle avait toujours dit « non ». Ces hommes-là ne voyaient que son physique avantageux. Elle avait déjà entendu des femmes se plaindre qu’elle attirait trop l’attention. Mais personne ne s’imaginait qu’une personne au physique attrayant puisse souhaiter devenir un véritable laideron. Et pourtant, il arrivait à la brune d’avoir ce genre de pensées. Depuis que Fallon l’avait amené chez elle, ses vêtements étaient devenus très simple : pantalon, tee-shirt ou débardeur, pull et gilet. Les robes, jupes, décolletés, talons trop hauts avaient été bannis de sa garde de robe. Henry continuait dans la délicatesse. Il semblait être un vrai gentleman en lui remettant son numéro sur un morceau de papier. Elle se saisit du papier et le plia délicatement avant de le glisser dans sa poche où se trouvait son téléphone portable. A peine avait-elle reporté son attention sur le beau brun que celui-ci lui avoua déjà connaître son prénom. Elle n’eut pas le temps de réagir qu’Henry lui parla de ses oreillettes. Elle avait retenu sa curiosité et elle avait bien fait. La brune allait avoir tout de même sa réponse. Elle appréciait ce regard chaleureux qu’il lui adressait. Elle avait l’impression qu’il cherchait à lui transmettre toute la tendresse dont il était capable. Il avait un souci d’audition. La musique lui servait donc à … se couper des bruits extérieurs ? Alors qu’il lui demanda s’il pouvait se rapprocher en empruntant la chaise voisine à la sienne, la jeune femme lui fit un simple signe de la tête. Puis Henry lui tendit une oreillette. De ce qu’elle avait compris, le moindre bruit pouvait donc être atroce pour lui, Kate se devait d’être très vigilante. Doucement, elle approcha sa main afin de prendre l’écouteur que le garçon lui tendait. L’objet était si petit qu’elle ne put s’en saisir sans effleurer la main d’Henry. Ce contact fut bref mais marquant. Elle eut même un frisson. Son regard était planté dans le sien et elle ne comprenait pas. La brune ne comprenait pas pourquoi il avait cet impact sur elle. Elle installa l’oreillette dans le creux de son oreille et entendit la musique qu’il écoutait depuis tout à l’heure. De toute évidence c’était de la vieille musique. Le son était très agréable, il pouvait transporter rapidement ailleurs. La musicalité n’avait rien à voir avec ce qu’on faisait aujourd’hui. Elle était obligée de tendre l’oreille pour suivre le fil de la musique. Elle se mit à chuchoter vraiment tout bas.

C’est beau … Peut-être que vous avez raison mais je n’ai pas encore pu tenter ma chance.

Elle commençait presque à être mal à l’aise. Cette sensation était plus qu’étrange. Comment pouvait-on être mal à l’aise de se sentir bien ? C’était le ressenti de Kate à ce moment-là. Le jeune homme la faisait se sentir différente de d’habitude et ces sensations nouvelles la mettaient mal à l’aise. Elle baissa les yeux sur ses genoux et murmura :

Donc vous écoutez de la musique en permanence pour vous couper des bruits du monde ?

Puis une pensée traversa son esprit, telle une révélation. Enfin, il s’agissait plutôt d’une question qui intriguait particulièrement la jeune femme. Elle avait cette sensation qu’il en savait bien plus sur elle qu’elle n’en savait sur lui en dehors de ses habitudes de consommation.

Comment connaissiez-vous mon nom si vous faites en sorte de ne pas entendre ce qu’il se passe ?
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Henry Watford
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyLun 26 Mar - 0:50

J'essaye de lui faire voir la vie comme je la vois, avec les souffrances et les coups qu'on prend, les douleurs et les horreurs. Pourtant il faut regarder aussi le bon côté, les bonnes choses qui se passent autour de nous pour se rendre compte du bonheur qu'on vit au quotidien. Le bonheur c'est un peu comme de se lever le matin, on peut être en pleine forme sans s'en rendre compte et passer une journée superbe. Le lendemain on se lève, on est fatigué et on se souvent de la veille en se demandant comment on faisait pour avoir tant d'énergie. C'est un peu ça la vraie tristesse du bonheur, c'est qu'on ne peut s'en rendre compte qu'une fois perdue si on ne prend pas vraiment le temps de le regarder, de le chercher. Par exemple cet instant avec Kate, il est stressant, je ne suis pas très à mon aise, j'ai peur de dire quelque chose qui la ferait partir, j'ai peur de ne pas lui plaire et pourtant c'est aussi là le bonheur. Je discute avec la jeune femme avec qui j'ai envie de discuter depuis bien trois mois sans jamais avoir osé. Aussi nerveux que je sois, je suis aussi heureux et je le réalise. Si je n'avais pas perdu Sarah, je ne m'en rendrai peut-être pas aussi bien compte mais maintenant je savais voir le bonheur autour de moi, quand je le vivais et plus seulement après.

