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 [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2)
Christopher Hart
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MessageSujet: [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2)   [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2) EmptySam 13 Avr - 11:24

Truth, Reunion, Vendetta

☙ Lauren Anders ✦ Kate Ward ✦ Fallon Ward ✦ Christopher Hart ❧


Acte 2

[Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2) Tumblr_ov75yzR8cO1r7zm5qo3_500



Après-midi du 31 mars 2050.

La planque devant la pizzéria était d’un ennui mortel. Les clients et livreurs allaient et venaient sous le ciel sombre comme des abeilles butineuses, affairées à récolter et distribuer le pollen avant l’orage.
Adossé au siège de sa voiture, Christopher épluchait les dossiers de Raven sur les tueurs impliqués dans l’attentat de Coal District. Après dix semaines d’acharnement, il détenait enfin le graal entre ses mains, la justice que son âme réclamait depuis les scènes d’horreur gravées pour toujours dans sa mémoire. Des morceaux de corps humain propulsés jusqu’à trente mètres dans la rue piétonne. La chair et le sang de collègues, de civils innocents qui souillaient trottoirs et façades. Des cris d’épouvante qu’il espérait ne plus jamais entendre.
Suite à leur nouvel accord, Fallon avait tenu sa promesse et balancé « ses » hommes, les tueurs de la Crows League à qui le flic n’accorderait aucune chance de rédemption. Il en avait fait dès le début une affaire personnelle.
Une seule question le tracassait encore : allait-il simplement leur passer les menottes comme de vulgaires dealeurs de rue, ou déchaîner sur eux la colère qui brûlait à l’intérieur de lui ?

Christopher n’avait pas revêtu le masque de Stubborn depuis longtemps. Trop longtemps. Ses poings le démangeaient. Parfois, ils tremblaient comme un drogué en état de manque. Son ventre, ses côtes et sa tête réclamaient leur douloureuse punition pour les crimes qu’il avait commis. Surtout ceux qui avaient suivi l’assassinat de Lauren, les plus abominables de sa carrière.

Une journée. Je dois encore tenir une journée.

Christopher avait mis un frein à sa relation avec Eva en raison du danger qu’il lui faisait courir. À présent qu’il était libéré de ses affaires sensibles, plus rien ne s’opposait à leur donner une chance.
Puisque l’humour les avait réunis la première fois, il comptait inviter l’Irlandaise à dîner le 1er avril, dans l’intimité d’un restaurant de sushis qu’il avait repéré à Victory District. La blonde espiègle et maline apprécierait sans aucun doute la plaisanterie couplée au sérieux de sa demande.
Après quatre ans à dépérir dans la solitude, à rejeter l’affection d’autrui et l’étreinte d’une femme, Christopher se sentait enfin prêt à faire son deuil, à renouer avec la joie de vivre.

Son téléphone vibra.

Quand on parle du loup… je parie que c’est Eva !
Christopher avait dû ajouter une carte mémoire pour stocker les incessants messages et documents parfois incompréhensibles que l’Irlandaise lui envoyait. Heureusement – ou malheureusement –, rien de très coquin jusqu’à aujourd’hui.

Lieutenant Hart. Besoin de vous aux docks de Coal. Zone T51. V.

— Merde !

Christopher bondit sur son siège. Tourna la clé de contact, penché sur le volant. Puis s’arrêta.

Vyper ou Venom ?

Son esprit ne pouvait s’empêcher de se poser la question.
Fallon était trop occupée avec sa conversion pour se fourrer dans un sale coup en ce moment, et son écriture était plus incisive. La syntaxe ressemblait à Kate, toujours polie malgré sa concision. Sauf que la jeune justicière, à sa connaissance, réservait ses activités secrètes au monde de la nuit.

Bizarre.

Christopher pianota une réponse sur son téléphone, quitta son véhicule, ouvrit le coffre, échangea le manteau d’inspecteur qui recouvrait son gilet pare-balles contre une veste en cuir usagé. La veste de Stubborn, de ses missions infiltrées. Il vérifia la présence de son arsenal ; une bourrasque l’aida à s’ébouriffer les cheveux et il regagna la place du conducteur.

Le policier démarra en trombe, grilla un stop en croisant les doigts pour qu’aucun collègue ne traîne dans le coin et lui fasse perdre son temps.
C’était la première fois que V – une des deux V – demandait son aide sur le vif.
Et dans le coupe-gorge où elle lui donnait rendez-vous, mieux valait ne pas ressembler à un flic.

* * *

Une vingtaine de minutes plus tard

— Bon sang, ces marchands de mort ne se cachent même plus, maugréa Christopher.

Son regard fixait avec dépit la grande entrée du hangar qui abritait la foire clandestine. Il continua à rouler sans modifier sa vitesse, à bonne distance, afin de ne pas attirer l’attention.
L’expérience lui soufflait pourtant qu’il risquait peu : les organisateurs avaient sans aucun doute payé un tribut à la pègre locale, en plus de s’assurer qu’aucune patrouille de police ne jouerait les troubles-fêtes. Personne n’imaginait un flic rappliquer dans ce coin perdu dans l’immensité des Docks. La police avait quasiment déserté le secteur, trop occupée à faire régner un semblant d’ordre dans les zones prioritaires.

Christopher avisa plusieurs voitures garées à proximité du hangar, sans aucune précaution. Leurs propriétaires : des crapules venues s’équiper en prévision de leur prochain braquage, des ambitieux qui préparaient un assaut contre un gang rival. Les plus hargneux cherchaient des armes anti-flics pour garnir leur tableau de chasse.
Il dut se retenir de cribler les véhicules avec son module photo, afin d’en extraire les plaques d’immatriculation et perquisitionner plus tard les armes achetées illégalement.

Un dernier coup de volant et Christopher se gara à couvert, près de l’endroit indiqué dans le message.
Il quitta sa voiture d’un mouvement rapide, reconnut la silhouette athlétique de Kate se détacher d’un container. Le flic et la justicière se rejoignirent à mi-chemin. L’homme qu’on avait appelé prit aussitôt l’initiative de la parole.

— Salut, Venom. C’est pour la vente d’armes que tu m’as appelé ? Pourquoi ne pas l’avoir écrit dans ton message ? Je serais venu directement avec la cavalerie.

Quelque chose clochait. D’ailleurs, le visage de Kate affichait une expression étrange.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2)   [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2) EmptySam 13 Avr - 17:07

31 Mars 2050

Alors qu’elle avait envoyé un message au lieutenant Hart quelques secondes auparavant, Kate était revenue voir les deux autres pour voir comment le plan se mettait en place. Si elle n’avait jamais tué, jamais participé à ce genre d’opérations, la brune se sentait prête à passer à l’acte. Elle se doutait toutefois que sa mère finirait le moindre criminel qu’elle pourrait pour éviter à sa fille de se salir les mains. Fallon était le genre protectrice, pensant que l’étudiante était la seule qui pouvait encore être sauvée d’elles deux, qu’elle avait encore une âme à travers sa bonté naturelle dissimulée derrière un mur impénétrable ou presque. Elle s’était beaucoup inquiétée lorsqu’elle avait appris qu’un homme avait su l’approcher. Déjà à cause de son passé mais parce qu’elle ne voulait pas la perdre, elle ne voulait pas non plus la voir souffrir. La plue jeune avoua aux deux autres qu’il était prévenu et qu’il n’allait sûrement pas tarder. Lorsqu’elle vit le regard interloqué de son amie, elle ne put s’empêcher d’ajouter, s’en voulant déjà du mensonge qu’elle allait dire :

J’ai prévenu un tueur à gage que Fallon connait bien pour avoir un coup de pouce supplémentaire. Il lui en devait une.

Evidemment, le destinataire du message n’était nullement un tueur à gage mais bel et bien l’ex-fiancé de Lauren. Les retrouvailles promettaient d’être hilarante … ou pas. Son portable prépayé vibra dans sa poche, Christopher serait des leurs d’ici vingt à vingt-cinq minutes. Elle allait devoir compter sur le fait que cela serait plus vingt que vingt-cinq. Rangeant son téléphone, redressant la tête alors que les deux femmes avaient continué de parler équipements, Kate leur annonça :

Il sera là d’ici vingt-cinq minutes. Ca vous laisse le temps d’aller chercher le nécessaire non ?

