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 Kajsa ♦ No one will hear
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MessageSujet: Kajsa ♦ No one will hear   Kajsa ♦ No one will hear EmptyDim 18 Fév - 18:07

Kajsa Linn Nyström

Kajsa Linn Nyström

No gods will hear...




Date de Naissance 9 mars 2014
Ville et Pays de Naissance Lund, Suède
Groupe Lost & Damned
Statut d'Etat Civil Célibataire
Métier officiel Propriétaire du Seven Keys, simple bar/boîte au rez de chaussée et club de strip tease au sous sol.
Orientation Bisexuelle
Penchant Plutot mauvaise
Alias aucun
Métier officieux héberge plus ou moins les activités d'un gang d'anciens fantômes
Crimes déjà commis Un certain nombre. Couverts par la guerre.
Est-ce que vous êtes déjà recherché? Non
Avatar Simone simons
Crédit Rhumanesque


Fermée ♠️ Instable ♦️ Brisée ♣️ Accro à ses médocs ♥️ Féroce • Cruelle  ♠️ Fidèle ♦️ Sadique

2014

Naissance à Lund, Suède, dans une famille de classe moyenne. Elle est fille unique.

2027

Ses parents l'envoient en "vacances" plusieurs mois chez ses grands parents non loin de Göteborg, ils ont en fait choppé la grippe et veulent mourir sans la contaminer. Lorsqu'elle l'apprend, elle rêve d'être celle qui inventera le remède et décide donc faire de la médecine.

2032

Elle tente d'entrer dans l'école de médecine d'europolis mais échoue. Sur un coup de tête, du fait de la propagande lui disant qu'elle y sera utile et pour rechercher des sensations fortes, elle s'engage dans l'armée. Elle fait partie des premières vagues de volontaires et des plus jeunes.

2035

Son baptême de feu, en Afrique. Les sensations fortes, elle les a. Les horreurs qui vont avec aussi. Elle découvre aussi une brutalité inconnue au fond d'elle, à la fois effrayante et bienvenue. Elle l'embrasse, embrasse sa soif de sang, tout en conservant sa froideur naturelle.

2040

Réputation de sociopathe déjà bien formée, elle est rapatriée en europe pour intégrer le bataillon spécial chargé des "fantômes" Efficace, obéissante, ne posant pas trop de questions, elle trempe dans toutes les affaires sales de l'Union sans que cela ne lui pose de sérieux problème. Au départ, en tout cas..

2044

Evacuée avec toute l'équipe suite à la fin de l'opération "Gotterdämerung", elle reste deux mois sous haute surveillance jusqu'à ce qu'on la juge apte à se débrouiller par elle même. Jugement bien hâtif : elle échoue purement et simplement à retrouver une vie normale. Grâce à quelques contacts pas très reluisants, elle remet sur pied un vieux bar abandonné pendant la guerre, dont l'arrière salle sert de club de strip tease. Plus que ça, ce sont les substances illicites qui y circulent qui animent le lieu. Une grande liberté donnée à une petite branche de la pègre qu'elle connaissait bien contre un petit pourcentage des recettes qu'elle récupérait pour se fournir ses calmants.

2047

Elle est inquiétée lorsque le barons de la pègre avec l'aide duquel elle avait monté son affaire est démasqué par Vampyr, mais le scandale Brendt et la chute du gouvernement qui suivent lui permettent finalement de passer sous les radars en continuant son affaire en solo, débarrassée de son ancien "allié", dont la branche a été détruite.



Derrière l'écran

Derrière l'écran

Salut ! Moi c'est Valentine mais appelez moi Ash. J'ai connu le forum via un être vil que je n'ai pas besoin de nommer What a Face et je pense que il roxe du poney !.
Sur une échelle de présence de 1 à 7, je pense être présent(e) 5/7.


Dernière édition par Kajsa Linn Nyström le Mar 20 Fév - 21:43, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Kajsa ♦ No one will hear   Kajsa ♦ No one will hear EmptyDim 18 Fév - 18:07

Kajsa Linn Nyström

Kajsa Linn Nyström

... No gods, no fear







« My soul to hell for company. »



Chair à vif. Le sang, le sang. Rouge. Gluant. Chaud, brûlant. Étouffant. Partout. Par le nez, par la bouche, par les yeux, entre les ongles, entre les dents, les dents d'un émail couleur rubis râpeux. Des bulles rosées sous des suffocations saccadées, sursauts de volonté, cris étouffés.