« Cette discussion par exemple. Je suis nerveux et j'ai un peu peur parce que je n'ai pas l'habitude de parler ainsi avec une femme que je ne connais pas. Pourtant demain j'y repenserai en souriant, bienheureux. C'est ça le bonheur, ces petits moments qu'on oublie de voir. »

Oh bon sang, je suis en train de faire mon super tombeur maintenant, je n'ai vraiment pas vu ça venir. J'aurai aussi pu lui dire que son joli petit sourire, ses jolis yeux ou son corps parfait sont aussi des petits bonheurs de mon quotidien mais je n'irai pas jusque là. Je suis bien trop pudique et timide pour lui dire cela. Je suis déjà à mon aise uniquement parce que la jeune femme n'axe pas la discussion sur elle ou sur moi. Nous parlons plus de choses générales comme par exemple mon roman ou le bonheur. En définitive cela me convient mieux encore que tout autre sujet. Quoi que ça ne m'aurait pas dérangé que nous parlions d'avantage d'elle, ces mots échangés me donnaient envie d'en savoir plus. Je voulais en apprendre d'avantage sur celle qui était à l'origine de mon personnage principal et de mon premier best-seller. Elle avait inspiré plus qu'un simple personnage. C'est tout un univers, des lieux et des technologies qui étaient nés sous ma plume. Je fais tout pour ne pas la brusquer, d'autant que je devinais à ses mots que la vie l'avait heurtée elle aussi, je ne savais pas comment mais ça m'encourageait à demeurer plus vigilant encore dans mon attitude. Je n'aurai pas été du genre à la brusquer de toute façon mais là je savais qu'elle cachait une véritable fragilité derrière cette assurance qu'elle montre habituellement quand elle éconduit ses prétendants. Alors je lui donne mon numéro, sans attendre le sien en retour, elle prendra sa décision quand elle le voudra. Ou elle ne la prendra pas et tant pis pour moi.

Je m'installe près d'elle, pas trop toutefois, trouvant très agréable le contact de sa peau contre la mienne quand elle prend l'oreillette dans ma main. Elle semble aussi mal à l'aise que moi et un bref instant j'ai l'impression que nous sommes deux enfants, une image amusante quand je repense à combien elle m'impressionne.

« Peut-être que vous n'avez tout simplement pas trouvé la bonne personne pour l'instant. »

Je hausse les épaules, allégeant énormément les paroles qu'elle venait d'avoir, les rendant moins tristes. Après tout j'étais là à discuter avec elle après deux années de perdition et trois mois à vouloir lui parler sans jamais trouver le courage de le faire. Ce soir était un soir comme un autre et pourtant nous discutions, j'ignore ce qui s'est passé mais c'est arrivé et je ne regrette pas un instant cette témérité soudaine.

« Pour me couper de ses bruits et parfois pour m'en couper totalement, quand j'ai envie d'être seul même dans un endroit où il y a du monde. »

Sa question suivante a une réponse extrêmement simple que je lui avais déjà donné. Je souris en répondant très simplement.

« Je lis sur les lèvres, un de vos collègues répète sans cesse votre prénom quand il vous parle. Je pense d'ailleurs que vous lui plaisez. »

Ou alors il essayait de lui vendre quelque chose et répétait de nombreuses fois son nom dans un but de flatter son ego pour lui vendre je ne sais quoi.

« En fait ça fait deux ans que je n'ai plus entendu la voix de personne. Ca faisait deux ans que je n'avais plus envie d'entendre une voix. Je suis content d'entendre la vôtre, vous avez une très belle voix. »

D'un petit mouvement de mon pouce je coupe la musique, c'est la première fois depuis bien longtemps que j'entends à nouveau ce son particulier, le silence.