Parfait. Je t’accompagne Lauren ? Comme ça on aura amassé tout ce qu’il faut plus rapidement.

L’ex-flic étant d’accord avec ça, l’étudiante décida de rester faire le guet discrètement pour surveiller leurs cibles et attendre le renfort qui était en chemin. Une fois les deux autres parties, son coeur se mit à s’accélérer progressivement, à mesure que les minutes s’écoulaient. Puis finalement, elle aperçut un homme qu’elle ne reconnut pas au premier coup d’oeil. Ce n’est qu’après coup qu’elle comprit qu’il s’agissait du lieutenant alors que celui-ci l’avait remarqué et se rapprocha à grandes enjambées d’elle. Cela faisait vingt minutes que la brune répétait son texte dans sa tête sans être convaincue des mots qu’elle avait choisi pour lui apprendre son gros mensonge mais surtout la dure réalité.

Bonjour lieutenant Hart. Ce n’est pas tout à fait pour ça que je vous ai appelé. Je suis pas ici en tant que Venom.

Les mots n’étaient vraiment pas évident à trouver mais Kate ne pouvait pas laisser traîner ça plus longtemps. Elle voulait essayer de lui laisser au moins deux minutes de répit avant qu’il ne la voit, pour accuser le coup.

Lieutenant Ha … Christopher … Je suis désolée de vous avoir menti depuis qu’on se connait mais … Il faut que vous sachiez que nous avons une connaissance en commun qui va avoir besoin de nous aujourd’hui.

Guettant sa réaction, la jeune femme ne le laissa pas réagir pour autant, reprenant ses explications.

A cette vente d’arme se trouve un homme du nom de Shotgun. Je pense que ce nom vous évoque quelque chose. Si je vous ai demandé de venir, c’est pour une vengeance, pour venir en aide à Lauren ...

Le British était loin d’être stupide. S’il allait peut-être mettre quelques secondes à mettre toutes ces informations en ordre, ne s’attendant probablement pas à une telle nouvelle, il finirait par comprendre. Kate en était certaine. Quelques minutes plus tard, Fallon et Lauren revenaient équipées, avec le nécessaire pour la plus jeune qui continuait de faire face au lieutenant. Elle ne doutait pas qu’ils allaient vouloir s’expliquer aussi finit-elle par détacher son regard de cet homme à qui elle était navrée d’avoir menti pour dire à l’africaine.

Quelques acheteurs sont entrés ou sortis mais rien de plus. Aucun mouvement anormal jusque là.

Le moment venu, les deux Ward s’éclipseraient pour que l’étudiante s’équipe et pour les laisser en tête à tête. L’un comme l’autre saurait que le temps était contre eux et qu’ils ne pourraient trop traîner.
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Lauren Anders
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2)   [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2) EmptyDim 14 Avr - 11:20

Truth, Reunion, Vendetta
Fallon, Kate, Chris & Lauren



Lauren était encore tremblante à l'idée qu'aujourd'hui, peut-être, elle allait enfin pouvoir assassiner Stoghun et que cela pourrait lui permettre enfin d'avoir une nouvelle chance dans sa vie, même si elle n'avait clairement aucune idée de ce qu'elle pourrait faire de cette nouvelle chance qui s'offrait à elle. Petit à petit, elle était en train de réfléchir à la manière dont elle allait aborder son entrée dans le hangar, ceux qu'ils faudraient exécuter, ce qui ne poserait aucun problème à Lauren dans un tel contexte. Elle s'était un peu mise à l'écart, non pas physiquement, mais elle se mettait dans sa bulle pendant quelques instants, réfléchir à ce moment était une chose non négligeable pour l'attaque qu'elle allait mener dans peu de temps. Cependant Fallon et Kate avaient pleinement raison, elles ne pouvaient pas se présenter avec une aussi petite puissance de feu, si peu d'armes qu'elles allaient sans un seul doute, se faire exécuter dès les premières secondes de cette opération. Il n'y avait donc pas le choix, il était plus qu'essentiel que Lauren retourne à son entrepôt pour pouvoir se charger de récupérer les armes nécessaires à leur opération et il serait sans doute d'ailleurs préférable que Fallon l'accompagne pour pouvoir prendre le nécessaire. Il était vrai que l'ancienne policière avait continué son expertise en armement, qu'elle avait continué à s'entraîner au tir avec différentes armes de poing mais cela faisait longtemps qu'elle ne menait plus d'opération, et la dernière fois qu'elle s'était joint à l'action des Mad Foxes, elle avait perdu beaucoup de choses pendant cette épreuve. Elle revint doucement à la réalité alors que Fallon avait repris la parole. Elle fronça un instant les sourcils, elle n'était pas certaine que de mêler une quatrième personne à tout cela serait judicieux, surtout qu'elle ne douterait pas qu'elle serait alors redevable également vis-à-vis de cette personne-là. Mais une main de plus n'était pas pour autant une mauvaise chose dans une telle action. Lauren leva donc les épaules en direction des deux autres femmes. « Si tu as confiance en lui Kate, alors je te suis pour ça puisque je te fais confiance … » Elle hocha doucement la tête. « Vingt-cinq minutes, cela me paraît largement suffisant pour pouvoir faire un aller-retour jusqu'à mon entrepôt … Ton aide ne sera pas de trop Fallon. »

Les deux femmes montèrent alors sur la moto avec laquelle Lauren était venue jusqu'ici et elles filèrent en quelques secondes. Il n'était pas question de perdre un seul instant si le trio de femmes voulait agir bien, il faudrait agir vite, l'effet de surprise serait sans doute essentiel pour réussir ça. Elles arrivèrent alors à l'entrepôt, il serait plus simple de charger un véhicule plutôt que de repartir avec des sacs sur une moto. Elles se dépêchèrent de prendre des choses le plus rapidement possible, puis ensuite, elle se mit derrière le volant et elle démarra en trombe pour pouvoir retrouver le lieu de la vente illégale. Elle se mit alors à ralentir une fois arrivée dans les docs, elle ne voulait en aucun cas qu'elles se fassent repérer. Quand Lauren passa juste à côté de l'endroit où se trouvait Kate, elle vit que la personne dont la jeune femme lui avait parlé était arrivé. Elle ne le vit que de dos, le temps de se garer un peu plus loin. Fallon, malgré tout le calme qu'elle affichait continuellement, semblait être un peu plus agitée car l'ordinaire. Qui était cet homme pour pouvoir ainsi semer le trouble ? Elle gara donc la voiture, descendit du véhicule et récupéra dans le coffre, le nécessaire que Fallon et elle avaient préparé. Elle discuta quelques instants avec Fallon pour pouvoir rejoindre Kate et l'inconnu, elle s'approcha d'une démarche normale et ouvrit la bouche pour commencer à parler. « Je pense que nous avons pris le nécessaire pour … » Lauren porta son regard sur l'inconnu qui n'en était pas un. Sa bouche s'ouvrit, se referma. Elle avait du mal à respirer, elle n'arrivait plus à respirer, elle était en train de suffoquer. Ce n'était pas un tueur à gage. Christopher. Les larmes lui montaient aux yeux alors qu'elle était paralysée, fixant cet être qu'elle avait tant aimé et qu'elle aimait tant encore aujourd'hui. Combien de fois elle avait espéré le retrouver, se perdre à nouveau dans ses bras, car au final, il était tout ce qui comptait réellement sur cette terre. Mais avec la mort de leur enfant, elle n'avait pas eu la volonté de l'affronter, sa mort était la meilleure chose qui pouvait lui arriver, elle regrettait tellement d'avoir un jour fait parti de sa vie, car elle ne lui avait rien apporté de bon. Pour autant, c'est la colère qui prit le dessus et elle s'approcha vivement de Kate, alors que les larmes s'étaient mises à couler. Murmurant avec rage à la jeune femme. « De toutes les connaissances que tu pouvais avoir, il a fallu que tu fasses appel à lui … Comment as-tu pu me faire ça ?! Comment as-tu pu me trahir ?! Ca fait presque quatre ans que je m'impose de jouer les mortes, car c'est bien mieux ainsi, quatre ans que je fais tout pour que nos chemins ne se croisent pas et tu fais appel à lui ?! Pourquoi ?! » Elle n'était pas prête, et elle ne le serait jamais.