C'est bon. C'est salvateur.

Ca fait mal.

De plus en plus.

C'est trop, c'est trop, trop...

« Tout va bien. »

Main glaciale sur peau bouillonnante. Mon corps tressaute, mon buste se redresse tout seul, chassant la main qui se voulait réconfortante. Du rouge, nulle part. Mais des nuances de gris. Du blanc. Un infirmier. Il me semble. Je crois. Je crois qu'il parle, aussi. Mes yeux distinguent des lèvre qui bougent et mes oreilles captent un son. Un son pas assez percutant pour que je l'écoute vraiment. Je me contente de respirer. D'inspirer et expirer le plus calmement possible, alors que je différencie le rêve de la réalité. Que je me souviens d'où je suis. Un hôpital, oui, c'est ça. Plus ou moins. Plutôt un centre de réhabilitation ou quelque chose dans le genre.

Les lèvres ont arrêté de bouger et le flux discontinu de sons d'envahir mes oreilles. A la place, je sens un regard interrogateur. Il attend une réponse. Ma tête esquisse machinalement un mouvement de bas en haut, signe d'acquiescement. Il me tend un verre d'eau avant de me laisser, me disant encore quelque chose avant de partir. Hésitante, les mains tremblantes, je trempe le bout de mes lèvres dans la substance froide, transparente, avant de la laisser inonder mon gosier. Je repose le verre à côté de moi, me rallonge doucement en gardant les yeux ouverts. Ne pas les fermer. Ne pas les fermer...

J'essaye de compter depuis combien de temps je suis ici. Cela doit faire deux semaines, pourtant j'ai l'impression que je n'ai pas quitté ce lit depuis des années. Lit ou table de torture ? Je ne sais guère.

Parfois aussi, je me rappelle ce qu'il s'est passé pour que j'arrive ici. D'autres fois encore, je tente de m'expliquer comment je suis arrivée ici. Ce n'est pas la même chose. La première se réfère à une suite de fait, plutôt récents, plutôt traumatisants. Mais des faits. Quelque chose de plus ou moins logique et ordonné. Quand je me pose l'autre question cependant, je tente de trouver un sens à tout cela. A mon parcours. A mon existence. Il y a t-il seulement une explication logique ? Jusqu'où faudrait il que je remonte pour la trouver ?

Il n'y a plus à avoir peur, maintenant, me dis-je. Plus à avoir peur d'y penser. Plus personne pour m'entendre, plus personne pour me juger. Plus aucun dieu pour me punir ; je les ai déjà tués.


« We leave in our wake what is broken, forgotten and gone »




Tout commence à Lund, jolie ville du sud de la Suède, non loin de Malmö. Tout était tranquille, à ce moment là. Un père, une mère, une petite fille, et même un chat, dans une petite maison achetée à crédit. Tellement cliché qu'y repenser me donne presque envie de vomir. Des métiers basiques, ordinaires, lambdas, encore plus clichés. Ennuyants, déprimants. Lui mécanicien, elle secrétaire dans l'administration publique. C'est comme cela qu'elle l'avait rencontré ; elle avait été muté ici, alors qu'elle avait passé sa vie à la frontière norvégienne, à Åre. Ses parents, sa famille était resté là bas – détail important pour la suite.

Jusqu'à mes treize ans, il ne s'est strictement rien pasé. Rien à signaler. Vie banale et ennuyeuse. Je détestais aller à l'école pour travailler, mais j'y courrais tout de même pour voir mes amies. J'aimais mon chat, je voulais une petite sœur pour jouer avec, j'écoutais de la musique, surtout en volant les vieux Cds de heavy métal de ma mère, et je rêvais d'être actrice.

Oui, vraiment, ça donne envie de vomir.

Est-ce que j'étais déjà un peu comme aujourd'hui ? Est-ce qu'il y avait déjà cette graine de folie malsaine plantée au fond de mon cœur, ce feu dévastateur attendant son étincelle dans mes veines ? Tout était il déjà joué d'avance ? Etais-je damnée dès le départ ?

Peut être.

Peu importe.

Je le suis maintenant. C'est tout ce qui compte.

