Une discussion autour d'un café ~ Chloé & Hermès

Est-ce que tu es un grand lecteur ? Oui. Indéniablement. Tu aimes lire, emmitouflé dans une bulle de solitude, coincé dans le silence que tu connais grâce à ton handicap. Tu pourrais passer des heures, juste assis, un livre entre les mains. Parcourir chaque mots qui s’imprègnent dans ton esprit, qui se logent dans un coin de ta cervelle et que tu pourrais ressortir en entier à chaque instant. C’est peut-être la seule chose que tu aimes en dehors de ton travail, en dehors du temps que tu consacres à ta « famille ». Mais aujourd’hui c’est spécial.

Aujourd’hui, pas de grand livre, pas de philosophie, de message de mission ou même de truc bourré d’Andreï en mode « Vient me chercher !!! ». Non. Juste le journal du dimanche. Juste le journal du dimanche avec un article qui te semble prometteur et qui te permet aussi de prendre connaissance des faits divers de la ville. Quelque chose assez utile pour toi en fait. Surtout si ça touche un certain coin des bas fond du monde. Tu fronces un peu les sourcils suite aux nouvelles peu enrichissantes. Peut-être un mal pour un bien. Peut-être un instant de paix dans ce monde de fou.

Tu soupires et recommande un café noir sans sucre pour continuer ta lecture et décides de te poser sur chaque article du journal, page par page, alors que le temps s’écoule doucement. Au rythme des gens qui passent, des visages que tu entrevois entre deux lectures. Oui, tu t’autorises aussi à lever les yeux des temps en temps pour voir qui t’entoure, qui sont ceux qui se sont assis aux autres tables. Tu as peut-être trop de visage en mémoire, mais chacun est unique n’est-ce pas ? Enfin qu’importe, là n’est pas la question. Tu baisses de nouveau la tête pour relire ton article.

Et il semble bien prometteur. Tu sors alors ton carnet, ton stylo et ton appareil auditif que tu mets à ton oreille gauche. Tu le calibres lentement, pour ne pas te retrouver avec une myriade de sons d’un coup. Tu inspires doucement pour que cela semble naturel au fur et à mesure… et sourit lorsque tu prends compte de ton environnement. Tu peux alors reprendre ce que tu faisais et notes tout ce qui te semble intéressants. Oui tu as d’étrange manie. Tu joue aussi avec ton appeau de ta main libre. L’appeau à chien qui entoure ton cou. Expliquer ce qui fiche ici serait une longue histoire.

Puis soudainement, tu te sens observé. Étrangement observé. Tu lèves les yeux et tu vois une jeune femme, blonde, qui te dévisage. Tu la reconnais. Elle est assise devant toi en général assez tôt dans la mâtinée. Elle arrive après toi et commande chaque dimanche la même chose, assise, avec son ordinateur sur la table. Elle écrit un peu, boit et repart. Cela ne dure pas trente minutes en général. Alors pourquoi changer maintenant ? Pourquoi te regarder alors que tu devais passer inaperçu à ses yeux avant ? Tu lui souris un peu, légèrement, un peu surpris aussi. Puis tu reprends la lecture de ton article, mais il te semble l’entendre parler. Tu ne comprends et surtout n’entends pas bien, de suite. Tu dois sûrement revoir à jour tes calibrages. Tu relèves la tête et lui demande :

-Je vous demande pardon ? Vous m’avez dit quelque chose?

Comme tous les dimanches matins, je préparais mes affaires pour aller travailler dans un café proche d’Acropolis. Une étrange habitude, mais je la faisais quand même, c’était aussi intéressant pour voir la vie et profiter d’une nouvelle ambiance. Une nouvelle ambiance… Est-ce que je pouvais vraiment parler de quelque chose de nouveau alors que ça faisait quelques mois que j’y allais une demie-heure une heure avant de repartir, parfois pour le journal, parfois pour voir des amis, parfois pour la bibliothèque. C’était sans doute un peu risquer de travailler mes articles à la vue de tous, mais dans l’autre sens, j’étais littéralement dos à un mur… Je ne faisais rien de mal. Puis mes changements d’univers me permettaient d’être plus détendue.

Et donc, comme tous les dimanches je me rendis au café, je pris un grand chocolat chaud, oui j’avais encore dix ans et demie dans ma tête. Même si j’aimais le café, histoire de survivre aux cadences de la vie de journaliste, j’avais une tendance à aimer le chocolat chaud et les muffins. Mais ici, rien qu’un chocolat chaud. Je m’installais comme à mon habitude et mon regard tomba sur un jeune homme. Que j’avais peut-être déjà aperçu plusieurs fois. Non en fait j’en étais sûre. Et je notais qu’il lisait un journal de chez moi… Et un de ceux où il y avait un article que j’avais écrit. Est-ce que j’oserais ? Oui. Je me levais pour m’approcher de lui avec mon ordinateur dans mon sac.

« Bonjour, qu’est-ce que vous en pensez ? »

Je notais qu’il porta sa main à son oreille pour y tripoter quelque chose. Sourd ? Possible mais possible qu’il écoute de la musique. Je lui souris à nouveau et désignais le journal qu’il tenait entre les mains.