« Kate, je … vous ne comprendrez pas et je … je vous expliquerai peut-être un jour mais … merci … merci beaucoup. »
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyLun 26 Mar - 14:36

Henry lui avoua être nerveux et craintif. Pourtant rien dans son attitude ne laissait paraitre. La brune avait l’étrange sensation que les rôles s’étaient inversés depuis le début de leur conversation. Elle habituellement plutôt à l’aise avec les autres était de plus en plus gênée par l’attitude du jeune homme à son égard. Elle ne comprenait pas en quoi il n’avait pas l’habitude de parler avec une femme. Il n’y avait pas besoin de s’exprimer autrement qu’avec quelqu’un d’autre après tout. Et puis, il s’en sortait très bien, il lui faisait un peu penser à elle-même. Naturel, le beau brun semblait jouer la carte de l’honnêteté ce que la barmaid appréciait particulièrement. Même s’il y avait une chose qu’elle ne comprenait pas : Henry semblait apprécier cet instant mais qu’est-ce qui avait fait qu’il s’était décidé à lui parler ? Avait-il eu une révélation ce soir ou n’avait-il tout simplement pas osé avant ? La jeune femme se posait de plus en plus de questions. Habituellement, sans trop chercher, elle refusait les invitations très facilement et sans trop froisser la personne qui lui faisait face. Mais lui avait ce truc, cette étincelle dans le regard, cette attitude timide, cette façon agréable de se conduire.

Pourquoi avez-vous décidé de me parler ce soir ? Ce n’est pas que cela me dérange, bien au contraire. Mais vous venez ici depuis un certain temps déjà, je dirais bien plusieurs semaines si ce n’est plusieurs mois et je ne crois pas avoir réellement discuté avec vous avant ce soir.

La curiosité est un vilain défaut mais également une immense qualité. Comme tout outil, son impact dépend de l’utilisation faite par son utilisateur. En l’occurrence, Kate avait encore beaucoup à apprendre. Sa franchise la poussait souvent à mettre les deux pieds dans le plat. Et une fois la chose faite, on ne pouvait que s’excuser et regretter son agissement. Même si elle ne pensait jamais à mal dans ses actes, il était tellement facile de vexer ou blesser quelqu’un par l’usage des mots. D’un autre côté, il était impossible d’aider ou de soutenir quelqu’un sans savoir de quoi il s’agissait. La jeune femme n’était pas habituée à ce genre de comportement. Les clients du bar n’étaient pas des anges, ils étaient crus, parfois brusques. Evidemment ses anciens clients étaient encore pires. Les gens de son monde n’étaient pas comme Henry. Le garçon inspirait l’innocence même pour la brune. Entre son regard pétillant, son visage d’ange et ses manières, il était difficile de se méfier de lui. Mais Kate savait que les apparences pouvaient être trompeuses et que sa mère ne lui pardonnerait jamais de faire confiance à la première personne venue. Pour autant, son instinct la poussait à accepter de le revoir, c’était une envie profonde, presque un besoin maladif. Alors qu’il est proche d’elle, le beau brun lui dit qu’elle n’a peut-être tout simplement pas encore trouvé la bonne personne. Peut-être a-t-il raison mais peut-être aussi qu’elle ne mérite pas de rencontrer une telle personne. Après tout, une personne aussi délicate, gentille, tendre ne serait-elle pas entachée par le passé de la jeune femme.

Henry poursuit la conversation en répondant à ses interrogations sans jamais s’offusquer. Son hyper-sensitivité de l’ouïe devait être un sacré problème au quotidien. Elle l’avait toujours vu avec ses oreillettes mais peut-être que pour lui cela était normal, peut-être qu’il les portait en permanence après tout. La brune supposait que son problème ne se déclenchait pas uniquement à certains moments. Il lui précisa donc user de cela pour s’isoler et s’évader. Si son métier ne nécessitait pas de discuter avec les clients, Kate aurait pu aimer opter pour des écouteurs et de la musique dans ses oreilles à longueur de journée. Dès qu’elle se déplaçait à pied ou qu’elle faisait le ménage à l’appartement, elle avait systématiquement de la musique dans les oreilles. Cela la détendait et lui permettait de penser à autre chose afin de faire passer le temps plus vite. Elle sortit de ses pensées pour écouter Henry lui dire qu’il avait lu son prénom sur les lèvres de son collègue. Elle fut surprise du fait que le garçon pensait que son collègue s’intéressait à elle. Ce dernier n’avait jamais fait d’allusion du genre et même si la brunette était habituée à plaire aux hommes, parfois pour son plus grand malheur, il n’avait laissé aucun élément confirmer ce que le beau brun lui disait.