Lorsque j'y pense, je me souviens des premières nouvelles d'épidémie de grippe. Des rumeurs sur les sites internets et réseaux sociaux, quelques reportages à la télé. On n'y avait prêté strictement aucune attention. Peut être parce qu'on avait un bon système de santé publique, mais surtout parce que ce n'était qu'une info noyée parmi mille autres, et qu'au final, ça ne semblait pas si inquiétant que ça. Mes parents avaient déjà survécu à la grippe H1N1, alors bon, il n'y avait pas de quoi en faire toute une histoire. Ils allaient vite nous trouver un vaccin et en attendant on allait tous bien se laver les mains en sortant des toilettes.

L'hiver de mes treize ans, comme chaque hiver, je suis partie chez mes grands parents maternels. La ville est tout de même l'une des plus grosses stations de ski du pays et on avait un pied à terre dans un petit village en périphérie... J'en profitais comme pas posible. Oui, s'il y a une chose que je suis sûre d'avoir toujours portée avec moi, c'est mon amour pour les sensations fortes. A cet âge, je voulais déjà faire du hors piste.

Je ne me suis donc pas inquiétée quand on m'y a envoyé cet hiver là. Je ne me suis pas non plus plus inquiétée lorsque mes parents ont prolongé mon séjour.

Je ne me suis inquiétée que lorsqu'il était trop tard – lorsqu'ils ont été hospitalisés. Il a fallu encore attendre avant qu'on daigne me dire l'entière vérité : nous avions sous estimé le virus et mes parents en étaient gravement atteints. Peut être aurais-je pu le deviner moi même. Peut être aurais-je même pu deviner la prochaine étape – c'était pourtant l'évidence même. Je devais bien le sentir au fond de moi. Peut être avais-je simplement trop peur. Petite idiote.

Ils sont morts ensemble, dans la même chambre d'hôpital, à des miliers de kilomètres de moi.

Je n'ai pu dire adieu qu'à des cadavres.


« And all the children are insane »




Le plan était donc que j'aille vivre définitivement chez mes grands parents à partir de ce jour. Un plan prévu dès que les médecins avaient annoncé à mes parents qu'ils ne s'en sortiraient sûrement pas. Tout était allé très vite, trop vite pour moi. On m'avait tenu à l'écart de tout, on avait voulu me rendre sourde et aveugle – avec succès. On m'avait menti, trompé, on m'avait enfermé dans le noir le plus profond. Peut être est-ce là que tout a commencé ? Je ne sais pas. En revanche, je me souviens du cocktail explosif du deuil et de la rancœur mêlés. Au beau milieu de mon adolesence, on m'avait enlevé mes parents et j'apprenais la dure leçon que tout mon entourage -  les défunts y compris – m'avaient dupée. Mon cadre de vie si tranquille, ma petite famille si aimante, venait de partir en fumée alors que je me rendais compte dans le même temps que je ne pouvais pas non plus compter sur ceux qu'il restaient : ils faisaient parti du « complot ». Pour mon bien ? Non. On ne cache pas la vérité aux gens pour leur bien. On la leur cache parce qu'on les pense faible, parce qu'on les méprise, et je ne voulais pas qu'on me méprise. J'étais une grande fille, non ? J'avais droit de savoir la vérité, non ? Droit de savoir que mes parents allaient mourir, droit de leur dire au revoir, non ? Si on aime quelqu'un c'est qu'on l'estime, non ? Donc on lui fait confiance, donc on le juge capable d'affronter la vérité ?

Bande d'hypocrites.

Moi qui avait de plus grandi dans un environnement plutôt urbain, je me retrouvais en plus tout à coup coupée de tout, dans un petit village non loin de la frontière norvégienne mais loin de toute grande ville. Loin de la vie. Il n'y avait que ces grands parents qui m'avaient menti et qui, leur regard condescendant posé sur moi avec une lueur de pitié, me juraient qu'ils allaient prendre soin de moi.