« Désolé, je vous demandais ce que vous pensiez des articles dans le journal, je suis curieuse désolée. Je peux m’asseoir ? »

S’il cela virait au débat que je puisse discuter tranquillement. J’avais encore ma tasse de chocolat en main. Et la chaleur de la tasse commençait légèrement à devenir insupportable. Mais ce n’était qu’un détail et je ne départais pas de mon sourire.

La vérité est que si tu n’avais pas eu ce réflexes de penser que l’on t’observait, tu n’aurais pas forcément remis ton appareil. Ou alors rien à voir parce que tu l’avais mis avant. Mais te reposer sur tes ressentis et tes instincts moins intensément que lorsque que tu es en totale silence, c’est moins éprouvant. Bref. Le fait est qu’elle était devant toi cette fois. La jeune femme à l’ordinateur. Mais que sa phrase s’est perdue dans le flou totale de ta mauvaise audition.

-Bonjour, qu’est-ce que vous en pensez ?

Tu lui avais demander de répéter alors que tu avais plus ou moins ajuster ton appareil pour l’entendre sans forcément devoir la regarder en face. De toute façon, elle s’était approchée d’elle même avec ses affaires. Tu n’avais pas vraiment le choix, si ? Non. Par respect. Toi qui préfère encore faire bonne impression tout ça tout ça. Tu la suis alors du regard pour voir ce qu’elle compte faire. S’asseoir sans demander ? Non… si ? Elle se contente de montrer le journal.

-Désolé, je vous demandais ce que vous pensiez des articles dans le journal, je suis curieuse désolée. Je peux m’asseoir ?

Tu fronces les sourcils, mais semble intéressé par sa proposition. C’est donc avec ce même naturel que d’un signe de la main tu montre le deuxième siège vide en face de toi. Tu te demandes bien ce qui aurait pu la pousser à venir parce qu’elle t’avait vu avec ce journal en particulier. Est-elle attachée à lui ? Possible. Comment ? Elle y travaille ? C’est plausible, mais tu ne veux pas mettre la charrues avant les bœufs. Ce n’est pas ton genre. C’est plus le genre de Dreï ça. Courir et frapper sans poser les bonnes questions. Ou juste poser des questions. Enfin bref… la demoiselle.

-Ce n’est rien pour la curiosité… Il en faut bien un peu non ?

Que tu demandes tout simplement, toujours sans sourire. Tu bois un peu ton café et répond alors à sa question. Non sans être perdu dans tes pensées, loin de là. Juste concentré dans la réalité. Encore une fois.

-Je les trouve assez intéressant. Pour le moment je n’ai lu que l’en-tête accrocheur et limite racoleur. Mais il fait bien vivre non ? Ce n’est pas leur fautes si les journalistes sont obligés de faire scandale ou provoquent. Si ? Miss ?

Que tu oses…

Je semblais le déranger… Ah non c’est bon j’avais le droit de m’asseoir. Je m’assis avec un sourire, intéressée par ce qu’il pourrait bien dire. Je tenais à ma place dans ce putain de journal ! Enfin putain… Je disais ça, il y en avaient qui vendraient père et mère pour ma place. Faut dire que des gamines dans mon genre qui avait ma place six mois, ou à peu de choses près, après être sortie de l’école… Y en avait pas de masse. J’étais contente de mon emploi et je voulais encore m’améliorer. Il n’y avait pas de limite pour travailler et pour s’améliorer. Je souris à sa remarque, l’en fallait un des deux qui sourit, non ?

« Un peu, mais pas trop. »

Je le sondais du regard pour l’inviter à parler. Il fallait surtout que je prenne bien toutes les critiques. Sinon jamais je n’avancerais dans mon métier. Surtout que j’écrivais mes articles sous un pseudonyme, donc je pouvais utiliser mon vrai nom avec lui. Je me retiens de plisser le nez. Oui… mes accroches… je le savais, mais j’y arrivais pas ! C’était racoleur… Mais… je ne savais même pas où il en était peut-être qu’il ne parlait pas de moi ! Je me mordillais la lèvre avant de répondre :

« Chloé. Chloé de Vrède. Et vous Mister ? »

Mister Univers était déjà prit. Par Nolan. C’était prit, c’était marqué et déposé, personne d’autres y touchaient. Je continuais de sourire, amusée par la situation. Je ne savais pas quel article il lisait, mis j’étais intéressée.

« Racoleur ? C’est à dire ? Et vous en êtes à quel article ? Désolé, n’hésitez pas à m’interrompre ou à me dire si je vous gêne. »

Mais… la curiosité est une qualité essentielle pour journaliste, pour une bonne journaliste. Je n’aimais pas fouiller dans la vie des stars, moi je travaillais pour un monde meilleur, ce qui n’était pas du tout pareil. L’un était plus dangereux que l’autre. Je ne me souvenais plus dans quelle partie du journal j’étais et je ne voyais pas vraiment quel article il pouvait avoir sous le nez. Mon article du jour, enfin du jour, portait sur la découverte de fraudes fiscales au sein de grandes entreprises et leur répercussions sur nous. Oui la joie de mes sujets je sais…

-Chloé. Chloé de Vrède. Et vous Mister ?