Qu’est-ce qui vous fait dire que je pourrais plaire à mon collègue ?

Et surtout, à quel point les observait-il pour juger de cela ? La jeune femme supposait que lorsqu’on passait son temps seul, on finissait forcément par observer et analyser ce qu’il se passait autour de soi, sans que personne ne s’en aperçoive. Pourtant, il y avait du monde à regarder dans un bar mais elle commençait à se demander s’il ne l’observait pas elle plus que les autres. Henry poursuivit en expliquant qu’il avait fait en sorte de ne plus entendre aucune voix au cours des deux dernières années. Son problème était-il né à cette époque ? Le fait qu’il n’avait pas envie d’entendre qui que ce soit donnait plus l’impression à la brune qu’il y avait eu un facteur extérieur mais lequel ? Il n’avait au départ pas voulu parler de ses oreillettes puis il était revenu sur le sujet de lui-même. A priori, il s’agissait d’un sujet sensible. Même si Kate brûlait d’envie d’en savoir plus à ce sujet, il serait mal vu de forcer les choses sachant qu’elle-même ferait en sorte d’esquiver certaines questions même basiques comme : D’où viens-tu ? Le mensonge était un poison dans les relations aux autres, il restait cependant nécessaire dans certaines circonstances. Il aimait sa voix et bizarrement, ça lui faisait plaisir. Certes, plaire sur un point où il n’a pas eu d’éléments de comparaison durant les deux dernières années n’était pas compliqué. Mais sa voix et ses mots lui faisaient plaisir. Elle lui adressa un petit sourire, à moitié gênée par le compliment. Mais elle ne pensait pas que la suite pourrait la mettre encore plus mal à l’aise. Il coupa alors la musique avant de lui confirmait indirectement ne pas tout lui dire mais il lui disait tout simplement merci. Mais pour quelle raison la remerciait-il ?

Je reconnais que je ne comprends pas tout …

Perdue, le mot était réellement faible pour décrire le ressenti de Kate. Elle n’avait eu à faire qu’à des hommes qui parlaient de banalités uniquement pour bercer d’illusions leur proie. Mais lui, en plus de s’être confié, était honnête jusqu’au bout. En soit, le fait qu’il ne lui dise pas tout maintenant était compréhensible. Il était probablement qu’elle-même n’aurait pas dit la moitié de ce qu’il lui a confié ce soir. La brune était partagée entre cette envie dévorante d’en savoir plus et cette peur effroyable qu’elle était souillée définitivement et qu’elle ne pouvait faire porter ce fardeau à une autre personne. Elle le regarda de nouveau dans les yeux cherchant un indice qui pourrait l’aider au fond de ses prunelles chocolat.
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Henry Watford
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyLun 26 Mar - 15:50

La question posée par la brune est la question qui valait le plus d'argent mais c'était aussi celle à laquelle je n'avais pas de réponse à apporter. Pourquoi ce soir, qu'est-ce qui était différent ? Avais-je simplement eu une envie différente des autres soirs ? Un soupçon de courage que je n'aurai pas eu auparavant ? Je hoche pourtant la tête quand elle dit que je lui donne le sentiment de devenir depuis un bon bout de temps, elle a entièrement raison, ça fait déjà plusieurs mois que je viens. Sans jamais avoir plus parlé avec elle que quelques mots. Je réfléchis un peu, je refile le déroulement de la soirée dans ma tête mais sans trouver à quel moment les choses avaient été différentes. Je souris, un peu gêné de ne pas avoir de réponse claire à lui apporter.