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Christopher Hart
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2)   [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2) EmptyDim 14 Avr - 21:42


Les sourcils de Christopher se froncèrent quand son alliée, sa future collègue écarta son nom de justicière de la conversation.
Une vente d’armes se déroulait à deux pas, et elle se trouvait là en tant que postulante à la police scientifique ?

— Et donc ?

Le flic tapait du pied. Le mutisme de Kate avait toujours eu le don de l’agacer, mais cette fois était encore pire : elle l’avait sommé de venir, pourtant elle cherchait ses mots comme une bleue à son premier entretien.

Les sourcils de Christopher se froncèrent davantage quand elle passa du sempiternel « Lieutenant Hart » à « Christopher ». Sa bouche se serra comme les mâchoires d’un pitbull quand elle mentionna un mensonge – un de plus – avec une connaissance commune à aider.

Nul besoin du légendaire instinct de flic pour flairer l’embrouille.

Kate l’avait piégé, roulé dans la farine une fois de plus. Alors que sa mère produisait des efforts pour entrer dans le droit chemin, la fille s’en détournait. Comme si l’honnêteté comptait pour du beurre dans son engagement de future policière.
Christopher en avait ras le bol de jouer le pigeon des Ward. Une nouvelle vie l’attendait, où il cesserait de rappliquer à n’importe quelle heure du jour et de la nuit pour nettoyer la merde des autres.

Le nom de Shotgun réveilla d’anciens souvenirs douloureux. Celui de Lauren attisa le feu de sa colère.
De quel droit invoquait-elle sa fiancée disparue ?
Christopher pencha son visage sur celui de Kate, brandit un doigt autoritaire. Regard furibond, bouche postillonnante, voix menaçante : sa tête des mauvais jours.

— Qu’est-ce que tu racontes, bordel ?! D’où est-ce que tu connais Shotgun ? En quoi ça va aider Lauren, puisqu’elle est morte ! Et bon sang, pourquoi ne m’as-tu jamais dit que tu connaissais mon ex-fiancée ?

Le flic harcelait la jeune femme de questions. Elle balbutiait des embryons de réponses qui suggéraient l’impossible, n’affirmait rien de concret. La spécialité de Kate, l’anguille, qui le mettait hors de lui.

La tension grimpait seconde après seconde, amplifiée par l’air chargé de particules électriques.
L’orage approchait.

— Ta mère bossait avec elle, c’est ça ? Lauren était son contact avec la pègre et lui fournissait ses armes ? Tu vas me répondre, oui ou merde ?!

Il n’entendit pas le véhicule s’arrêter derrière lui. L’échange de voix familières.
Il ne ressentit pas la présence derrière lui.
Mais il entendit la voix.
Et la reconnut.

Les yeux de Christopher s’écarquillèrent de stupéfaction. Ses jambes se dérobèrent sous lui ; il tomba à la renverse. Fesses sur le bitume, bras ballants. Vidés de leurs forces.

Non, c’est impossible. C’est IM-PO-SSI-BLE.

Malgré les larmes qui coulaient sur ce visage, un visage qui mettait son cœur en émoi dès qu’il croisait son regard, il la reconnaissait comme si leur dernière rencontre datait de la veille.
Lauren.

Une pression terrifiante lui comprima la poitrine. Christopher avait la sensation que ses côtes s’enfonçaient à l’intérieur de lui. Leurs pointes acérées creusaient la chair, déchiraient le cœur, lacéraient poumons et entrailles.
Son champ de vision se brouilla, derrière les larmes qui inondaient ses yeux rougis par la douleur.
Il n’entendait rien de ce que Lauren et Kate se disaient, sourd à tout autre son que le cri de son âme déchirée.
Un maelstrom d’émotions l’engloutissait, l’attirait vers les abysses de son esprit torturée.
Un hurlement de bête meurtri s’éleva vers le ciel tourmenté.

Puis le tonnerre gronda.

Christopher s’essuya les yeux du revers de sa veste. Un deuxième passage ôta la morve qui sortait des narines.
Il se releva d’un bond.
Saisit l’épaule de Lauren d’une main implacable.

Lui, il a un nom, au cas où tu aurais oublié. Un nom que tu avais promis de porter.

Le regard du flic dévia sur Kate. La fusilla avec une froide colère, une ire qui outrepassait toutes leurs engueulades précédentes.
Sa langue claqua tel un fouet.

— Toi, dégage. On s’expliquera plus tard.

Il se retourna vers Fallon, dont il sentait le regard mauvais sur sa nuque.

— Toi aussi, ou l’un de nous deux risque de finir sur le carreau.

Les Ward s’exécutèrent. Fallon escortait Kate en toisant le flic de ses yeux noirs, impitoyables, semblable à une vipère prête à mordre.
Christopher n’en avait rien à foutre.
Les Ward, la vente d’armes, Europolis, le monde entier. Il n’en avait plus rien à foutre.

Il entraîna Lauren par le bras, sans ménagement, jusqu’à un container. La plaqua contre la taule froide.
Le tonnerre gronda à nouveau, comme si les dieux de l’orage riaient du spectacle.

— Lâche. Traîtresse. Menteuse.

Le ton de Christopher était plus glacial que le blizzard.

Christopher arma son bras, paré à gifler.
La main resta figée en l’air. Tremblante, suspendue aux impossibles délibérations qui se jouaient à l’intérieur de lui.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2)   [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2) EmptyDim 14 Avr - 22:34

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Fallon, Kate, Chris & Lauren



Le monde s'était arrêté de tourner, elle ne savait plus, comment agir, comment réagir. Fallait-il l'approcher, fallait-il fuir ? Elle ne pouvait plus fuir, il était strictement interdit qu'elle vienne à fuir encore une fois. Cela faisait quatre ans … Ou plutôt cela ne faisait que quelques semaines … Elle se souvenait si bien de la course poursuite qu'elle avait eu dans les rues d'Europolis, il était son poursuivant, elle était encore une fois la fugitive. Mais son visage, elle l'avait vu, et il ne l'avait jamais hanté avec autant d'acharnement depuis bien longtemps. Lauren aurait sans doute pu s'arrêter mille fois pour pouvoir lui faire face et pour tout lui révéler sur les épreuves qu'elle avait traversé, sur le chemin qui l'avait emmené jusqu'à l'enfer … Mais elle n'en n'avait rien fait et elle avait tout simplement disparu après toutes ces longues minutes de rodéo au cœur même de la cité. En y réfléchissant bien, si Lauren ne s'était pas retrouvée ici aujourd'hui, si elle n'avait pas eu le désir de se venger de Shotgun, si Kate et Fallon n'avaient pas pris la décision de l'aider dans cette entreprise périlleuse et donc par extension de prévenir Christopher, elle n'aurait sans doute jamais cherché à le revoir et à l'affronter les yeux dans les yeux. Elle avait perdu trop de temps, rien qu'en l'observant à travers les larmes et la colère qu'elle avait en elle, elle ne pouvait que voir, elle ne pouvait que comprendre le désastre qu'elle avait provoqué en faisant croire à sa propre mort. Il n'était plus que l'ombre de lui-même, comme elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Tout cela n'était qu'un beau gâchis, dont elle était la seule fautive. Fallon faisait la cible parfaite pour pouvoir exhorter toute la rage qu'elle avait en elle, mais surtout toute la peur qui enserrait son cœur et toutes ses tripes, elle aurait préféré être abattue sur le champ plutôt que de devoir soutenir le regard de l'être que vous aviez aimé le plus homme, qui était au-dessus de tout, et qui aujourd'hui encore, procurait au creux de son ventre une envolée de papillons, car tout ce qu'il y avait au fond, c'était un amour fort et puissant sur lequel elle n'avait jamais pu faire une croix. Il lui faisait une terrible peine de le voir ainsi, effondrer sur le sol par le poids de la réalité. Mais elle le connaissait, elle le connaissait assez pour savoir que bientôt l'orage allait s'abattre sur elle et qu'elle n'allait sans doute pas perdre de nombreuses plumes dans ce combat contre son ancien fiancé.