De Vrède… Tu souris un peu en gardant ce nom dans un coin de ta cervelle. Tu demanderas peut-être des infos à Andreï. Qui sait. Il te laisserait voir les vieilles archives du groupe… ou alors Georg te laissera le faire. Pas comme si tu aimais perdre ton temps à lire tout et n’importe quoi. Si ? Déjà dit ça ? Oh pardon. La jeune femme semble très curieuse de ton avis sur les articles qui sont devant ton nez. Autant débattre doucement comme un bon dimanche matin.

-Racoleur ? C’est à dire ? Et vous en êtes à quel article ? Désolé, n’hésitez pas à m’interrompre ou à me dire si je vous gêne.

Tu rigoles un peu et renverse la première page pour qu’elle puisse la voir à l’endroit. Gros titre. C’était à base de machin a volé truc, bidule a trompé chose. Et enfin, la criminalité ne baisse pas à Europolis. Mais bon, le dernier truc tu t’y attendais un peu et monde de rien c’est plutôt bon pour les affaires et tu le sais. Tu la regardes, patiemment.

-Je parlais de ça. Ca donne envie de lire pour comprendre sans faire attention aux autres pages. Du coup la moyenne global de la population n’ouvre pas vraiment le journal quant ils voient que le reste par d’économie ou de biodiversité. Et c’est dommage.

Tu appelles le serveur pour prendre un autre café. Tu en profites pour essayer de faire ce qu’on appelle faire de la politesse. Parce que oui. Quand on parle lecture et critique de lecture avec toi, tu es un peu un autre homme. Plus ouvert. Juste assez. Juste un peu pour ne pas penser à ce que tu vois chaque jour. Chaque cruauté du monde. Alalala… Tient, profites-en pour en savoir plus en offrant quelque chose.

-Vous désirez quelque chose ? Et appelez moi Hermès.

Il rit ? Depuis quand je suis une comique ? D’accord, pourquoi pas… C’était… original… Je crois ? Ah… l’entête du journal ! Oui effectivement… C’était très racoleur ! Très… people. Il faudrait que j’en discute un peu avec les autres… Je pris le journal pour parcourir le titre avec attention. J’avouais que je ne lisais pas du tout ça, si bien que je sautais aux pages intéressantes. Ouf ! Ce n’était pas mon intro qui ne plaisait pas ! Il fallait vraiment que j’arrête de tout prendre pour moi des fois ! Je hochais la tête et parcourais rapidement le journal alors que je connaissais déjà presque par cœur le contenu. C’était magique. Je bus une gorgée de chocolat en souriant quand il commanda un autre café. Ce que je voulais … Improvisation ! Et Hermés ? D’accord.

« Oh discuter un peu ! Je lis le journal tous les jours, du coup je me demandais ce que vous en pensiez. »

Et pas qu’une fois par jour. Je devais le lire et le relire et encore lire les autres éditions plusieurs fois par jour pour me mettre au courant et être sûre de ce que j’écrivais. C’était pas pour rien que j’avais un compteur d’heures supplémentaires qui explosait facilement. Je souris en m’écartant pour laisse le serveur déposer son café sur la table.

« C’est quel genre d’article qui vous intéresse du coup ? Le bio ? La criminalité ? Les avancés technologiques ? »

Curiosité quand tu nous tiens ! Voyons voir s’il lisait mes articles ou non. J’aimais rencontrer mes lecteurs. Enfin, les lecteurs de Bérénice Teneclope. Oui, oui, mon nom de plume était à l’opposé du mien. Histoire d’être protégé. Il faudrait trouver le moindre lien entre Bérénice et Chloé… À part le É et le R… Il n‘y avait rien du tout en commun. Donc bonne chance pour trouver un lien entre nous. Enfin… entre mes deux identités. J’avais besoin de survivre au vu de ce que je pouvais balancer.

-Oh discuter un peu ! Je lis le journal tous les jours, du coup je me demandais ce que vous en pensiez.

Ah. Elle n’a pas compris le sens de ta question mais qu’importe. Au moins tu sais qu’elle est un peu curieuse aussi. C’est plutôt bien pour débattre. Tu penses que pour un dimanche matin au calme, c’est intéressant. Motivant. Stimulant. Puis elle a l’air gentille. Tu croise. Possible. Peut-être que aussi ton avis est biaisé par ton monde.

-C’est quel genre d’article qui vous intéresse du coup ? Le bio ? La criminalité ? Les avancés technologiques ?

Tu réfléchis un peu et fouille rapidement le journal en tombant sur un article sur la médecine et sur l’autre page, les fait divers sur la criminalité. Tu souris un peu. Peut-être que aussi, c’est ton côté curieux et professionnel qui fait ça. Pour aussi avertir Andreï des potentiels clients ou de potentiels collaborateur.

-Surtout ceux là. Mais sinon le reste aussi m’intéresse. Plus je lis, plus j’en redemande.

Tu es comme ça. A lire, lire, lire. Apprendre. Lire. Pour ta mémoire. Pour toi. Pour tes stratégies. Pour ta connaissance. C’est comme ça. Même si ta mémoire est déjà bien remplie. Tu bascules la tête sur le côté en souriant.