« Je ne sais pas. J'aimerai vraiment avoir une réponse parce que je me le demande moi aussi. Peut-être que j'ai eu ce soupçon de courage qui me manquait ou que mon cocktail était un peu plus fort que d'habitude. Vous êtes observatrice aussi, ça fait trois mois que je viens ici et c'est la première fois que je vous parle. Je dirai que c'est la première fois que mes phrases sont faites avec sujet, verbe et complément aussi. »

Je n'étais jamais tombé aussi bas que le monosyllabe mais je n'avais jamais été un grand bavard avec elle. J'ai de plus en plus le sentiment qu'elle n'a aucune idée de l'effet qu'elle a sur les hommes autour d'elle, de cette beauté qui est la sienne. Elle a une sorte d'innocence ou de candeur quand à combien elle est belle ou peut-être ne veut-elle pas voir l'effet qu'elle peut produire. Elle vient prendre son tour et les regards convergent vers elle, elle sert une table masculine et tous les regards la suivent quand elle s'éloigne. Je pensais qu'elle en était consciente, ce n'est pas un hasard si tant d'hommes s'intéressent à elle et tentent de la séduire, n'avait-elle vraiment jamais compris l'effet qu'elle produit ? Un peu comme une lampe avec les papillons. Sa remarque sur son collègue en est bel et bien la preuve, elle n'a pas réalisé combien il s'intéressait à elle. Même si son attirance semblait purement physique, ou je voulais qu'elle le soit, mais elle sautait aux yeux de façon plus qu'évidente.

« Quand il vous parle, il répète beaucoup votre prénom, c'est une façon de flatter l'ego, de faire sentir valorisé et ainsi de marquer des points dans l'esprit d'une personne. Il y a quelques semaines il a tenté l'inverse, il a eu quelques critiques sur vos cheveux en désordre, une tâche imaginaire sur votre débardeur. Ainsi en ayant ces petites remarques il voulait vous faire souvenir de tous ces compliments qu'il a toujours eu. C'est une technique de PNL, un de mes personnages dans mon roman joue de ces techniques pour obtenir ce qu'il veut. »

Je sais qu'en parlant ainsi d'elle et de ce que j'avais observé dans son quotidien, je risquais de sembler l'observer régulièrement, elle n'aurait pas totalement tort. Je n'y avais pas passé tout mon temps mais c'est vrai qu'ayant été la source principale de mon inspiration, j'avais passé du temps à la regarder.

« Et puis il y a ces choses évidents que vous ne voyez pas mais qui envoûtent les hommes. Ce n'est pas un hasard si tant de clients essayent d'obtenir un rendez-vous. D'abord vous êtes jolie, ça je l'ai déjà dit, avec un beau regard et de belles lèvres, j'aime beaucoup les lire. Vous avez toujours le sourire, même en éconduisant les prétendants et vous écoutez vraiment les autres, pas juste distraitement avec la tête ailleurs. Ca fait beaucoup de choses à apprécier chez une seule personne. »

Ca explique aussi pourquoi j'avais mis tellement de temps à lui parler ou plutôt pourquoi j'avais toujours hésité à le faire et venir lui parler. Elle semblait tout simplement beaucoup trop bien pour moi. Pourtant sa façon de ne pas me demander pourquoi je la remercie est une autre chose que j'apprécie vraiment beaucoup.

« Je sais, je suis désolé de ne pas vous expliquer, c'est juste que … »

Mon regard se fait tendre et amical dans le sien, un sourire chaleureux sur les lèvres.

« Vous faites plus de bien et distribuez plus de bonheur autour de vous que vous en avez conscience. »
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Kate Ward
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyLun 26 Mar - 18:56

Le jeune homme était de toute évidence autant dans le flou que la barmaid. Ce dernier continuait de se décrédibiliser en sa présence. A croire qu’il ne se trouvait pas assez bien et que seul le fruit du hasard les avait mené jusqu’ici. Mais il était vrai qu’à part « bonjour », « s’il vous plait », « merci » et « au revoir », le beau brun ne lui avait jamais dit grand-chose. Pourtant Kate faisait facilement parler ses clients en règle générale. A croire parfois qu’elle avait une étiquette « à votre écoute » sur le front. Dans tous les cas, ses propos lui confirmaient qu’il voulait déjà lui parler avant, il n’avait pas eu de révélation ce soir. Henry lui expliqua l’analyse qu’il avait faite de son collègue. Est-ce que ce dernier l’avait inspiré pour l’un de ses personnages ? Vu sa remarque, le rapprochement était plausible surtout qu’il avait précisé plus tôt qu’il s’inspirait des gens de son entourage au sens large.

Vous aurait-il servi pour votre personnage ? Vous disiez tout à l’heure vous être inspiré de personnes de votre entourage.