Christopher se releva alors, et elle remarqua les muscles de son visage se contracter sous la rage vibrante qu'il devait ressentir à cet instant. Elle avait si souvent parcouru les traits et les marques de sa peau du bout de ses doigts pour savoir que le moment était venu et qu'il serait terrible pour elle. Sa main puissante saisit son épaule sans aucune douceur, Lauren ne l'aurait jamais avoué à voix haute car elle avait toujours été très fière, mais à cet instant, elle était tout simplement en proie à la plus grande terreur que pouvait lui provoquer son ancien compagnon. Elle se mordit la lèvre jusqu'au sang, alors qu'elle n'était plus qu'un pantin entre ses doigts et qu'elle savait qu'elle ne viendrait pas à l'affronter dans un corps à corps bien différent de ce qu'elle avait connu avec lui quelques années auparavant. Les quelques mots qu'il prononça à son intention ne manqua pas alors d'agir sur elle comme des coups de poignard. Croyait-il un seul instant que sur ça aussi elle avait pu lui mentir ? Elle aurait été si fière de porter son nom, elle avait été si fière de porter son enfant … Elle ne prononça pas un mot de plus en direction de Kate ou de Fallon, elle ne voulait en aucun cas raviver la colère, ni le côté protecteur de Fallon. Ce combat n'était pas celle des deux femmes, c'était le sien et elle devait le mener seule jusqu'au bout. Finalement, elle n'irait peut-être pas jusqu'à combattre Shotgun, peut-être qu'elle allait mourir ici, avant par la haien que Christopher devait éprouver pour elle. Elle se laissa emporter un peu plus loin, à l'abris des regards mais sans doute pas à l'abris des oreilles indiscrètes qui ne manqueraient pas de s'intéresser à tout cela si des hommes venaient à faire une ronde dans le coin. Elle grimaça légèrement sous la douleur d'ainsi se retrouver plaquer contre la taule glaciale, mais elle ne fit pas un geste quand elle le vit lever le bras. Pour autant, cela lui fit alors l'électrochoc nécessaire pour réveiller son ardent caractère. Elle redressa son visage, le défiant du regard sans ciller un seul instant avant de lui répondre avec toute la hargne qu'elle ressentait également à ce moment-là. « Allez vas-y Chris, frappe moi … Tu en crèves d'envie je le vois dans ton regard. Tu penses que je vais attendre ton pardon, tu penses que je vais me mettre à genoux devant toi pour pouvoir te supplier de m'accorder ta clémence ? Depuis le dix juillet 2046, j'ai eu tout le temps d'imaginer nos retrouvailles, que tu décides à me tuer sur place ou à m'embrasser avec toute la force de ton amour pour moi. Je sais qu'il n'y aura pas de demi-mesure, car il ne peut y en avoir aujourd'hui. Pas après ce que tu as vécu, pas après ce que j'ai subis, pas après tous ce que nous avons perdu. » Elle tenta tant bien que mal d'effacer les larmes qui continuaient à pleuvoir sur ses joues. « Je ne pouvais pas t'affronter, alors que je n'avais pas été en mesure de nous sauver, de le sauver … Alors vas-y frappe moi, tue moi même si c'est ce que tu veux … J'ai déjà tout perdu ... »

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2)   [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2) EmptyLun 15 Avr - 18:44



15 juillet 2046, Quais de Coal District.

L’homme avait mal de partout. Le moindre contact avec son environnement lui arrachait une grimace. Recroquevillé dans le noir, ses mains et ses chevilles liées par des seflex, il pouvait à peine bouger dans l’espace exigu qui le ballotait dans tous les sens. Pour ne rien arranger, il avait régurgité sa grande portion de moules-frites et son habitacle inconfortable puait le vomi.
Il entendit la voiture s’arrêter et sentit son cœur l’imiter. Une sueur froide succéda à la sueur chaude de sa prison étouffante.
Son tortionnaire ouvrit le coffre.
L’homme aurait voulu crier, appeler à l’aide, mais seul un bruit étouffé traversa son bâillon imbibé de gerbe.
Il se sentit soulevé avec violence, par l’arrière de son jean et le col de sa chemise – qui l’étrangla. Son tortionnaire le jeta à même le sol, face contre terre. L’homme poussa un gémissement de douleur quand son visage tuméfié percuta la chape de béton.
La voix de son tortionnaire, d’une froideur à glacer les sangs, résonna derrière et au-dessus de lui.

— On va reprendre où on s’est arrêté, indic de mes deux. Je pose les questions, tu réponds. Tu connais déjà la punition lorsque tu ne respectes pas les consignes.

L’homme sentit le contact froid d’une lame à l’arrière de son crâne. Un coup sec, et il fut libéré de son bâillon nauséeux. L’homme régurgita les derniers restes de vomi, cracha par terre.

— Putain, Hart, tu pourrais au moins me donner un peu d’eau !

Un coup d’une brutalité inouïe frappa l’homme en bas du dos, lui arrachant un cri de douleur.

— Je répète ma question : dis-moi tout ce que tu sais sur l’assassinat de Lauren Anders. Le 10 juillet, juste à l’endroit où tu te trouves.

L’homme roula sur le flanc. Regarda autour de lui, avisa avec horreur l’expression décomposée du lieutenant de police. Son tortionnaire portait un masque de rage à l’état brut, une mine hideuse. En dix ans à traîner dans les mauvais quartiers, ouvrir les yeux et les oreilles afin de vendre des informations, il n’avait jamais rien vu d’aussi effrayant.

— T’as complètement débloqué, ou quoi ? J’arrête pas de te dire que je sais que dalle ! Je sais même pas qui c’est, ta pétasse ! C’est même pas mon secteur, les Docks. Le type a dû faire appel à un pro, un tueur indépendant, c’est pas ce qui manque à Europolis !

Le flic au visage baigné de sueur jeta un petit objet circulaire qui roula jusqu’à la tête de l’homme. Celui-ci tourna la tête, écarquilla les yeux en reconnaissant la bague de fiançailles sertie d’un modeste diamant.

Ta pétasse, je l’ai butée cet après-midi parce qu’elle m’a chanté la même rengaine. Si t’as rien à me dire, je t’envoie la rejoindre.


Lorsqu’il reprit connaissance, étendu sur le béton, l’homme sentit une myriade de pointes lui piquer la partie inférieure du corps.
Il redressa faiblement la tête dans un râle de souffrance, suivit de son œil encore valide le fil barbelé enroulé autour des jambes et des chevilles. À un mètre de ses chaussures, Hart attachait l’extrémité de ce qui ressemblait à une grosse batterie de voiture.
Cet enfoiré de flic chantait le Requiem de Mozart comme s’il se croyait à la chorale. Son maillot trempé de sueur, troué et déchiré en de multiples endroits, comportait de nombreuses taches rouge-brunâtre. Ses bras nus étaient scarifiés d’écorchures et de lacérations.

L’homme déglutit avec difficulté ; il n’avait jamais eu la gorge aussi sèche de toute sa vie.

— A-a-ttends, mec, t’es un flic ! Ça fait trois ans qu’on bosse ensemble, je sais que t’es réglo. Tu me fais marcher, tu buterais jamais un indic ou quelqu’un de sang-froid ! (Hart continuait de chantonner imperturbablement. L’homme abandonna ses derniers espoirs.) Je peux pas t’aider sur ton affaire d’assassinat, mais je peux te rencarder sur d’autres trucs. Tiens ! Le vol à main armée chez Hansel de l’autre jour, je sais qui a fait le coup ! C’est…

Hart se redressa sur ses jambes, interrompit son chant pour un long ricanement de folie.
L’homme aperçut dans la démence dans ses yeux. Une démence froide, terriblement dangereuse. Le jeune flic qui avait toujours été correct avec lui avait l’air d’un psychopathe venant d’aspirer deux sachets de cocaïne.

— Ta gueule, démon. Je me contrefiche de tes affabulations. Christopher Hart n’est plus lieutenant de police. Il est devenu l’Ange de la Mort, le Cavalier de l’Apocalypse, et il fauchera tous les rats de ton espèce jusqu’à retrouver ceux qui ont arraché le soleil de son monde.

Hart souleva la lourde batterie et la jeta dans l’eau qui longeait le quai.
Emportant l’homme dans sa chute.

Christopher pleurait.


* * *


Maintenant.

Des soubresauts animaient les muscles de son visage, dont l’expression fluctuante allait de la colère à la compassion, du chagrin à la joie, de la haine à l’amour.

Le poing de Christopher se referma, effrayant de dureté. Cogna la taule comme un marteau de forge bat l’enclume. Le métal se déforma, sous les assauts répétés d’une puissance que Lauren n’avait jamais connue chez lui.
La voix de l’Anglais rugit comme le grondement d’un lion, faisant écho au tonnerre vrombissant au-dessus de leurs têtes.