-Et je vous demandez ce que vous désirez en boisson. Quitte à parler, autant le faire autour d’un verre.

Tu rigoles un peu et appelle le serveur. Histoire d’être clair avec ce que tu veux. Avec elle. Juste par politesse. Et puis bon. Ce n’est pas comme si t’étais un salopard qui allait lui faire du mal ? Si ? Puis faut bien que tu sociabilise un peu. Peut-être que Andreï serair fier de toi. Ou pas. Goerg peut-être. Mais bon.

-Vous aimez lire vous aussi ? Vous écrivez ?

J’observais la page que me montrait Hermés. Les crimes et tout ça… Glauque mais compréhensible. L’humain était intéressé par le glauque. Médecine et crime. Cocktail explosif. Mais toujours intéressant, je pouvais bien le dire : j’étais spécialisée dans ce genre d’article avec l’économie. Oui, j’étais sortie des squelettes des placards. C’était ma spécialité. Enfin, les trucs joyeux tout ça… Les trucs pas du tout risqués pour ma peau, c’était… compliqué le journalisme. J’allais vraiment par finir à demander le droit d’un port d’armes. Et j’allais devoir vraiment apprendre à m’en servir, boh, je demanderais à Riley. J’étais sûre que ça serait sympa comme sortie entre copine. Enfin, bref. Ce n’était pas trop important. Je souris.

« C’est vrai que c’est fascinant. Mais c’est aussi un tantinet désespérant non ? »

Le talent de l’être humain à tout détruire tout ça. Je ris à sa remarque en hochant la tête. Oui effectivement je n’avais pas compris. Je jetais un œil à ma tasse. Presque vide. Effectivement, il fallait me ravitailler ! Je souris.

« Je vais prendre un chocolat chaud tout simplement ! »

La simplicité de passer pour une petite fille ! Mais j’assumais d’adorer le chocolat chaud et les sucreries. De toute manière j’adorais le sucré et tout ça, si je pouvais travailler sans manger, ne pas avoir de chocolat ou de café… C’était une catastrophe pour moi ! Enfin, c’était une autre histoire, j’étais en détente, pas en travail. Je souris.

« Oui ! J’adore lire ! Même si je n’ai pas toujours le temps avec mon travail. Quant à écrire… Un peu oui. Et vous ? À part le journal, vous lisez ? »

Je m’écartais un peu pour laisser faire le serveur qui prit ma tasse vide pour la remplacer et déposer la tasse pleine et fumante sur le plateau de la table. J’allais à nouveau jouer ma carte de correctrice pour le journal s’il me posait la question. Je croisais les jambes avec soin.

« Vous venez souvent dans le coin ? »

Autant se tenir au courant s’il venait souvent ou non ! Si j’avais un lecteur assidu. Mon regard glissa sur les pages du journal et je reconnu le titre de mon article juste derrière la page. Allait-il le lire ou me donner un avis dessus ? J’étais curieuse.

A sa tête, la lecture des fait divers criminels ne lui apportait pas le même intérêt que toi et tu pouvais le comprendre.

-C’est vrai que c’est fascinant. Mais c’est aussi un tantinet désespérant non ?
-Cela dépend du point de vue.

Tu hausses les épaules. Tu pourrais jouer la carte du vendeur vénal qui penser que c’est bon pour ton business. Mais c’est ton partenaire de terrain qui aime l’argent, pas toi. Tu pourrais juste dire que tu connais ce genre de milieu qui ne changera jamais tant que la loi est contournée. Et puis de toute façon, elle existe pour ne pas être appliquée par une certaine communauté. Rien ne changera. Pas pour le moment. C’est suite à ça qu’elle comprend enfin ta question et demande la chose la plus… pur ?

-Je vais prendre un chocolat chaud tout simplement !

Tu souris un peu. Parce que chocolat chaud rime souvent avec enfant ? Tu redemandes un café, cette fois décaféiné parce que sinon tu vas passer le reste de la soirée à jouer les insomniaques. Et ce n’est pas bon pour ton rythme biologique. Surtout sur le mode de vie qui tu as adopté. Mine de rien, tu prends un peu de temps aussi pour prendre soin de toi. Le yoga le soir ce n’est pas pour rien. Mine de rien. Enfin… Tu bosses la question pour la lecture et l’écriture. Très curieux.

-Oui ! J’adore lire ! Même si je n’ai pas toujours le temps avec mon travail. Quant à écrire… Un peu oui. Et vous ? À part le journal, vous lisez ?
-Oh je lis bien plus que ce que j’écris. Et je lis de tout. Autant des romans de tout genre que des documentaires et le journal.

Et c’est vrai.

-Vous venez souvent dans le coin ?
-Quand je ne travaille pas. Donc le dimanche. C’est peut-être les seuls moments où je ne joue pas les baby-sitter.

Que tu dis en rigolant un peu. Juste un peu avant de redevenir un peu plus neutre. Plus froid. Mais ce n’est pas ta faute. Du moins c’est un réflexe.