J'ai ruminé, je me suis refermée sur moi même. Il m'a fallu du temps avant de me faire de nouveaux amis, d'accepter de m'en faire. Il n'y a eu que mon chat, que j'avais ramené avec moi, avec lequel je me montrais affective. Il a dû entendre et supporter tous mes états d'âmes, le pauvre matou. Je ne rêvais que de partir d'ici, même partir seule, mais fuir dans une grande ville, avec du monde, avec des lumières, de la vie, des voitures qui klaxonnent, des gens qui huent ceux qui traversent au feu rouge... C'était comme si la campagne m'oppressait et me tuer petit à petit, étouffant la flamme de vie crépitant au creux de mon cœur. Je profitais de toutes les occasions pour m'échapper : sorties et voyages scolaires, concerts, rares invitations de mes amis restés à Lund... C'était mes bouffées d'air.

Pour m'accrocher, je m'étais également vite trouvé une résolution : faire de la médecine et découvrir ce foutu remède. Il me fallait un objectif, il me fallait ce quelque chose, même une utopie, qui me pousse à aller en avant, tout le temps, à chaque heure, à chaque minute. Une promesse que, dans quelques années, je me sentirais moins seule et perdue. De toutes mes forces, je me suis convaincue que je serais celle qui sauverai le monde entier de l'infection qui le rongeait. J'ai regardé ma Suède devenir province d'une grande Europe sans avoir aucun avis dessus – je n'en n'ai pas plus aujourd'hui – me concentrant sur mon rêve. J'y pensais si fort que j'ai fini par m'en convaincre, et surtout, par me croire plus douée que je ne l'étais vraiment.

J'ai tenté d'entrer dans les prestigieuses universités de médecine d'Europolis. Un échec en bonne et due forme. Qui a fait mal, oui. Jeune, pleine de vigueur, ne voulant pas réfléchir, ne voulant pas me poser, courant dans tous les sens pour attraper tous les petits moments de vie intense que je trouvais, pour me sentir vibrer, pour sentir que j'existais, il fallait que je trouve instantanément autre chose. En pleine chute, il fallait trouver une échappatoire avant l'atterrissage.

Ce fut l'armée. Sans réel patriotisme, sans arrière pensée non plus ni réflexion poussée, mais pleine d'une étrange motivation qui me fit entrer dans cette voie sans un regret, sans un regard en arrière.

Jamais.

Pas même aujourd'hui.


« Prick your finguer it is done,
The moon has now eclipsed the sun »


Je n'étais pas la personne la plus costaud du monde, mais j'étais, à cette époque, très sportive et endurante. Le résultat des dernières années de ma vie passées sur les pistes de ski et autres réjouissances que les descentes enneigées peuvent offrir. Je courrais beaucoup aussi – j'aimais basiquement toute activité physique qui me permettait d'évacuer le trop plein de tout menaçant de me submerger chaque jour un peu plus. J'ai souffert pendant les entraînements militaires à la dure, oui, j'en ai bavé. Et j'ai aimé ça, presque immédiatement. La discipline ne me posait pas vraiment de problème non plus. Je n'avais pas à être quelqu'un, pas à penser à moi même, je pouvais m'effacer, me fondre dans le moule. C'était d'une simplicité et d'un réconfort effrayant. Si j'avais été croyante, j'aurais sûrement dit que c'était ma destiné ou qu'un quelconque dieu me montrait la voie à suivre. Mais pragmatique et réaliste que j'étais, je me contentais de penser que c'était un coup de chance, que mon coup de tête n'avait pas été si mauvais que cela. J'étais enfin partie de chez moi, j'avais pris mon envol, dans une Europe encore en construction mais déjà ébranlée, à une place où j'allais pouvoir être « utile », quoi que cela puisse bien signifier. Tout allait bien, tout allait si bien. J'avais arrêté de réfléchir. Mon chat ne me manquait même pas ; ma grand mère m'a d'ailleurs appris la nouvelle de sa mort peu après mon départ. Aucune émotion. Trop concentrée dans mon truc.

On a enfin décidé de m'envoyer sur le terrain, au bout d'un certain temps. Le vrai deal. Le sang, la sueur, les larmes, comme disait l'autre. Le feu, surtout. Dans mon cœur, dans mes veines, et tout autour de moi. Impression fulgurante, euphorisante et terrifiante de ne faire qu'un avec la guerre. Arrivée en Afrique, je me laissais embraser. C'est là que ça a commencé.

Mais quoi ?

A l'époque, j'aurais répondu « tout ».

Aujourd'hui, j'aurais plutôt tendance à dire « la fin ».

Peu importe, au final.