Tu ne sais rien, Lauren ! Tu ne sais absolument rien ce que j’ai vécu, de ce que j’ai traversé, de ce que j’ai fait, de ce j’ai perdu, de ce que je suis devenu à cause de toi ! Tu étais TOUT, absolument tout à mes yeux. Je vivais pour toi, je respirais pour toi ; tu occupais toutes mes pensées, tu occupais tout l’espace que mon cœur pouvait contenir, jusqu’au plus petit recoin ! Je n’avais jamais été aussi heureux qu’à tes côtés, entre tes bras. Comment oses-tu comparer ce que tu as choisi de perdre, avec ce que tu m’as imposé de perdre ? Tu m’as menti. Pendant toutes ces années où nous vivions ensemble, où je croyais que nous partagions tout, tu m’as menti. Je ne te cachais rien, MOI. Tu connaissais tout de mes secrets, de mes défauts. Mais je t’aimais tellement, tu me donnais tellement de force que j’arrivais à les dominer. J’étais amoureux d’un leurre, d’une faussaire, d’une chimère !

Les premières gouttes de pluie tombèrent. Lourdes, dures et froides.

Christopher ahanait, son souffle brûlant à portée des lèvres de Lauren. Il ignorait si l’humidité perlant sous ses paupières se mêlait aux larmes du ciel, mais celles de Lauren coulaient en abondance, sans doute possible.

Son cœur meurtri se serra. Ses bras désiraient étreindre la femme tant adorée. Ses lèvres tremblaient d’impatience de retrouver la douceur de leurs jumelles.
Ne plus faire qu’un, comme autrefois. Partager les joies et les peines de l’autre. Alléger son fardeau, lui présenter le sien.
Nous n’avons jamais été un. Pensée logique, rationnelle, implacable.
Le cœur de Christopher se referma.

— Tu as perdu… ? (Christopher ricana.) Tu étais flic, Lauren. On a vu des tas de criminels larmoyer parce qu’ils ont tout perdu, le jour où ils se sont fait prendre. C’est le jeu, la juste réalité. Tu as eu la chance d’avoir un long sursis, de tomber sur un collègue tellement amoureux et naïf que malgré ses dix ans de service, il n’a jamais rien deviné de tes mensonges et de tes manigances. Tu ne pouvais pas sauver notre amour, ma chérie, parce que tu l’as poignardé de tes propres mains.

Pour Christopher, ce qu’elle regrettait de n’avoir pu sauver ne pouvait être que leur amour. Pas une vie qui grandissait dans son ventre.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2)   [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2) EmptyLun 15 Avr - 20:34

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Lauren entendait encore le bruit de la taule qui s'affaisse sous la force du point qui se marquait tout à côté de son visage. Elle avait cru, pendant un instant, un court instant qui lui était apparu une éternité, qu'il allait finalement se laisser aller à la bestialité qui régnait dans son corps et qu'il allait la briser comme il avait été brisé. Elle n'avait même plus l'impression qu'elle était en train de respirer et elle sentait tout son corps prêt à lâcher sous la force des émotions qui étaient en train de parcourir son corps. Lauren ne s'était pas arrêtée de pleurer un seul instant depuis qu'elle avait croisé son regard. Comment avaient-ils pu en arriver là ? Comment le rêve s'était transformé pour devenir le pire des cauchemars ? Ils étaient à présent ennemis, face l'un à l'autre, et pourtant, pourtant dans un coin de son esprit, elle ne doutait en aucun cas, que le fait que sa colère soit si grande c'est parce que la force de leur amour l'avait été tout autant et peut-être qu'il en restait encore une trace au fond de son cœur. Mais là, elle avait juste l'impression d'avoir plongé le corps tout entier dans le néant et d'avoir définitivement sombré. Elle ne bougeait plus de peur qu'un seul instant entre deux coups portés avec hargne contre le mur, elle ne finisse par être victime de sa folie, qu'elle excusait pourtant pleinement. Elle ne sentait que le goût de l'amertume dans sa bouche, il avait dû tellement la détester, c'était tout simplement effrayant. Elle aurait préféré être définitivement morte plutôt que de le voir comme ça à ses côtés. Kate avait fait la pire erreur, elle n'aurait jamais du le contacter, elle n'avait fait que réveiller une douleur affreuse qu'ils ne pouvaient gérer ni l'un ni l'autre. Pour autant, quand il lui planta le coup de poignard en plein cœur avec ses paroles, mêlant les mots tendres avec les reproches haineux, elle craqua et le gifla de toutes ses forces en ayant nullement honte du geste qu'elle venait de faire.

« Tu veux connaître mes secrets chéri, alors allons-y ! » Elle s'approcha de lui, au plus près de lui, elle s'en moquait de risquer quoique ce soit, elle n'avait plus rien, et même plus le mince espoir qu'un jour lui et elle pourraient à nouveau former une seule et même personne, elle avait son corps contre le sien, cherchant la chaleur malgré la froideur de leurs échanges. Son ton était dur, mais si fragile, elle était en colère mais elle avait tant de peine, elle avait caché tant de choses. « Quand je suis devenue lieutenante de police, je n'avais que vingt-cinq ans, une femme au milieu des hommes, une femme qui savait se battre, qui savait se défendre, mais une femme quand même. La pègre avait déjà tentée plusieurs fois de m'aborder, et j'avais tout fait pour refuser, malgré le fait qu'ils se faisaient de plus en plus insistants. Puis, quand j'ai été promus … Ils sont passés à l'action, les menaces sur moi, sur ma famille, de jour, de nuit. Il n'y avait pas de cesse, où si … Il y avait la mort. Mais je n'avais que vingt-cinq ans et j'avais la rage de vivre, je ne voulais pas fermer les yeux sur le monde car je me croyais capable de beaucoup de choses, de bonnes choses. Alors j'ai fini par céder, en me disant que si j'acceptais, je pourrai tout autant me servir d'eux pour pouvoir éliminer le reste de la mafia petit à petit, et qu'un jour, le jour où enfin nous toucherions au but, alors je pourrai me servir de ce que je savais sur eux pour les faire tous tomber. Même si je devais tomber avec. » Sa respiration était toujours aussi difficile et il lui fallait quelques secondes pour reprendre son souffle. « Puis tu as débarqué, balayant tout sur ton passage. Ce qui n'était qu'une histoire de sexe est devenu le paradis sur terre. Avec toi, je voulais tout, l'amour, le mariage, la vie de famille, j'aurai pu quitter mon travail pour devenir mère au foyer et être auprès de nos enfants, être auprès de toi, t'attendant le soir à moitié nue, pour sentir encore la chaleur de ton corps contre le mien, pour sentir la fore de ton amour en moi. Petit à petit, je lâchai tout, je refusais des missions, je refusais de faire du trafic d'armes, je ne voulais plus. Je voulais qu'on crée notre famille, je voulais tout te dire des milliers de fois mais je n'ai jamais eu le courage. Jusqu'à ce que ... » Elle s'accrocha alors à sa veste en cuir, c'était le dernier rempart avant qu'elle ne s'effondre par terre, il n'y avait plus que l'horreur et la douleur, que la tristesse et le manque.