-Et vous ? Il me semble vous avoir déjà vu ici les semaines d’avant. Je me trompe ?

Oui, effectivement, cela dépendait des points de vue. Le sordide et le glauque faisaient vendre bien sûr… Mais de là à dire que j’en raffolais… J’étais bien obligée de le supporter lorsque je dénonçais les gens, etc. Mais ce n’était pas véritablement pareil… Enfin, du moment que cela plaisait… Je disais les choses, je n’enjolivais pas, je disais juste ce qu’il se passait. C’était aussi simple que ça. Même si j’espérais que mes articles étaient intéressants et que les gens ne les lisaient pas que pour l’aspect glauque. Je lui fis donc un simple sourire en hochant la tête avant de commander mon chocolat chaud. J’assume mon côté enfant ! Merde.

J’écoutais avec attention lorsqu’il me parla de ses goûts. Bien, un lecteur, mais pas un écrivain. J’aurais moins de concurrence comme ça. Fallait aussi absolument que j’arrête de penser de la sorte. Tout le monde n’avait pas comme rêve d’être journaliste. J’étais un peu à cran en ce moment. Le manque de sommeil et le trop haut taux de sucre. On faisait ce qu’on pouvait. Enfin bon, ce n’était pas trop important, il fallait que j’arrive à me détendre un peu. Je venais ici spécialement d’ailleurs, entre ce café et Les Chronique… C’était normal aussi.

Je souris à sa remarque. Babysitter ? Pourquoi pas… ou il pouvait être père de famille… quoi qu’il semblât bien jeune. Enfin, on pouvait sembler et l’être plus ? Mais, donc je ne m’étais pas trompée, il était déjà venu ici. Je me disais bien que sa tête me parlait. Et visiblement il m’avait remarqué aussi. Je hochais la tête.

« Oui, je viens ici tous les dimanche matins pour leur chocolat, travailler un peu et repartir. J’aime bien cet endroit, c’est très calme. Puis leur chocolat est très bon. »

Je lui fis un petit sourire mutin avant de boire une gorgée avec un sourire satisfait. Miam, il n’y avait pas à dire, l’un des meilleurs chocolats chauds de la ville. Pas le meilleur… mais presque. Je reposais ma tasse en glissant une mèche derrière mon oreille en soutenant son regard.

« Qu’est ce qui vous attire dans la lecture de ces articles ? »

Un peu plus et j’allais faire une interview devant mon café. Pourquoi pas ! Je pourrais toujours faire remonter ça aux autres, ça serait intéressant.

-Oui, je viens ici tous les dimanche matins pour leur chocolat, travailler un peu et repartir. J’aime bien cet endroit, c’est très calme. Puis leur chocolat est très bon.

Ta mémoire était définitivement un atout comme un espèce d’ogive nucléaire. Un espèce de monstre de serveur informatique avec les mille et uns archives de ta vie que tu as entendu et vu. Mille archives qui peuvent désormais faire tomber des têtes ou un pays. Tu en sais trop et on devrait t’éliminer. C’est vrai. Mais à qui dis-tu que tu possède cet atout ? Pour le moment tu t’en sers pour ton groupe et ça ira très bien comme ça.

-Qu’est ce qui vous attire dans la lecture de ces articles ?

Tu hausses les épaules. La jouissance de savoir qu’une maigre contribution de tout ça est bénéfique pour le monde d’en dessous ? De savoir que c’est peut-être ce monde d’en dessous qui est à l’origine de ce fait divers des plus sordide à base de révolte, braquage ? Mort d’overdose ? Tu ne sais pas. L’habitude aussi. Trop le nez dans un endroit noir, on a mal aux yeux dés qu’on y voit de la lumière alors on retourne dans les profondeurs par peur et habitudes.

-Un peu de tout. Pour vous dire la vérité, je suis vendeur d’arme. Quelque fois c’est bon de savoir si un client s’en sert pour se protéger ou pour tuer…

Tu viens finir ton café et la regarde. Tu tentes. Tu tentes parce que tu as envies de savoir.

-Vous venez toujours ici de bonne heure, à la même table chaque semaine, commandant le même chocolat… Vous restez quoi… une demie-heure ? Pas plus ? Puis vous partez… quel métier vous oblige à avoir aussi peu de temps pour vous un dimanche matin ?

HRP:

Vendeur d’armes ? Mon cerveau enregistra aussitôt cette information. Hermes… Un pseudonyme. Très bien. Au besoin je savais à qui m’adresser pour avoir des informations plus large. Je hochais la tête sans rien dire. Vendeur d’armes… pour moi il y en avait beaucoup trop et il fallait se méfier. Bien sûr certains ce n’était que pour la chasse et le divertissement, mais j’avais tendance à être soupçonneuse très vite avec ce genre d’individus. C’était beaucoup trop facile d’acheter une arme ici… Enfin, je m’emballais sans doute… peut-être qu’il faisait partie des réglos. Mais peut-être pas. C’était à voir. Enfin pour l’instant il m’avait invité à prendre un chocolat. Et il me renvoya la question. Je souris et soufflais un peu sur ma boisson avant d’en avaler une gorgée. Par contre… Je notais qu’il connaissait à la seconde prés mon emploi du temps du dimanche matin… Un poil flippant. Enfin, je répondis avec un sourire.