Kate ne décollait pas son regard des prunelles de son interlocuteur. Elle était curieuse de savoir si des personnes qu’elle côtoyait également avaient pu l’inspirer. La brune trouverait ça marrant que des clients de ce bar ou des barmans l’aient inspiré rien qu’un petit peu pour un personnage qui est aujourd’hui mondialement connu comme son livre. Lorsqu’il reprit la parole, elle rata un battement de cœur. Envoûter ? Etait-il sérieux dans ses paroles ? La jeune femme savait avoir un physique avantageux, sa réussite dans son précédent métier en était malheureusement la preuve. Plus Henry poursuivait sa réplique et plus elle aurait aimé se faire toute petite au fond de son siège. Tout ce qu’elle désirait aujourd’hui c’était avoir la paix. Enfin, la barmaid devait bien avouer qu’elle ferait bien une exception pour le jeune homme qui semblait assez surprenant et passionnant. Elle finit par baisser le regard tout en s’adossant au fond de sa chaise. Elle n’était pas franchement à l’aise devant tant de compliments.

Les apparences sont parfois trompeuses vous savez …

Non, Kate ne voulait pas jouer les méchantes. Elle souhaitait seulement être réaliste. A écouter les paroles du beau brun, elle pourrait presque être considéré comme parfaite. Mais elle ne l’était pas, personne ne l’était. La perfection n’était après tout pas de ce monde, ni hier, ni aujourd’hui, ni jamais … Elle ne voit même pas ni son regard, ni son sourire lorsqu’Henry finit de prendre la parole. La brune se sent juste de plus en plus perdue. Elle aimerait croire qu’elle peut changer les choses, qu’elle peut aider les autres, qu’elle est quelqu’un de bien. Mais au fond d’elle, il y a un vide. Seule Fallon l’empêche de se faire absorber par ce vide qu’a laissé son vécu, son passé dans son être et dans sa chair. La jeune femme repensa au petit contact qu’ils avaient eu peu de temps auparavant. Elle avait été surprise par la douceur du geste. Après tout, la barmaid n’avait jamais connu cela, un homme gentil, tendre, doux avec elle. Elle n’avait eu aucune relation de ce genre, ni amical, ni plus … A quoi bon faire du bien aux autres si l’on ne s’en rend pas compte et si cela nous apporte donc rien, même pas une petite satisfaction personnelle ? Le sujet devenait sensible et Kate n’était pas à l’aise avec ce dernier.

Pourquoi me dites-vous tout cela ?

C’est vrai, qu’avait-il à y gagner ? Techniquement, elle avait déjà dit « oui » au fait de le revoir dans un autre lieu, chose qu’elle n’avait fait avec personne depuis sa libération il y a six ans déjà. Même si le fait de se voir en dehors de ce bar ne signifiait pas qu’ils finiraient au lit, il avait déjà plus de chances que les autres comme il disait. Kate n’était pas persuadée qu’il recherchait juste du sexe. Elle serait réellement surprise s’il s’avérait que c’était le cas. Mais que pouvait-il tirer de tout cela ? De l’inspiration pour son livre peut-être mais la jeune femme n’était pas convaincue non plus. Elle n’arrivait pas à le dissocier de la première image qu’elle s’était faite de lui : un ange, un homme totalement innocent qui ne cherchait qu’une personne sympathique pour partager certains moments. Mais si elle avait vu juste, la brune ne pourrait jamais être cette personne. Elle était déjà trop souillée par son passé pour oser ternir un être aussi doux.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyLun 26 Mar - 19:29

La question de la jeune femme est plutôt amusante. La vraie question aurait plutôt été de savoir qui n'a pas servi à créer un personnage dans mon roman ? Presque toutes les personnes passées dans ce bar au cours des trois derniers mois ont apporté quelque chose à un personnage. Certains moins que d'autres et certains beaucoup plus mais la vie est faite comme ça. On nous dira ce qu'on voudra mais nous ne sommes pas tous égaux. Certains ont une aise naturelle pour parler aux inconnus, pour les aborder, moi je suis à l'aise avec un clavier sous les doigts. La vie est ainsi faite de toutes ces disparités, toutes ces différences et ceux sont ces différences qui me donnent envie d'écrire, qui m'inspirent. Un monde où tout le monde serait identique deviendrait bien vite très ennuyeux et sans intérêt d'aucune sorte alors que ce monde où personne ne ressemble, ça fait sa force, ça fait sa richesse. Une bonne idée pour moi, selon mes critères et mon vécu peut être une très mauvaise idée pour une autre personne avec une vie et un vécu différent.