Mon unité était chargée de sécuriser un port stratégique sur la côte ivoirienne. Inutile de dire que, le continent s'enfonçant dans la guerre civie jour après jour un peu plus, ce ne fut pas vraiment une mission très "statique". Guindée dans mon uniforme, arme à la main, j'étais pleine d'une adrénaline que je n'avais jamais connue. Ou alors, à doses minimes. Et j'en ai eu besoin, pour me faire respecter des mecs en général dix fois plus costauds que moi en apparence, qui croyaient pouvoir malmener la petite nouvelle toute jolie toute innocente qui débarque juste. Mon cul, oui. Je m'en foutais royalement d'être avec des mecs – je me considérais d'ailleurs plus comme un d'entre eux qu'autre chose. Et il y avait tout de même quelques autres femmes – même si nous restions peu sur le terrain. L'idée d'une créature à vagin égale de la créature à pénis sur le terrain commençait à faire son chemin.

Je n'ai pas vraiment eu de vie durant ces années en Afrique. Je ne me suis éloignée des combats qu'à deux reprises : la première pour quelques jours, alors que mes grands parents approchaient de la fin. Je leur devais quand même cela. Premier retour en Suède depuis mon engagement militaire. Deuxième fois pour une blessure grave au niveau de la hanche, de laquelle je ne me serais pas sortie vivante sans toute la belle technologie médicale développée ces dernières années. J'en garde une belle cicatrice courant sur mon bassin et le haut de ma cuisse droite.

Mais même manquer d'y passer ne put me ralentie. Peut être parce que ce fut surtout face à nos ennemis que l'adrénaline devint une drogue, celle qui m'a maintenue en vie toutes ces années. J'ai découvert ce que c'était de tuer, pour de vrai, de prendre la vie, de voir les corps tomber en une simple pression de la gachette. C'était jouissif. Tellement. Peut être aurais-je dû avoir peur de moi même, peut être aurais-je dû me retenir. L'idée ne m'a même pas effleuré l'esprit. Et aujourd'hui non plus, je ne me retiendrais pour rien au monde.

Je suis ce que je suis. Je ne peux nier le feu qui m'habite, je ne peux nier ne me sentir vivante qu'au plus près de la mort. J'aime cela plus que tout au monde.


« The time has come for bitter things. »


Nouveau tournant, quelques mois à peine après ma promotion au poste de Lieutenant. On me déplace, vulgaire pion que je suis, vers une unité spéciale. On m'en a peu dit au départ, mais j'ai vite compris que l'Union Européenne cherchait à se constituer une unité spéciale de soldats aux scrupules très maigres qui effectueraient la sale besogne à la place de toute le monde. Ca n'a pas été très difficile à comprendre, une fois d'autres types de mon nouveau groupe rencontrés. Ca m'allait. J'avais jamais posé de question, je m'en foutais. Je m'amusais, je risquais ma vie pour me sentir vivante. C'est tout ce qui comptait. Et personne n'est venu me sauver de moi même, non. On n'a fait que me pousser en avant, constamment, et, trop contente d'obéir, j'ai laissé la bête gagner son bras de fer avec l'humaine.

Et non, cela non plus, je ne le regrette toujours pas.

J'ai pu voir l'Asie, la Russie, encore l'Afrique, et plein d'autres coins sympas. Tous pareils. Seule différence : couleur de peau des cadavres. Je n'esssairai même plus de me souvenir de chaque mission, de chaque trafic, de chaque bombe ou de chaque manque de crash d'hélico. Mais il y en a eu, il y en a eu tellement. Moi, j'avais l'impression d'avoir atteint mon plein potentiel. Droguée à la mort, sourire sadique à chaque fois que je devais torturer une pauvre âme, indifférence complète à chaque fois qu'on me demandait une nouvelle fois de me salir les mains au nom de l'union. Pendant les temps libres, entre les missions, je retournais en Suède. A Stockholm, principalement. J'y avais presque une vie. Quelques aventures amoureuses, que je n'ai pas cherché à poursuivre une seule seconde. Tout me semblait si fade à côté de ce que j'avais vécu... J'ai foutu les pieds à Europolis aussi, une ou deux fois. Ca m'a donné envie de rire. Une ville si propre pour une Europe si sale. Je n'irai pas me laver les mains pour eux.