« Vous connaissez bien mon emploi du temps… Je suis correctrice au Continentale Globe. Ce qui explique que je travaille aussi le dimanche et le samedi. Les journalistes n’ont pas la notion de weekend. »

Non, ça, je pouvais le confirmer. Je fis un petit rire doux avec un clin d’œil avant de boire à nouveau une gorgée de chocolat chaud et tapotais mon ordinateur. Sécurisé et avec un code bien particulier. Je n’aimais pas qu’on puisse fouiller dans la moindre de mes affaires si bien que j’avais tout verrouillé avec des codes. Je glissais une mèche derrière mon oreille, dégageant mon cou et inclinais légèrement la tête.

« Encore heureux, aujourd’hui cela peut aller, j’ai fini ce que j’avais à faire je peux profiter. Et c’est aussi pour ça que je suis curieuse de ce que vous pensez du journal. J’aimerais éviter qu’on retrouve des coquilles ou des phrases mal tournées, comme c’est mon travail… J’aime savoir s’il est bien fait jusqu’au bout. »

Je glissais à nouveau une mèche derrière mon oreille pour dégager mon cou. Il faudrait que je pense à m’attacher les cheveux un de ces jours. Mais je soutenais son regard avec un sourire amical.

Regard qui en dit long. Tu as été un poil creepy peut-être. Pas ta faute. Ton cerveau est un vrai magnétophone sans date de péremption. Tu te souviendras de son visage à vie, sauf si tu as Alzheimer un jour. Ce serait cocasse d’ailleurs que tu sois atteint de cette maladie au vue de tes capacités intellectuelles actuelles. Ironie du sort bonsoir. Mais passons.

-Vous connaissez bien mon emploi du temps…
-Je suis bon observateur.
-Je suis correctrice au Continentale Globe. Ce qui explique que je travaille aussi le dimanche et le samedi. Les journalistes n’ont pas la notion de weekend.
-Effectivement.

Tant que ce n’est pas une flic… au moins tu auras de la chance de pouvoir continuer à parler avec elle le dimanche matin si l’envie de guide. Ce serait dommage de couper court à une discussion autour d’un café quotidien. Surtout de l’ampleur d’une fourmis face à un arbre de cent ans. Juste de temps en temps avoir l’air normal. Un peu. Le temps de souffler. Que le soleil brille et que le coup de feu des armes ne retentissent pas à chaque coin de rue. Que la sirène de police n’envahisse pas la route et la ville.

-Encore heureux, aujourd’hui cela peut aller, j’ai fini ce que j’avais à faire je peux profiter. Et c’est aussi pour ça que je suis curieuse de ce que vous pensez du journal. J’aimerais éviter qu’on retrouve des coquilles ou des phrases mal tournées, comme c’est mon travail… J’aime savoir s’il est bien fait jusqu’au bout.
-Je comprend.

Tu es tout aussi professionnel dans le tien. Malgré les travers que certains côtés peuvent avoir.

-Il m’arrive de vérifier à plusieurs reprise qu’un client signe l’assurance comme quoi mon enseigne ne prend aucune responsabilité en cas de mauvais usage de produit vendu. Les gens vont ce qu’ils veulent de leurs armes tant qu’il y ont droit. Ils ont le libre arbitre.

Tu hausses ensuite les épaules et regarde de nouveau le journal.

-J’aime beaucoup les articles de celui ci en vérité. Mon préféré depuis que je suis dans cette ville. Et j’en ai lu des journaux. Les chroniqueurs sortent de l’ordinaire je fais un article pour faire un chiffre et je dis des choses sans citer de sources. Cela manque un peu de nos jours. Satisfaite de ma réponse ?

Si tous mes indics pouvaient être aussi efficace que cet homme… Cela serait beaucoup trop problématique pour mes petites fesses. On ne savait jamais qui d’autres utilisaient ses propres sources. Il n’y en avait qu’une cent pour cent sûr pour moi… Et elle je ne la partagerais pas. Math… C’était Math. Et je n’aimais pas partager Math… Et pas parce qu’il était uniquement fiable, Math… c’était mon meilleur ami et j’avais trop de souvenirs avec lui pour pouvoir tous les compter. Enfin, ce n’était pas très important, enfin si mortellement important mais pas le sujet, autant retourner sur le sujet principal avec… Hermes. Ce nom… Autant lui donner quelques indications sur mon métier. Je l’écoutais parler de son métier avant de hocher la tête sans rien dire… Je ne pouvais pas dire que j’étais d’accord avec lui, moi et les vendeurs d’armes… Mais bon. Je grimaçais quand il évoqua les sources et attrapai le journal pour le parcourir avec un soupir.

« Beaucoup de nos journalistes font de gros dossiers et, pour passer plusieurs heures sur leurs articles, leur souci est de bien réussir à intégrer les sources sans que cela fasse revu scientifique ou bibliographie… Et parfois ils ne citent les sources qu’en internes. Protection des témoins etc. C’est de la juridiction, je vous passe tout ça. »

Un truc que je connaissais bien les sources. Parfois pour des articles j’avais plus lourd de source que d’article… Mais j’étais obligée de me documenter, de regrouper les sources, de croiser. Une information dans le continentale globe devait être parfaite. Je me grattais la base du nez avec attention.