« Cela commençait à se savoir au travail … En tout cas parmi les collègues féminines .. Il y avait des signes qui ne trompaient pas … Dès que j'ai su, je suis allée le voir pour lui dire que j'arrêtais tout. Tu comprends, je voulais faire ça pour nous, pour lui … Je voulais au moins qu'il puisse regarder sa mère et être fière d'elle même si elle finissait en prison. » Lauren s'effondra alors sur le sol, mais elle continuait à crier son désespoir. « J'avais tout prévu le week-end de mon anniversaire, on devait partir loin d'Europolis pendant trois jours, un week-end coupé du reste du monde, où on aurait profité de tout l'amour et de toute la luxure possible, puis je t'aurais alors annoncé que j'étais enceinte de presque trois mois … Que j'avais déjà pensé aux prénoms … Que je rêvais que ce soit un fils aussi fort et juste que toi … Car tu étais la plus belle chose qui ne m'était jamais arrivé. La veille, je n'ai pas voulu que tu me quittes un seul instant, j'avais besoin de toi, de te sentir auprès de moi … Le matin, quand je me suis réveillée, tu n'étais déjà plus là, tu avais laissé un mot sur l'oreiller où tu me disais qu'on se retrouverait au travail. Je ne voulais pas me lever, j'avais les premières nausées matinales, et je ne savais pas gérer ça. J'avais un mauvais pressentiment … Mais c'était un indic que je connaissais depuis longtemps alors, j'ai fais confiance … Quand je suis arrivée sur les quais, il était déjà mort, j'ai tout de suite compris. J'ai couru vers la voiture mais il m'a touché en plein dans le ventre … » Elle remonta légèrement son haut, la cicatrice était parfaitement visible. « Je n'ai plus pensé qu'au bébé, je voulais le sauver. Une autre balle m'a touché à l'épaule, et une m'a égratigné au visage. Alors j'ai plongé dans l'eau … Quand je me suis réveillée, il n'y avait plus rien à faire … J'avais perdu le bébé ... » Lauren ramena ses jambes contre elle, alors qu'elle hurlait, qu'elle pleurait, cachant son visage entre ses mains, alors qu'elle n'avait jamais donné les détails de cette sombre histoire qu'elle avait tout gardé pour elle, parce que de parler de cela à voix haute, ne pouvait que réveiller l'horrible douleur de la perte, de son enfant mais aussi de l'homme de sa vie.

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2)   [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2) EmptyMar 16 Avr - 18:35



10 juillet 2048, Église protestante de Victory District.

Paupières closes, buste penché sur le clavier, les doigts de Christopher jouaient la partition de Bach avec une passion lancinante. Chaque note vibrait au cœur de l’orgue imposant, se répandait de banc en banc jusqu’aux vitraux en mosaïque.
Une trentaine de paroissiens envoyait entre leurs mains jointes des prières à un Dieu auquel le musicien ne croyait plus.

Lorsque la messe fut terminée, Christopher se tenait toujours assis face à l’instrument, regard perdu dans le vide.
Le pasteur ferma la grande porte derrière le dernier paroissien, traversa la longue allée centrale en vérifiant la présence d’éventuels objets abandonnés.

— Vous avez joué magnifiquement, aujourd’hui. Je crois que votre musique a touché l’âme de tous les fidèles présents.

La voix du prêtre fit sursauter le pianiste amateur.

— Je n’en sais rien, Pasteur, dit-il d’une voix lointaine.

Le vieil homme sourit.

— Vous êtes un homme étrange, Christopher. Vous jouez pour nous chaque dimanche, vous portez une médaille de Saint Martin autour du cou, pourtant je ne vous vois jamais prier et vous êtes le seul à ne pas m’appeler « mon Père ».

— Mon père est mort quand j’avais douze ans. C’est le seul que j’aurai jamais.

— Oh, pardonnez-moi. Je ne voulais pas vous faire de reproche, soyez-en sûr… C’est votre mère qui vous guidé vers notre église, m’aviez-vous dit… ?

— Ma mère est morte à Londres, il y a dix ans. D’un long cancer. Ce qui me restait de foi s’est éteint avec elle.

— Je le regrette, les volontés du Seigneur sont difficiles à…

— Taisez-vous. (Silence.) S’il vous plaît.

— Bien. Je ne voulais pas vous brusquer, Christopher. À vrai dire, je souhaitais vous parler depuis longtemps car j’ai remarqué votre manière de regarder les familles, en particulier madame Dyson et son fils. Vous savez, la jolie dame brune ? Avec de longs cheveux et une silhouette sportive. Vous êtes du même âge, elle est divorcée et vous apprécie beaucoup, son fils également.

Silence. Regard immuable, figé sur le néant.

Vous ne savez rien. Vous ne comprenez rien.

Le pasteur se racla la gorge.

— Bien. Je voulais également vous parler d’un nouveau programme que nous désirons mettre en place. Un projet d’activités sportives pour les enfants de la paroisse. Vous les connaissez déjà, pour la plupart, il s’agit des choristes et d’une dizaine d’enfants supplémentaires. Les jeunes vous apprécient et vous respectent, leurs parents également. Tout le monde ici sait que vous êtes policier, et vous avez un physique de boxeur professionnel. Vous pratiquez beaucoup de sports, n’est-ce pas ? J’aimerais vous proposer de les encadrer, une fois par mois.

Silence.
Puis un soupir.

— Ne comptez pas sur moi pour leur réciter la Bible.

Le pasteur se mit à rire.

— Non, non, rien de tout cela. Vous parlez peu, mais on sent que vous êtes un homme avec des valeurs. Vous portez les mêmes principes que nous enseigne le Christ et nous pensons que vous saurez les transmettre à nos enfants, à votre manière. Est-ce que vous êtes intéressé ?

Vous ne me connaissez pas, Pasteur. Aucun de vous ne me connaît.

Christopher tourna la tête vers le prêtre et lui sourit.

— Je vous remercie de votre confiance, Pasteur. Je m’occuperai de ces enfants comme s’ils étaient les miens.


* * *


Maintenant.

La gifle que reçut Christopher lui fit montrer les dents. Des dents prêtes à mordre, qui disparurent néanmoins lorsque Lauren lui annonça ses secrets.
La vérité.
Quatre ans après le mensonge de sa disparition, treize mois après la découverte de sa trahison – son lien avec la pègre –, une fatidique journée avant de quitter les haillons du deuil et s’autoriser une nouvelle vie, son ex-fiancée lui offrait la vérité.
Enfin ? Ou trop tard ?

Avec ou sans son badge d’officier de police, Christopher avait toujours poursuivi la vérité de toutes ses forces. À ce jeu il n’était ni le plus intelligent ni le plus intuitif, mais sans doute l’un des plus tenaces. Des plus acharnés.
Peu importait les conséquences, les dégâts que la vérité produisait. Mu par une soif impérieuse, souvent périlleuse, Christopher acceptait de plonger tête la première dans les pires ignominies qu’elle dissimulait, de subir les souffrances qu’elle réveillait. La vérité l’obsédait comme la quête sacrée du Saint Graal occupait les anciens chevaliers.
À l’image de ses illustres modèles, in fine cette quête le détruisait. Le mensonge et la trahison le blessaient plus que les balles de fusil-mitrailleur. À ses yeux, Lauren était morte une deuxième fois lorsqu’il apprit son lien avec la pègre. Une seconde partie de lui-même avait suivi sa fiancée dans le trépas de son intégrité, emportant ses espoirs et ses illusions dans une fosse fangeuse.

Huit ans après leur première rencontre, Lauren lui accordait enfin la vérité.

Christopher écouta dans un silence religieux, buvant chaque parole comme un rescapé du désert à qui on proposait une outre d’eau bénite.

L’orage lui-même marquait une pause. Quelques gouttes continuèrent de fouetter leurs visages, soufflées par le vent froid qui se renforçait après chaque rafale.

Lauren narra le début de sa carrière, les manœuvres d’intimidation dont elle fut la cible et la manière dont elle bascula.
Christopher restait de marbre. Poings serrés, bras le long du corps.

— Tu n’es pas la première ripou à vomir des prétextes pour te donner meilleure figure, rétorqua-t-il sèchement. Des tas de flics se font approcher, subissent des pressions. Ceux qui sont forts et honnêtes ne mordent jamais à l’hameçon. En plus, tes parents vivaient à Londres et ton frère avait rejoint l’armée. Il te suffisait d’informer ta hiérarchie : on t’aurait donné les moyens de faire tomber ces pourritures. Mais tu as préféré t’acoquiner avec eux.

« Il faut être soi-même un peu pourri ou très affamé pour mordre un fruit pourri. », disait la mère de Christopher. Entre un fond malhonnête et une ambition déplacée, Lauren avait les qualités requises pour mordre à pleines dents.

Intransigeant, fermé à la compassion, le flic attendait la suite du témoignage. Celui d’une suspecte dont la culpabilité ne faisait aucun doute. Il ne songeait pas encore à ce qu’il allait faire de son ex-fiancée après leur entretien, mais chaque mot sortant de sa bouche la rapprocherait d’un juste châtiment.
Que sa bouche enlaidie par le désespoir exerçât toujours une attraction quasi magnétique sur lui n’y changeait rien.

Des fissures lézardèrent pourtant les murs de granite, érigés à la va-vite, qui protégeaient désespérément son cœur à vif. Lauren évoqua leur rencontre, leur amour, leurs projets de couple, le chemin de l’honnêteté vers lequel il la guidait. Elle citait les meilleures années dans la vie de Christopher, des réminiscences qui faisaient vibrer son corps, son esprit et son âme.