Cela aurait pu durer encore longtemps, sûrement. Très longtemps. J'aurai sûrement fini par rentrer dans le mur à la vitesse de l'éclair, mourir un sourire au lèvres en me sentant plus vivante que jamais.

Peut être cela aurait il été mieux.

Mais vint l'opération « Gotterdämerung ». Norvège. On n'était jamais vraiment intervenu aussi près de mon chez moi, ou du moins ne l'avais-je jamais vraiment ressenti. Là, oui. Peut être la seule fois où je ne me sentais pas complètement à l'aise au début de la mission. Je l'ai caché, un temps. Mais ça a empiré. Pour tout le monde.

Ma tête me fait mal lorsque je tente d'y repenser. Une perceuse me traverse le crâne, ma vision se tâche de sang et d'explosion, mon corps entier veut crier. Mais il y a eu une explosion. Il y a eu la terre eneigée, si blanche soulevée, écartelée, puis réduite en cendres. Il y a eu des cris dans ma tête, des cris encore plus horribles que la perceuse que j'entends en y repensant. Tout est flou, tout est dément. Ce n'est pas racontable.

Ce n'était pas humain.


« Leave you deaf, dumb and blind, because the bad is all that you'll find. »


Seule dans la chambre d'hopital, quelques mois plus tard, c'est une main blanchâtre, squelettique et tremblante qui serre de ses maigres forces un vulgaire drap jetable. Le bras autour de ma tête, rentrée entre mes épaules, l'autre main agripe une touffe de cheveux. Ne pas crier. Ne pas crier. Respirer.

J'arrive à me contrôler.

Cet état dans lequel je suis depuis l'explosion... Je ne sais pas. Je suis folle peut être. Sûrement. Je ne vois pas d'autre explication. On s'occupe de moi. Je ne sais pas où sont ceux qui étaient avec moi, je ne sais même pas si je veux le savoir. Une partie de moi veut mourir. L'autre partie me hurle que je ne mérite même pas cette délivrance, parce que j'ai tué des Dieux. Je le sais. Je le sens. C'est tout.

Me rappeler me fait de moins en moins mal chaque jour, mais les visions d'horreur viennent toujours me retrouver à l'instant où je crois enfin trouver le repos. Les cernes sous mes yeux peuvent en témoigner.

Alors, il ne faut penser à rien. Pas au passé, ni au présent, ni au futur, ni au monde ni à soi même. Je respire, juste. J'attends qu'on vienne me brancher la pompe de morphine. Je sais qu'ils me réduisent es doses, mais je m'y accroche.

Ca fait du bien.

...


Il faudra encore deux semaines avant qu'on me laisse sortir. On m'a aidé à trouver un nouveau logement, puis on m'a lâchée. Je n'étais pas prête à vivre, c'était une évidence. Trop instable. J'ai pensé à me laisser mourir, mais le suicide n'est pas mon genre. Trop lâche. Non... Il fallait tout de même que je me batte un peu. Après l'adrénaline, l'énergie du désespoir. En traînant dans les bas fonds de la ville, il n'a pas été très dur de trouver de retrouver les contacts dans la mafia locale que j'avais pu nouer par le passé. M'ont aidé à monter la combine ; un vieux coin de l'ancienne ville néerlandaise qui n'a pas été très dur à réaménager. Le rez de chaussée sert de bar, le haut, c'est chez moi. Au sous sol, on a réussi à mettre sur les rails un club de strip tease. L'endroit est vite devenu un coin de deals en tout genre ; la petite branche de la mafia avec laquelle j'étais en contact y trouvait son compte, récupérait une petite part de mes bénéfices et me filait mes médocs.

C'était pas très compliqué, pas très passionnant non plus. Je ne savais pas où j'allais, mais je survivais au jour le jour. Je ne me sentais pas la force de voir plus loin que ça.

Les types ont été complètement démasqués et descendus par l'autre super-héros-sauveur-de-l'-humanité masqué, et j'ai eu chaud au cul. Heureusement que toute cette affaire avec le gouvernement et Brendt a suivi - avec le bordel que ça a fait, il n'a pas été dur pour moi de lâcher les types et détruire toutes preuves de notre collaboration. Ca a été juste, toute de même. Mais c'est passé. Je me tiens à côté du chaos aujourd'hui, tout en le regardant avec délice. Mais m'y mêler, non. Toucher une arme, non. J'en rêve parfois, la nuit. Ca me démange. Je sens encore le feu couler dans mes veines, me hurler ma soif de sang. Je ne peux la nier. Il ne faut pas... Il ne faut plus. Je serais incontrôlable.