« Beaucoup de personnes ont servi à créer et peaufiner des personnages, par leurs attitudes, leurs particularités physiques, leurs gestes ou même le choix de leurs mots. »

Je disais cela tout en la regardant dans les yeux, dans un de ces rares moments où je parviens à le faire parce que je ne parle pas de moi ou d'un sujet qui me met mal à l'aise. Quand elle réalisera le rôle qu'elle a dans mon roman, dans l'histoire que j'ai inventé, je suis curieuse de connaître sa réaction. Je serai là pour le voir en plus et ça sera … du bonheur ? Pas sûr, si elle n'appréciait pas d'être ainsi devenue l'héroïne d'un roman ? Etait-il trop tard pour lui proposer un autre roman que je n'aurai pas écris ? Dont elle ne serait pas la protagoniste ? Bien entendu la ressemblance entre Christina et Kate s'arrête au physique … plus quelques gestes inconscients qu'elle peut avoir parfois mais autrement, la comparaison s'arrête là. Pourtant les deux jeunes femmes semblent partager un point commun que je découvre à la charmante barmaid. Toutes deux ont bien du mal à accepter les compliments. C'est vrai, j'y suis allé fort avec Kate mais je voulais être franc et honnête autant que je le pouvais avec elle.

« Vous avez raison, elles peuvent l'être mais même alors, est-ce que cela doit changer quelque chose dans la façon dont je vous vois ? Nous avons tous un passé, certains plus lourds que d'autres et je ne doute pas que vous aussi, comme je ne doute pas que vous aillez des défauts. Accepter ce passé que vous pouvez avoir et vous apprécier malgré vos défauts, c'est ça qui fait les vrais amis. Sauf bien sûr si vous êtes une sociopathe cannibale à tendance buveuse de sang, là je crois que je n'arriverai pas à fermer les yeux sur votre passé. »

Je lui souris doucement, conscient que cette discussion dérivait dangereusement vers une question à laquelle je pourrai ne pas vouloir répondre : qu'est-ce que je traine derrière moi ? Par chance ce n'est pas la question suivante de la barmaid. Cependant cette question ne me détend pas d'avantage, la réponse n'est pas franchement évidente. Enfin dans ma tête elle est très claire, je voulais juste faire preuve d'honnêteté envers elle mais dire à une jolie jeune femme qu'elle est jolie c'est déjà de la drague, non ? Craignait-elle que tout ce que je veuille soit de passer un moment en corps à corps avec elle ? Donnais-je vraiment cette image pile en cet instant ? Si c'est le cas alors là, c'est très fort, je ne l'ai pas vu venir.

« Voilà sans doute pourquoi j'avais peur de vous parler. »

Je souris en secouant un peu la tête, gêné et amusé à la fois.

« Dites à quelqu'un que c'est un idiot, gros et moche, on pensera simplement que vous dites ce que vous avez sur le cœur sans vraie raison. En revanche dites à une jolie femme qu'elle est jolie avec un beau sourire et de suite vous devez vouloir quelque chose. »

Nous sommes tous intéressés, certains le manifestent plus que d'autres. Je pouvais comprendre les doutes émis par la barmaid.

« Si ce que vous vouliez savoir c'est que vous me plaisez alors oui, c'est bien le cas, vous me plaisez. Et c'est pour cette raison que j'ai envie d'en savoir plus sur vous, de vous découvrir avec vos qualités mais aussi vos défauts, ce que vous aimez et ce que vous n'aimez pas. »

Je ne souris plus vraiment, le regard porté sur ses lèvres pour éviter ses yeux, une petite moue sur le visage. Ce que je venais de dire était honnête et sincère mais je sais aussi que c'est basiquement ce que devait lui dire la totalité des dragueurs qui l'abordaient. Tant pis, je préférais l'honnêteté à la flatterie ou aux mensonges.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire EmptyLun 26 Mar - 21:26