— Jusqu’à quoi ? réagit-il quand Lauren empoigna les deux pans de sa veste.

Christopher absorba les révélations de Lauren comme une éponge. Une éponge déjà saturée de sang et de larmes qui se tordait dans une tentative désespérée de donner un sens à tous leurs malheurs.
Son visage blêmit de façon inquiétante.
Quant à Lauren, elle s’écroula sous le poids du douloureux fardeau sur ses épaules.

Christopher resta debout. Inerte, apathique, regard perdu dans le gouffre abyssal qui venait de s’ouvrir à l’intérieur de sa poitrine. Sa tête s’abaissa de façon mécanique lorsque la femme éplorée souleva ses vêtements pour faire apparaître la terrible cicatrice, indélébile, sur son ventre.
Mais les yeux de Christopher ne voyaient plus.
Ils pleuraient trop.


Les sombres nuages qui recouvraient Coal District commencèrent à déverser leur surplus d’humidité glaciale.

Christopher tomba à genoux, face à Lauren qui hurlait. Il tira le haut de sa veste en cuir et les recouvrit tous les deux.
Ses bras tressaillirent lorsqu’ils entourèrent la femme meurtrie, dévastée. Ancien amour dont il cala la tête sur son épaule, dont il caressa tendrement les cheveux.

— Je ne peux pas, murmura-t-il quand les sanglots succédèrent aux lamentations.

La respiration erratique de Christopher passait de l’asphyxie au halètement, du halètement à l’asphyxie.

— Je ne peux pas, répéta-t-il d’une voix plus forte.

Le flic se releva, jeta sauvagement la veste aux pieds de Lauren.

— Je ne peux pas !

Supporter ? Pardonner ? Simplement la haïr ? Se contenter de l’aimer ? Lui-même n’en savait rien.
Trop d’informations, trop d’émotions, trop de sentiments, trop de douleur.
C’était trop. Ça grinçait dans ses entrailles, ça se tordait dans les méandres de son cortex. Ça le comprimait, l’étouffait et ça débordait de toutes parts.
C’était trop.

Et c’était la faute à Kate, à cette cruelle idiote qui les avait réunis à l’improviste pour une raison que le flic avait oubliée.

— Kate ? Kate ! Où est-ce que tu te caches ? Petite garce. Viens là, qu’on s’explique !

Christopher tournoyait sur lui-même. Ses yeux hagards cherchaient désespérément un défouloir à travers la bruine. Il ne savait plus dans quelle direction les Ward s’étaient éclipsées. Il avait tout oublié.

Sur le point de basculer, de se perdre, Christopher-Stubborn dressa les poings qui tremblaient sous l’effet d’une fureur incontrôlable. Déglutit en avisant ses phalanges rougies par des frappes répétées sur la taule. Leva les yeux sur Lauren : cible tout indiquée, cible idéale.

— Je ne peux pas, dit-il sur un ton aigu.

Il tapa brutalement du pied dans une flaque d’eau, éclaboussant la femme au sol. Pointa sur elle un doigt accusateur.

Tu l’as tué. Tu nous as tous tués, condamnés à la souffrance et au néant.

Christopher se retourna. Des veines saillaient au niveau de son cou, du front et des tempes.

Il marcha d’un pas saccadé jusqu’à sa voiture. Déboita un rétroviseur d’un coup de semelle, qui s’éloigna en rebondissant sur le bitume comme un galet sur la surface d’un lac.

— Pourquoi tu ne m’as jamais rien dit ? J’aurais tout fait pour te sortir de là, pour vous sortir de là. Tu prétends m’aimer, mais as-tu la moindre idée de ce que l’amour signifie ? La confiance, le respect. La sincérité, la fidélité. Je t’avais offert tout ça car je t’aimais. Si tu as cru que je t’aurais abandonné à cause de ta double vie, alors tu ne connais rien de l’amour. Oui, j’aurais été furieux. Oui, peut-être que nous nous serions séparés, je n’en sais rien. Mais jamais, tu m’entends, jamais je ne t’aurais laissée affronter seule cette épreuve. Nous n’étions pas encore mariés, mais je vivais déjà avec toi pour le meilleur et pour le pire.

Christopher Hart parlait à sa voiture. Un protège-phare vola en éclat, frappé d’un violent coup de talon.

Alerté par le tapage, un surveillant armé quitta le hangar où se tenait la foire clandestine.
Il partit dans leur direction.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2)   [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2) EmptyMar 21 Mai - 23:04

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La vérité était enfin sortie, Lauren avait enfin avoué ce qui lui pesait non pas depuis quatre ans, mais depuis plus de huit longues années, à partir du moment où il était entré dans sa vie et où il avait réussi à conquérir son cœur pour le garder, aujourd'hui encore. Personne ne réussirait jamais à lui faire oublier cet homme, il était profondément ancré dans sa chair comme dans son âme. Il n'y avait pas que le désespoir qui la guidait, le désespoir de cette relation, de cette vie de couple et de cette vie de famille qu'elle avait porté, de cet amour avorté. Cela aurait sans doute été plus simple de voir les choses ainsi, de l'accepter, comme une mélancolie profonde et douloureuse de son passé, d'un confort de vie qu'elle ne pouvait clairement plus avoir à présent. Non, Christopher était apparu, comme une seconde chance que lui offrait la vie, et elle l'avait suivis aveuglément, éprouvant un amour fou pour lui. De le voir, maintenant, de l'avoir juste en face d'elle alors que tout son corps ne lui montrait que la douleur qui avait été la sienne au cours des quatre dernières années, alors que tous ses gestes étaient marquées par un mélange de colère, de rage mais aussi par le souvenir de l'amour qu'ils avaient partagé tous les deux. Lauren avait été réellement stupide de croire que sa disparition serait la solution à tous ses mensonges. Elle n'avait fait que de se bercer d'illusions. Rien ne s'était arrangé, tout s'était aggravé, plonger l'homme qu'elle aimait dans un puits sans fond, dont elle avait l'impression qu'il n'était toujours pas remonté aujourd'hui. Et ce n'était pas avec la bombe qu'elle venait de lui lancer que cela allait pouvoir arranger les choses. Elle tremblait de la tête jusqu'aux pieds, son corps ne supportait plus toute la tension qu'elle avait accumulé, elle avait même fini par oublier ce qu'elle faisait là, elle n'était qu'un fantôme, une âme vagabonde dans un monde qu'elle avait finalement quitté depuis plusieurs années déjà. Mais elle n'avait pas le choix, maintenant que la confrontation, tant redoutée, était enfin arrivée, il fallait aller jusqu'au bout. Même si elle avait terriblement peur de la sentence qui ne manquerait pas de découler ensuite.

Lauren refusait de faire face à ses critiques alors qu'elle était en train de lui expliquer son histoire. Elle n'avait que vingt-cinq ans à l'époque,. Certes, elle était déjà une femme, une femme qui avait su s'imposer, maquer l'esprit des gens, mais cette force de caractère avait aussi une faiblesse et c'était l'amour des siens. L'enjeu, amené d'une façon ou d'une autre, l'avait emmené là où elle en était. Des regrets, elle n'avait plus que cela, alors qu'il la laisse au moins s'exprimer librement jusqu'au bout, alors qu'il avait tant voulu la connaître. Sa propre famille n'était pas une belle petite famille bien propre, ils n'avaient rien de saints bien loin de là. Son père était un homme dur qui n'avait pas manqué de tromper sa femme à de nombreuses reprises. Lauren n'avait jamais cherché à prendre parti, elle trouva en effet cela fortement lamentable et elle veillait sur sa mère. Cependant, c'était toujours John qui l'intéressait. Elle était la sœur aînée et elle avait longtemps cru qu'elle pourrait le sortir de la situation dans laquelle il s'était mis, sombrant petit à petit. Elle voulait le protéger et cela aussi, elle l'avait manqué. Alors oui, elle était un fruit pourri, sur une branche qui elle-même était vacillante. Elle avait cru que c'était la solution mais elle n'en restait pas moins un flic ripoux, elle ne contestait aucunement ses critiques et elle ne le ferait jamais. Pour autant, elle avait voulu s'en sortir, c'est ce qu'elle avait cherché à faire et elle en avait payé le prix. Elle finit par glisser lourdement sur le sol, elle lui avait avoué, avoué qu'elle avait causé la mort de leur enfant. Il ne pouvait que la détester plus encore, si cela était possible. L'orage ne faisait qu'accentuer l'ambiance dramatique et très pesante qui entourait ses retrouvailles cauchemardesques.