La folie doit rester en cage - elle me consumera plus lentement.



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Dernière édition par Kajsa Linn Nyström le Dim 25 Fév - 22:01, édité 10 fois
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Jean Raulne
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MessageSujet: Re: Kajsa ♦ No one will hear   Kajsa ♦ No one will hear EmptyDim 18 Fév - 18:12

Bienvenue officiellement, potesse!
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MessageSujet: Re: Kajsa ♦ No one will hear   Kajsa ♦ No one will hear EmptyDim 18 Fév - 18:37

Bienvenue mouahahah What a Face
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MessageSujet: Re: Kajsa ♦ No one will hear   Kajsa ♦ No one will hear EmptyDim 18 Fév - 18:44

Merci les loulous !

Je pourrai peut être avancer ce soir mais pas demain, enfin bref, je devrais arriver à boucler ça d'ici vendredi grand max Smile
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MessageSujet: Re: Kajsa ♦ No one will hear   Kajsa ♦ No one will hear EmptyDim 18 Fév - 21:37

Bienvenue sur le forum Kajsa Very Happy
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MessageSujet: Re: Kajsa ♦ No one will hear   Kajsa ♦ No one will hear EmptySam 24 Fév - 9:33

Où en es-tu fillette?
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MessageSujet: Re: Kajsa ♦ No one will hear   Kajsa ♦ No one will hear EmptySam 24 Fév - 9:42

J'avoue qu'hier j'étais trop crevée pour écrire les deux-trois derniers paragraphes, mais normalement ce sera fait ce soir What a Face
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Master of Chaos
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MessageSujet: Re: Kajsa ♦ No one will hear   Kajsa ♦ No one will hear EmptyDim 25 Fév - 22:24

Nickel, elle était top ta fiche!


Félicitations!
Félicitations!
Tu es validé(e)
!


Pfiou, tu l'as finie, ta fiche, et c'était top!

Maintenant, tu peux te lancer dans le jeu. Pour le faire dans de bonnes conditions, nous te recommandons de suivre ces quelques liens:
♥️ Si tu commences le jeu en étant recherché, tu peux personnaliser ton avis de recherche !
♣️ Tu peux personnaliser ton profil avec un rang .
♠️ Si tu as déjà contacté des membres ou vu avec ceux-ci avant ta validation pour rejoindre un groupe , tu peux poster dans ce sujet pour nous le signaler.
♦️ Si tu veux proposer des pré-liens et scénarios liés à ton personnage, tu peux le faire dans ce sujet.
♥️ N'oublie pas aussi de faire un tour du côté des animations du forum , notamment la mission votes!

Pour vous intégrer pour de bon au forum, rien de plus facile! Vous avez plusieurs canaux à utiliser pour cela:
♣️ Les demandes de liens vous permettront de vite trouver des potes et des ennemis!
♠️ Les demandes de rp sont là pour vous permettre de trouver des partenaires de jeu et vous lancer dans quelques sujets pas piqués des hannetons !
♦️ Les téléphones et réseaux sociaux vous permettent de garder le contact, en jeu mais en dehors de rp, avec vos différents liens !
♥️ Enfin, si vous souhaitez développer des pans de votre histoire que vous n'avez pu intégrer à votre fiche ou développer en jeu, vous pouvez le faire dans votre futur journal intime.

♣️ Enfin, si tu as des questions, tu peux nous faire un mp ou bien nous contacter dans la section appropriée , on se fera un plaisir de te répondre!



Bon jeu, amigo !
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MessageSujet: Re: Kajsa ♦ No one will hear   Kajsa ♦ No one will hear EmptyLun 26 Fév - 7:47

Merciiiii !
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MessageSujet: Re: Kajsa ♦ No one will hear   Kajsa ♦ No one will hear EmptyVen 11 Mai - 9:56

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MessageSujet: Re: Kajsa ♦ No one will hear   Kajsa ♦ No one will hear EmptyLun 6 Aoû - 18:55

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MessageSujet: Re: Kajsa ♦ No one will hear   Kajsa ♦ No one will hear Empty

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Kajsa ♦ No one will hear
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