« Pour travailler avec eux… Je sais que pour chaque numéro en interne c’est des dizaines de pages de sources, de bibliographie qui partent en archive. »

Y a avait de quoi déforester l’Amazonie… Heureusement qu’il y avait les stagiaires histoire de ranger les archives et les numériser. Quoi ? Moi aussi je le faisais, tout le monde devait le faire à un moment ou un autre, c’était comme porter le café ! Je souris amusée :

« Heureusement qu’on a les stagiaires pour ranger les archives ! Il y a tellement de poussières et de documents là bas qu’on pourrait trouver une momie… je ne serais même pas étonnée. »

Grimace soudaine quand on parle de source. C’est souvent le cas avec les journalistes, les avocats, les policiers… Enfin, tu comprends. Même chez vous, dans l’univers de la criminalité, les sources sont importantes. Et avec toi c’est difficile de jouer à « Il ne m’a jamais dit ça. » A moins que l’on prouve que tu mens, ta réputation de mémoire d’archives est faites. Ding ding. Loupé. Tu attends donc sa réponse alors qu’elle prend le journal dans ses mains.

-Beaucoup de nos journalistes font de gros dossiers et, pour passer plusieurs heures sur leurs articles, leur souci est de bien réussir à intégrer les sources sans que cela fasse revu scientifique ou bibliographie… Et parfois ils ne citent les sources qu’en internes. Protection des témoins etc. C’est de la juridiction, je vous passe tout ça.

Tu hoches la tête positivement. La juridiction… Une belle bêtise que tu comprends d’une certaine manière. Surtout quand il s’agit de gens protégés aussi. Tu sais que Big G a eu affaire à ce genre de chose. C’était très compliqué après pour retrouver les cibles, mais bon.

-Pour travailler avec eux… Je sais que pour chaque numéro en interne c’est des dizaines de pages de sources, de bibliographie qui partent en archive.

Logique. Tu souris de plus belle et la laisses finir son discours sous les sources. Mais tu ne lui diras pas que tu aimes lire les archives pour les garder en mémoire et pour les comparer avec tout ce que tu as entendu déjà ou vu. Lu. C’est comme ça. Tu es comme ça.

-Heureusement qu’on a les stagiaires pour ranger les archives ! Il y a tellement de poussières et de documents là bas qu’on pourrait trouver une momie… je ne serais même pas étonnée.
-Quelle siècle votre momie ? Au troisième millénaire avant J.-C. ou autour de l’annexion par l’Empire romain ?

Tu rigoles un peu.

-Désolé, je lis trop. Je garde beaucoup trop de chose en mémoire. On me traite d’encyclopédie.

Je vis que ma remarque le fit rire. C’était vrai, je me demandais bien de quel âge pouvait avoir la momie. Je fis mine de réfléchir pendant quelques secondes avant de rire, amusée. Il fallait l’avouer que c’était amusant à voir. J’allais un jour faire cette blague avec les archivistes. Bon, j’allais me faire allumer, mais bon, c’était un risque à prendre. Je finis par répondre avec un petit sourire en coin.

« Troisième siècle avant J.-C. Voyons ! Au vu de la date du bâtiment. »

Je lui rendis son sourire, amusée. L’encyclopédie. Pourquoi pas ! Après tout c’était mieux que ça que « La blonde » que j’avais eu pendant des années à l’école. C’était comme ça. On avait tous des surnoms stupides, mais c’était pas grave, on faisait avec et puis voilà… On ne pouvait rien y faire.

« Vaut mieux l’Encyclopédie que la Blonde. Croyez-moi. »

Quand on savait tous les clichés qu’il y avait sur les blondes… Je savais de quoi je parlais. Et c’était aussi pour un souci de « Je ne jouerais pas à Natasha la secrétaire avec toi casse-toi ! » que je les portais cours. Et aussi pour éviter de trop prendre de temps à les laver. Enfin, c’était aussi une autre histoire. Je croisais les bras sur mon torse avant de boire à nouveau une gorgée de chocolat.

« Et donc, Des questions pour l’humble correctrice que je suis ? Après tout, je connais tous les potins de la ville. Presque littéralement ! »

C’était l’avantage de bosser dans un journal après tout. Je savais tout, ou presque, sur tout ! Ce n’était pas forcément toujours vérifiable et il fallait que je fasse attention à ce que je pouvais dire ! Histoire de ne pas commencer à rependre des rumeurs. C’était aussi pour me dédouaner un peu. Il avait l’air sympathique, mais il fallait que je fasse attention, pas de secret de journaliste ou quoi. Mais pour une source… Ce n’était pas le problème de dire.

Elle répond au rire avec la même intensité, la même émotion et la même communication que tu avais donné. Pour une fois que tu es un peu éloigné de tout le boulot et que tu penses à autre chose que le groupe… Elle rebondit même sur la blague en précisant l’année.

-Troisième siècle avant J.-C. Voyons ! Au vu de la date du bâtiment.