Lauren se retrouva totalement paralysée alors qu'il était là, mettant sa veste sur ses épaules dans un geste tendre. Elle avait envie de se blottir dans ses bras et d'y rester pour l'éternité. Alors que sa tête venait à se caler sur l'épaule de Christopher, retrouvant alors cette sécurité physique, elle vint doucement à glisser ses bras autour du corps de son ancien amant, réussissant enfin à prendre une bouffée d'air complaire alors qu'elle avait presque un regain de force en se retrouvant au creux de ses bras. Même si les larmes continuaient à couler sur ses joues. Un instant de tendresse qui fila aussi vite que l'éclair pour ne laisser que la dure réalité. Elle le regarda avec incompréhension quand il vint à faire volte face. D'un geste fébrile alors qu'il criait qu'il ne pouvait pas, elle récupéra sa veste pour pouvoir s'emmitoufler dedans et pouvoir au moins profiter de son odeur réconfortante. Elle ne réagit en aucun cas en entendant Christopher hurler après Kate. Lauren ne ressemblait plus à rien, elle n'était que l'ombre d'elle-même, suffoquant tout simplement face à l'horreur de la scène dont elle n'était plus que spectatrice. Elle resserra un peu plus la veste autour de ses épaules, la boule au ventre ne manquait pas de grossir. Tu l'as tué. Cette phrase ne faisait que continuer à marteler son esprit inlassablement. Elle se redressa si lentement, son teint était plus que blanc, elle porta une main à son ventre, alors que son estomac était totalement retourné. Elle longea quelques instants la taule du hangar, se mettant un peu à l'écart, ne pouvant alors se retenir de vomir sous le coup du stress, de la colère, de la terrible tristesse qui l'étouffait. Elle essuya sa bouche du bout des doigts, se tournant vers Christopher. « Oui, j'avais peur que tu me quittes, oui j'avais peur que tu m'abandonnes même si je sais que tu n'aurais jamais abandonné notre enfant pour autant. Mais je voulais me prouver à moi-même que je pouvais me sortir de la merde dans laquelle je m'étais mise toute seule. Que je pouvais être une femme digne, que je pouvais être une mère digne et que surtout, surtout ton regard ne vienne jamais à changer sur moi. Je ne pourrai jamais me pardonner, et je n'attends pas plus ton pardon aujourd'hui, car je ne le mérite en aucun cas, car je suis morte à l'intérieur, morte au moment où j'ai tué notre enfant. Je paie depuis quatre longues années, à chaque minute de ma vie cette chose terrible. Je suis punie pour le restant de ma vie. Je ne demande en aucun cas l'absolution, personne ne pourra me l'accorder. Je ne le ferai même pas pour moi. Oui, je t'aime et je t'aimerai toujours … » Elle prononça les derniers mots dans un murmure alors qu'il continuait à faire éclater sa colère. Un surveillant fut même alerté par le bruit et finit par se diriger vers l'origine de tous les bruits, les cris, les pleurs et les coups contre la taule. Kate apparut alors en compagnie de Fallon, faisant un signe en direction de Lauren pour lui faire comprendre qu'elle gérait la situation, laissant encore un sursit pour Christopher et Lauren, mais la souffrance était telle, que la voix de Lauren se brisait.
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Christopher Hart
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2)   [Livre I - Terminé] Truth, Reunion, Vendetta (2/2) EmptySam 25 Mai - 10:07



La bruine fumait sur le visage empourpré de colère de Christopher comme des bouffées de vapeur. Constamment en mouvement, agité de tics, il ressemblait à un tigre assailli par un essaim de guêpes.

Bullshit !

Pas étonnant qu’elle vomissait, avec toute la merde qu’elle débitait.
Une merde qui avait le goût de vérité, sans doute, dans sa perspective de femme corrompue. Qui ne valait pas une crotte de rat aux yeux de Christopher.

— Je ne crois pas à ton amour. Si tu éprouvais une fraction de ce que je ressentais pour toi, alors tu aurais trouvé la force d’agir autrement. De surmonter tes peurs, ta lâcheté. De venir me trouver, au moins me contacter, me faire savoir que tu étais en vie.

Christopher bondit sur la portière de sa voiture, la frappa du talon.

— QUATRE. ANS. BORDEL. DE. MERDE.

Chaque mot était entrecoupé d’un coup de pied plus violent que le précédent. Le métal de la portière s’était déformé, enfoncé. La vitre ressemblait à une couche de gel, constellée de fissures.

— Toi, toi, toi ! Toujours toi ! Je vais te dire ce que tu es : une égoïste, doublée d’une mauviette. (Chris leva les bras au ciel pluvieux, bouche ouverte dans un ricanement.) Et dire que j’admirais ton courage, qu’est-ce que j’ai pu être con ! J’ai toujours été con.

Il pointa un doigt accusateur sur Lauren. Des veines saillaient tout autour de son cou, des renflements pulsaient sous la chair de ses tempes. Ses yeux rougis étaient ceux d’un dément.

— Tu n’es pas la seule à être damnée pour le reste de tes jours, Lauren Anders. Oh, tu me rendais meilleur lorsque nous vivions ensemble, malgré ta perfidie. Tu m’as tiré de la détresse, de la dépression qui rongeait mes os ; ton énergie m’a nourri et l’amour guérissait mes vieilles plaies comme un baume céleste.
Mais quand tu as choisi de m’abandonner, quand je t’ai crue morte, assassinée, pendant que tu te terrais comme une lâche je ne sais où, j’ai traqué tes assassins comme une bête. J’ai terrorisé, cogné des innocents. Détruit des vies, tué des gens qui n’étaient pas des saints, mais qui ne méritait certainement pas une sentence de mort.


Chris dressa ses mains tremblantes, paumes orientées devant ses yeux. Il les contemplait avec dégoût.

— J’ai souillé mon âme à jamais, mais je ne t’accuse pas pour mes crimes. Ce sont mes mains qui ont frappé, brisé. Qui ont tué. J’en porte l’entière responsabilité et moi aussi, j’ai dû vivre avec ça. (Il redressa la tête et fixa à nouveau Lauren, un rictus aux lèvres.) Mais je veux que tu saches. Que tu saches le mal que tu as causé, pas seulement à nous.

Christopher contourna le véhicule, s’arrêta devant le phare privé de sa protection. Son bras se détendit, vif comme un cobra, saisit le luminaire et l’arracha d’un geste sec. Avec les fils électriques qui pendaient derrière lui, l’objet ressemblait à un globe oculaire arraché de son orbite.
Il se retourna pour faire à nouveau face à Lauren, sa prise dégoulinante d’humidité en main.

— Pendant longtemps j’ai vécu comme dans un rêve, un cauchemar où je sentais en permanence sur ma nuque le regard désapprobateur de mes parents, (un éclat de rire nerveux jaillit de sa gorge) ton regard désapprobateur. Parce que je m’étais égaré, parce que j’avais dévié du droit chemin.

Il jeta rageusement le phare énucléé aux pieds de Lauren.

— Tu n’as pas idée du nombre de fois où j’étais à deux doigts de crever, d’en finir parce que je cherchais une échappatoire à une vie sans toi, à la culpabilité.
Mais j’ai tenu bon. Pendant quatre ans je suis resté fidèle par-delà la mort, luttant chaque jour pour faire le bien et racheter mes fautes. Et toi, qu’as-tu fait durant toutes ces années ? Dis-moi que tu es partie bosser dans l’humanitaire, t’occuper d’orphelins de guerre après l’embryon de vie que tu as perdu, ou…


Christopher s’accrochait à ce maigre espoir de retrouver du bon en cette femme qu’il avait tant aimée, tel un noyé se cramponnant à une brindille au milieu de l’océan.
Mais la vie était une saloperie qui nous berçait l’illusion, nous faisait miroiter ses splendeurs afin de nous empêcher de sombrer, à l’image des étoiles dont la beauté éblouissante crevait la noirceur oppressante de la nuit. Une métaphore qui s’appliquait à Lauren, fruit pourri au parfum de nectar.
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