Le temps passait et la brune buvait toutes les paroles du jeune homme. Elle était en train de réaliser que c’était le premier moment où elle avait réussi à ne pas penser à l’absence de Fallon pendant plusieurs minutes. Sa question avait été stupide. Elle aurait dû se douter qu’un personnage n’était jamais inspiré d’une seule personne. Cela devait être trop limitatif et puis il fallait sacrément connaître la personne en question : son passé, sa vie actuelle, sa façon de penser, d’agir, … Plus le temps passé et plus elle avait l’impression qu’il lisait en elle comme dans un livre ouvert. Et ça, le fait que quelqu’un puisse connaître la vérité l’effrayait au plus haut point. Peu importait ce qu’il pouvait dire à ce sujet, son passé à elle était lourd. Non, elle n’avait jamais tué qui que ce soit, pas encore tout du moins. Mais la façon dont on l’avait manipulé, utilisé et abusé lui donnait aujourd’hui envie de prendre sa revanche en préservant d’autres qu’elle-même. Fallon jurait toujours en son humanité que la jeune femme se devait de garder, d’entretenir et d’utiliser pour vivre sa vie en tant qu’humaine et non en tant que tueuse à gage. Mais la vivre pleinement voulait-il dire la vivre auprès d’Henry ou d’une personne similaire, qui aurait un bon fond, des intentions louables et un attrait certain pour sa personne toute entière ? Kate se refusait de gâcher la vie d’un autre, d’entacher sa dignité juste par sa présence. Avoir de vrais amis ? Elle avait Fallon, celle qui l’avait sauvé, accepté comme sa fille sans rien demander en retour. L’africaine lui avait tout offert. Mais elle voyait à quel point ses choix impactaient la vie de sa mère adoptive. Cette dernière en avait fait le choix et malgré cela, la brune faisait tout pour lui alléger ce fardeau. Pouvait-elle l’imposer à quelqu’un d’autre ? Elle échappa un bref rire à la dernière remarque de son interlocuteur. Son regard restait rivé sur ses mains qui se trituraient l’une l’autre posées sur ses cuisses.

Non je ne suis rien de tout cela. Il est facile de dire que tout peut-être accepté sauf cela mais il est beaucoup moins aisé de continuer dans cette voie une fois la vérité révélée ne pensez-vous pas ? Chaque vérité apporte son lot de difficultés et de désolations après tout … Le poids de notre passé impactera notre existence jusqu’à notre disparition et l’accepter déjà soi-même ne permet pas forcément d’alléger tout cela, alors une personne extérieure …

Sa voix était comme un baume qui pansait ses blessures. Henry ne semblait pas naïf. Bien au contraire, il semblait parler en connaissance de cause c’est pourquoi la jeune femme ajouta tout bas, afin d’éviter qu’il ne prenne mal quelque chose dont ce n’était pas le but au départ :

Vous semblez avoir un passé assez lourd également vu vos paroles …

Lorsqu’elle entendit ses paroles suivantes, la brune ne put s’empêcher de relever la tête pour plonger ses yeux verts intenses au fond du regard d’Henry. Elle était légèrement paniquée par sa réaction. A aucun moment Kate n’avait dit cela en pensant à lui. Bien au contraire, il semblait être une des rares exceptions et sa façon de lui répondre lui confirmait un peu son interprétation du garçon. A chaque remarque qu’il faisait, elle avait un frisson en bas du dos. Elle aussi elle souhaitait en savoir plus sur ce charmant écrivain. Par réflexe, elle se mordilla la lèvre inférieure. Intérieurement elle jurait de sa propre connerie. La barmaid baissa de nouveau le regard, pourquoi rencontrait-elle un beau brun gentil et attentionné au moment où ses carrières dans la PTS et en tant que tueuse à gage allaient commencer ?

Je ne voulais pas que vous le preniez ainsi désolée. Je ne pense pas que vous soyez de ce genre-là à vrai dire …

La jeune femme ne pouvait pas aller plus loin. Il en était à leur première conversation et Henry venait de clairement lui dire qu’elle l’intéressait et qu’il voulait en savoir plus. Mais il voulait en savoir plus jusqu’où. Même si de toute évidence, son passé n’était pas tout rose, le beau brun ne méritait certainement pas d’être souillé par une catin. Mais peut-être qu’elle pourrait l’attirer sur une simple relation amicale.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire   [Livre I - Terminé] La gaucherie vient de l'inexpérience, la timidité souvent du désir de plaire Empty

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