Tu te doutes bien alors de quel bâtiment il s’agit. Un du centre qui semble avoir été rénové de façade, avec un intérieur qui respire la moitié du XXème siècles. Tu aimes bien les bâtiments comme ça. Parce que c’est une mine d’information, une source aux trésors de savoir et les vieilles bibliothèque sont faites du même bois que ça.

-Vaut mieux l’Encyclopédie que la Blonde. Croyez-moi.
-J’imagine bien.

Que tu dis en reprenant un certain sérieux. Tu comprends son sous entendu assez facilement. Aussi parce que, sans être méchant, il s’agit aussi d’une jeune femme. Donc pour imposer son côté indépendant et grosse travailleuse sans passer par la casse n’être qu’un faire valoir, n’être représenter que par les secrétaires ou autre objet.

- Et donc, Des questions pour l’humble correctrice que je suis ? Après tout, je connais tous les potins de la ville. Presque littéralement !

Tu réfléchis un peu. Parce que cela pourrait être très intéressant pour toi. Tu pourrais avoir les infos qui pourraient manquer en étant prise à une source qui ne fait pas de vague aux oreilles des plus gros.

-Hum… Faites attention à votre proposition…

Tu termines ton café dans le plus grand des calmes.

-Parce que je serais capable de m’en souvenir dans les mois qui suive. Mais je suis près à tous entendre.

Je souris à sa remarque. Non, la Blonde n’était pas un surnom agréable. Pas du tout même. C’était aussi accompagné d’autres remarques plus ou moins agréable… Enfin, c’était plus ou moins fini maintenant. Parce que j’avais fait mes preuves, mais il fallait être prudente parce que certains n’étaient pas toujours au courant et à chaque fois je me faisais un plaisir de les remettre à leur place. C’était toujours amusant à faire. Je souris à sa remarque et ris en secouant la tête.

« Hermes, je sais à qui transmettre des nouvelles. Mmmh… Voyons voir… »

Je sursautais quand mon portable vibra avec force. Et merde. Je l’attrapais et lu le texto. Et merde… J’aurais été tranquille… Une journée. Je pinçais les lèvres avec un soupir. J’avais compris, pas de repos pour moi aujourd’hui. Je rangeais le portable avec une certaine colère avant de finir mon chocolat et de sortir un billet de dix dollars pour payer mes consommations.

« Mes potins attendront dimanche prochain. Un journaliste m’appelle à l’aide à grand cris. Je me dis qu’au moins avec toutes ces heures supplémentaires je vais avoir un beau chèque à la fin du mois et de jolies vacances. Bon et bien à dimanche prochain, et une info pour vous remercier du chocolat, le meilleur article est page douze, et il aura une suite ! Et encore plus… juteuse. Bon dimanche et… peut-être à la semaine prochaine ? »

Je lui fis un clin d’œil avant d’attraper mes affaires et les charger sur mon épaule. Bon c’était l’heure de partir et déjà mon portable vibrait à nouveau. Je fis un petit signe de main en attrapant mon portable pour décrocher en me faisant à moitié engueuler. Je lui avais conseillé mon propre article et maintenant il fallait que je file au journal. Heureusement, pas loin.

-Hermes, je sais à qui transmettre des nouvelles. Mmmh… Voyons voir…

Qu’elle te dit sans avoir la moindre idée de ce qui pourrait l’attendre. Maintenant que tu sais que vous pourriez vous revoir quasi chaque semaine et que vous avez enfin échangé, il se peut que tu puisses récolter plus d’informations que prévu. Pas pour en faire une Rat, non pas jusqu’à là. Mais au moins pour récupérer ce qui pourrait te manquer comme nouvelle enveloppant cette ville qui bascule de plus en plus du mauvais penchant de la douce balance entre le bien et le mal. Tu te prépares à l’écouter tranquillement lorsqu’un bruit strident à faire grincer ton appareil résonne. Une vibration de téléphone. Tu t’aperçois qu’il ne s’agit pas du tiens et tu regarde alors la jeune Chloé.

-Mes potins attendront dimanche prochain. Un journaliste m’appelle à l’aide à grand cris. Je me dis qu’au moins avec toutes ces heures supplémentaires je vais avoir un beau chèque à la fin du mois et de jolies vacances. Bon et bien à dimanche prochain, et une info pour vous remercier du chocolat, le meilleur article est page douze, et il aura une suite ! Et encore plus… juteuse. Bon dimanche et… peut-être à la semaine prochaine ?

Tu souries très légèrement, tout ce dont tu es capable de faire et bascule la tête en avant, l’inclinant légèrement aussi. Comme un au revoir étrange, venu d’un autre temps ou d’une autre éducation lointaine. Tu ne saurais dire. Un vieille habitude aussi. Possible. Qui sait. En d’autre terme, la discussion se ferme et tu lui dis simplement.

-Avec grand plaisir. Bon courage pour votre travail.

Tu la suis du regard pour voir le trajet qu’elle entreprend et mémorise ainsi sa direction, sachant alors où elle se dirige. Du moins hypothétiquement. Tu murmures alors.

-Chloé de Vèdre… à surveiller…

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